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13

L'ours Martin était tombé de son promontoire. Mathilde prit le carton et le retourna. Une enveloppe était bien là, elle l'ouvrit. Celle-ci contenait une feuille et une forme rectangulaire dure. La feuille était une procuration pour un compte bancaire en Bretagne et une carte d'identité au nom de Clothilde TROBREITZ.

Mathilde avait repris son verre dans une main, dans l'autre les documents et retourna s'assoir. Elle remit la cassette au début, puis resta encore un moment devant la neige, comme si elle attendait la suite des évènements. Qu'est-ce que ça veut dire ? Clothilde veut que je parte à la recherche de ce Jean DEDIEU, mais ça fait plus de 30 ans que mon père a disparu ! On ne l'a jamais retrouvé. Alors, comment je fais, moi pour retrouver cette personne et pourquoi faire ? s'insurgea-t-elle. Des larmes se mirent à couler sur ses joues rosées. Elle se renversa et s'allongea sur son canapé. Elle s'endormit.

Elle se réveilla en pleine nuit. Le froid et la petitesse du canapé eurent raison de son corps. Toute endolorie, elle éteignit la télévision et partit se réchauffer dans son lit. Mais, elle eut du mal à retrouver le sommeil. Elle essayait de comprendre, d'analyser ce que Clothilde attendait d'elle. Elle n'était pas vraiment chrétienne, du moins elle avait été baptisée et elle avait communié mais n'était pas du tout pratiquante et depuis que ses proches disparaissaient, elle se demandait si, il y avait quelqu'un là-haut, surtout depuis le décès de sa mère. Sa perte était un déchirement, un vide. Une injustice car à côté de chez "ses parents" vivaient une famille dont le père était alcoolique. Les enfants étaient livrés à eux-mêmes. Ils n'avaient rien à manger mais tous les jours, il était saoul. Et chaque jour, c'était de pire en pire mais lui, il était encore là ! Mathilde alla plus loin dans ses songes et tout ce qui se passait sur cette terre. Ceux qui trafiquaient, tuaient, violaient étaient toujours là et ceux qui essayaient de faire des choses biens ou vivre simplement tombaient malades et disparaissaient trop vite. Alors ! pourquoi croire à un Dieu, qu'importe lequel mais pourquoi faire ? Qu'est-ce que Clothilde voulait dire, en disant qu'elles étaient ses brebis ? Elle essaya de trouver dans ses souvenirs à quoi pouvait correspondre ce terme mais le cerveau de Mathilde était en prise avec ses doutes, ses principes, ses questions et elle finit par se rendormir. La forêt, le brouillard très épais, les hululements, le vent dans les feuilles et ses pieds nus sur la mousse douce et froide, tous ses sens étaient en éveils. Il y avait les voix, celle de sa mère et celle d'Antoinette. Elles l'appelaient comme des adultes appellent un enfant. Mathilde voulut leur répondre mais elle posa le pied au-dessus du trou, perdit l'équilibre et tomba...tomba...dans de l'eau glaciale. Elle sortit rapidement la tête de cette noirceur froide et se releva. Elles étaient là autour d'elle, dans cette brume, dansantes elles flottaient, un sourire éclatant sur leurs visages translucides. Mathilde les regardait à tour de rôle, en colère et frigorifiée mais elles, elles chantaient. Dégoulinante, elle sortit de ce trou, se retourna et vit Clothilde dans cette eau lui répétant encore et encore "C'est ton destin Mathilde...". Mathilde se remémorait ce rêve et frigorifiée, elle se glissa sous une eau chaude. L'eau glissait sur elle et la tête encore embrumée, elle réfléchissait à ce qu'elle allait faire. Cette histoire ne l'enchantait guère mais depuis l'enterrement de Clothilde, il lui arrivait des choses étranges, des évènements, des coïncidences...plus que déroutants. Elle n'aimait pas les surprises, les devinettes, les énigmes mais tout ceci la perturbait. En sortant de sa douche brûlante, pensive, elle essuya machinalement son miroir avec sa serviette. Après s'être habillée d'une jupe en jeans, d'un chemisier à petites fleurs, elle se démêla les cheveux et réagit que jamais il n'y avait eu de buée dans sa salle de bain car elle avait une VMC. Elle allait sortir pour vérifier si elle fonctionnait lorsque sa brosse qu'elle avait posée à côté de sa vasque tomba. Elle la ramassa pour la ranger et dans la condensation du miroir elle aperçut derrière elle, Clothilde. Mathilde hurla et se retourna brusquement, menaçant de sa brosse mais, personne. Alors tremblante, la respiration saccadée elle revint doucement vers le miroir. Ce n'était pas possible, elle devenait vraiment folle. Cette histoire lui montait au cerveau, même en plein jour. Elle regarda de nouveau dans le miroir. Clothilde était toujours là, Elle la fixait.

N'aie pas peur ! dit cette voix dans un murmure.

Ne pas avoir peur ! Mathilde était tétanisée.

Non, tu n'es pas folle, Mathilde. Il fallait que je te le dise : Il faut que tu cherches Jean. Il le faut, pour toi, pour lui....pour nous. C'est très important. Il le faut.

Mathilde se regardait et regardait le visage fantomatique. Elle se frappa la main de sa brosse et malgré la douleur, elle était toujours là. Et, elle s'étonna de parler à voix haute devant ce...cette...à quelque chose...à quelqu'un.

- Mais comment ? C'est chercher une aiguille dans une meule de foin. Comment vais-je le trouver ton Jean, Mémé-Clo ?

Tout en parlant, elle se frotta les yeux, espérant faire disparaître cette vision.

Tu dois réfléchir, Mathilde. Écoute ton cœur, ton instinct. Nous serons toujours avec toi.

- Les fantômes n'existent pas ! Les esprits non plus d'ailleurs ! scanda-t-elle en direction du miroir. Tu es morte Mémé-Clo, tu es morte et enterrée, cria-t-elle dans le miroir incapable de s'en détacher, les yeux larmoyants.

Clothilde s'évanouit doucement.

Tremblante, Mathilde posa la brosse à cheveux dans son tiroir, sortit doucement de la salle de bain et resta un moment comme attachée à la poignée. La tête comme une masse sur ses épaules, elle finit par aller s'assoir sur un de ses tabouret. Les deux bras croisés sur le plan et sa tête appuyée dedans, elle se reprenait. Puis, se leva et alla chercher son ordinateur portable. L'alluma et tapa dans son moteur de recherche "annuaire des pages blanches". La page d'accueil apparût et elle inscrivit le nom DEDIEU Jean, recherche pour la France entière. Elle attendit quelques secondes pour lire 181 réponses. Mathilde s'adossa et dit tout haut :

- 181 réponses !

Mais regardant plus attentivement, il n'y avait pas que des Jean DEDIEU. Il y avait des Jean-Claude, Jean-Noël, Jean-Marc.... Et il y en avait cinq pages. Elle se leva, prit son bloc note dans le tiroir de son bahut, son stylo et commença à noter tous les jean DEDIEU, leurs numéros de téléphone et leurs adresses. Après cet exercice qui lui prit un bon quart d'heure mais pendant lequel elle ne pensa à rien d'autre, elle regarda sa feuille et finit par dire :

- Bon ! Que 24 coups de téléphone à passer, ça ne devrait pas être long.

Comme soulagée du résultat et surtout apaisée, elle se prépara son petit-déjeuner. Pendant qu'elle s'activait dans sa cuisine, elle réfléchissait à ce qu'elle allait bien pouvoir dire à ces messieurs. Elle organisait son sketch dans sa tête. "Bonjour, je m'appelle Mathilde, je suis l'arrière petite fille de Clothilde....Clothilde....quels noms ?" Elle avait été mariée plusieurs fois, ce qui lui avait semblé simple au premier abord se compliquait légèrement. Ils vont me prendre pour une cinglée ! se dit-elle en buvant son café. Bon sang ! Pourquoi je fais ça ? Et quand je l'aurais trouvé ce Jean, Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire...Coucou, c'est moi, Mathilde. Elle soufflait dans sa tasse et ses lunettes de travail s'embuaient. Après réflexion, elle n'avait que ça à faire, plus rien ne la retenait à Paris. Et, puis il y avait Michel. Elle avait envie de le retrouver. Alors, pourquoi ne pas trouver Jean et ensuite rejoindre Michel ? elle allait faire comme ça ! Trouver jean et ... mais bien sûr !

- Mais oui ! c'est ça ! TROBREIZH son nom de jeune fille.

Satisfaite de sa trouvaille, elle s'assit, prit son téléphone, sa liste et commença à appeler.

Les quinze premiers coups de fil furent un succès car elle eut les bonnes personnes mais aucunes ne connaissaient Clothilde TROBREIZH. Ensuite, elle dut laisser des messages et un seul des numéros n'était plus attribué. Mathilde était satisfaite de ce qu'elle venait d'accomplir, elle semblait avoir le cœur plus léger. Mais, il allait falloir être patiente et il y avait tout de même ce numéro sans abonné qui la chiffonnait. Elle prit de nouveau son téléphone et appela Jackie.

- Bonjour ma fille, bien dormi ?

- Oui, merci et toi ça va ?

- Ça va. Tu m'appelles pour le magnétoscope, il ne fonctionne plus !

- Non. Si, si, il fonctionne très bien. Ce n'est pas pour ça que je t'appelle. J'ai une question à te poser.

- Je t'écoute.

- Quand tu cherches quelqu'un et que tu n'as que son nom et son prénom, tu démarres tes recherches de quelles manières ?

- Tu ne t'ai pas mis dans la tête de retrouver ton père ?

- Non mais je cherche quelqu'un et je ne sais pas comment m'y prendre. Enfin, si j'ai déjà fait une recherche sur le net.

- Tu as donc eu des résultats ?

- Oui.

- Et alors ?

- Alors, plus de la moitié ne correspond pas. Les autres j'ai laissé des messages mais il y en a un dont le numéro n'est plus valide.

- Et bien, tu devrais aller à la gendarmerie....bon, donne-moi le pédigrée.

- Le quoi ?

- Son nom, prénom, adresse...

- Ah ! Jean DEDIEU rue CMB les trois rois dans l'Ariège.

- D'accord. Bon, je vais voir ce que je peux faire pour toi mais je ne te promets rien.

- Merci, Jackie.

- A plus, ma fille.


La journée défila en réponses négatives. Mathilde résignée, allait se coucher fatiguée et désappointée lorsque la sonnerie de son téléphone la fit sursauter.

- Bonsoir, je ne te dérange pas ?

- Non pas du tout, alors tu as trouvé ?

- J'ai des éléments mais à savoir si c'est la bonne personne, je ne peux te l'assurer.

- Dis-moi !

- Et bien, ce vieux monsieur a déménagé.

- Est-ce que tu sais où ?

- D'après son voisin le plus proche, il serait parti finir ses vieux jours en Bretagne.

- En Bretagne ! mais c'est génial !

- Ah bon !

- Oui, Jackie, j'ai rencontré quelqu'un qui habite en Bretagne et si ce monsieur est bien la personne que je cherche, il est lui aussi en Bretagne.

- Je ne sais pas si tu te rends compte, mais la Bretagne est grande.

- Oui mais c'est tout de même moins grand que la France entière.

- J'en conviens mais...

- Jackie, je pars à la fin de la semaine.

- On se voit avant ton départ ?

- Avec plaisir, il faut que je te ramène ton magnéto.

- Quand tu veux, Bénédicte et Hugo seront ravis.

- Moi aussi, bonne nuit.

- Toi aussi, ma fille.


Cette nouvelle l'avait excité, elle avait parlé sans réfléchir mais elle était décidée et au lieu d'aller se coucher, elle prit son ordinateur et entreprit de faire quelques recherches sur la Bretagne. Elle ne connaissait pas du tout cette région, elle surfa au gré de ses envies, un nom, un mot la faisait naviguer et sur un des sites, elle lût le nom de Anne de Bretagne. Elle se souvint que Clothilde l'avait cité, elle revint donc sur son moteur de recherche et le site Wikipédia lui donna l'histoire d'Anne. Elle prit quelques notes :

Anne de Bretagne née le 25 janvier 1477 au château des ducs de Bretagne à Nantes et décédée le 9 janvier 1514. Héritière de Bretagne malgré le traité de Guérande de 1365 décidé par Jean IV qui prévoyait la succession de mâle à mâle. Mais, François II décida de la faire reconnaître héritière. Elle fut mariée trois fois et eut beaucoup d'enfants mais très peu survécurent. Elle épousa le roi de France Charles VIII et devint donc Reine de France.

Mathilde lut toutes les informations sur cette femme qui laissa une trace dans l'histoire de la Bretagne et de la France. Elle fut surprise de découvrir que pour l'époque, cette femme était avant-gardiste et se souvint qu'elle avait eu la même pensée pour son arrière-grand-mère. Elle nota également qu'elle avait une ligne de conduite, quatre vertus, Prudence - Force - Tempérance - Justice, en écrivant, elle se rappela les avoir déjà lu quelque part. Continuant sa lecture, elle découvrit qu'à la mort de son mari Charles VII, Anne de Bretagne entreprit son TRO-BREIZH ce qui signifiait en Breton, le tour de Bretagne. Mathilde posa son stylo, se leva et alla chercher la carte d'identité de Clothilde. Debout, devant son portable, la carte à la main :

- Ça s'écrit pareil sauf qu'il y a un trait d'union.

Elle sourit en récitant :

- Mademoiselle Clothilde TOUR DE BRETAGNE, c'est plus facile que Mademoiselle Clothilde TROBREIZH.

Elle se repositionna devant son ordinateur pour en savoir un peu plus sur ce TRO-BREIZH.

Ce terme lié au christianisme signifiait un pèlerinage catholique qui reliait les villes des sept saints fondateurs de la Bretagne. Ces sept saints étaient des moines venus de pays de Galles et de la Cornouailles vers le V et VIème siècles. Ils apportèrent le christianisme en Armorique et y fondèrent les premiers évêchés. Mathilde nota les sept villes étapes, Saint Malo, Saint Brieuc, Trequer, Saint Pol de Léon, Quimper, Vanne et Dol de Bretagne, un pèlerinage de 600 kms. Mathilde éteignit son ordinateur, relut ses quelques notes et partit se coucher à une heure déjà très avancée.



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