Chapitre 9 - Les serments.
Durant les heures suivantes, Makis eut le plaisir de se faire sévèrement réprimander par son père concernant son inconscience et sa langue bien pendue. Le Néophyte, qui avait prononcé le nom d'Arzaben en pensant les aider, sentait un puisant sentiment de regret l'envahir à chaque remarque qu'il recevait. Leurs deux autres compagnons n'étaient pas pour le réconforter : Oske avait pris la décision de ne pas intervenir dans leurs affaires de famille et Shamë se contentait de garder le silence et la tête haute.
Quitter la forêt fut un véritable soulagement pour Makis : non seulement son paternel mit fin à ses reproches, mais le jeune Aazu put également cesser de sursauter et de porter la main à son arc au moindre bruit, ayant les nerfs à vif depuis l'embuscade tendue par les centaures. Le silence qui régnait entre les pins enneigés céda place au vacarme des convois se bousculant sur la route principale, à peine étouffé par les épais flocons qui tombaient inlassablement.
Les quatre voyageurs se sentaient épuisés et furent grandement soulagés quand, dans l'après-midi, ils arrivèrent en vue de Valdenish. Depuis leur position en aval, la ville paraissait immense et s'étendait sur tout un pan de montagne. Au-dessus du quartier Ouest, des panaches de fumée noire s'accumulaient et tranchaient avec la neige immaculée des toits voisins.
— Valdenish, en plus d'être un grand monopole commercial, possède un nombre conséquent de scieries où est transformé le bois en provenance des montagnes, expliqua Oske. Mais c'est également un point de convergence culturel : il y a dans le centre-ville la deuxième bibliothèque la plus importante du Royaume, après celle de la capitale ! Elle recèle une grande quantité de documents anciens et précieux, incluant des ouvrages importés des contrées frontalières...
À mesure que leur guide dispensait ses indications, les voyageurs s'étaient rapprochés d'une foule bien plus dense qui se massait devant les portes de la ville, et ils durent se résoudre à patienter derrière les caravanes marchandes qui avançaient comme des escargots. Les chutes de neige avaient au moins eu le mérite de complètement stopper. Shamë secoua vivement sa cape de fourrure, dans laquelle étaient encore emprisonnés quelques flocons récalcitrants, et laissa enfin sa tête à l'air libre.
— Oh ! soupira le vieil homme. Je comprends mieux les raisons de cette attente... Les gobelins contrôlent tous les convois qui souhaitent pénétrer dans l'enceinte de la cité. J'ai entendu dire que le trafic de plumes de phœnix avait repris de plus belle ces derniers temps, alors ils doivent être sur leurs gardes...
Makis jeta à son père un coup d'œil angoissé, non seulement à cause des contrôles mais également parce que l'évocation des plumes de phœnix réveillait en lui le souvenir d'une mauvaise rencontre, à Triëm. Le mage rapprocha sa monture et lui glissa à l'oreille :
— Je vais décliner une fausse identité. Surtout, ne dis rien qui pourrait compromettre notre passage. Voire même, ne dis rien du tout, ce sera aussi bien.
Le Néophyte acquiesça puis se détourna, vexé du si peu de confiance qui lui était accordé. Quand vint finalement leur tour, Shamë fut la première à être interrogée.
— Identité, provenance, marchandise ? questionna laconiquement un gobelin aux cheveux violets en détaillant la mage-guerrière de la tête aux pieds.
— Shamë Ktar, du clan Wazkaëf. Je viens de l'Est, dans le désert. Je n'ai comme bagages que mes armes et effets personnels.
La petite créature jeta un coup d'œil aux paquetages accrochés à la selle et s'apprêta à lui en demander plus, mais la jeune fille l'en dissuada en le fixant intensément de ses yeux rouges. Le gobelin lui fit signe de continuer, ne souhaitant visiblement pas la contrarier, et elle partit attendre ses compagnons derrière la porte, à l'écart de la cohue.
— Identité, provenance, marchandise ? répéta-t-il aux deux membres de la Confrérie.
— Nous sommes Virken et Zato Bant, lâcha Homaï. Nous sommes originaires du Sud, de la région d'Ysana, et ne transportons que nos affaires de voyageurs.
— Vous êtes armés, fit remarquer son interlocuteur.
— En effet, mais notre camarade l'est également et vous n'y avez fait aucune objection, affirma le mage en désignant Shamë du menton.
— Oui, mais c'est une Wazkaëf, grommela le gobelin comme si cela ne relevait pas de son autorité.
Oske assistait à l'échange avec un sourire en coin. Pendant ce temps, la petite créature qui leur barrait le passage semblait réfléchir intensément, ses yeux se posant alternativement sur la mage-guerrière et eux. L'être aux cheveux violets les laissa finalement entrer dans la ville, et quand il vit le vieil homme, son visage se fendit d'un large sourire.
— Quel plaisir de te revoir ! lança-t-il, abandonnant toute rigueur professionnelle. Ça faisait longtemps que tu n'avais pas donné de nouvelles !
— Oui, je suis désolé... Mes affaires ont pris plus de temps que prévu. Il faudrait que l'on puisse se voir dans les prochains jours, j'ai pas mal de choses à te raconter...
— Bien évidemment ! Je suis de service jusqu'à après-demain, on avisera à ce moment-là.
Puis le gobelin s'écarta et le laissa passer. Makis, stupéfait, dévisageait leur guide qui était entré à Valdenish sans même satisfaire les contrôles – et qui, soit dit en passant, n'avait pas levé le petit doigt pour en épargner ses compagnons de route !
— Parfait ! s'exclama Oske, qui paraissait enchanté par leur air déconfit. Suivez-moi, je sais où sont les écuries, nous pourrons y laisser les chevaux. Ensuite, je vous emmène chez moi !
— Vous habitez ici ? s'enquit Shamë, étonnée.
— Bien sûr, je me suis établi à Valdenish il y a des années, peu après mon arrivée à Anunosh.
Ils se libérèrent des montures et entamèrent la traversée de la ville à pied. Le Néophyte avait les jambes si engourdies par leur longue chevauchée qu'il avait l'impression de ne pas avoir marché depuis des mois. La périphérie de la cité était constituée de bâtiments industriels, utilisés majoritairement pour transformer le bois brut issu des scieries. Les convois se pressaient vers les hangars commerciaux pour y déverser leur marchandise et remplir les attelages, avant de s'en retourner vers la vallée. Il régnait dans ces zones un brouhaha presque insupportable, mêlé aux cris des animaux et au bruit de sciage.
Les quatre voyageurs s'en éloignèrent prestement et gagnèrent des rues davantage calmes. Les murs de la bibliothèque, une imposante structure érigée à l'extrémité de l'avenue principale, avalaient dans leur ombre la plupart des habitations et échoppes du centre-ville. Au détour d'une ruelle, quelque part à l'Est de ce bâtiment, ils s'arrêtèrent devant une modeste maison coincée entre un boucher et la boutique d'un nain qui vendait des pierres précieuses.
Le vieil homme inséra une clef dans la serrure et les invita à entrer. Il faisait très froid à l'intérieur, presque autant que dehors, et la cheminée semblait ne pas avoir été allumée depuis une éternité. Dès qu'ils eurent passé la porte, le guide la referma à double tour et se précipita pour abaisser tous les stores de la pièce. Seuls quelques rais de lumière les éclairaient désormais, rendant l'atmosphère plus inquiétante encore.
— Que faites-vous ? s'enquit Homaï, méfiant, une main sur son bâton de voyage.
— Je dois en avoir le cœur net... souffla leur hôte en se tournant vers lui. Appartenez-vous à la Confrérie de Käyen ?
Douche froide. L'adolescent ne s'attendait absolument pas à ce qu'Oske leur pose cette question, et visiblement les deux autres non plus à en juger par leur expression figée. Il ne se souvint pas non plus avoir entendu quiconque mentionner la Confrérie pendant qu'ils cheminaient dans les montagnes – même lui avait eu la jugeote de taire ce point.
— Vous venez de la région d'Ysana, poursuivit l'autre d'une voix basse. Vous déclinez une fausse identité aux gardes, vous connaissez Arzaben, vous êtes toujours méfiants... Quant à vous, Homaï, vos yeux peuvent changer de couleur, comme vous l'avez fait lors de l'attaque des centaures. Vous êtes sans nul doute un mage... Tout me prête donc à penser que vous êtes des fidèles de Käyen !
Après un court silence, le père de Makis se leva brusquement et gronda :
— Nous n'avons pas de comptes à vous rendre, Oske, tout comme nous sommes en droit de vous dire qui nous sommes ou non. Maintenant, je vous remercie pour votre aide dans les montagnes, mais je souhaiterais que vous me conduisiez à Naadriel. Nous avons assez perdu de temps.
— Compte tenu du contexte actuel, il est plus que probable que vous cherchiez à lui nuire, rétorqua le vieil homme. Je ne vous mènerai nulle part tant que vous ne m'aurez pas révélé ce que vous lui voulez vraiment.
— À plusieurs reprises vous avez tenté de connaître nos intentions. J'ignore vos réels objectifs, mais j'ai à présent une certitude : vous n'êtes pas de notre côté. Dans quel genre de traquenard cherchez-vous une fois de plus à nous mener ?
Le Confrère s'avança vers lui d'un air menaçant en brandissant son bâton. Shamë avait elle aussi dégainé son épée et ses yeux flamboyaient dans la semi-pénombre.
— Si vous me tuez, vous n'aurez plus aucune chance de mettre la main sur Naadriel, lâcha leur guide avec un sourire narquois.
— Nous nous débrouillerons autrement, asséna Homaï en effectuant un pas supplémentaire et en laissant ses iris virer au jaune. Vous en savez un peu trop à notre sujet, alors vous ne me laissez pas le choix. Pour notre sécurité, je vais devoir vous réduire au silence...
— C'est plutôt vous qui ne me laissez pas le choix...
Pendant un instant, le silence s'installa dans la pièce et le Néophyte sentit son cœur s'emballer. Et soudain, toute la tension qui pesait dans l'atmosphère s'envola. Le Confrère et la mage-guerrière abaissèrent leur garde et se détendirent, apparemment les premiers surpris par leur attitude.
— Il est regrettable d'en arriver à ce point... Si j'avais vraiment voulu m'en prendre à vous, ne croyez-vous pas que j'en aurais déjà eu l'occasion, dans les montagnes ? s'exclama Oske. Et croyez-vous que je me donnerais la peine de gâcher l'unique influence de mon pouvoir sur vous en ce moment-même ?
Il soupira en secouant la tête.
— Bien, maintenant que vous êtes calmés et étant donné que ça ne va pas durer, laissez-moi vous dire quelques mots...
Il se racla la gorge et énonça d'une voix profonde :
— Les trois lunes brillent à l'unisson, et je leur adresse ma prière. Je marcherai à jamais dans le faisceau de leurs rayons afin que mes pas percent les ténèbres. Si j'offre ma vie à la paix, que celle-ci soit rendue à mon âme. Je souhaite m'élever au titre de Confrère et recevoir la bénédiction de la Déesse Käyen. Que sa lumière sacrée baigne mon cœur, me renforce et m'accompagne jusqu'à l'ultime Rituel ou jusqu'à mon dernier souffle.
Homaï darda sur leur guide des yeux ronds de surprise, tandis que les deux jeunes gens échangèrent un regard d'incompréhension.
— Comme vous pouvez le constater, je n'ai pas oublié mes serments. Naadriel, c'est moi.
Faisant fi de l'expression ahurie de ses trois invités, il se saisit de l'épée de Shamë, qui le laissa étrangement s'en emparer sans opposer de résistance, et la pointa vers la gorge d'Homaï.
— Vous n'êtes pas en position de puissance car j'ai supprimé votre animosité et par conséquent votre capacité à combattre. Expliquez-moi clairement ce que vous me voulez et quelle est la raison de votre présence dans une région aussi éloignée de la forêt de Dauthas. S'il n'est effectivement pas question de me faire du mal, alors vous n'en subirez aucun en retour. Soyez rapides, votre temps est compté... Car si, lorsque les effets de ma magie commencent à se dissiper, vous n'avez toujours rien dit, je n'hésiterai pas à passer à l'action – par précaution.
Le Confrère parut en proie à un sérieux dilemme intérieur. Après quelques secondes, il loucha sur la lame immobile à quelques centimètres de son visage et débuta son récit, sans rien omettre de la prophétie, d'Erkalos, des Sceaux et des Épreuves. Ce ne fut qu'à la fin de son histoire qu'Oske abaissa son arme et la rendit à Shamë.
— Eh bien ! s'exclama-t-il d'une voix qui avait retrouvé toute sa chaleur. Je regrette presque d'avoir quitté la Confrérie à présent que toutes ces belles choses se trament...
Il commença à s'afférer pour allumer un feu, suivi du regard par ses trois visiteurs qui n'arrivaient plus à émettre le moindre son.
— Je vous prie de m'excuser pour ma méfiance et mon accueil quelque peu... brutal, poursuivit-t-il en entassant quelques bûches dans l'âtre. Mais mes affaires actuelles me forcent à être sur mes gardes...
— De quoi s'agit-il ? s'enquit Makis, dont seule la curiosité n'avait apparemment pas été ébranlée.
— Oh, je vous dois bien ça, après tout, marmonna le vieil homme. Depuis quelques mois, il y a une lutte interne au sein du peuple des nains, et un commanditaire dont je tairais le nom me charge d'espionner des groupes de résistants cachés dans les montagnes, afin d'informer le camp adverse. J'admets que j'aurais pu choisir moins périlleux comme reconversion professionnelle...
Il extirpa de sa poche un briquet à percussion, s'accroupit devant le foyer et enchaîna :
— Oske est le prénom que je me suis inventé et que j'utilise depuis mon arrivée dans ces montagnes. Personne dans la région, à part ce fameux commanditaire, ne sait que ma véritable identité est Naadriel. C'est pour cela que je ne me suis pas révélé à vous, même après avoir deviné que vous apparteniez à la Confrérie : je craignais d'avoir été trahi et que des Confrères eussent été missionnés de m'éliminer. Cela aurait sans aucun doute fait progresser le conflit...
Lorsque Naadriel se redressa, à l'apparition des premières flammes, il posa un regard étonné sur ses trois visiteurs, toujours figés comme des statues.
— Vous n'allez tout de même pas rester plantés là pour l'éternité ? Maintenant que les choses ont été mises au clair, nous allons pouvoir repartir sur de bonnes bases. Je vous en prie, asseyez-vous, nous allons discuter de votre mission.
La chaleur qui diffusa dans la pièce parut finalement balayer les dernières traces de suspicion, et Shamë fut la première à réagir. Se saisissant d'une chaise, elle la tira jusqu'à la cheminée et s'assit dessus en tailleur. Elle agrippait fermement son épée en fixant leur hôte, à croire qu'elle ne lui pardonnait pas de l'avoir prise sans son autorisation. Tandis que Naadriel allait remplir la bouilloire, Homaï et Makis la rejoignirent d'une démarche hésitante. Le Néophyte se demandait si c'était là un des phénomènes secondaires de la magie de paix, car il se sentait drôlement vide.
— Acceptez-vous de nous venir en aide ? demanda finalement son père.
— Bien sûr ! Je ne peux pas refuser ça à des Confrères... Je vous préviens toutefois : il n'y a pas que des alliés de la communauté dans ces montagnes, alors je reste avec vous tant que votre présence ne me nuit pas. Si vous êtes démasqués, je ne vous connais plus. La Confrérie appartient à mon passé, et même si je ne suis pas revenu sur mes serments et que j'agis aujourd'hui pour elle, je ne me rattache plus à la totalité de ses valeurs.
— Cela me semble juste, approuva Homaï.
L'adolescent, rendu somnolent par les effets combinés du pouvoir, de la chaleur des flammes et de la fatigue du voyage, les regarda échanger une poignée de mains cordiale. Naadriel s'en fut une seconde fois pour chercher des tasses, et à son retour, le Confrère s'enquit :
— Quel était ton rôle au sein de la Confrérie ? Ton nom ne me rappelle rien, alors que tu officiais encore il y a une dizaine d'années et que je portais moi-même déjà la toge bleue.
— J'aurais assez de mes dix doigts pour compter mes jours de présence à la forêt de Dauthas lorsque j'étais en activité, ricana son interlocuteur. En tant que mage de paix, j'étais en permanence sur les routes, à remplir des missions diplomatiques ou à soutenir la garde pour maîtriser des groupes armés. Je n'avais presque jamais de repos, c'est pourquoi j'ai pris ma retraite de façon assez anticipée. Mais, revenons plutôt à votre quête, puisque c'est elle qui est d'actualité...
Il leur servit du thé, en but quelques gorgées et reprit en faisant courir ses doigts sur le bord de son gobelet :
— Si j'ai bien compris, marmonna Naadriel en se frottant le menton, vous avez été envoyés dans ces montagnes par le Doyen dans le but de trouver l'Épreuve protégeant le Sceau du Temps ? Et vous n'avez aucune indication précise sur sa localisation ? Autant chercher une aiguille dans une botte de foin...
Il se perdit quelques minutes dans ses pensées, marmonnant de temps à autre des mots que Makis ne parvenait pas à comprendre.
— Dans l'immédiat, rien dans ces hauteurs n'a à ma connaissance de lien historique ou mythologique avec le temps, lâcha-t-il finalement. J'ai une proposition à te faire, Homaï : j'ai de nombreux contacts dans la ville, et la bibliothèque est riche en ressources. Je pourrais rester à Valdenish et faire des recherches, tandis que vous iriez fureter dans une autre zone. Qu'en penses-tu ?
— Cela me convient, répondit le Confrère.
— Peut-être que Sarsaron, la cité des gobelins, serait un bon point de départ pour enquêter sur de nouvelles pistes, proposa le vieil homme.
— J'avais autrement pensé au pic des harpies, qui est l'un des plus hauts sommets des environs... Je parle couramment leur langue et cela pourrait nous être utile pour élargir notre champ d'investigation.
Leur hôte blêmit.
— Le... Le pic des harpies ? Tu n'es pas sérieux ? balbutia-t-il.
Sa réaction parut surprendre Homaï, qui haussa un sourcil.
— Bien sûr que si ! répondit-il.
— Beaucoup de gens sont partis vers les terres des harpies et très peu sont revenus pour conter ce qu'ils y avaient vu. Mais d'après eux, ces créatures ailées sont de véritables guerrières qui ne font pas de cadeau. Elles n'aiment pas beaucoup que des étrangers s'aventurent sur leurs terres et sont très susceptibles. Si quelque chose chez vous leur déplait, vous pouvez être sûrs que le pic est le dernier lieu que vous aurez eu l'occasion de visiter.
Makis déglutit, peu engagé à l'idée de ne jamais redescendre de cette montagne. Les dires de Naadriel n'étaient pas pour le rassurer, mais dans les yeux de son père se lisait une détermination sans faille. Pour servir la Confrérie et accomplir son devoir, il était prêt à tout, y compris à risquer sa vie. Cette excursion chez les harpies promettait de ne pas être une partie de plaisir...
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