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Chapitre 2.

Les deux jeunes gens partirent dès le lendemain, empruntant des chevaux à d'autres Confrères afin d'éviter une halte à Triëm. Depuis la découverte du trafic illégal de plumes de phénix, ce village ne leur inspirait plus confiance. Ils s'éloignèrent peu à peu de la forêt de Dauthas, traversant la verdoyante région d'Ysana. Au troisième jour, ils arrivèrent aux abords du lac de Basaän, qu'ils traversèrent sans encombre, et firent halte pour la nuit à Tanken. Les collines parsemées de champs et de forêts se changèrent ensuite en plaine aride et ils dépassèrent Redsha au matin du cinquième jour.

Cette chevauchée laissait à Makis un goût amer. Il avait tristement fêté ses dix-sept ans sur le trajet du retour de la base des Fils, quelques semaines auparavant, avec pour seuls cadeaux la perte de son père et le suprême confort du voyage.

— Pourquoi tiens-tu tant à ce que je t'accompagne ? s'enquit-il alors qu'il avançait au pas à côté de Shamë.

— Parce que nous avons traversé beaucoup d'épreuves ensemble. Si Homaï avait été là, je lui aurais également demandé de venir. En plus, en intégrant la Confrérie, j'ai découvert ta vie, alors que tu ne sais presque rien de la mienne.

Alors que le soleil était à son zénith, la mage-guerrière tira la bride de sa monture et lui fit quitter la route.

— Nous y serons dans environ deux heures, indiqua-t-elle.

Ils s'enfoncèrent donc dans le désert, toujours plus à l'Est. La chaleur était torride, faisant suer Makis à grosses gouttes. Même les chevaux tiraient la langue. La Wazkaëf, quant à elle, semblait être habituée à ce climat et paraissait tout à fait à son aise. Par endroits, le sol se craquelait, et seuls quelques ajoncs donnaient un peu de relief à cet ensemble ocre. Soudain, le Néophyte crut être victime d'un mirage. Il cligna des yeux plusieurs fois, mais la vision ne s'estompa pas.

— Ce que tu vois est bien réel, intervint Shamë d'un ton amusé. C'est l'oasis de Bajjarka, près de laquelle mon clan s'est implanté il y a des décennies.

Des palmiers se dressaient à l'horizon, ondulant sous l'effet de la chaleur. En s'en rapprochant, le garçon finit par discerner d'autres formes, semblables à des maisons. Le bleu de l'eau et le vert des plantes contrastaient formidablement avec toutes ces couleurs fades et ternes auxquelles ils s'étaient habitués depuis leur entrée dans le désert. À mesure qu'ils s'approchaient de leur destination, Makis ne cessait de se demander s'il allait se retrouver face à un clan de copies de Shamë, dotées du même caractère charmant.

Alors qu'ils n'étaient plus qu'à deux cents mètres de l'oasis, une petite silhouette se détacha des palmiers et courut à toute vitesse vers eux. Shamë glissa à terre pour accueillir la fillette, qui lui sauta dans les bras.

— Shamë ! Tu es revenue ! Tu es revenue ! s'écria-t-elle. Tonton a regardé les étoiles, il était sûr que tu allais rentrer pour ton anniversaire ! Je suis tellement contente de te voir ! Je vais vite prévenir tout le monde.

Et elle détala dans le sens inverse, soulevant derrière elle un petit nuage de poussière.

— C'est ma cousine, expliqua la mage-guerrière avec un sourire. Elle a dix ans.

— Elle est plutôt grande pour son âge, fit remarquer Makis qui avait constaté que Shamë et l'enfant faisaient presque la même taille.

— C'est vrai qu'elle a un peu grandi, admit la Wazkaëf. Mais à présent, elle doit avoir atteint son gabarit adulte. Si tu souhaites un modèle de comparaison, dis-toi que je suis au-dessus des normes de taille au sein de mon clan.

Sur ces mots, elle tira la bride de sa monture et reprit à pied sa progression vers l'oasis. Makis descendit à son tour et la suivit, intrigué à l'idée de se retrouver face à une tribu de nains. Des visages apparurent aux coins des habitations alors qu'ils parcouraient les derniers mètres les séparant encore de leur objectif. La base du clan avait des allures de petit village, regroupant des sortes de yourtes et de tipis ainsi que des huttes en pierre claire. Le tout était agencé autour d'une vaste place centrale, non-loin de l'étendue d'eau.

Le Néophyte demeura un peu en retrait lorsque les retrouvailles eurent lieu entre sa camarade et le reste de son clan, essayant de comprendre les mots étranges qui s'échangeaient. Puis, interloqués par le nouvel arrivant, les Wazkaëf s'amassèrent tout autour de lui. L'accueil était bien différent de celui que Makis avait imaginé. Il se souvenait encore des dires de Shamë lors de leur première visite à Kemaja : « Nous avons la réputation d'être une bande de brutes assoiffées de sang... ». Il n'en était rien : d'un naturel jovial, bien différent du caractère tranchant de la jeune fille, les membres du clan faisaient preuve d'un comportement chaleureux et amical.

Semblables à sa camarade, ils étaient tous de petite taille - Makis réalisait désormais qu'elle était effectivement l'une des plus grandes d'entre eux - avec une peau bronzée et d'étranges tatouages noirs. Alors que tous se pressaient joyeusement autour du duo et les bombardaient de questions, une exclamation retentit à une extrémité de la place et le silence se fit instantanément. Deux personnes venaient de faire leur apparition.

La première était une vieille femme au visage ridé et aux yeux plissés. Juchée sur une étonnante paire d'échasses, elle dominait ainsi l'assemblée et chacun de ses pas était accompagné du tintement de ses innombrables bijoux de perles accrochés à son cou et ses poignets. Au sommet de son crâne trônait un diadème doré, qui maintenait en arrière une chevelure grisonnante si longue qu'elle en traînait par terre.

À ses côtés se tenait un homme qui ne devait pas mesurer plus d'un mètre trente. Un second diadème ornait ses cheveux aussi noirs que les tatouages qui paraient son torse musclé, et ses yeux d'un rouge flamboyant rappelaient à Makis ceux de quelqu'un d'autre. Vêtu d'un simple pagne bariolé, il paraissait bien minuscule à côté de l'ancienne haut-perchée.

Ils s'avancèrent à travers la foule en direction des deux voyageurs, et c'est seulement lorsque la voix de l'homme s'éleva que le Néophyte comprit qui il était.

— Les étoiles ont parlé, s'exclama-t-il, et elles ne mentent jamais ! Ma fille est de retour !

Il enlaça Shamë et la souleva du sol, ce qui semblait étonnant étant donné qu'il était plus petit qu'elle.

— Demain est un jour de fête ! poursuivit-il. Et c'est une célébration importante qui va avoir lieu à ton égard !

— En réalité, une double, Papa, rétorqua la jeune fille en s'extirpant de l'étreinte et en redressant fièrement le menton. Mais je ne peux t'exposer les détails dans un pareil lieu.

Une double célébration ? songea Makis en fronçant les sourcils. Je croyais qu'elle venait seulement fêter son anniversaire... Peut-être qu'elle inclut également la nomination en Consoeur, mais elle n'avait pourtant mentionné au Sommet qu'une simple autorisation... Pendant ce temps-là, la mage-guerrière s'était avancée jusqu'à la vieille femme et avait saisi ses mains ridées.

— Druidesse, je vous remercie d'avoir laissé les pierres me guider. J'espère que les étoiles ont su vous montrer un avenir favorable, dit-elle.

La Druidesse, puisque c'était elle, hocha lentement la tête, faisant s'entrechoquer les perles et pierres précieuses qui ornaient ses colliers.

— Shamë, mon enfant, quel plaisir de te revoir, répondit l'ancienne avec un sourire édenté. Qui est ce jeune homme que le destin a mis sur ta route ?

D'un signe de tête, la Wazkaëf encouragea le Néophyte à se présenter. Ce dernier, embarrassé pas tous les regards qui convergèrent vers lui, balbutia :

— Je... Je m'appelle Makis Aazu et je viens du Sud, de la région d'Ysana.

— Je vous conterai les raisons exactes de sa présence à l'abri des oreilles indiscrètes, si vous le voulez bien, chuchota Shamë.

— Je comprends, mon enfant, je comprends... Allons donc nous entretenir avec ton père dans ma hutte.

La jeune fille se tourna rapidement vers Makis.

— En attendant mon retour, fais comme chez toi... Je te laisse découvrir mon clan, et si tu as faim ou que tu as besoin de quoi que ce soit, demande à Kedeíwë et dis-lui que tu viens de ma part.

Puis elle tourna les talons et emboîta le pas claudiquant de la vielle femme, suivie de près par le chef du clan. Ils traversèrent la petite assemblée et disparurent au détour d'une yourte. Peu à peu, les Wazkaëf retournèrent vaquer à leurs occupations, sans cesser de jeter des coups d'œil intrigués au nouvel arrivant. Sans trop savoir où aller, l'adolescent regarda tout autour de lui et finit par s'éloigner vers la droite.

Il vagabonda ainsi dans le camp, observant les coutumes des Wazkaëf tout en étant suivi de près par une petite troupe d'enfants qui le dévisageaient curieusement. Non-loin, un groupe de jeunes s'entraînait au combat au corps-à-corps avec une technique et une aisance qui impressionnèrent Makis. Face à eux, il n'aurait pas tenu deux secondes. Au bord de l'oasis, quelques adultes grimpaient aux palmiers afin de cueillir les dattes qui poussaient au sommet, tandis que dans le camp d'autres s'attelaient à ériger une espèce de tipi. La plupart d'entre eux s'exprimaient avec un vocabulaire singulier, que le garçon ne comprenait guère.

Après une heure, Shamë n'était toujours pas revenue. Le Néophyte patienta un peu sur la place centrale et, alors que le soleil se rapprochait de l'horizon, il prit la direction de l'oasis. Il s'adossa à un cocotier et plongea ses pieds dans l'eau tiède, le regard rivé sur l'astre rougeoyant. Quelques minutes plus tard, quelqu'un le fit sursauter.

— Tu as faim ?

Une petite femme replète se tenait à trois mètres de là, un sourire étirant ses joues rebondies. Elle portait une corbeille tressée débordante de fruits qu'elle posa à côté du garçon, dont l'estomac se mit subitement à gargouiller.

— Je suis Kedeíwë, la tante de Shamë, ajouta-t-elle. Si tu as soif, tu peux boire l'eau de l'oasis, et s'il te faut autre chose, n'hésite pas à venir me voir ! Ce n'est pas souvent que des voyageurs viennent jusqu'ici... Surtout que si la fille de notre chef t'a ramené, c'est que tu dois avoir quelque chose de spécial !

Elle repartit dans un bruissement de sable avant même qu'il eût eu le temps de la remercier. Décidément, les talents de guerriers des Wazkaëf n'impactaient en rien leur sens de l'hospitalité et leur accueil chaleureux... Une nouvelle plainte émana du ventre de Makis, qui mit de côté ses diverses pensées pour examiner le contenu du panier. Des dattes, des bananes, des grenades et de la coco s'y empilaient, et il les dévora sans plus tarder.

Après avoir tout englouti et s'être délecté du jus frais et sucré des fruits, le Néophyte s'installa plus confortablement et fixa son regard sur les trois lunes qui montaient lentement dans le ciel, laissant son esprit vagabonder. Il resta ainsi près d'une demi-heure sans bouger.

— Arrête de penser à ton père, le sermonna soudain une voix dans son dos.

— Tu peux parler, tu viens juste de retrouver le tien, rétorqua amèrement Makis, sachant pertinemment qu'il s'agissait de Shamë.

Cette dernière se laissa tomber dans le sable à côté de lui et s'assit en tailleur.

— C'est vrai, admit-elle, ce qui le surprit.

Après un court silence, l'adolescent demanda :

— Où est ta mère ?

La mage-guerrière se crispa brusquement. Ses poings et sa mâchoire se contractèrent et elle riva son regard flamboyant à l'horizon.

— Elle est morte, lâcha-t-elle. Il y a dix ans, en mettant au monde son second enfant. Il n'a pas survécu non plus.

Makis, bouche-bée, se tourna vers elle les yeux écarquillés.

— Je suis désolée, souffla-t-il.

Ainsi, sa camarade connaissait également la douleur d'avoir perdu un parent... Elle n'ajouta rien pendant un long moment, se contentant de dessiner de vagues motifs dans le sable. Lorsque la nuit fut complètement tombée, elle marmonna :

— La Druidesse t'attend chez elle. Va la voir.

— Je ne sais pas où c'est, répondit-il en haussant les sourcils.

— Ce n'est pas loin de la place centrale. Tu verras, ce n'est pas bien difficile à trouver.

Il se leva et s'éloigna donc en silence, abandonnant Shamë à ses pensées nostalgiques. Le Néophyte fit ensuite plusieurs fois le tour de la place, mais de nuit, il n'était pas aussi aisé de se repérer. Après plusieurs minutes d'errance, il finit par se retrouver devant une yourte recouverte de multiples tissus colorés. Au-dessus du pan de toile qui caractérisait la porte était suspendue une étrange amulette de perles assortie d'un petit grelot, qui émettait des tintements au gré de la brise.

Makis analysa rapidement les habitations environnantes, mais aucune ne se démarquait plus que celle-ci. Sans trop savoir s'il devait annoncer sa présence, il souleva la toile en entra, basculant dans un tout autre univers. Une forte odeur de fumée mêlée à celles d'épices et d'étranges herbes le prit à la gorge. Un encens répandait des volutes qui s'échappaient par l'ouverture circulaire du plafond. Malgré la pénombre, le garçon parvenait à distinguer d'innombrables bijoux, pierres précieuses ou objets sertis de perles suspendus un peu partout. Le sol était recouvert d'un velours moelleux et jonché de chandelles éteintes, si bien que le Néophyte n'osa plus avancer par peur de détériorer quelque chose.

— Te voilà, Makis... susurra une voix juste devant lui.

Il sentit tous ses poils se hérisser, puis une bougie s'alluma à ses pieds, révélant la Druidesse qui se tenait là. Sans ses échasses, elle faisait bien deux têtes de moins que lui mais n'en était pas moins inquiétante.

— Suis-moi...

Elle s'avança vers le centre de la yourte, faisant s'embraser les mèches sur son passage. Cela rappelait désagréablement à Makis le labyrinthe de l'Épreuve de lumière. La vieille femme s'assit ensuite sous l'ajour qui laissait voir le magnifique ciel étoilé, et invita le garçon à en faire de même.

— Je sais qui tu es et d'où tu viens, Shamë m'a tout raconté, murmura-t-elle.

Il ouvrit la bouche pour intervenir, mais l'ancienne l'interrompit :

— N'aies crainte, jeune enfant, je n'en parlerai à personne. Seul son père et moi resterons dans la confidence. J'ai conscience des épreuves, passées et présentes, que tu traverses. Maintenant, penches-toi sur celles à venir.

Elle remua la tête dans un bruissement de perles et lui adressa un sourire bienveillant, creusant ses rides.

— Altaïr est bien visible, ce soir... L'aigle veille sur nous, souffla-t-elle en contemplant le ciel.

Elle tira vers elle une sacoche et en répandit le contenu sur le sol. C'était des pierres, une multitude de pierres aux couleurs et formes variées, semblables à celles que Shamë manipulait également. L'ancienne les étala puis commença à les déplacer d'une main experte, envoyant certaines en percuter d'autres et les mélangeant habilement, dans un rituel qu'elle seule comprenait.

Makis, ne sachant trop quoi faire, la regarda en silence tout en essayant de refouler le sentiment de malaise qui ne le quittait plus depuis qu'il avait mis un pied dans cette antre. Il ne sut dire combien de temps ils passèrent ainsi à la lumière vacillante des cierges, mais soudain toutes les flammes furent soufflées et ils furent plongés dans un noir quasi-total. La Druidesse leva ses yeux graves vers lui et le fixa durant plusieurs secondes qui semblèrent hors du temps. Puis elle lâcha trois phrases de sa voix usée :

— Les nébuleuses occultent même les plus clairs rayons de lune. Une étoile n'est jamais aussi brillante que quand elle meurt. L'éclat du plus pur des diamants renferme la noirceur du charbon.

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