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Part.II - 3.3 : La folie des Hommes

"L'enthousiasme de Magnus disparut en une seconde, pour ne plus jamais revenir de son vivant".

Ce commentaire de Deep réfère à une réunion ayant eu lieu en début de l'année 401, quand Abaddon et Maelströ annoncèrent sombrement : "les Humains ont massacré les Chimères".

Jadis intriguées par les allées et venues des Invocateurs au cours des Nuits Pourpres, les Chimères avaient pris l'habitude de se rendre à la Surface, désireuses de rencontrer les autres espèces qui y vivaient. Incommodées par les fortes lueurs du soleil, elles empruntèrent les rares vestiges des tunnels invocateurs puis trouvèrent dans le Primo Bosco un refuge précaire. Les Animaliers en effet, gardant un œil sur elles, avaient pris la décision de les épargner, bien qu'ils leur refusèrent tout accès à Hesperias.

Les Humains de la Colline, comme les Sigillants de Mithrida, les Mages de Febehl ou encore les Marins de Grand Port, eux, n'étaient pas de cet avis.

 Incapables de différencier les inoffensifs enfants de Nímaira des féroces Démons de l'Ombre de Phrone, ils considérèrent ces êtres avec la plus grande animosité. Climax de cette haine, les neufs factions de la Colline, après la disparition de la princesse Rosae Luminarii¹, perpétrèrent au milieu de l'hiver un massacre à faire pâlir les Invocateurs de Lior.

La nouvelle fit aussitôt le tour du domaine, comme celui de l'empire. Il ne fallut qu'une faible poignée de jours pour qu'un sommet d'urgence de l'Ombrescence ne soit convoqué à la Citadelle². 

A l'unanimité, les représentants préconisèrent purement et simplement la guerre, et leurs arguments ne souffraient d'aucune contestation : par leur geste, les Humains avaient brisé l'Équilibre et menacé de provoquer le Grand Effondrement. Si ce dernier n'était pas encore intervenu, c'était que Nímaira n'avait pas encore rendu son dernier souffle, et/ou que les Humains la gardaient captive quelque part³. L'un comme l'autre ne pouvait demeurer impuni. 

Des jours durant, l'empereur fut tourmenté par le choix qu'il devait faire. Magnus fut alors confronté au plus lourd dilemme de son existence (tout du moins, c'est ce qu'il devait croire à cet instant). Devait-il rassembler l'armée ombrescente, marcher sur la Colline, et diriger ainsi une guerre qu'il s'était promis de ne jamais mener ? Ou bien devait-il s'opposer à tous ses conseillers, aux représentants ombrescents, à son peuple et à son fils, quitte à passer de la grandeur à la lâcheté ?

"L'ensemble des Hommes de la Colline doit-il payer pour les crimes de ses pairs ?" l'interrogea Ulsia. "Fils et filles doivent-ils tomber comme les Invocateurs ? Je ne doute pas que vous trouveriez nombre d'alliés dans une telle entreprise, et ce même parmi les Humains, mais désirez-vous être cet empereur ?"

Les paroles de la divinatrice résonnaient bien évidemment avec le mode de pensée de Magnus, et elles finirent de le convaincre. A la plus grande surprise de tous, il renonça à punir la Colline pour cette inconcevable trahison qu'était le massacre d'une espèce, le croyait-on, tout entière, ainsi que l'agression de son Être Originel. L'empereur fut taxé de bien des injures au cours des années suivantes, et jamais il ne regagnera le respect d'une partie de ses sujets.

Aussi, l'annonce de la mort de Hieros Luminarii, huit années plus tard, fut l'objet de scènes de liesse dans toutes les Profondeurs. Partout, à l'exception des appartements de Magnus. Cet homme, dont il avait attendu tant de choses, avait désormais disparu, emportant avec lui les projets que le sorcier avait passé tant d'années à élaborer. Son successeur, le jeune Aegidius, pouvait tout aussi bien être le digne héritier de Pancratius et ruiner tous ces efforts. Qui plus est, malgré sa longévité, Magnus vieillissait et commençait à craindre de ne jamais réaliser ce rêve. Ulsia l'y encourageait pourtant, le poussant à poursuivre sur sa lancée. Sans elle, l'Histoire aurait été bien différente.

Le sorcier conquérant, digne et respecté avait pourtant cédé sa place à une créature accablée par la culpabilité et la honte, le doute et la peur. Il ne fallut pas longtemps avant que certains ne s'engouffrent dans cette brèche.  

Quelques mois après sa lourde décision, Magnus, son fils et ses archidémons furent conviés aux abords des Cendres, aux pieds des Tours de Liansrath⁴. Là-bas, une délégation djinn, en pourparlers avec Deep depuis plusieurs mois, attendait impatiemment leur venue afin de s'accorder sur leurs nouvelles modalités de représentation au sommet de l'Ombrescence⁵. Alors que le groupe de l'empereur était chaleureusement salué par les djinns et les autres créatures attirées par l'attroupement, un groupe de conjurés sema la terreur en tentant d'assassiner Magnus. Des possédés, des sorciers mais aussi quelques djinns s'attaquèrent directement à l'empereur en pensant profiter de sa fragilité du moment. Akuma, Guido et Abaddon notamment ne leur en laissèrent pas l'occasion.

Le complot ainsi déjoué ne sembla pas émouvoir le souverain, contrairement à son entourage qui sentait le vent de la contestation s'élever de plus en plus. En réalité, la plus grande des souffrances que ressentait Magnus venait de la haine que lui vouait son fils.

Vincere refusait évidemment de le pardonner pour les Chimères, ces êtres qui longtemps avaient représenté ses seuls amis étant enfant. Le prince n'adressait plus la parole à son père, l'évitait avec soin et, en cachette, il l'affublait du sobriquet de "Magnus le Faible".

Après la disparition de Nephee, puis ce tragique épisode de 401, Magnus baissait le regard face à son héritier, qui commençait à se tourner vers un entourage bien différent. Les Arcanistes comme Ulsia allaient alors s'inquiéter des nouvelles fréquentations du prince, tout autant que du comportement dont il osera faire preuve envers son père. Ses provocations ne cesseraient de nourrir la rupture déjà consommée avec Magnus. 



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1. Fillette joueuse, espiègle et bien moins réservée que son frère Aegidius, Rosae était une enfant qui passait ses journées à tenter de déjouer la sécurité de la capitale afin de se promener dans les autres cités de la Colline, mais aussi parfois en dehors. Ses rares succès l'avaient amené à faire la rencontre des Chimères pour qui elle nourrit dès lors une affection à la hauteur de celle de Vincere. Ce fut son ultime fugue qui poussa les autorités du promontoire à donner l'assaut contre ces créatures alors amassées près du rempart.

2. Bien que, à cette époque, Magnus revoyait sa copie quant à la place des Nécromanciens dans son empire, il prit soin de ne pas les convier à la réunion. De même, Ulsia fut enfermée dans ses appartements, l'empereur craignant qu'elle ne soit visée par un attentat anti-humain.

3. L'Ombrescence perdra ainsi la trace de Nímaira jusqu'en 485.

4. Considérées comme le dernier avant-poste impérial avant les Cendres, les Tours de Liansrath ont été façonnées dans la robuste roche du Large Belt par les Djinns bien avant la création de l'Ombrescence. Seul et unique refuge de ce peuple de l'Ombre, les deux tours représentent un havre de paix et de protection à toute créature qui y pénètre, mais aussi un haut-lieu de dévotion. C'est là en effet que les Djinns se réunissent tous les dix-sept ans pour y louer la gloire de l'Ombre de Phrone.

5. Tout comme les Possédés, les Djinns étaient éclatés dans l'empire et leurs porte-paroles au sein de l'Ombrescence n'étaient pas souvent représentatifs des débats soulevés au sein du peuple.

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