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Jacqueline partit tôt pour la ville, elle avait besoin de faire quelques provisions et les six kilomètres qui la séparait de Saint-Pierre-Eglise allait lui prendre une bonne partie de la matinée. Car malgré son agilité, ses 88 ans lui faisaient voûté le dos et ralentissaient sa marche mais peu importait. Elle devait se préparer à sa venue. Elle acheta un pain de trois livres, un biscuit pour mettre dans sa soupe et deux entrecôtes. Elle profitait de cette promiscuité pour écouter les conversations dans les boutiques et sur les trottoirs. Elle voulait connaître les derniers potins pour pouvoir envenimer certaine situation, préparer ses mauvais coups. Après ses quelque emplettes, elle traversa la place et se fit accoster par une bande de jeunes en mobylette. Ils voulurent jouer au caïd devant la vieille sorcière de Fermanville.

- Bonjour, Madame vous n'auriez pas du feu ? lui demanda l'un d'entre eux tout en rigolant.

- Fumer n'est pas bon pour la santé, lui répondit-elle tout en continuant sa route.

- Vous ne fumez pas ! Vous la sorcière ? ironisa-t-il

Jacqueline les dépassait légèrement, ce qui lui fit tourner la tête. Le sourire aux lèvres, elle leva ses yeux noirs et les fixa. L'un des trois adolescents, le plus jeune fût pétrifié, son entre-jambe prit une couleur plus foncé. Le deuxième qui rigolait pendant que son copain lui demandait du feu, s'arrêta net. Tandis que Julien, arborait fièrement sa Marlboro et son sourire en coin.

- Non...je ne fume pas mais si tu veux du feu, je vais t'en donner, grommela-telle.

Julien était le fils du maire, un adolescent arrogant en compagnie de ses copains mais également un enfant de choeur qui allait à la messe tous les dimanches. Monsieur, le curé l'avait déjà averti qu'il ne devait pas jouer les durs que cela ne correspondait pas à son choix de vie mais il était jeune et n'avait pas conscience que ses expériences pouvaient l'entraîner dans le mauvais sens. Jacqueline s'avança vers lui. Il mit sa cigarette à sa bouche et attendit. Elle sortit de la poche de son manteau élimé un briquet, l'alluma et le mit devant la cigarette et dit :

- C'est beau le feu n'est-ce-pas ? Vois le feu, danse le feu, aime le feu, marmonna-t-elle. Tu aimes le feu ?

Julien ne répondit pas mais aspira l'air dans sa cigarette. Ses pupilles se dilatèrent, son regard se fixa sur le bout incandescent, il recula et la remercia.

Jacqueline reprit son chemin. Les jeunes étaient restés immobiles sur la place jusqu'à ce qu'elle disparaisse de leur champ de vision. Julien se retourna en souriant et éclata de rire en regardant ses copains.

- Même pas peur ! N'est-ce-pas François ?

Le plus jeune, François était déjà monté sur sa mobylette et était prêt à démarrer.

- Ouais, Ouais... et bien sans moi la prochaine fois. Elle est complètement barrée cette vieille. T'as vu comment elle t'a regardé ?

- Elle m'a allumé ma clope et il ne s'est rien passé....enfin presque, t'as fait dans ton ben, reprit-il entre deux éclats.

- Et toi non ! Bah...c'est sans moi j'te dis. Il mit son casque et partit en trombe.

- C'est ça...., retourne chez ta mère, hurla Julien.

Julien et son camarade se séparèrent au bout d'un quart d'heure tel des frelons. Ils avaient cours d'Anglais à 11h mais sur le chemin, Julien partit de son côté et fit un détour. Il passa près de la grange d'Eugène et eut une soudaine envie. Il inspecta les alentours et se dirigea vers la grange. cette envie lui taraudait les tripes. Il entra. Sa respiration était sacadée, il transpirait. Des perles de sueur s'étaient fixées au duvet de sa lèvre. De ses poches, il sortit ses mains tremblantes. Il ne pouvait pas contrôler ce soudain désir de voir danser les flammes rouges, orangées. il prit  sa boite d'allumette, s'avança  impatient et mit le feu au vieux foin. Celui-ci prit aussitôt. Julien resta là, à regarder la fumée et les flammes grandir. Puis il sortit en courant et se retourna pour admirer les flammes léchant les planches et les tôles du toit. Il enfourcha sa mobylette mais s'arrêta encore pour regarder. Le crépitement des flammes et la fumée noire montaient dans le ciel mais la sirène de la caserne le fit sursauter. Il fila vers le collège.

De retour, Kerberos et Garm étaient à leur poste. Jacqueline leur adressa un sourire méchant :

- Je n'ai rien pour vous. Alors, pas bougez !

Les deux molosses se mirent à grogner mais ne bougèrent pas. Jacqueline prépara son déjeuner, deux oeufs qu'elle avait volés dans un poulailler et pensa aux jeunes de la place. Elle se mit à rire à pleine gorge : Vois le feu, Danse le feu, aime le feu, il ira loin ce nabot...

Jacqueline vaqua à ses occupations favorites mais il fallait qu'elle se prépare, son retour était pour bientôt, elle le savait. Elle l'attendait.


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