Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 1

Quinze ans plus tôt

— Joshua ! hurlé-je devant la porte de mon ami.

J'ai enfilé mes patins à roulette et j'ai roulé jusqu'à la porte de mon voisin. Ma chienne Ferdina tire sur sa laisse, ce qui m'empêche d'attendre sagement que l'adolescent daigne passer la porte.

— Josh ! m'écrié-je à nouveau.

Tous le voisinage doit à présent savoir que j'attends avec impatience mon meilleur ami pour notre ballade quotidienne en ville. La porte s'ouvre enfin sur ce gringalet aux cheveux en bataille. Il semble sortir du lit.

— Il n'est pas trop tôt, grogné-je.

— En fait, si, il n'est que huit heures, Olivia. J'ai étudié jusqu'à vingt-trois heures hier soir.

Il prend vraiment ses études à cœur et étudie même les weekends. Pour ma part, les vendredis soirs, c'est soirée-cinéma en famille, qui est considérée comme sacrée chez moi. Même ma sœur aînée ne peut s'y soustraire. Malheureusement, je n'ai pas le droit d'inviter d'ami puisque nous devons absolument nous retrouver en famille. Cependant, j'aime bien ces moments qui me permettent de penser à autre chose qu'à l'école.

— Raison de plus pour sortir prendre l'air, rouspété-je. Ça va t'aider à te réveiller.

Ses yeux peinent à rester ouvert à cause du soleil qui brille déjà avec force malgré l'heure matinale.

— Même Mug a de la difficulté à se lever, m'explique Josh en désignant son bouledogue qui traîne la patte derrière lui.

— Les chiens doivent prendre l'air...et nous aussi. C'est bon pour la santé, lui expliqué-je.

Il cesse de me contredire et balaie mes paroles d'un geste de la main. Il chausse ensuite ses patins à roulettes et nous nous élançons dans la rue avec nos chiens. Mon labrador tire tant sur sa corde que je n'ai pas besoin de faire grand effort, mais le bouledogue de Josh a déjà la langue pendante, ce qui me fait marrer. Mon ami me jette un regard noir qui m'amuse davantage.

Une demi-heure plus tard, nous nous arrêtons dans le grand parc municipal où les animaux sont permis et nous asseyons sur un banc pour souffler un peu. J'aime beaucoup cet endroit. Un grand lac bordé de plates-bandes fleuries nous fait face et je sens jusqu'ici les arômes floraux que je hume avec enthousiasme.

— C'est beau, m'extasié-je devant le paysage.

Josh, lui, est en train de pianoter sur son portable. Je lui donne un coup de coude pour qu'il lâche son écran des yeux.

— Désolée, c'était ma mère, me répond-il en glissant l'appareil dans la poche de son pantalon.

— Encore ? Elle est un peu contrôlante, non ?

— Tes parents aussi, Olivia, rétorque-t-il.

Il n'a pas tort. Nous sommes nés dans deux familles très exigeantes. Mais parents sont sévères et aiment les règlements. La maison en comporte une panoplie. Ma mère m'oppose un couvre-feu et je dois l'informer de chacune de mes sorties.

— En fait, poursuit-il, elle est super excité ce matin car elle a terminé la confection d'une nouvelle crème pour le visage et a hâte de la faire connaître.

Sa mère possède une entreprise de cosmétique et elle travaille d'arrache-pied pour trouver LE produit qui propulsera sa compagnie jusqu'à la gloire.

— Elle est en train d'en informer tous les réseaux sociaux, ajoute-t-il en levant les yeux au ciel.

— Tant mieux pour elle. Je suis sûre qu'elle va vouloir que tu te joignes l'entreprise après tes études, le taquiné-je.

Je sais qu'il n'en a pas tant envie parce qu'au fond de lui, il projette un autre avenir.

Josh ne répond pas, mais ça ne me dérange pas. Je suis habituée à nos longs silences. Ce garçon n'est pas si bavard, mais c'est ainsi que je l'aime. Je ne l'incite jamais à se confier, et c'est sans doute pour cette raison qu'il le fait.

— Que crois-tu que mes parents vont dire lorsque je leur apprendrai que je veux devenir médecin ? me lance-t-il.

En vérité, j'ai bien peur que sa mère ne fasse une crise d'hystérie, elle qui mise tant sur lui, qui est enfant unique, pour prendre la relève de sa compagnie.

— Nous avons encore du temps pour y songer, dis-je seulement.

— Le temps passe vite, Olivia.

— Justement, insisté-je, nous avons encore le temps de changer d'idée.

Je sais toutefois que ma décision est déjà prise concernant mon avenir professionnel. J'observe les fleurs multicolores devant moi et je suis assurée que, plus tard, je veux m'occuper des plantes. Je ne sais pas encore comment, peut-être en effectuant des plans d'aménagement, ou en semant des forêts entières.

Josh a suivi mon regard et me fixe comme s'il me connaissait par cœur.

— Tu sais comme moi que nous avons déjà choisi, me dit-il bien sérieusement. Tu veux soigner les fleurs, et moi les gens.

Je hoche la tête et prends la main de mon frère de cœur.

— Nous réaliserons nos rêves, lui assuré-je. Ensemble.

Il me répond par un sourire confiant


...

Maintenant

— Outch ! m'exclamé-je tandis qu'une épine de rosier s'enfonce dans mon doigt.

Mes rêveries m'ont distraite, ce qui arrive fréquemment lorsque je fais du jardinage. Je ne devrais pas laisser mes souvenirs d'enfance jaillir ainsi, mais lorsque je suis en plein air, et surtout à cet endroit, je ne peux m'en empêcher. Ce parc me rappelle tant de bons moments que travailler ici me rend nostalgique.

Je me trouve sur la rive du lac et je m'occupe des fleurs du parc municipal. En fait, je me consacre à l'aménagement du parc complet et de l'entretien des plantes, des gros arbustes aux plus minuscules fleurs. J'aime tant la nature que ce job est pour moi une occasion en or. Je me suis créé une petite entreprise en entretien paysager et j'ai plusieurs contrats chez des voisins ou des connaissances de mes parents. J'avoue qu'au départ, j'avais visé des études en aménagement paysager....juste avant de me rendre compte que je détestais faire des plans. J'ai donc étudié en horticulture en espérant avoir une pépinière et y faire pousser des fleurs, mais lorsque j'ai appris que la municipalité cherchait quelqu'un pour entretenir le parc, j'ai tout de suite posé ma candidature. Le fait que mes parents travaillent pour la mairie, ma mère en tant que secrétaire et mon père en tant que conseiller municipal, m'a quelque peu aidée. Au début, ils étaient furieux que je ne veuille pas faire des études plus poussées, par exemple en administration, mais je leur ai expliqué que ce qui me rendait heureuse, c'était les fleurs.

Et Joshua.

Ils n'ont toutefois pas besoin de savoir que mon ami me manque. Son nom est proscrit de toute conversation. J'ai bien essayé de leur faire comprendre qu'ils ne pouvaient me séparer de lui, mais ils ont fait la sourde oreille et, plus les années ont passé, plus le sujet s'est flétri. Comme une fleur en manque d'eau.

Comme moi

Ce job de jardinière est ma seule vraie passion et c'est ce qui me pousse à me lever chaque jour. Afin d'admirer le résultat de tous mes efforts et d'observer la nature se transformer au fil des jours, s'épanouir.

Mes parents ont fini par accepter ma décision de travailler dans ce qui me passionnait, Dieu Merci, mais non sans pleur ni sans dispute. Je travaille depuis maintenant sept ans à mon compte et à mon rythme. Et je réalise mon rêve.

Seule.

J'essuie mes mains maculées de terre sur mes pantalons sales et me relève et plaçant une main sur mon front. En cette journée ensoleillée d'été, la chaleur est intense et je termine mon boulot vers treize heures. Parfois, j'effectue le désherbage à l'ombre sous de grands arbres lorsque je le peux mais, aujourd'hui, je me trouve dans la partie découverte du parc. Plusieurs passants se promènent avec leurs chiens et certains s'arrêtent et pique-niquent autour du lac. Cet endroit procure une douce évasion à chaque promeneur et certains tentent même une petite baignade à l'occasion. Je n'ai personnellement jamais voulu entrer les pieds dans l'eau car je ne la trouve pas propre, mais à chacun ses goûts !

Je ramasse mes outils de travail, ma bèche, mon sécateur et mes gants et me dirige vers mon camion sur lequel le nom de ma compagnie figure en belles lettres moulées. Vertes, cela va de soi.

J'ai hâte de prendre une bonne douche et de me détendre sous ma véranda avec un bon thé glacé. Je ne peux pas me plaindre, j'ai tout ce que j'ai toujours voulu. Un chez-moi confortable, une vie paisible, un job que j'aime...et pourtant....pourtant il me manque quelque chose, quelqu'un. Après la mort de ma chienne Ferdina, je n'ai pas voulu avoir à nouveau d'animal de compagnie. J'avais trop peur d'avoir mal si je venais à perdre un autre animal. Ou un autre ami. Je n'ai d'ailleurs pas construit d'amitié avec qui que ce soit après le départ de Josh. J'ai bien sûr rencontré des connaissances à l'école et je suis sortie avec quelques garçons, mais je n'ai gardé contact avec aucun d'entre eux. La seule personne avec qui je communique, en dehors de mes parents, c'est ma sœur aînée, Geneviève. Elle est pour moi ce qui se rapproche le plus d'une meilleure amie. Elle a cependant sa vie, un mari, des enfants, un boulot et nous ne pouvons hélas pas nous voir aussi souvent que nous le voudrions, mais nous nous appelons fréquemment et nous racontons toute notre vie. La mienne n'est certes pas palpitante, mais la sienne est très mouvementée. Ses enfants déplacent de l'air et elle a toujours une anecdote cocasse à me raconter. Parfois, je souris toute seule en me remémorant nos conversations. Geneviève me pousse à sortir, à rencontrer un homme pour, comme elle, fonder une famille, mais, même à vingt-huit ans, je ne me sens pas pressée. Mes parents me mettent également de la pression et me comparent à ma sœur, qui est établie et qui a une vie de famille.

Personnellement, ma vie me convient pour l'instant. J'habite seule dans une petite maison sur le bord d'une rivière. J'ai aménagé le terrain afin d'en créer un petit coin de paradis et je passe mon temps libre sur ma terrasse. J'aime également la lecture et j'ouvre chaque jour un nouveau bouquin qui me fait voyager encore plus rapidement que n'importe quel avion.

J'en oublie presque les manifestants qui se tiennent devant le supermarché, les journalistes qui raflent le Grand Mur en quête de potins ridicules et en espérant apercevoir les habitants de la Communauté Immortelle. J'en oublie presque les messages haineux qui sont diffusés à la télévision. J'en oublie presque cette guerre muette qui guette tous les habitants de cette ville et la haine engendrée par le mur de béton dressé au milieu d'une route goudronnée. Il a été érigé quinze ans plus tôt et est aussi hostile que les gens qui l'ont construit. Le chemin qui le longe mène à ma maison qui, fort heureusement, est assez loin du mur pour que je ne le voie pas. Je n'aurais pas été capable de regarder ce paysage désolant depuis ma fenêtre.

Alors que je fixe le Grand Mur au volant de ma voiture, je songe à quel point il pourrait être plus agréable à regarder avec de belles plantes grimpantes et des fleurs multicolores qui cacheraient son aspect gris et lugubre. Je songe faire une proposition à la ville afin de créer un projet pour l'aménager.

Quitte à ne pas pouvoir le détruire.

J'avoue penser souvent à ce qui se trouve de l'autre côté. Les habitants sont-ils heureux ? Regrettent-ils d'avoir quitter leur vie tranquille pour une vie de nuit et de sang ? J'ai entendu dire que lorsqu'on commençait à en consommer, ça devenait comme une drogue. Je me demande même si ses vertus fonctionnent réellement. Après quinze ans, j'aimerais bien voir si la mère de mon ami a pris des rides. Si elle a vieilli.

Une fois arrivée à la maison, je vaque à mes occupations et me concentre si bien que j'entends à peine le téléphone sonner. Je réponds en songeant que ce doit être ma sœur, mais une voix inconnue me parvient.

— Bonjour, Mademoiselle Price, je suis Sabine, la vice-présidente de Civitatem Immortalem. J'aimerais vous proposer un travail comme jardinière sur le terrain de notre bureau municipal. Cela vous intéresserait-il ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro