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Chapitre 7 - Le guide.

Il leur fallut encore trois jours pour atteindre le pied des montagnes d'Anunosh. Trois jours durant lesquels ils eurent à essuyer deux embuscades supplémentaires. Il était vrai que, sans l'aide de Shamë, ils ne s'en seraient pas tirés indemnes. Homaï avait fini par écouter son indication et ils s'étaient éloignés de la rivière pour couper à travers les landes. Le Confrère s'était peu à peu détendu à son égard, rendant l'ambiance de leur périple plus confortable, même s'il n'appréciait toujours pas le caractère fier et le tempérament sanguin de leur nouvelle camarade.

Les premiers pics qui se dressaient devant eux n'étaient pas très hauts, quelques centaines de mètres tout au plus. En revanche, plus loin, les majestueux sommets surplombaient la vallée, couverts de neige ou parsemés de forêts de pins, et parfois cachés dans les nuages.

— Je ne me suis jamais aventurée dans ces montagnes auparavant, avoua Shamë. Mon clan s'est toujours montré plus enclin à la chaleur du désert.

— Tu préfères nous attendre en bas ? ricana le mage.

— Jamais ! affirma-t-elle, une lueur de détermination scintillant dans ses yeux rouges.

Alors qu'ils parcouraient les derniers kilomètres les séparant encore de Kemaja, un village marchand situé au pied des montagnes, un oiseau vint se poser sur les cheveux châtains d'Homaï. Ce dernier hurla et agita ridiculement ses bras, paniquant sa monture qui se cabra et propulsa le cavalier à terre. L'homme se réceptionna lourdement et jura en se massant les reins. Le pigeon, car c'en était un, voletait désormais autour de lui en roucoulant.

— Makis, occupe-toi de lui, marmonna-t-il sombrement en ignorant la Wazkaëf qui se tordait de rire.

Le Néophyte descendit de son cheval et appela l'oiseau, qui vint atterrir sur son épaule et lui tendit sa patte. Un morceau de parchemin y était enroulé. Makis s'en empara et le lut en silence.

— Qu'est-il écrit ? s'impatienta son père.

L'adolescent fixa le parchemin, puis Shamë, de nouveau le parchemin et enfin le Confrère, qui crut comprendre où il voulait en venir.

— Vas-y, tant pis pour cette fois, lâcha-t-il en secouant la tête.

Makis débuta donc sa lecture :

— Mes chers amis, j'espère que tout va bien pour vous. N'ayant pas encore reçu de vos nouvelles, je me permets de vous en donner d'ici : tous les binômes sont partis mais aucun n'est encore revenu. Nous avons poursuivi nos réflexions, et nous avons peut-être trouvé une personne susceptible de vous aider dans vos recherches. Il s'agit d'un ancien membre de nos rangs, le mage Naadriel. Il a pris sa retraite il y a une dizaine d'années et nous savons qu'il est allé vivre dans les montagnes d'Anunosh. En revanche, nous ne savons pas où précisément. Ce qui est sûr, c'est que nous ne nous sommes pas quittés en mauvais termes, alors je pense qu'il vous accordera son aide si vous parvenez à le trouver. Sur ce, bon courage pour la suite et à bientôt. Que Käyen vous protège.

Quand il eut fini, Homaï demeura pensif quelques instants.

— Naadriel, souffla-t-il. Ce nom ne me dit rien... Ce qui m'intrigue, en revanche, c'est que notre pigeon de Redsha n'ait pas encore été réceptionné... Enfin, il n'est peut-être tout simplement pas arrivé, je m'inquiète pour rien ! Makis, s'il-te-plaît... détruis ce message !

Le garçon obtempéra et donna la première moitié à manger à son cheval, puis réduisit la seconde en confettis qu'il dispersa tout autour de lui. Ils reprirent la route, se rapprochant davantage du village marchand.

— Faites-vous partie de la Confrérie de Käyen ? demanda soudain Shamë, qui avait gardé le silence depuis l'arrivée du moyen-courrier.

Le mage stoppa brusquement son cheval.

— En effet, murmura-t-il, mais...

— Ne vous en faites pas, le coupa la mage-guerrière. Je le garderai pour moi. Je sais ce que l'Histoire dit de vous et j'ai eu vent de vos méthodes de travail... Je ne révèlerai votre identité à personne, vous avez ma parole de Wazkaëf.

Homaï hocha la tête, apparemment satisfait, et relança sa monture au pas.

— Cela clarifie le message des étoiles, chuchota la jeune fille pour elle-même.

Ils atteignirent Kemaja peu après et laissèrent les chevaux dans une écurie. Ce bourg marchand grouillait de personnes venues de tous les horizons : des humains, mais aussi quelques centaures, un grand nombre de gobelins – peuple très impliqué dans le commerce –, une bande de nains, et Makis aperçut même un elfe. Shamë faisait l'objet d'une grande curiosité à cause de ses tatouages, et son rouge attirait facilement le regard.

— Mon clan ne vient que très rarement dans les parages, indiqua-t-elle à ses compagnons, et nous avons la réputation d'être une bande de brutes assoiffées de sang à cause de notre implication dans divers conflits du Nord de l'Adraendar. C'est pour cela que ma présence intrigue tant.

Guère plus rassuré au sujet de sa camarade après son autoportrait, le Néophyte se contenta de détourner le regard, observant les scènes de vie qui se déroulaient autour de lui. Dans les larges rues, des marchands hélaient les passants, des groupes d'individus se rassemblaient autour d'échoppes et se disputaient pour le prix d'un article, ou encore des vagabonds encapuchonnés rasaient les murs, se camouflant dans l'ombre.

— C'est le point de départ de toutes les marchandises en provenance des montagnes, expliqua Homaï. Mais pas uniquement... De nombreux convois étrangers font étape ici avant de repartir dans le reste du Royaume.

Il y avait en effet un grand nombre d'entrepôts à la périphérie de Kemaja, utilisés pour stocker les biens en transit. Les voyageurs achetèrent les vivres nécessaires à la suite de leur périple, ainsi que des vêtements adaptés pour supporter le froid mordant des montagnes. Ils finirent par s'accorder un instant de pause à la terrasse d'une taverne. Le mage déroula la carte et annonça :

— Nous devons gagner la ville de Valdenish, située au cœur des montagnes. C'est un point de convergence important, là-haut, nous aurons peut-être plus de chances de trouver ce que nous cherchons... D'après moi, c'est à environ trois journées de chevauchée...

— Vous allez à Valdenish ? l'interrompit une voix.

Ils se tournèrent vivement vers le septuagénaire qui venait de parler, à la table voisine. Le Confrère l'analysa d'un regard suspicieux, tandis que le jeune Aazu lui répondit spontanément :

— En effet !

— Je dois moi aussi m'y rendre, poursuivit l'étranger. Pourquoi ne cheminerions-nous pas ensemble ? Je connais bien ces montagnes, et je pourrais, disons... Être votre guide ?

Le Confrère jeta un regard noir à son fils puis reporta son attention sur l'autre homme. Makis s'attendait à un refus poli, étant donné que la quasi-totalité des gens qui entreprenaient l'ascension allaient à cette même destination et qu'il existait des offices d'éclaireurs pour ceux qui désiraient vraiment être accompagnés.

— C'est entendu, approuva-t-il.

Le Néophyte, estomaqué, darda des yeux ronds de surprise sur son père, qui lui fit signe de ne pas insister. Venant de lui qui avait toujours été méfiant vis-à-vis des inconnus, qui plus est au beau milieu d'une mission capitale, cela avait de quoi étonner...

— Nous n'aurons qu'à nous retrouver devant la porte Nord dans une heure, qu'en dites-vous ? ajouta Homaï.

— Cela me convient, j'ai presque terminé mes affaires ici. À tout-à-l'heure, dans ce cas !

Puis il vida sa choppe et s'éclipsa.

— Pourquoi avoir accepté ? demanda aussitôt l'adolescent.

— Comme il l'a précisé, il connaît bien les montagnes. À ma connaissance, aucun d'entre nous n'est déjà venu à Anunosh – même moi, dans le cadre de mes missions antérieures, je n'ai jamais été envoyé aussi loin. Alors s'il peut nous faire gagner du temps, autant en tirer profit. Mais soyons sur nos gardes... Au moindre agissement qui nous paraît suspect, on se défait de lui. Shamë, je te charge de garder un œil sur cet homme...

La mage-guerrière acquiesça silencieusement et coula un regard moqueur à Makis. Ce dernier faillit demander pourquoi cette tâche ne lui revenait pas, mais il se souvint que son père le considérait comme un irresponsable après sa bêtise à Redsha. Il se contenta donc de serrer les dents sans faire aucune objection. Plus tard, les trois voyageurs récupérèrent leurs montures et retrouvèrent leur guide au lieu et à l'heure prévus. Il tenait par la bride un étalon massif qui piaffait d'impatience.

— Allons-y ! lança-t-il joyeusement en les voyant arriver.

Makis se demanda d'où lui venait un tel engouement, surtout à son âge, lui-même n'étant pas particulièrement enchanté à l'idée de passer trois jours à crapahuter en altitude. Ils empruntèrent la route qui serpentait sur le flanc de la montagne et semblait s'élever vers les crêtes. C'était un axe très fréquenté, sur lequel se croisaient inlassablement une grande quantité de convois marchands. Ils atteignirent les premières arêtes, peu élevées, en fin d'après-midi.

— Maintenant, nous avons le choix, expliqua l'étranger. Soit nous poursuivons sur cette route surpeuplée, soit nous cheminons par les sentiers que les caravanes marchandes et quantité d'autres pèlerins ne peuvent pas pratiquer. Si nous choisissons cette deuxième option, nous arriverons à Valdenish plus rapidement, même si ce sera sûrement mois confortable.

Les trois voyageurs échangèrent un regard entendu avant d'opter pour la seconde possibilité. Ils s'éloignèrent donc de la route principale et du vacarme des convois pour gagner les calmes chemins secondaires, et en profitèrent pour faire plus ample connaissance. Leur guide les informa qu'il se prénommait Oske et qu'il vivait à Anunosh depuis plusieurs années. Homaï le questionna :

— Vous qui êtes de la région, connaîtriez-vous, par hasard, un homme habitant quelque part dans ces montagnes et répondant au nom de Naadriel ? Nous sommes à sa recherche.

Un petit sourire étira les lèvres d'Oske.

— Oui, ce nom me dit quelque chose... répondit-il. Cela fait un moment qu'on ne m'avait pas parlé de lui. Vous le trouverez peut-être à Valdenish, mais il ne se montre pas à tout le monde. Vous avez fait tout ce chemin dans le seul but de le rencontrer ? Qu'a-t-il de si important pour vous ?

— Cela ne vous concerne pas, rétorqua le Confrère.

— Très bien... Nous verrons à Valdenish. Peut-être que s'il vous juge intéressants, il se montrera, mais je ne peux rien garantir.

— Il est si farouche ?

— Je vous l'ai dit, tout dépend de vous...

Le mage eut beau insister, leur guide rivalisait d'entêtement avec la Wazkaëf et il ne lâcha aucune information supplémentaire, se contentant de les mener à travers les chemins tortueux. Ils eurent besoin, à plusieurs reprises, d'emprunter des passages larges d'à peine plus d'un mètre et longeant des précipices. Dans ces moments, Makis devenait livide et sentait tout son être se mettre à trembler à la vue de la chute mortelle qui l'attendait au moindre pas de travers. Heureusement que son cheval semblait avoir le sabot sûr, autrement il n'aurait jamais accepté de cheminer par ces voies.

À mesure qu'ils gagnaient en altitude et que le soleil descendait derrière les cols, l'air se faisait plus froid et mordant. Oske semblait y être habitué, mais pas les voyageurs. Homaï et son fils frissonnaient, tandis que Shamë restait emmitouflée dans la cape en fourrure qu'elle avait achetée. Seuls ses yeux et quelques mèches de ses cheveux dépassaient.

— Ce n'est rien, je vais m'y faire, répliqua-t-elle sèchement lorsque le Néophyte s'enquit de son état, visiblement peu satisfaite que l'on pointe du doigt ses faiblesses.

Le quatuor atteignit l'orée d'une forêt de pins peu avant la tombée de la nuit.

— Est-ce prudent de s'y aventurer à cette heure-ci ? Ne vaudrait-il pas mieux camper à la lisière et attendre l'aube ? demanda le Confrère.

— Nous n'avons pas le choix, le chemin poursuit entre ces arbres, expliqua Oske. Faites-moi confiance, il n'y aura pas de brigands : trop peu de voyageurs utilisent ce passage pour que cela devienne attrayant à leurs yeux. Et si le temps vient à se gâter, mieux vaut être à l'abri dans les bois.

Ils s'enfoncèrent donc dans la forêt, sombre et silencieuse. L'obscurité s'intensifia peu à peu, et bientôt ils furent seulement éclairés par les étoiles, les trois lunes et la maigre torche que brandissait le guide.

— Quels peuples habitent dans ces montagnes ? demanda Makis au vieil homme, histoire de passer le temps et de briser ce calme qui devenait presque angoissant.

Celui-ci réfléchit un instant et répondit :

— Une communauté de harpies vit sur le plus haut sommet, derrière la barrière de nuages. Elles n'en descendent que rarement, et nul ne s'y aventure par peur de ne jamais en revenir. Il y a bien quelques trolls bruns, mais ce sont des créatures solitaires et pacifiques qui ne se montrent pratiquement pas. Sur le pic le plus à l'est de la chaîne d'Anunosh se trouve Sarsaron, l'une des plus grandes cités des gobelins. Et pour finir, des tribus de centaures arpentent les montagnes. J'ai d'ailleurs entendu des rumeurs comme quoi ils seraient très énervés en ce moment... Les bûcherons de Valdenish ont ratiboisé une partie de leur territoire récemment, et selon moi ce n'était pas la meilleure chose à faire pour améliorer nos rapports avec eux.

Il marqua une pause avant d'ajouter :

— Les centaures sont de nature plutôt agressive, alors en période de tensions, un seul pas au mauvais endroit peut les faire sortir de leurs gonds... Mieux vaut éviter d'en croiser en ce moment, à mon avis.

Le silence de la forêt devenait de plus en plus pesant et les paroles d'Oske n'étaient pas pour les rassurer. Makis avait l'impression de discerner des ombres se mouvant à travers les arbres, mais il espérait que la lumière projetée par la torche de leur guide en était la seule responsable. Il avait de plus la désagréable sensation d'être observé. Le garçon remarqua que son père et la mage-guerrière ne semblaient pas plus sereins que lui.

— Êtes-vous bien sûr de savoir où vous nous emmenez ? s'enquit Homaï d'une voix qu'il tenta de rendre neutre.

— Oui, nous serons sortis de cette forêt à l'aube, assura le vieil homme en agitant sa torche, faisant vaciller la flamme. Vous pouvez dormir en selle, le terrain n'est pas très accidenté.

Les deux jeunes gens échangèrent un regard inquiet mais n'insistèrent pas. Les minutes s'écoulèrent sans que rien ne se passe et Makis finit par somnoler sur son cheval, le front posé sur sa crinière, se concentrant sur le bruit des pierres qui roulaient sous ses sabots afin de ne pas s'endormir pour de bon.

Il entendit soudain une branche craquer sur sa droite et se redressa vivement. C'est ce qui le sauva. Une flèche traversa l'air à l'endroit où se tenait sa tête une demi-seconde auparavant. Sans qu'il sût pourquoi, sa monture se cabra et il chuta. Le Néophyte sentit son crâne heurter le sol rocheux et il sombra dans l'inconscience.

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