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Chapitre 12.


Shamë et Homaï bondirent chacun sur une harpie et leur arrachèrent leur arme. Pendant que la Wazkaëf transperçait la poitrine de son adversaire, lui arrachant un cri de souffrance et envoyant du sang gicler tout autour, le mage préférait assommer la créature d'un violent coup à la tête. Makis, quant à lui, avait demandé à rester en retrait - souhait que ses deux camarades s'étaient empressés d'accepter. Une fois leurs geôlières hors d'état de nuire, ils quittèrent la cellule le plus discrètement possible. Dehors, la cité semblait déserte.

— Où sont-elles toutes ? chuchota l'adolescent sans pour autant cesser de jeter des coups d'œil anxieux derrière lui.

— Sans doute parties se préparer pour la fête, répondit son père sur le même ton.

Ils filèrent sans demander leur reste, empruntant des ruelles secondaires et se fondant dans l'ombre. Ils ne rencontrèrent aucun problème jusqu'à la sortie de la ville, en revanche la suite s'annonçait plus compliquée. Devant eux s'étendait une vaste prairie, les séparant encore de la barrière de nuages.

— Prêts pour le sprint de votre vie ? souffla le Confrère.

— C'est le cas de le dire, répliqua amèrement Shamë.

Son visage était fermé depuis que les harpies avaient décidé de s'en prendre à sa jument, mais elle suivait néanmoins le mouvement sans faire d'histoires. Ses vêtements couverts de sang lui donnaient un air plus sauvage encore.

— À trois, reprit Homaï. Un, deux...

Ils partirent comme un seul homme à travers la terre déserte, courant à perdre haleine. Lorsqu'ils arrivèrent à mi-chemin, le Néophyte risque un regard en arrière. Son sang se glaça aussitôt dans ses veines et il hurla :

— On est repérés ! Courez !

En effet, une demi-douzaine de harpies venait de s'envoler du village.

— Mettez-vous à l'abri dans le nuage ! Elles n'oseront pas y entrer, le vent est trop puissant pour leurs ailes ! s'égosilla le mage.

Malgré toute la volonté qu'ils déployaient dans cette course, leurs forces faiblissaient inexorablement et ils s'empêtraient dans leurs lourdes capes d'hiver. Les harpies, plus rapides dans les airs, gagnaient peu à peu du terrain. Alors qu'elles n'étaient plus qu'à quelques mètres derrière eux, la Wazkaëf tenta le tout pour le tout et fit apparaître de nouvelles flammes. Les créatures ailées s'arrêtèrent brusquement, paniquées, en poussant des cris furieux.

Soudain, la mage-guerrière trébucha et se déconcentra. Le feu s'estompa lentement, comme brouillé, et l'illusion finit par complètement disparaître. Dans un hurlement de rage, les femmes ailées reprirent leur vol et entreprirent de rattraper leur retard. Malheureusement pour elles, le stratagème de Shamë avait permis aux trois fugitifs d'atteindre la barrière de nuages, et ils disparurent à l'intérieur sans plus laisser de traces.

Le vent y était toujours aussi fort. Makis voulut s'arrêter pour souffler un peu, mais il manqua de perdre l'équilibre et se rattrapa tant bien que mal à son père.

— Dépêchons-nous ! s'écria ce dernier. Il va leur falloir un petit moment pour contourner les nuages par le dessus, alors profitons-en pour nous éloigner d'ici le plus possible !

La traversée fut moins longue et moins pénible qu'à l'aller, sans doute parce qu'ils n'avaient pas les chevaux à tracter et parce qu'ils avaient la mort aux trousses. À peine sortis, la jeune fille s'exclama :

— Regardez là-bas !

À une dizaine de mètres d'eux, un amas d'objets traînait au milieu des cailloux.

— Ce sont nos affaires, souffla le Néophyte.

Tout ce qui leur avait été dérobé par les harpies reposait là, ainsi que les paquetages auparavant accrochés à leurs chevaux et la sellerie de ces derniers.

— Elles les ont vraiment relâchés, soupira tristement Shamë et caressant le cuir de la selle de Nikayla.

— Tu l'avais depuis combien de temps ? s'enquit Makis.

— On me l'a offerte le jour de mes dix ans...

— Pas le temps de traîner, vous deux ! les interrompit le Confrère. Récupérez le plus important et on file d'ici !

Ils prirent bien évidemment leurs armes, des vivres et la carte. Ne désirant pas s'encombrer, ils laissèrent sur place le harnachement de leurs anciennes montures - même si cela en coûta beaucoup à la Wazkaëf. Puis ils déguerpirent et, n'ayant plus chevaux, ne furent plus contraints de suivre le chemin. Ils coupèrent ainsi à travers les flancs rocailleux de la montagne. Alors qu'ils avaient presque atteint l'embranchement leur permettant de gagner la route principale, Homaï intervint :

— J'en vois trois ! Elles ont passé la barrière de nuages !

Il tourna la tête en tous sens et ajouta :

— Cachons-nous sous ces arbres !

Ils se précipitèrent sous le couvert des quelques pins qui poussaient non-loin de là. Makis imita Shamë, qui avait lâché son paquetage au sol et grimpé dans l'un des conifères afin d'être plus discrète. Gagnés par l'appréhension, les trois voyageurs se collèrent aux troncs et levèrent le nez, plissant les paupières pour distinguer le ciel à travers les branches denses. Les créatures ailées s'étaient rapprochées et survolaient les alentours, scrutant de leurs yeux perçants les différents humains qui se pressaient en contrebas. Certains avaient repéré la présence des harpies et les pointaient du doigt.

Lorsqu'elles passèrent au-dessus des arbres dans lesquels s'étaient dissimulés les fugitifs, ces derniers retinrent leur souffle et tentèrent de se faire tout petits. Heureusement pour eux, les chasseresses ne remarquèrent pas leur présence et poursuivirent leur inspection plus loin. Peu après, elles avaient disparu sur un autre versant. Homaï et les deux adolescents soupirèrent de soulagement, descendirent de leurs cachettes de fortune et reprirent rapidement leur progression.

La nuit était sur le point de tomber et, dans leur condition, ils n'avaient d'autre choix que de s'arrêter. Le Confrère eut l'idée qu'ils allassent se fondre dans une caravane marchande s'étant elle aussi installée pour la nuit non-loin de là. Les marchands les accueillirent amicalement et sans se montrer trop curieux, ce qui leur convint parfaitement.

Dès l'aube, ils prirent congé d'eux et continuèrent prestement leur route. Malgré l'angoisse qui les tenaillait en permanence, rien ne vint perturber leur retour et ils atteignirent Valdenish peu avant le crépuscule. Ils mirent presque une heure à retrouver la maison de Naadriel dans toutes les ruelles enneigées de la ville, l'obscurité n'aidant pas. Lorsqu'il leur ouvrit la porte, le vieil homme parut surpris. Il les laissa entrer en silence, mais sitôt le battant fermé, il s'exclama :

— Vous êtes déjà rentrés ? Et vivants, en plus ?

— Ça a l'air de vous faire plaisir de nous revoir, maugréa Shamë.

— Disons que ces chères harpies ne nous ont pas donné envie de nous attarder chez elles plus longtemps, lâcha le père de Makis avec un petit rire nerveux.

Ils s'installèrent près du feu avec soulagement, retirant enfin leurs capes poussiéreuses, et racontèrent leurs mésaventures à leur hôte.

— En résumé, vous n'avez rien trouvé concernant le Sceau du temps, marmonna Naadriel une fois leur récit terminé. Eh bien, sachez qu'il n'en est pas de même pour moi !

— Tu as une piste ? s'enquit le Néophyte, enthousiaste.

— Elle me vient de mon ami le gobelin, celui qui contrôlait les voyageurs quand vous êtes arrivés à Valdenish. Je l'ai revu l'autre jour et l'ai interrogé sur le sujet. Il m'a parlé d'une légende, celle de Lullia, qui est très célèbre au sein de son peuple et qu'on lui racontait souvent quand il était petit.

— Conte-la-nous ! le pria Homaï.

— Très bien, je vais vous la faire dans les grandes lignes...

Le vieil homme se racla ma gorge et s'enfonça confortablement dans son fauteuil.

— La légende de Lullia, reprit-il, raconte donc le destin funeste de cette jeune fille. Lullia était éperdument amoureuse d'un homme du même âge qu'elle. Il lui avait un jour donné rendez-vous près du grand menhir situé sur la falaise des Quatre Vents. L'homme ne se présenta jamais mais Lullia, déterminée et confortée par son amour, ne quitta pas le menhir et attendit sans relâche. Elle finit par mourir, emportée par le temps. On raconte qu'au moment où elle aurait rendu son dernier souffle, sa montre serait tombée au sol et se serait arrêtée. Depuis ce jour, les aiguilles indiquent l'heure de la mort de Lullia.

Il marqua une pause avant d'ajouter :

— Il se trouve qu'il existe effectivement une falaise des Quatre Vents dans ces montagnes, un peu plus à l'Ouest d'ici. Toutefois, ce que je viens de vous relater n'est qu'une légende, un conte pour enfants... Rien ne prouve que les évènements décrits se soient réellement produits !

Les trois voyageurs restèrent plongés dans leurs pensées quelques instants, puis Homaï souffla :

— Merci infiniment pour ton aide... Nous nous mettrons en route dès demain. Peux-tu me montrer où se situe exactement la falaise en question ?

Naadriel déroula une carte d'Anunosh et pointa du doigt une zone non-loin de Valdenish.

— C'est ici, expliqua-t-il. Selon moi, vous y serez en un peu plus de deux heures à cheval.

Ils passèrent donc la nuit chez le vieil homme, et Makis profita pleinement de ce moment de calme où il allait pouvoir se reposer sans peur et dans des conditions de confort optimales. Au moment de leur départ, le lendemain matin, ils remercièrent chaleureusement Naadriel qui leur avait été d'un soutien précieux dans leur quête. L'hôte leur assura que ce n'était rien et qu'il avait été ravi de s'impliquer à nouveau dans les affaires de la Confrérie. Le mage de paix leur donna même une bonne adresse pour louer des chevaux.

Ils s'y rendirent donc et obtinrent trois nouvelles montures, à la grande déception de Shamë pour qui Nikayla demeurait irremplaçable, et au grand dégoût d'Homaï - bien qu'il eut fini par s'habituer à son précédent cheval, l'homme ne supportait toujours pas une présence animale à ses côtés.

Les estimations de l'ancien Confrère se virent vérifiées car, à peine deux heures après être sortis de Valdenish, ils atteignirent la falaise des Quatre Vents. Elle portait bien son nom : balayée par des bourrasques venant en tous sens, elle était glaciale et les plantes s'y faisaient rares. Seul un mégalithe grisâtre se dressait au milieu des cailloux et des ajoncs. Mais après avoir affronté la barrière de nuages, ce vent n'était plus pour les voyageurs qu'une simple brise.

— Voilà le menhir de la légende ! s'exclama vivement la mage-guerrière en mettant pied à terre, ses longs cheveux rouges volant furieusement autour d'elle.

Les trois voyageurs se précipitèrent vers lui et l'examinèrent sous tous les angles possibles. Poli par les vents, le morceau de pierre ne portait aucune inscription susceptible de leur révéler l'entrée de l'Épreuve - si Épreuve il y avait. Ils se mirent ensuite à quatre pattes et étudièrent le sol, mais ne trouvèrent rien non plus. Homaï élargit son champ de recherches en s'éloignant de plusieurs mètres et en décrivant un cercle autour du mégalithe. Une nouvelle fois, son initiative se révéla infructueuse. Shamë risqua même un coup d'œil au-dessus du vide mais n'aperçut rien d'intéressant.

Découragés, ils allèrent s'asseoir un peu plus loin et tachèrent de réfléchir, se répétant en boucle la légende en quête d'infimes indices. C'est alors qu'une tâche lumineuse brillant à même le sol attira le regard du Néophyte. Cela s'apparentait plus précisément à un reflet. Le garçon alla s'agenouiller à cet endroit et gratta la terre. Peu après, il déterra une petite montre à gousset en poussant un cri victorieux.

Poussiéreux, terni et abîmé, l'objet faisait peine à voir. Le verre fissuré laissait tout de même apercevoir deux aiguilles figées et rouillées. C'était seulement la deuxième fois que Makis avait l'occasion de toucher une montre, et il regrettait qu'elle fût en si piteux état. Il n'y avait ni horloge ni montre au sein même de la Confrérie, mais ses membres apprenaient tout de même à lire l'heure. Les appareils tels que celui-ci étaient conçus hors du Royaume d'Adraendar et leur importation valait une véritable fortune. Lullia était sans doute originaire d'une famille très aisée pour en posséder une.

— Magnifique ! souffla le Confrère en soulevant délicatement la montre et en soufflant dessus pour la débarrasser du gros de la poussière. Voyons l'heure qu'elle indique... Quinze heures trente-sept !

— Cela ne nous avance pas beaucoup pour ce qui est de trouver l'entrée de l'Épreuve, ronchonna son fils.

— Attendons l'heure indiquée, suggéra la Wazkaëf. Peut-être qu'il s'y passera quelque chose...

Ils attendirent donc, mais pour leur part, ils n'avaient que la courbe du soleil pour les aider. Le vent les glaçait mais ils devaient tenir bon. Plus tard, alors que l'astre avait entamé sa redescente, une vive lumière capta le regard de Makis. La montre venait de se mettre à briller.

— L'entrée doit être ouverte ! s'écria précipitamment Homaï. Vite, trouvons-la, je pense qu'elle n'est praticable qu'une minute !

Surexcités, ils furetèrent tout autour du menhir sans pour autant dénicher l'entrée, gaspillant une bonne trentaine de leurs précieuses secondes. Ce fut Shamë qui finalement la trouva, après avoir regardé une nouvelle fois dans le vide. Un halo lumineux était apparu trente mètres plus bas.

— Il faut sauter ! indiqua-t-elle. Maintenant !

Tétanisé par la peur, le garçon s'approcha du bord mais n'osa pas affronter le vide. Son père se jeta à l'eau et, après une impressionnante chute libre, disparut dans le cercle de lumière.

— Makis, l'heure n'est plus aux tergiversations ! l'enjoignit la mage-guerrière.

Puis, voyant qu'il ne se résoudrait jamais à faire le grand saut, elle choisit la solution radicale. Elle le poussa dans le vide et plongea à sa suite. Le hurlement du Néophyte résonna longtemps sur la paroi de pierre.

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