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Chapitre 9.

Le lendemain matin, le Confrère émergea lentement et cligna plusieurs fois des yeux. La cabane du vieux Sylnari était complètement silencieuse, si bien que l'adolescent jugea qu'il était seul. Il balança ses jambes hors du lit et se leva en baillant, mais faillit retomber aussi sec lorsqu'une voix l'interpella :

— Bien dormi, Makis ?

Appuyée sur la table, une fille le regardait en souriant. Possédant une peau jaune pâle qui contrastait magnifiquement avec ses cheveux, ses yeux et ses lèvres d'un bleu cyan, elle dépassait le garçon de près d'une tête bien que paraissant un peu plus jeune que lui.

— Ça fait... longtemps que tu es là ? questionna-t-il, gêné, en enfilant précipitamment son haut de coton.

— Une vingtaine de minutes, je dirais, répondit la Sylnaria sans se départir de son grand sourire. Je n'osais pas te réveiller !

— Tu es Mo ?

— Oh, tu sais déjà qui je suis ? s'exclama-t-elle, visiblement surprise. C'est comme ça que Nassän m'appelle, mais mon vrai nom est Mothieldë.

Elle ne cessait d'observer Makis de haut en bas. Lorsqu'elle se rendit compte que cela le mettait mal à l'aise, elle s'exclama subitement en détournant le regard :

— Excuse-moi ! C'est la première fois que je vois un humain, je n'ai jamais eu la chance d'ouvrir une encyclopédie sur votre espèce. Je ne voulais pas croire Nassän quand il m'a dit que tu avais fait irruption dans sa cabane au beau milieu de la nuit !

— Ce n'est rien, marmonna-t-il en se frottant la nuque.

Lorsqu'elle se tourna, le garçon aperçut fugacement, à travers les lacets dans le dos de sa tunique, une crinière joliment tressée dont la naissance se confondait avec le carré de sa chevelure bleue. Davantage entretenue que celle que Makis avait pu observer chez son hôte le soir précédent, ce caractère incongru apportait finalement une touche d'élégance.

La jeune Sylnaria lui lança soudain une pomme et un morceau de pain.

— Ce n'est pas grand-chose, dit-elle piteusement en agitant ses mèches pour masquer ses joues qui rougissaient. Mais c'est tout ce que j'ai à te proposer.

Comme pour dissiper son malaise, elle ouvrit la porte d'entrée et ajouta d'un air plus léger :

— Il est temps d'y aller ! Tu mangeras en chemin.

Le Confrère obtempéra, ramassa son arme et son paquetage et lui emboîta le pas. Sitôt sortis de la cabane, ils s'engagèrent sur un chemin sinueux qui serpentait à flanc de colline. De jour, Makis distinguait à présent les nombreuses cultures qui s'étendaient à perte de vue et aperçut même, au loin, des petites habitations. De l'autre côté, à quelques monticules de là, démarrait la forêt par laquelle il était arrivé dans ce monde.

Alors qu'ils marchaient à présent sur une route large et bien entretenue, il conta brièvement à sa guide ce que lui avait expliqué Nassän la veille.

— Je suis désolée, je n'en sais pas plus que ce qu'il t'a déjà révélé, dit-elle en secouant la tête. Mais tu obtiendras sûrement toutes ces réponses auprès des hauts-placés de notre société, à Onibanön, la capitale.

— Comment se fait-il que ni toi, ni Nassän ne sachiez rien à propos de tout ça ? s'enquit l'adolescent en fronçant les sourcils.

Mothieldë se tourna vers lui en soulevant sa frange bleue, révélant un fragment ovale de minéral transparent incrusté en haut de son front. Il était identique à celui que le vieux avait montré à Makis la nuit précédente.

— Le peuple des Sylnaris est divisé en une multitude de castes, exposa-t-elle posément. Je ne suis même pas sûre de toutes les connaître. Chacune possède un rôle et une place bien définis dans notre société, et correspond à un type de pierre pour l'identifier. Tout comme ma famille, j'appartiens à celle du quartz. Nous sommes les travailleurs des campagnes ; nous nous usons à produire des matières premières afin d'en faire bénéficier tout Onibaën.

— C'est injuste ! s'offusqua le jeune Aazu, qui réalisait peu à peu que ce système hiérarchique était très inégalitaire.

— Un peu, soupira la Sylnaria, mais on ne peut rien y faire de toute façon. À vrai dire, le plus dur pour nous n'est pas tant le travail, ce sont surtout les taxes mensuelles supplémentaires que nous devons reverser au Royaume.

— Tu n'as pas moyen de changer de caste ?

— Ce n'est pas aussi simple que cela, rétorqua-t-elle en rigolant doucement. L'appartenance à l'une d'entre elles est transmise par hérédité, et il est bien plus facile de s'en faire exclure que de monter les échelons. Pour les quartz, isolés dans les terres reculées, il est même quasi-impossible d'envisager un quelconque changement, alors que pour les Sylnaris déjà intégrés aux hautes classes de la société, il est davantage aisé de percer. À titre d'exemple, je suis la seule de mon village à savoir lire et écrire. J'avais choisi la section langage lors de ma Redevance.

— De quoi s'agit-il ? demanda le Confrère, perplexe.

— À ses dix-huit ans révolus, chaque Sylnari se voit offrir par le Royaume un mois d'enseignement gratuit dans le domaine de son choix. C'est une façon de nous remercier pour notre travail futur et, entre autres, d'ouvrir des voies pour les jeunes prometteurs des castes inférieures tels que moi. La plupart choisissent la formation au combat ou à la domesticité, afin de se rapprocher de la capitale, mais la plupart échouent à se faire remarquer. Pour ma part, la section langage m'a garanti un apprentissage de la lecture, l'écriture et du calcul, ainsi qu'une initiation au dialecte oublié de notre peuple. Je peux ainsi aider ma famille et mon village dans toutes les tâches de référencement et de commerce.

— Toute ta famille travaille dans les champs ?

— Oui. Nous sommes sept frères et sœurs, tu sais, alors c'est encore moins facile. Nous devons aider ma mère sur les terres familiales ainsi que participer au labeur dans les propriétés seigneuriales. Personnellement, j'ai la tâche un peu allégée pour me consacrer davantage à l'administratif, mais le rythme est très dur à tenir pour les enfants.

Elle soupira et ajouta :

— Nous n'avons pas le choix que de travailler toujours plus tôt si on veut s'en sortir financièrement.

— Et ton père ? s'enquit Makis avec curiosité, en tentant de refouler le propre souvenir de son paternel, qui l'assaillait.

Les traits de l'adolescente s'obscurcirent soudainement.

— Il a mystérieusement disparu il y a quelques années de cela, peu après la naissance des triplés, qui sont mes plus jeunes frères. Il est sûrement mort, mais personne ne sait où ni pourquoi.

— Je suis désolé, souffla le garçon en réalisant qu'elle aussi avait perdu un parent.

— J'ai eu la chance de rencontrer Nassän environ un an plus tard. Pendant le printemps, je me suis retrouvée dans le même groupe de récoltes que lui. J'ai tout de suite trouvé en sa personne une oreille attentive, et il est devenu le soutien dont j'avais besoin. C'est un peu mon père de substitution, si tu préfères.

Ils continuèrent à bavarder à mesure qu'ils cheminaient, et Makis se rendit compte que Mothieldë était d'une compagnie bien différente de celle à laquelle Shamë l'avait habitué jusqu'alors. En fait, cette Sylnaria était même tout le contraire de la mage-guerrière : calme, douce et attentionnée, elle s'exprimait d'un ton clair et gai et se montrait curieuse de tout.

Le Confrère réalisa soudain que, malgré la matinée déjà bien avancée, ils n'avaient encore croisé personne sur cet axe qui paraissait toutefois bien emprunté. Il en fit part à sa camarade de voyage, qui répondit gentiment :

— En fait, les marchands n'ont l'autorisation de circuler que trois jours sur cinq. C'est pour désengorger les routes et permettre aux autres de circuler normalement pour leurs propres affaires. Prenons par-là, indiqua-t-elle subitement en désignant un étroit sentier qui s'éloignait de la voie principale.

Ils avancèrent de quelques dizaines de mètres, mais la vue du vide qui s'étendait ensuite devant eux fit stopper Makis net. Ils venaient de déboucher au bord d'un précipice impressionnant, et dans la vallée en contrebas s'étalait une gigantesque cité qui brillait de mille feux. Il était si improbable de tomber nez-à-nez avec ce belvédère après deux heures passées à traverser des collines et des champs que le garçon demeura un instant bouche-bée.

— Il faudra t'y habituer, s'amusa la Sylnaria. À Onibaën, les brusques changements de biome sont assez fréquents.

Après quelques foulées supplémentaires, l'adolescente s'immobilisa au sommet de la falaise. Elle semblait davantage fermée que quelques instants auparavant.

— Je ne peux pas aller plus loin, hiérarchie sociale oblige, expliqua-t-elle d'un ton neutre. Tu peux emprunter les passerelles pour descendre, ce sera plus rapide. Une fois dans Onibanön, dirige-toi vers le centre de la ville. Tu trouveras le palais sans mal, et quoiqu'il arrive je pense qu'ils ne seront pas de trop pour te guider.

Alors qu'elle allait se détourner, Mothieldë ajouta avec une nuance d'espoir :

— Si ton cerveau n'est pas trop accaparé et si tes occupations officielles te le permettent, n'hésite pas à passer nous rendre visite. Demande les fermes d'Ethaelith, on saura te les indiquer. J'ai été heureuse de faire ta connaissance.

Elle croit que parce que je vais me retrouver plongé dans un univers bien plus luxueux et protocolaire, je vais les oublier, réalisa soudain le jeune Aazu. Cela lui fit mal au cœur, et il comprit à quel point les habitants des campagnes étaient méprisés par ceux qui avaient la chance de se pavaner dans les artifices de la capitale. Il voulut la rassurer, lui promettre qu'il reviendrait bientôt afin de les remercier dignement pour leur aide précieuse, mais la jeune Sylnaria s'était déjà éloignée.

Inspirant un grand coup, Makis s'engagea sur ces pontons de bois qui serpentaient à flanc de falaise et profita de l'altitude pour mieux observer Onibanön. La cité avait un aspect pyramidal : les quartiers périphériques étaient les plus bas, puis ceux qui se rapprochaient du cœur s'élevaient peu à peu. Pour finir, le palais, qui semblait construit sur un promontoire, surplombait la ville. L'architecture était somptueuse : les bâtiments avaient une forme élancée et un aspect cristallin. Ces véritables œuvres d'art étaient parsemées de dômes dorés, de ponts-canaux et de végétation luxuriante.

L'adolescent dut cependant se concentrer davantage sur les passerelles accidentées qui se succédaient sous ses pieds, sentant ses cuisses chauffer rapidement. Il serra les dents et atteignit la terre ferme pas moins d'un quart d'heure plus tard. Après quelques instants de répit pour étirer ses muscles endoloris, il reprit la direction de la capitale, dont il n'était désormais plus très loin.

Sentant une boule se former au creux de son estomac, le jeune Aazu gagna l'une des arches piétonnes qui délimitait l'entrée d'Onibanön. Un groupe de sentinelles en faction gardait l'accès. Lorsqu'ils virent ce petit humain s'approcher avec son air ahuri, ils échangèrent des coups d'œil ébahis et se concertèrent à voix basse. Apparemment, ils ne savaient pas quel comportement adopter : devaient-ils le laisser passer, l'escorter ou le tenir à l'écart ? L'un d'eux disparut subitement, tandis que les autres se rangeaient sans un mot de part et d'autre de la large allée. Makis prit cela comme une invitation à s'avancer et dépassa l'arche sans plus tarder.

Les avenues de la capitale étaient tout aussi superbes. Des centaines de Sylnaris aux peaux et cheveux multicolores y déambulaient. Les hommes étaient vêtus de costumes soignés, tandis que les femmes étaient parées de robes raffinées et de bijoux scintillants. La plupart avaient élégamment arrangé leur crinière et élaboré des coiffures qui dégageaient leur front et mettaient en valeur la pierre de leur caste.

Le voyageur décida d'avancer droit devant lui et d'atteindre le cœur d'Onibanön au plus vite. Il sentait de plus en plus de paires d'yeux se braquer sur lui et le bourdonnement de la foule s'amplifier à mesure qu'il s'enfonçait dans les quartiers huppés. Les Sylnaris s'écartaient sur son passage, le dévisageaient, et certains mêmes s'inclinaient en murmurant des paroles que Makis ne parvenait pas à saisir.

Bien vite, la rumeur de sa présence le précéda et une véritable haie d'honneur se forma dans les rues. Des silhouettes aparaissaient aux fenêtres et aux balcons, se poussant presque pour l'apercevoir. Toute cette agitation mettait le garçon particulièrement mal à l'aise, et il se focalisa sur son objectif afin de faire abstraction de toute cette attention qu'on lui portait.

Après avoir longtemps erré dans les hauteurs de la ville, le jeune Confrère trouva enfin ce qu'il cherchait. Un magnifique viaduc aux reflets bleutés menait droit à la porte du palais. Accoudée aux balustrades, la bourgeoisie profitait de cette journée ensoleillée sans se soucier de l'ardeur que, dans les campagnes, des villages entiers de paysans déployaient à la tâche.

Tentant d'ignorer les courtisans qui, de plus en plus nombreux, se pressaient autour de lui en multipliant les bénédictions et les courbettes, Makis traversa le pont d'un pas décidé en direction de l'entrée qui se situait à l'autre extrémité. Arquant le cou, il ne perdait pas une miette de ces dizaines de tours et de jardins suspendus qui se succédaient au-dessus de sa tête. Lorsqu'il s'immobilisa finalement à quelques mètres de l'édifice, les Sylnaris se tinrent à distance respectable, massés les uns contre les autres.

La porte, une des constructions les plus éblouissantes que Makis n'eût jamais vu, pivota lentement et dévoila entre ses deux battants une simple silhouette qui clama d'une voix puissante :

— Entre ! Sois le bienvenu, Émissaire de Pawaën !

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