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— Salut, fit Clarisse.

Sa voix était rouillée par le sommeil, son sourire de travers et ses paupières encore lourdes. S'était-elle levée juste pour voir Cléo ?

— Hello. Tu vas bien ?

— Encore endormie. À part ça, ça va. Quel meilleur réveil que ta voix ?

Cléo rit, gênée. Clarisse n'avait pas bougé du pas de la porte de sa chambre, elle s'y était simplement épaulée.

— Le rouge de tes cheveux commence à virer au orange.

— Je sais, il faut que je les teigne à nouveau. J'attends juste quelque chose avant.

Elle avait prévu de ne pas les colorer de nouveau tant qu'elle n'avait pas vu Leon à nouveau. Elle voulait savoir s'il remarquerait le délavement de la teinte de ses cheveux, s'il lui ferait la remarque, s'il les teindrait avec elle... Rien ne semblait moins sûr à présent.

Peu importait, se rappela-t-elle. Il y avait Bastien.

— Et toi, Cléo, comment tu vas ? Tu as les traits tirés, on dirait que tu n'as pas beaucoup fermé l'œil ces derniers temps.

Un pli soucieux se creusa sur le front de Clarisse.

— C'est vrai, j'ai mal dormi. Je suis un peu préoccupée, avec les examens, tout ça... Je ne suis pas sereine.

Elle ne comptait même plus tous les bobards qu'elle balançait quotidiennement maintenant. Dans quel bourbier s'enfonçait-elle ? À force de monter des illusions entre elle et ses nouvelles connaissances, elle s'y perdrait et blesserait tout le monde.

— Je suis sûre que tu vas tout déchirer, assura Clarisse. Tu es intelligente, maligne, tu vas assurer ! Courage. Après ça sera les vacances ! D'ailleurs, tu as quelque chose de prévu ?

— Nope, à part bosser, rien de prévu. Il faut que je fasse rentrer un peu d'argent, c'est toujours serré en juin et juillet. Pas simple de se démerder seule.

— Tes parents ne t'aident pas ? Tu n'en as jamais parlé.

Bastien fit son retour à cet instant précis, sauvant Cléo de la question embarrassante de son amie. Il adressa un sourire pincé à sa colocataire, sans doute mal à l'aise de les trouver en tête à tête, et embrassa sa petite amie.

— On y va ?

— Oui, je suis prête. Bonne journée, Clarisse.

— À bientôt, Cléo.

Le couple s'en alla, laissant Clarisse avec une douce amertume au ventre.

Ils achetèrent des chouquettes et continuèrent à marcher. Cléo préférait être en mouvement, elle arrivait mieux à réfléchir sans s'enliser dans ses propres pensées ainsi.

— Tu te vois où dans cinq ans ? demanda Bastien pour lancer la conversation sur des sujets plus personnels.

— Avec un chat. Quelque part ensoleillé mais pas trop chaud. Heureuse, j'espère. Toi ?

— Je ne sais pas trop. Je me dis que c'est trop tard pour bouger, j'ai lancé mon business et je ne veux pas perdre les contacts que j'ai difficilement collectionnés ces dernières années. Je vais me résigner à attendre d'avoir mis un peu d'argent de côté pour aller autre part, à un endroit plus calme, plus en campagne.

— C'est fou comme tout revient à l'argent.

— Tu as raison, c'est toujours la même chose. Si tu as envie de faire la moindre chose, il faut trimer des heures et des heures pour gagner à peine assez pour le faire.

— Dans mon monde idéal, il n'y a pas d'argent, ni d'équivalent, ni de troc. Les gens donnent sans attendre quoi que ce soit en retour.

— C'est une belle utopie. Tu crois que les humains en seraient capables ?

— Les humains d'aujourd'hui, non. Il faut que ça se fasse progressivement, bien sûr. Et puis si ça se trouve, le même schéma se répétera, on en viendra au troc, puis à la monnaie, puis aux banques, et paf ! on est coincés encore une fois. À ton avis, l'humain est-il bon ou mauvais au fond ?

— Mauvais.

— Certains disent que c'est la société qui rend les hommes mauvais.

— C'est vrai. Sauf que qui a créé la société ? Les humains. Nous ne sommes pas capables de créer quelque chose sans le corrompre par la suite. Regarde la technologie, Internet, les voitures, ou n'importe quoi d'autre que les humains ont créé... Tout finit par pourrir de l'intérieur.

Un silence contemplatif suivit. Cléo le brisa en se mettant à rire :

— Au moins on est pessimistes tous les deux ! Point commun, yay !

Bastien sourit en retour, toujours vaguement pensif.

— Comment tu nous vois ? Comment tu vois notre relation ? Est-ce que tu y tiens vraiment, est-ce important pour toi ?

Le rire de Cléo s'évanouit. Ils s'étaient arrêtés à un passage piétons tous les deux sans vraiment s'en rendre compte, et ne bougèrent pas d'un poil lorsque le feu passa au vert.

— Je ne sais pas. Je sais que je veux faire des efforts pour que ça le devienne. Je ne pense pas que ça le soit à ce jour. Ça ne veut pas dire que je ne t'apprécie pas, bien au contraire, tu es génial et on s'entend plutôt bien. On commence à installer une dynamique que j'aime bien, c'est chouette. Je ne peux pas te dire que je suis aussi investie et touchée que toi, par contre.

Il hocha la tête et ouvrit les bras pour demander un câlin, qu'elle lui offrit de bon cœur. Elle huma son odeur, qui commençait à devenir synonyme de quelque chose d'agréable pour elle. Elle était heureuse de l'avoir tiré du lit ce matin-là pour l'emmener se promener.

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