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Chapitre 18.

Makis exposa son idée aux autres, faisant au passage une piqûre de rappel à son père.

— Nous avions promis à la dirigeante des sirènes de revenir lui faire un rapport après avoir mené une enquête sur l'activité des Fils autour du lac. Elle semblait passablement remontée suite à la mort de quatre des siens, c'est pour cela qu'elle nous avait capturés dans les profondeurs. Nous pourrions donc faire appel à leurs services pour nous débarrasser du Drac, et le peuple de l'eau pourrait par la même occasion se venger des Fils qui sont également à Arkeona. Ainsi, nous respecterions notre part du marché et les sirènes auraient leur revanche. Je ne vois pas pourquoi elles déclineraient notre proposition.

Un court instant de silence accueillit ses explications.

— C'est une très bonne idée, apprécia Homaï d'un ton teinté d'admiration. Je ne sais pas d'où tu la sors, mais tout m'a l'air de s'imbriquer sans problème.

Shamë, Chamno et Sauwia fixaient eux aussi le Néophyte d'un air mi surpris, mi impressionné. Ils mirent ensuite plus d'une heure à élaborer un plan davantage précis à partir de l'idée de Makis. Quand ils partirent enfin se coucher, désireux de prendre des forces pour le lendemain, les deux adolescents furent déçus de constater qu'ils étaient loin du confort qu'ils avaient imaginé. La maisonnette étant à l'abandon, les deux missionnaires de la Lumière s'y étaient réfugiés sans se préoccuper de l'aménagement. Ils durent donc dormir à même le plancher, emmitouflés dans leurs capes.

Dès l'aube, Homaï sortit par la porte de derrière, alla louer un cheval puis se posta près de la porte Est de la ville. Quelques minutes après son départ, Makis et Shamë quittèrent à leur tour la maison, se rendirent à l'autre bout de la cité pour récupérer leurs montures à l'écurie et rejoignirent le mage au point de rendez-vous qu'ils s'étaient fixés. Sans un mot, ils mirent cap vers le soleil levant, en direction du lac de Basaän qui se situait à l'opposé du Royaume. Pendant qu'ils se rendaient chez les sirènes, le Confrère Chamno et son binôme devaient effectuer un repérage plus poussé et préparer le terrain.

Les trois voyageurs coupèrent à travers l'intérieur du Royaume, longeant le fleuve qui reliait la mer au lac. Ils ne mirent pas moins de six jours pour atteindre Tanken et, Homaï s'en souvenait à présent, le passage permettant de se rendre à la ville subaquatique. Ils eurent un mal fou à dénicher le conduit, à moitié dissimulé derrière un rideau de feuilles. Après avoir attaché les chevaux à un arbre, le Confrère s'engouffra à quatre pattes dans l'étroit boyau. Non sans réticence, les jeunes gens le suivirent, progressant à grand peine dans cette galerie sombre et humide.

Le sol glissait et ils avançaient à tâtons dans la pénombre, ayant oublié de se procurer une torche. Une lumière diffuse et bleutée leur parvint au bout d'une heure de marche, et ils finirent par déboucher dans la démesurée bulle d'air qui caractérisait la moitié « sèche » de la ville. Le dôme de pierre se dressait non-loin de là.

— Allons-y, les pressa le mage, mais soyons prudents : ils ne doivent pas être très habitués à voir des humains non-escortés.

Ils se hâtèrent en direction de la structure, sous les regards étonnés ou haineux des créatures de l'eau. Alors qu'ils arrivaient devant la volée de marches qui marquait l'entrée de l'immense salle d'audience, deux naïades armées leurs barrèrent la route.

— Qui êtes-vous, humains, et que voulez-vous ? cracha la première, dotée de cheveux roux et de magnifiques yeux bleus.

— Nous avions passé un marché avec votre dirigeante il y a de cela quelques semaines, exposa calmement le Confrère. Nous sommes donc venus la voir afin d'honorer notre part du contrat.

— Je ne vous connais pas, répliqua sèchement la naïade en avançant d'un pas supplémentaire.

— Vizava ! lâcha soudain Makis d'une voix un peu forte.

Les regards des quatre autres se posèrent sur lui, ce qui le mit instantanément dans un état de gêne.

— Vous... Vous êtes Vizava, n'est-ce pas ? reprit-il d'un ton plus réservé à l'intention de la créature qui leur avait parlé.

— En effet, répondit celle-ci avec une méfiance non dissimulée.

Puis elle scruta attentivement les voyageurs et, subitement, ses yeux s'écarquillèrent.

— Je vous reconnais ! s'exclama-t-elle. Vous êtes les deux humains que nous avions fait tomber de leur bateau et que nous avions enfermé aux cachots avec les trois pêcheurs de Welzo.

Malgré la surprise qui perçait dans sa voix, son timbre trahissait la plus totale indifférence, ce qui sembla agacer Shamë - bien qu'elle ne fût pas concernée.

— Suivez-moi, dans ce cas...

Elle tourna les talons et pénétra sous le dôme d'une démarche souple. Elle s'immobilisa à l'autre bout de la salle, devant le bassin vide. Ils l'entendirent prononcer quelques mots dans sa langue, sans pour autant comprendre ce qu'ils signifiaient, et un instant plus tard la dirigeante du peuple de l'eau émergea à la surface. Elle secoua gracieusement sa longue chevelure et se tourna vers ses invités. La sirène sembla immédiatement les reconnaître et congédia les deux naïades d'un simple geste de la main.

— M'apportez-vous de bonnes nouvelles, voyageurs ? demanda-t-elle avec curiosité, promenant son regard entre eux trois.

Makis jeta un coup d'œil à son père, qui lui répondit par un signe de tête. Puis le mage se lança dans un long récit dans lequel il relata ce qu'ils savaient sur les Fils, sans toutefois trop en révéler sur la Confrérie et la douzième prophétie de Käyen. Il acheva en expliquant le plan imaginé par le Néophyte. Les arguments étant valables, les trois compagnons ne voyaient pas pourquoi la dirigeante refuserait leur proposition.

— Cela permettrait par la même occasion de venger le triton et les trois naïades qui ont péri par la faute des Fils de Nagir, conclut-il avec conviction.

Ils attendirent anxieusement sa réponse. La grande sirène semblait peser le pour et le contre, agitant sa queue écaillée.

— J'ai certes un profond désir de vengeance... commença-t-elle.

Makis sentit ses poils se hérisser. Il présageait le pire.

— Mais j'ai également la curiosité de découvrir ce qui se trame à Arkeona, ajouta-t-elle. De plus, vaincre un Drac permettrait de redorer le courage et la fierté de mon peuple. J'accepte votre marché.

Elle s'approcha du bord du bassin et tendit sa main, qu'Homaï serra avec soulagement.

— Nous vous remercions pour votre aide, soupira-t-il. Je vous propose de nous retrouver dans sept jours non-loin des grottes maritimes de Silaveth. C'est ici qu'est établi le démon des eaux qui garde l'entrée de l'Épreuve. Je ne souhaite surtout pas vous donner d'ordres, mais je vous recommande de prévoir un effectif suffisant pour vous opposer au Drac et aux Fils de Nagir.

La dirigeante eut un petit sourire confiant.

— Ne craignez rien ! affirma-t-elle. Nous sommes forts et vaillants, nous saurons triompher. Nous nous rendrons à la mer en passant par le fleuve. Merci de votre confiance et de votre aide, voyageurs. Que les courants vous soient favorables, et rendez-vous dans sept jours !

Elle plongea dans son bassin, envoyant des gerbes d'eau éclabousser les trois humains. Ils comprirent que la séance était levée et se dirigèrent vers la sortie, connaissant désormais le chemin. À la surface, les chevaux n'avaient pas bougé d'un poil et les attendaient patiemment. Les cavaliers se remirent en selle et entamèrent le chemin en sens inverse, en direction de la cité portuaire.

Une semaine plus tard, jour pour jour, ils se rendirent en compagnie de l'autre binôme de Confrères à quelques centaines de mètres des grottes maritimes de Silaveth, en contrebas des falaises de Ciatra. Ils s'étaient armés jusqu'aux dents en prévention, et Homaï avait même réussi à se procurer un nouveau bâton semblable au précédent. Les cinq personnes appréhendaient les évènements à venir et craignaient par-dessus tout que les créatures de l'eau n'eussent pas tenu parole et ne fussent pas venues.

Néanmoins, leurs doutes furent vite balayés : quelques minutes après leur arrivée, une tête apparut à la surface. Lorsqu'elle se rapprocha, ils reconnurent la dirigeante.

— Bonjour ! lança-t-elle.

Elle s'approcha le plus possible du bord.

— Mes camarades se dissimulent sous la surface. Nous sommes venus en nombre, mais nous jugeons préférable de ne pas nous montrer afin de prendre les Fils par surprise. Bien, nous vous suivons : conduisez-nous à la grotte !

Tandis que les humains se déplaçaient sur la terre ferme, la dirigeante et, ils le savaient, tous les combattants qui s'étaient engagés contre le Drac et les Fils de Nagir empruntaient la voie maritime. Ils finirent par déboucher dans les grottes obscures et humides de Silaveth. On n'en voyait pas le fond mais les eaux étaient calmes, ne laissant pas prévoir ce qui s'y cachait.

— C'est ici, murmura Chamno à la sirène, et l'écho de sa voix se répercuta contre les parois de pierre jusqu'au fond de la grotte. D'après les habitants d'Arkeona, le démon vit dans les profondeurs. Contrairement à vous, nous ne pouvons pas respirer sous l'eau, il nous est donc impossible d'éliminer le Drac par nos propres moyens.

— Faites-nous confiance ! lança la dirigeante. Je viendrai vous chercher quand nous aurons fini.

Puis elle disparut sous la surface dans un vif mouvement, sans doute suivie par une grande quantité de ses semblables. Pendant près d'une minute, il ne se passa rien, et, subitement, toute la grotte se mit à trembler. Le sol vibrait avec une incroyable intensité, comme si un puissant hurlement était poussé sous l'eau et pénétrait à même la roche. Des tourbillons d'écume se formèrent à la surface alors que les eaux se déchaînaient. Les secousses sous leurs pieds étaient tellement brusques que les cinq humains finirent pas s'écrouler au sol. Des fragments de pierre tombaient du plafond.

Ce tumulte dura près de cinq minutes et ne leur accorda aucun répit. Makis, qui sentait la panique le gagner, avait fini par se recroqueviller contre une paroi. Et soudain, aussi brutalement que tout avait commencé, le calme revint. Ils se penchèrent au-dessus de la surface, se demandant quelle était l'issue de l'affrontement, mais les eaux rendues noires par l'obscurité de la caverne les empêchaient de voir quoi que ce fût. Ils n'eurent toutefois pas à attendre longtemps, car une queue turquoise et écaillée vint battre la surface juste sous leur nez. La tête de la dirigeante apparut ensuite.

— Le Drac est mort, annonça-t-elle d'un ton neutre. Son cadavre demeurera au fond de cette grotte pour l'éternité.

— Merci beaucoup, soupira le mage, vous nous ôtez une belle aiguille du pied.

— Nous avons également repéré l'entrée de l'Épreuve, poursuivit la sirène. Non-loin du repère du démon des eaux se trouvait un grand cercle de lumière, nous nous sommes donc dit qu'il s'agissait de ce que vous cherchez. Avec votre corps d'humains, vous ne pourrez jamais y parvenir seuls. En revanche, si nous vous épaulons, vous y serez en moins de trente secondes.

— Nous vous en serions extrêmement reconnaissants ! s'exclama Chamno. En ce qui concerne les Fils, ils vont sans doute essayer de nous suivre maintenant que le gardien de l'Épreuve a été éliminé. Vous n'aurez plus qu'à les cueillir quand ils arriveront.

— C'est d'accord, je vous remercie également. Quand vous serez prêts à descendre, sautez dans l'eau. D'autres sirènes viendront s'accrocher à vous et vous emmèneront au portail.

Sans un mot de plus, elle s'enfonça dans les profondeurs, et la surface redevint rapidement lisse.

— Prêts ? s'enquit la Consœur Sauwia en regardant tour à tour chacun des quatre autres.

Ils hochèrent simultanément la tête et se jetèrent d'un bond dans l'eau froide. Leurs corps s'enfoncèrent dans les profondeurs et, un instant plus tard, chacun sentit une paire de mains l'agripper et l'entraîner toujours plus bas. Makis comptait les secondes et sentit qu'il commençait à manquer d'air. La peur s'empara de lui et il se mit à gesticuler et à effectuer de vains mouvements pour remonter. Mais l'être de l'eau était plus puissant que lui et, après quelques secondes supplémentaires, le jeta en avant. Le Néophyte eut alors la sensation de traverser une couche de glaçons, avant que tout liquide se dissipât autour de lui et qu'il posât enfin les pieds sur une surface rigide.

Le garçon ouvrit les yeux, mais se rendit bien vite compte que l'Épreuve était plongée dans le noir.

— Il y a quelqu'un ? appela-t-il, et il eut l'impression que sa voix se répercutait à l'infini.

Son père répondit par l'affirmative, très rapidement suivi de leurs trois autres compagnons.

— On dirait que les sirènes ne nous ont pas suivies, nota Chamno.

— Ils devaient avoir d'autres chats à fouetter, rétorqua ironiquement la Wazkaëf.

— Ce n'est pas le moment de s'en préoccuper, intervint fermement Sauwia. Concentrons-nous sur l'Épreuve.

Makis entendit des bruits de pas à côté de lui et, soudainement, deux torches s'allumèrent à quelques mètres de là, où la femme venait de s'avancer. Elles semblaient encadrer le début d'un chemin d'obsidienne semblable en tous points à celui de l'Épreuve du temps. Lorsque la mage fit de nouveau quelques pas, deux torches supplémentaires s'animèrent de part et d'autre du passage.

— Ce doit être par ici ! lança la Consœur.

Ils la suivirent donc, déclenchant l'allumage régulier de duos de flambeaux.

— Attendez ! s'exclama Homaï alors qu'ils avaient parcouru environ cinq mètres.

Ils se tournèrent tous vers lui, qui fermait la marche. Il pointa le chemin dans son dos et lâcha :

— Les premières flammes se sont éteintes.

En effet, peu après le passage du groupe, l'obscurité avait de nouveau englouti l'allée, si bien que le lieu de leur arrivée n'était même plus visible. Ils étaient désormais entourés de noir et les flambeaux n'éclairaient que le périmètre dans lequel ils se trouvaient. Toutes ces ténèbres devenaient oppressantes pour le Néophyte, qui se sentait comme écrasé. L'angoisse s'insinua lentement dans tout son être.

— Cela risque d'être plus compliqué que prévu, marmonna Chamno.

Les cinq personnes reprirent leur progression rectiligne, rythmée par l'apparition et la disparition des flammes. Après encore une vingtaine de mètres, Makis entendit le camarade de Sauwia grommeler de nouveau :

— Oui, cela risque vraiment d'être plus compliqué que prévu...

Devant eux s'offraient non plus un chemin mais trois, et deux d'entre eux s'éloignaient à la perpendiculaire, simplement illuminés par le premier duo de torches.

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