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Chapitre 20.


Un second trait fendit l'air moins de deux secondes plus tard et passa sous le nez de Makis, le manquant de peu.

— Sauwia, non ! hurla son binôme.

Tandis que l'homme se jetait à terre aux côtés de la Consœur blessée, les trois autres cavaliers dégainèrent leurs armes et sautèrent souplement au sol. Homaï brandissait un éternel bâton, Shamë empoignait fermement deux dagues et le Néophyte préféra son arc. Aucun mouvement n'était perceptible à l'intérieur du bosquet depuis lequel avait été lancée l'attaque. Seule une brise venait faire frémir les feuillages. Le père de Makis fixait les arbres et les fougères de son regard transformé, tentant d'anticiper le moindre incident.

La mage-guerrière les regarda tous deux, posa un doigt sur ses lèvres et ferma les yeux. Et soudain, au beau milieu de la végétation, un gigantesque ours apparut et se mit à rugir, dressé sur ses pattes postérieures. Des cris retentirent tout autour de lui et, presque instantanément, pas moins de dix hommes quittèrent le couvert des arbres en courant. Ils se retrouvèrent au milieu de la prairie, exposés au regard des voyageurs. Figés comme des statues, ils comprirent alors leur erreur, mais il était trop tard pour faire marche arrière.

Ils n'en perdirent pas moins leur combativité et se tournèrent vers leurs adversaires d'un air menaçant. L'emblème des Fils qui ornait leurs épaules fit blêmir Makis. Ils s'étaient fait avoir comme des idiots en pensant que tous les sbires avaient été éliminés par le peuple de l'eau. Les deux groupes se dévisageaient en silence et une forte tension flottait dans l'air. Même Chamno, qui restait accroupi auprès de Sauwia, semblait prêt à bondir.

Face à leur air féroce et constatant la nette supériorité numérique de leurs ennemis, le Néophyte sentit ses jambes commencer à flageoler. Son arc tremblait dans sa main et des gouttes de sueur perlaient sur ses tempes. Il savait que, tôt ou tard, il allait devoir se jeter dans la bataille. Cela l'effrayait. Les nerfs tendus, il guettait un quelconque signal venant de son père ou des Fils. Après quelques minutes passées à se jauger du regard, ce fut l'un des tatoués qui lança la première offensive.

Il bondit droit sur Homaï avec une agilité et une rapidité déconcertantes. Malgré la fulgurance de l'attaque, ce dernier n'eut aucun mal à l'esquiver, ayant anticipé sa manœuvre. Il lui enfonça son bâton entre les côtes, arrachant au Fils un grognement de douleur. S'ensuivirent deux coups dans le dos et trois sur le crâne, et son adversaire s'écroula au sol, assommé.

Shamë avait profité de ce moment de distraction pour s'approcher des neuf restants et, avant qu'ils eussent pu comprendre quoi que ce fût, l'un d'eux gisait au sol, égorgé. Elle projeta ensuite l'une de ses dagues qui vint se ficher dans le flanc d'un autre. L'interrompant brusquement dans sa lancée meurtrière, un homme l'attrapa dans le dos et l'envoya au sol avec force. La Wazkaëf, sonnée, peinait à se relever et ne voyait pas la silhouette massive qui se dirigeait sur elle l'épée à la main.

Makis banda son arc et eut un instant d'hésitation. Oserait-il tirer ? Blesser quelqu'un le répugnait, tuer encore davantage. Mais pour sauver quelqu'un d'autre, était-ce la même chose ? Et s'il manquait sa cible ? Non, voyons, il n'avait jamais raté un seul tir ! Pendant qu'il tergiversait, le Fils avait levé son arme au-dessus de la mage-guerrière et s'apprêtait à l'abattre sur elle. Le Néophyte crut alors percevoir la voix de sa mère. Ne laisse pas partir ceux qui te sont chers, disait-elle. Makis se souvenait l'avoir souvent entendue dire cela.

Il tira. La flèche siffla dans l'air et se planta à l'endroit prévu, autrement dit entre les deux omoplates de l'homme. Il s'effondra en avant, écrasant Shamë au passage. Cela acheva de lui remettre les idées en place.

— Fais un peu attention ! rouspéta-t-elle en se redressant et en se massant les reins.

Ne me remercie pas, surtout, songea Makis. Quatre Fils étaient désormais hors d'état de nuire et Homaï livrait un combat acharné au corps à corps avec deux autres non-loin de là. Les quatre derniers avaient encerclé les deux adolescents et commençaient à leur tourner autour comme des loups affamés. Dos à dos, Makis et Shamë ne bougeaient pas d'un pouce.

Les sbires se jetèrent sur eux d'un même mouvement, les privant de toute retraite. Même la mage-guerrière, pourtant aguerrie au combat, savait qu'elle ne pouvait rien faire pour les stopper. L'un des Fils abattit violemment son glaive en direction de la tête du Néophyte, qui ferma les yeux avec fatalisme. Il y eut alors une grosse résonnance, comme un gong qui sonne, mais le garçon ne sentit aucun choc.

Il ouvrit prudemment les paupières et découvrit que la lame avait rebondi contre une surface invisible juste devant lui. Les trois autres s'y étaient eux aussi heurtés et se fixaient, abasourdis, les bras ballants. Makis tourna la tête, cherchant la source de ce miracle. Il finit par la trouver en suivant le regard de son père, qui était parvenu à se débarrasser de ses deux adversaires sans trop se faire amocher.

Toujours à terre, à une dizaine de mètres de là, Sauwia tendait le bras dans leur direction, la paume ouverte. Elle avait utilisé sa magie de modelage de l'air afin de les sauver.

— Arrête ! l'exhortait son binôme, qui la soutenait du mieux qu'il pouvait. Ne gaspille pas tes forces !

— Je pouvais au moins faire ça pour eux, murmura la femme d'une voix faible tout en affichant un léger sourire. Après tout... nous appartenons à la même... Confrérie...

Elle se mit à tousser fortement et Chamno se désintéressa de ses alliés pour s'occuper de sa camarade. Ceux-ci purent également se reconcentrer sur le combat, saisissant l'opportunité que la Consœur leur avait offerte. Shamë se jeta sur leurs assaillants en hurlant telle une bête sauvage, et donna de nombreux coups de poignard vifs et précis. Le Néophyte, quant à lui, avait tiré une flèche à bout portant sur l'un des sbires. L'homme tomba à terre pour ne plus se relever.

Bientôt, il n'en resta plus un seul debout parmi les dix qui s'étaient opposés à eux. Après s'être assurés que leurs agresseurs étaient définitivement hors combat, ils se précipitèrent auprès de la femme blessée. Eux n'avaient que des estafilades légères qui ne nécessitaient pas de soins immédiats, alors que son état à elle était bien plus alarmant. La mage battait doucement des paupières et semblait respirer avec difficulté. Du sang imbibait ses vêtements autour de la flèche.

— Il faut la retirer, affirma Homaï. Je suis désolé, Sauwia, mais nous n'avons pas le choix.

Il agrippa la flèche et la femme tressaillit, broyant la main de son binôme. Avant de détourner le regard, Makis vit son père commencer à tirer doucement sur le trait, l'extrayant peu à peu du flanc de la mage. Sous l'effet de la douleur, elle s'évanouit, ce qui soulagea son chirurgien providentiel. Il termina précautionneusement son labeur puis ordonna à Makis de trouver un morceau de tissu dans leurs paquetages afin de bander la plaie et de limiter la perte de sang.

Les quatre cavaliers attendirent ensuite que la cinquième membre de leur groupe émerge. Ils l'installèrent doucement sur son cheval, ignorant ses protestations, et reprirent la route au pas, laissant derrière eux la dizaine de cadavres et la terre rougie par leur sang. Ils mirent bien plus de temps qu'à l'aller pour revenir à la forêt de Dauthas. Même s'ils suivaient le même itinéraire que celui emprunté par Makis et Shamë, leur progression était ralentie par l'état de santé préoccupant de Sauwia. Ses forces l'abandonnaient de jour en jour, et c'est tout juste si elle parvenait à se maintenir couchée sur sa monture. Quand ils atteignirent la base de la Confrérie, pas moins d'une semaine après leur départ d'Arkeona, il était vraiment temps.

La scène de leur entrée dans la forêt raviva de très mauvais souvenirs dans l'esprit d'Homaï. Voir cette femme blessée, à moitié affalée sur son cheval et sentant la vie la quitter inexorablement, lui rappelait sans cesse le tragique retour de Kitana deux ans auparavant. Les cinq cavaliers se scindèrent en deux groupes : Chamno se chargea d'emmener Sauwia chez les mages guérisseurs au pas de course, tandis que Makis, son père et Shamë allaient restituer le Sceau au Sommet.

Une fois l'arrivée des mages annoncée, il ne fallut pas plus de trois minutes aux dirigeants de la Confrérie pour rappliquer à la salle de réunion. Makis nota que Maître Bazkan était absent, ce qui, lui semblait-il, n'était pas la première fois.

— Vous avez réussi ! s'exclama l'homme en toge blanche avec soulagement. Je vous remercie grandement !

— Contez-nous votre périple ! les encouragea Maître Phitora, avide d'en savoir plus.

Homaï se lança donc le premier, relatant comme il l'avait fait pour les deux adolescents sa capture par les Fils. Il préféra passer sous silence son altercation avec Jodeïshi, de peur que le Doyen commît l'erreur de parler des faits qu'il tentait de masquer à Makis. Il enchaîna sur son évasion grâce au nain Ignör puis sur sa route jusqu'à Arkeona. Son fils et la Wazkaëf se joignirent ensuite à lui pour expliquer l'aide apportée par les sirènes et les naïades, la difficile Épreuve de lumière et leur attaque par les sbires sur le chemin du retour.

— Sauwia est actuellement à l'infirmerie et dans un état grave, ajouta le Confrère une fois son récit terminé. Chamno est à son chevet. Doyen, je tiens à ce que l'honneur d'avoir accompli cette mission leur revienne. Nous nous tenons certes devant vous à leur place, mais c'est uniquement dû à l'état inquiétant de notre Consœur. Gardez à l'esprit qu'ils ont effectué la plus grande part du travail, nous n'avons fait que leur prêter main forte.

— Bien entendu, approuva le vieil homme en hochant la tête.

Il se tourna ensuite vers les deux jeunes gens.

— Quant à vous, j'aimerais également vous féliciter pour le courage dont vous avez fait preuve en rejoignant Confrère Homaï. Vous avez cheminé pendant près d'une semaine seuls, en dépit des dangers qui pouvaient vous guetter durant le trajet. Vous avez, en outre, aidé les autres à obtenir le Sceau, ce qui n'est pas négligeable...

— Nous étions séparés pendant l'Épreuve, intervint Homaï, et ce sont eux qui sont parvenus à en triompher les premiers.

Voyant que l'attention était concentrée sur eux et que tous les fixaient d'un regard admiratif, Makis s'empressa de bafouiller :

— C'est grâce à Shamë si nous avons trouvé la sortie... Tout seul, je ne m'en serais jamais tiré.

Quelques membres du Sommet échangèrent des murmures mystérieux qu'aucun invité ne parvint à percevoir, et le garçon aurait juré avoir vu sa camarade rougir légèrement. Puis le Doyen murmura :

— Je vais maintenant aller verrouiller le Sceau de lumière... Venez avec moi, tous les trois.

Ils prirent la suite de l'homme en toge blanche et empruntèrent le chemin jusqu'à la grotte, que le Néophyte et la mage-guerrière connaissaient bien désormais. Le Sceau du temps et celui de magie n'avaient pas bougé et dégageaient des volutes colorées. Le Confrère tendit précautionneusement le Sceau blanc à son supérieur, qui récita des incantations dans une langue étrange avant de planter le cylindre gorgé de lumière à l'extrémité de l'une des branches de la rosace.

Le silence s'installa dans l'inquiétante caverne sacrée. Tous gardaient les yeux rivés sur la rosace et les trois Sceaux qu'elle protégeait, assaillis d'interrogations silencieuses. Le Doyen finit par tourner les talons et traversa la longue galerie souterraine dans l'autre sens. Il s'immobilisa à la sortie, se tourna vers les trois autres et murmura d'un ton grave :

— Présentez-vous à la salle de réunion dans une heure. Que Käyen vous protège.

Et il s'éloigna à travers les sentiers sans un mot de plus. Cela étonna le père de Makis, car il n'était pas dans la coutume du vieil homme d'effectuer des prises de parole aussi brèves. L'heure devait être grave. Avant de regagner leur cabane, le trio fit un détour par l'infirmerie afin de prendre des nouvelles de Sauwia. Elle dormait paisiblement dans un lit aux draps verts, entre un Néophyte qui s'était cassé la jambe et un vieux Confrère qui toussait grassement toutes les deux secondes. Son état s'était stabilisé et ses jours n'étaient plus en danger.

Une heure plus tard, ils se rendirent comme convenu à la salle du Sommet, revêtus de leurs toges respectives. Ils furent surpris d'y trouver le Doyen, seul, qui faisait les cent pas sur l'estrade. Lorsqu'il les aperçut, il se tourna instantanément vers eux.

— Mes chers amis, prononça-t-il. Tout d'abord, je tiens à remercier chacun d'entre vous d'avoir entrepris un long périple dans le but de rapporter les Sceaux de Temps et de Lumière, et ce à vos risques et périls.

Le vieil homme marqua une pause et son regard se fit plus grave.

— Mais comme vous le savez, il y a parmi nous un traître qui a divulgué la prophétie aux Fils de Nagir. Par conséquent, ils ont réussi à obtenir trois reliques avant nous. Aujourd'hui, eux et nous en sommes au même stade puisque la Confrérie possède un nombre semblable de Sceaux. Nous ne pouvons pas nous permettre de les laisser s'en emparer et de ramener le titan à la vie en leur faveur. C'est pourquoi, si l'un d'entre vous possède la moindre information susceptible de nous être utile, je l'invite à m'en faire part immédiatement.

Personne ne pipa mot, et après quelques instants, le Doyen reprit :

— La menace plane, c'est pourquoi il nous est important de frapper en premier afin de bénéficier d'un effet de surprise. Si vous êtes ici en ce moment, c'est parce que nous vous avons jugé dignes de partir au combat. Après concertation avec les membres du Sommet, nous vous avons désignés pour prendre part à cette mission capitale, tandis que d'autres resterons défendre la forêt. Il ne faut en effet pas oublier qu'aux yeux des Fils, nous sommes une cible prioritaire. La vigilance est donc de mise, et je vous recommande vivement de rester sur vos gardes...

Il braqua sur eux son regard perçant.

— Des questions ?

Shamë et les Aazu secouèrent la tête silencieusement.

— Parfait, conclut l'homme en toge blanche. Dans ce cas, rendez-vous demain à midi à l'entrée de la forêt. Vous y retrouverez le reste du corps expéditionnaire, vos compagnons ont été prévenus séparément. Que la nuit vous porte conseil et puissent les lunes guider vos pas.

Les trois interlocuteurs marmonnèrent de vagues remerciements puis prirent le chemin de la sortie, le visage fermé. Alors qu'il descendait les escaliers de bois le long du tronc du majestueux séquoia, Makis sentait l'appréhension le gagner. Le lendemain, il partirait au combat. Dans quelques jours, il serait obligé de se battre alors qu'il n'était que Néophyte, qu'il était mort de trouille au premier adversaire rencontré et qu'il ne savait rien utiliser d'autre qu'un arc.

Le soleil se couchait au-dessus des arbres, allongeant peu à peu les ombres et conférant à la forêt une chaleureuse teinte orangée. Toujours en silence, Homaï, Makis et Shamë regagnèrent la cabane et partirent s'étendre. La récente annonce les plongeait dans un état de crainte et d'excitation, ce qui ne facilitait pas la venue du sommeil. Au moins, songea Makis, qui ne parvenait pas à fermer l'œil, je vais avoir le temps de dormir demain matin si nous ne partons qu'à midi.

Mais à l'aube, tous les membres de la Confrérie furent tirés du lit par un son de corne de brume. Trois notes graves et successives. Le signal d'alarme.

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