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v. Mauvaise nouvelle

   Nous sortons de l'armoire tous les trois. Ne perdant pas de temps, Lucy se précipite dans la chambre de Peter. J'essaie de la rattraper avant qu'elle ne le réveille, sans succès.

   — Peter ! Peter, réveille-toi ! C'est bien réel, ça existe vraiment !

   — Qu'est-ce que tu racontes ? marmonne l'aîné des Pevensie en sortant difficilement du sommeil.

   Susan, alertée par les cris de Lucy, était arrivée aussi entre temps. Heureusement, il était juste assez tôt dans la matinée pour qu'il ne manque d'heures de sommeil à personne.

   — Narnia ! Tout est dans l'armoire, comme je te l'avais dit !

   — Tu as sûrement rêvé, Lucy... soupira Susan.

   — Non, je n'ai pas rêvé ! J'ai revu Mr Tumnus, tu sais ! Et d'ailleurs, cette fois, j'ai emmené Aby avec moi ! Et Edmund y est aussi allé !

   Susan et Peter se tournent immédiatement vers nous.

   — Vous avez vu le faune ? demande Peter.

   — Pas Edmund, il y est allé tout seul de son côté ! Mais Aby l'a vu !

   Voyant qu'ils ne sont toujours pas convaincu, je prends immédiatement sa défense :

   — Elle dit vrai, le faune était bien là. Et tout, tout était comme Lucy l'avait raconté.

   Susan et Peter se concertent du regard.

   — Mais, au fait... Qu'est-ce que tu faisais, Edmund ? demande Lucy.

   Edmund déglutit.

   — Je... Je m'amusais, c'est tout. On jouait ensemble.

   Je me tourne vivement vers lui. Lucy se décompose.

   — Je suis désolé, Peter, je n'aurais pas dû l'encourager... mais tu sais comment sont les enfants, ils font toujours semblant.

   Le visage de Lucy se mouille de larmes qui me fendent le cœur. Elle quitte alors la pièce, dévastée. Peter et Susan se lancent à sa poursuite, non sans un regard pour Edmund.

   — Comment peux-tu soutenir de tels propos alors que tu sais parfaitement que tu as tort ?

   — Tu préfères que je lui donne raison ?

   — Mais c'est exactement ça, elle a raison ! Quel est ton but, au juste ? Jouer les tyrans ? Démontrer ta supériorité ? Faire couler les larmes de ta sœur ? Tu l'as eu, la preuve, Edmund, ce n'est pas compliqué de dire "Tu avais raison, Lucy, pardonne-moi" ! Surtout lorsque je soutiens juste avant que c'est le cas.

   — Et alors ? Ta parole ne vaut rien, tu passes ton temps enfermée dans tes livres poussiéreux qui racontent des histoires imaginaires ! Tu peux très bien imaginer ce monde dans l'armoire aussi !

   — Tu t'entends parler ? On marche sur la tête ? Tu sais quoi, Edmund, tu n'es qu'un sale gamin égocentrique qui ne se soucie que de son propre bonheur !

   Je quitte la pièce d'un pas rageur. Ma propre colère m'étonne. En temps normal, je ne suis pas du genre à m'énerver aussi facilement. Mais la situation m'obligeait à intervenir. Je ne peux laisser la pauvre Lucy sans défense face à ce grand frère de mauvaise foi.

   Je suis Peter et Susan dans les escaliers. Arrivée en haut, je vois avec surprise Lucy qui sanglote dans les bras de l'Oncle Digory. Ce dernier me jette un regard déconcerté avant de tapoter le dos de la fillette pour la réconforter.

   Madame Macready arrive comme une furie.

   — Petits garnements ! C'est dans l'écurie qu'ils méritent de dormir...

   Elle s'arrête immédiatement en voyant l'Oncle Digory au milieu de couloir.

   — Professeur ! J-Je suis navrée... Je leur avais pourtant dit de ne pas vous déranger...

   — Oh, ce n'est rien, Madame Macready, la rassure mon Oncle. Il y a certainement une explication... Pour l'instant, je crois qu'un chocolat chaud ferait du bien à cette petite.

   Il dirige Lucy vers la gouvernante désormais douce comme un agneau. Elle l'emmène vers la cuisine, les mains sur ses épaules. Susan et Peter s'apprêtent à repartir. Ils sont stoppés dans leur élan par un toussotement de mon Oncle. Ils se retournent lentement vers lui, la tête basse.

   — Suivez-moi, dit-il alors. Toi aussi, Abigail.

   Je fronce les sourcils. Il me fait un clin d'œil et part d'un bon pas vers son bureau. Les deux aînés Pevensie marchent à sa suite, inquiet du sort qui les attend. Je ne crois pas qu'il veuille nous réprimander. Mais je me demande tout de même ce qu'il a à nous dire.

   Dans son office, il s'installe tranquillement dans son fauteuil. Peter et Susan restent debout de l'autre côté du bureau. Je me tiens un peu en retrait. L'Oncle Digory ouvre alors une petite boîte en métal, d'où il extrait quelques feuilles de tabac.

   — Vous semblez avoir perturbé le fragile équilibre intérieur de ma gouvernante, lance-t-il tandis qu'il place les feuilles dans le fourneau de sa pipe.

   — Toutes nos excuses, dit Peter. Cela ne se reproduira pas.

   Il tourne les talons. Susan le retient.

   — C'est à cause de notre sœur, Lucy, explique Susan.

   — Celle qui pleurniche ? demande mon Oncle.

   — Oui, acquiesce Susan. Elle est bouleversée.

   — C'est pour ça qu'elle pleure, comprend-t-il.

   — Non, non, intervient Peter. On peut très bien s'en occuper.

   Je lève les yeux au ciel.

   — Oui... Je vois ça, répond l'Oncle Digory.

   — Elle dit avoir découvert un pays étrange... dans l'armoire de la chambre d'en haut, révèle Susan.

   Une étincelle s'allume dans le regard de mon Oncle. Il semble soudainement s'intéresser aux propos de Susan. Il se lève et s'approche d'elle.

   — Qu'est-ce que vous dites ? demande-t-il, les sourcils froncés, en faisant s'asseoir Susan et Peter sur le petit sofa.

   — Hum... hésite Peter. L'armoire à l'étage. Lucy pense avoir trouvé une forêt à l'intérieur.

   — C'est affreux, elle ne parle plus que de ça, renchérit Susan.

   — Comment était-elle ?

   — C'était comme si elle était devenue folle...

   — Non, non, pas elle ! Cette forêt !

   Susan et Peter se concertent du regard. Une lueur d'espoir s'anime dans mon esprit.

   — Vous seriez prêts à y croire ? demande Peter, m'arrachant un reniflement de dédain.

   — Pas vous ? demanda mon Oncle, provoquant un grand sourire sur mon visage.

   — Bien sûr que non ! répond Susan. Ce n'est pas logique... Ce n'est pas possible !

   — Que vous apprend-t-on à l'école de nos jours ?... soupire mon Oncle en secouant la tête.

   — Edmund a avoué qu'il plaisantait... soutient Peter.

   — A-t-il toujours été le plus honnête des deux ?

   Peter ne réfléchit pas longtemps.

   — Non... Ce serait même la première fois.

   — Si elle n'est pas folle et qu'elle n'est pas menteuse, en toute logique nous devons admettre qu'elle dit la vérité.

   Je redresse la tête, heureuse de voir que mon Oncle nous faut confiance. Il allume sa pipe à l'aide d'une allumette.

   — Selon vous... il faudrait vraiment croire toutes ces paroles insensées ? questionne Peter.

   — C'est votre sœur, répond mon Oncle. Vous êtes sa famille. Essayez de vous comporter en tant que tel.

   Susan et Peter hochent la tête après un long moment de réflexion. L'Oncle Digory les invite à rejoindre Lucy dans la cuisine. Une fois qu'ils sont partis, il se tourne vers moi.

   — Qu'est-ce que tu en penses, Abigail ?

   — Justement, mon Oncle, il faut que je t'avoue quelque chose...

   — Quoi donc ?

   — Cette nuit, j'ai accompagné Lucy dans l'armoire. Nous y sommes allées toutes les deux.

   Il hausse les sourcils, très intéressé.

   — Ah oui ? Et qu'y avez-vous fait ?

   — Nous avons déjeuné chez son ami, un faune qui répond au nom de Tumnus. Il est vraiment très gentil.

   Soudain, je me remémore un détail important de ma visite chez le faune.

   — Attends, mon Oncle ! J'ai le moyen de te prouver que tout ceci est réel ! Je reviens...

   — Attends, Aby ! s'exclame-t-il alors que je m'apprête à quitter la pièce. Tu n'as pas besoin de me prouver quoi que ce soit. Je te crois sur parole.

   Je me retourne vers lui.

   — C'est vrai ?

   — Évidemment. D'aussi loin que je me souvienne, tu as toujours été honnête. Je ne vois pas pourquoi cela changerait.

   Je souris, et le remercie.

   — Descends dans la cuisine, Margaret va te servir un petit déjeuner.

   — À plus tard !

   Je quitte la pièce pour de bon. Au lieu de descendre immédiatement, je fais un détour par la chambre des garçons. Elle est vide. L'objet de mes convoitises est toujours là. Je l'avais posé sur un meuble en pénétrant dans la chambre et j'avais totalement oublié son existence.

   Le livre que m'a prêté Mr Tumnus. L'histoire des Narniens. Je le serre contre moi, comme s'il risquait de s'évaporer à tout moment, et retourne dans ma chambre. Je le cache sous mon oreiller, où je pourrais le retrouver ce soir pour débuter ma lecture.

   Suite à cela, je descends à la cuisine.

///

   En fin d'après-midi, alors que je suis dehors avec les Pevensie — sauf Edmund, qui s'est enfermé dans sa chambre pour la journée — je vois arriver à grands pas Betty. Ses cheveux frisés font pendre quelques mèches hors de son chignon, et ses joues sont rouges comme si elle était essoufflée.

   — Aby ! m'interpelle-t-elle. Peux-tu venir à l'intérieur, ma chérie ?

   — Qu'y-a-t-il ? Une mauvaise nouvelle ? je m'inquiète.

   — Tu ferais mieux de venir voir par toi-même... Je ne suis pas bien placée pour répondre à tes questions, et le professeur s'est fait très insistant...

   Je fronce les sourcils. Cela ne lui ressemble pourtant pas...

   Je suis rapidement Betty à l'intérieur.

   — Il t'attend dans son bureau, me dit-elle.

   J'hoche la tête et traverse les couloirs jusqu'au bureau de mon Oncle. Je frappe trois coups sur la porte.

   — Entre, Aby, entre...

   J'obtempère.

   — Que se passe-t-il ? je demande.

   — Assieds-toi, je vais t'expliquer.

   Je prends place sur le sofa.

   — J'ai reçu ceci ce matin... me dit-il en me tendant un petit carton rectangulaire de couleur jaune. Ça vient du Ministère de la Guerre.

   Je me mets soudainement à trembler.

   — C'est... C'est un télégramme ?

   Mon Oncle hoche la tête, l'air désolé. Je fixe le papier jaune sans oser le prendre. Finalement, je me décide à l'attraper entre mes doigts tremblants. Je lis la courte missive qui y est inscrite.

Mr le Ministre de la Guerre a le profond regret de vous annoncer que le soldat Chris Berkeley, matricule 9786, a été retrouvé mort le deux juin 1940.
Toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches.

   Je ne peux retenir mes larmes. Elles roulent sur mes joues presque immédiatement. Mes mains tremblent violemment.

   Ce n'est pas possible. Il ne peut pas être mort. Il ne peut pas être mort.

   Mon Oncle Digory pose une main réconfortante sur ma joue et m'attire dans ses bras. Je m'y blottis et y déverse tout mon chagrin.

   Mon père est mort. Il ne reviendra pas. Je n'ai plus personne.

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