Chapitre XVII - Partie 2
La curiosité de la jeune fille se mêla à une inquiétude insidieuse, les deux s'unirent en une vague qui ravagea les dernières barrières ténues de sa contenance. Le fil de douleur, qui la rattachait à son geôlier de poteau, se brisa en un craquement sinistre. Sans un regard pour sa main désormais tordue, elle s'élança en direction de la colline. Des éclairs de souffrance obscurcissaient sa vision en un kaléidoscope de couleurs vives. Sa respiration hachée prévint la femme postée au sommet du monticule bien avant son coéquipier, resté à côté du pieu en bois.
Arrivée au sommet, Kuraja observa curieusement l'inconnue à la dérobée. Ses yeux captèrent brièvement une longue figure aux traits coupants, aux lignes sévères dissimulées par une couche de peinture verte et grise, et aux yeux bleu ciel fixés sur un énorme trou. De longues mèches blondes s'échappaient de sa lourde cape, captant les rares rayons du soleil cachés par les frondaisons. Kuraja secoua la tête, gênée par son attention volatile, tout en se rapprochant de la cavité, son bras douloureux collé tout contre sa poitrine.
– Ohé ! Y'a quelqu'un ? Ohé !
La voix toujours aussi égale de Mayele, décuplée par un écho caverneux, lui fit se dresser les cheveux sur la tête. La jeune noble se pencha pour pouvoir mieux voir ce qui se trouvait au fond du trou, et ne put empêcher un petit cri étranglé de s'échapper d'entre ses lèvres entrouvertes. De son camarade, elle ne parvenait à distinguer que le haut de son crâne rasé. Le reste dissimulé, par une masse grouillante de petites bêtes, était tout à fait invisible. Seule la lumière d'une torche accrochée sur une des proies de la caverne éclairait discrètement un espace confiné et un sol mouvant noir.
– Qu'est ce... Oh par Porgu... gémit Kuraja en berçant sa main blessée. Mayele...
– Il y a quelqu'un ? Kuraja c'est toi ? demanda le garçon en ouvrant grand les yeux.
La blancheur de ceux-ci tranchait morbidement avec la noirceur qui parcouraient son corps ainsi que le reste des lieux.
– Kuraja ? Réponds-moi, j'ai besoin de toi.
La jeune fille, paralysée à la vue de cet enfer rampant, n'arrivait pas à ouvrir la bouche, les muscles paralysés par la peur.
– Je ne crois pas que la femme à côté de toi veuille bien m'aider. Le problème c'est que je ne peux, comme qui dirait, pas trop bouger... Ne t'inquiète pas trop...
–Tu... Tu vas mourir, lui répondit Kuraja d'une voix étranglée.
– Eh bien. J'espérais bien que tu m'épargnerais ce triste sort.
– Tu vas mourir, lui répondit Kuraja des larmes plein les yeux.
– Je ne crois pas que cette espèce de scopiares soit vénéneuse. J'aurais trépassé depuis un bon moment sinon...
Un rire étranglé s'échappa de la gorge de Kuraja. Celle-ci se pencha un peu plus au bord de la crevasse pour chercher le regard sérieux du garçon.
– Tu es quoi au juste ? Personne ne devrait rester aussi calme dans une telle situation. Je ne suis pas à ta place, et je meurs d'envie de prendre mes jambes à mon cou.
– Moi... Je suis plein de choses... Un enfant dérangé selon la plupart des gens. Un esprit malin du dieu Inat selon les prêtres de tous les cultes. Si tu le demandes à mon père, alors je suis un monstre...
– Moi aussi je suis le monstre de ma famille, répondit d'un ton absent la jeune noble.
– Ah. Tu sais, il n'y a jamais eu que Loki pour me voir comme un garçon, un camarade de jeu. Un ami étrange... Exceptionnel comme il aime à le dire. Il se fiche comme d'une guigne que je ne lui réponde jamais. Qu'il ait à faire la discussion pour deux. Pour lui, je suis juste Mayele. Je n'ai pas peur, presque jamais. Seule la curiosité m'anime. Je ne vois rien au-delà. Ma vie est un gros puzzle en cours de résolution. Je devrais être en panique, tu as raison, mais je ne ressens rien. Quand je me suis réveillé, nauséeux tout entier recouvert d'insectes répugnants, la part de mon esprit qui aurait dû être paralysé par la peur était... excitée. Oui. Je veux savoir pourquoi on nous a drogués. Je veux comprendre ce que Maître Loistava attend de nous. Attends de moi.
Kuraja, qui avait oublié son pouce cassé, écoutait un Mayele d'ordinaire bien plus silencieux se confier à elle les yeux brillants.
– Au départ, je pensais qu'on me testait moi. Que la femme à côté de toi, une Gardienne je dirais, était l'arbitre qui allait valider mon évasion spectaculaire. Simplement voilà, je ne peux pas bouger, j'ai les mains attachées dans le dos, et dès que je bouge trop les bestioles me mordent. Si elles étaient vénéneuses, je serais déjà mort depuis longtemps. Que faire alors ? Attendre qu'on vienne m'aider, bien sûr...
– Je ne peux rien faire pour toi, l'interrompit Kuraja en criant. J'ai... J'ai peur des insectes. Je suis désolée, mais c'est trop pour moi. Et puis en plus, que pourrais-je donc faire ? Je me suis cassé la main en me libérant d'une corde.
Les yeux fermés de Mayele se rouvrirent, brillants, scrutateurs. Il sembla à Kuraja qu'ils lui fouillaient l'âme, disséquaient toutes ses incertitudes, exposant les derniers lambeaux de sa fierté en pâture aux mille et une créatures de la caverne. Elle ne pouvait pas se cacher derrière la cape de la noblesse, ignorer ce regard si différent comme les visages crasseux des gamins de Balte. Le garçon ne parla plus de longues minutes.
– Hum... Ne trouves-tu pas étrange que tu aies réussi à me retrouver aussi facilement. Je suis sûr que si nos... gardiens le voulaient, il nous serait absolument impossible de se réunir. Pourtant te voilà. Seule personne au monde à craindre plus que tous les insectes, et moi. Moi qui déteste plus que tout me confier. Si cela avait été Loki, ou même Imire, je serais déjà libre depuis un bon bout de temps. Ces deux-là ne réfléchissent en premier, ils réagissent, improvisent...Pas nous. Maître Loistava nous l'a déjà dit : le travail d'équipe prime toujours Kuraja.
– C'est bien beau, Mayele... mais ça ne change rien, gémit la jeune fille en serrant toujours plus fort sa main contre son ventre. Je ne vais pas descendre, braver un mur de bestiole et détacher ta corde. Je n'ai même pas de lame. Comme veux-tu que je procède ? Avec mes dents.
Mayele secoua la tête doucement pour lui faire signifier que ce n'était pas ce qu'il attendait d'elle.
– Nul besoin d'en arriver là. Jeter la torche sur les scopiares devrait suffire.
– Hors de question ! Qu'est-ce qu'on fait si ça ne marche pas ? Il faudrait que je descende, que je mette littéralement le feu au tapis d'insecte qui te recouvrent et... s'essouffla-t-elle sa main encore indemne perdue dans l'amas ébouriffé qu'était devenu sa chevelure. Imaginons que ça marche, que tu ne finisses pas brûlé vif, et que les bêtes disparaissent... Que ferons-nous après, sans lumière ni sortie de secours.
– Je ne sais pas encore... Mais... Je sais que c'est ce que nous devons faire, ne me demande pas pourquoi. Je le sais, c'est tout. Et Kuraja... Je t'ai menti...
– Quoi ? demanda-t-elle en se penchant toujours un peu plus vers le gouffre. Quand ça ?
– Quand je t'ai dit que je n'avais jamais peur... Moi aussi, il m'arrive d'être terrifié.
Kuraja prit une grande inspiration avant de poser une question qu'elle savait déjà regretter à l'avance.
– De quoi as-tu peur, Mayele ?
– Du noir... répondit-il directement d'une voix égale. J'ai peur des ombres. J'ai toujours l'impression que les ombres m'espionnent, qu'elles veulent m'avaler tout entier. Et pourtant je te demande de bien vouloir me jeter la seule source de lumière du coin dessus.
Kuraja gémit en entendant la réponse de son camarade. Elle tourna la tête, avisa la femme au visage peinturluré d'un air dégoûté avant de frapper le sol d'un pied rageur. Rien dans sa vie pourtant bien trop remplie pour son âge ne l'avait préparé à ce genre de situation.
– Je vais mourir, je vais mourir, je vais mourir, chanta-t-elle en fermant les yeux. Mayele, si nous mourons tous les deux, je veux que tu saches que...
Elle ne termina pas sa phrase, préférant sauter à pieds joints dans la fosse les yeux fermés. Sa chute maladroite éparpilla des milliers d'insectes à huit pattes dans toutes les directions un moment. Le temps qu'elle se relève, le cercle de terre éclaircit par son arrivée fracassante, se réduisit rapidement. La jeune noble ne tarda pas à sentir la morsure de dizaines de scopiares lui brûler les mollets. Une vague de panique blanche renversa le peu de courage qu'elle avait réussi à amasser. La peur, telle une bulle, chercha s'échappa de sa gorge en un hurlement sauvage. La jeune fille effrayée se jeta sur la torche sans réfléchir, l'agita dans tous les sens le regard fou, puis la jeta sur la masse grouillante d'un Mayele toujours aussi grave.
Un mur de flammes déchaînées l'aveugla, véritable tornade incandescente. Le cri de douleur des insectes brûlés vifs s'ajouta aux hurlements de Kuraja, et enfla dans la caverne aussi sûrement que la fournaise mouvante. Le feu se répandit comme une traînée de poudre, recouvrant de son manteau multicolore le tapis d'insecte agonisant.
– Kuraja ! Détache-moi ! cria Mayele dont les yeux avaient perdu toute trace de son calme habituel. Ça brûle vite.
Sa voix eut du mal à parvenir aux oreilles de Kuraja tant la cacophonie avait gagné en ampleur. La jeune fille parvint tout de même à se reprendre assez pour se porter au secours de son camarade, dont les habits commençaient déjà à roussir maintenant qu'ils n'étaient plus protégés par le manteau vivant des scopiares. Elle n'interrompit ses cris que pour jurer devant la difficulté de défaire le nœud qui retenait les poignets ensanglantés de Mayele d'une seule main.
– Et on fait quoi maintenant ? cria-t-elle une fois qu'il fut libéré.
Les deux enfants étaient en enfer. Les murs grouillaient de bêtes agonisantes en feux qui nourrissaient un brasier prêt à les engloutir. Une fumée nauséabonde leur brûlait les narines, rendant plus opaque encore l'atmosphère.
– Maintenant, on prie pour avoir réussi le test, lui répondit Mayele sur le même ton.
– Je ne crois pas aux dieux, hurla Kuraja désespérée. Je les maudis ! Eux, et Aiden aussi, si tu veux tout savoir.
– Kuraja... Tu avais raison... Je crois qu'on va mou...
Le garçon n'eut pas le temps de finir la phrase, le bout d'une lourde corde lui coupa le souffle en lui tombant dessus. Ils levèrent la tête d'un même geste et aperçurent celles de leurs deux geôliers penchés au-dessus de la crevasse. L'homme arborait un grand sourire tout en levant son pouce d'un air enthousiaste. À ses côtés, la blonde bien moins expressive , se contenta de mimer, d'un geste expéditif, l'acte de nouer la corde autour de sa taille.
– Les femmes d'abord, déclara Mayele d'un air qui ne souffrait d'aucune contradiction.
– Ne soit donc pas stupide Mayele, rétorqua Kuraja en serrant les dents. Tu es dans cette caverne depuis bien trop longtemps, tu as déjà commencé à prendre feu !
– Passe en première Kuraja. Ce n'est pas de la fausse galanterie, continua Mayele en commençant à attacher la corde autour de sa comparse d'un air détaché. Juste de la logique ! Comment comptes-tu t'y prendre pour faire un nœud avec une seule main.
La jeune noble acquiesça d'un air boudeur. Mayele avait toujours les meilleurs arguments. Alors qu'elle amorçait sa montée vers la sortie, Kuraja se demanda à voix haute :
– Tu avais raison, ils voulaient qu'on s'entraide... Tu penses qu'Imire et Loki aussi ont dû résoudre un problème de ce type ? continua-t-elle entre deux quintes de toux. Tu penses qu'ils ont réussi à s'entraider ?
Mayele ne lui répondit pas, occupé comme il l'était à éviter les dernières langues de feu, mais au fond de lui une certitude inquiétante avait pris racine. Il la médita, sa manche relevée vers le visage pour se protéger du feu et de la fumée.
Loki et Imire n'arriveront jamais à s'entraider, ils sont trop semblables... Ceux qui ne s'aiment pas, veulent rarement chercher à comprendre ceux qui leur ressemblent trop.
***
Meurtrier !
CRAC
Parricide !
CRAC
Elle est morte par ta faute !
CRAC
Ils vont tous mourir par ta faute !
Les éclats de bois s'envolèrent de toute part en mille et une griffes naturelles qui lui égratignèrent le visage. Sa vision, étrécie par la rage, ne captait que certains éclats de la réalité : un tronc d'arbre devenu coupable de tous ses péchés. Ses mains brûlées par une colère qui enflait en ampoule, avant de s'éclater contre l'écorce d'un tronc d'arbre aussi palpable que son amertume... Le silence, cette insoutenable chape de plomb qui pesait si lourdement sur ses frêles épaules. Son corps ne lui répondait plus, plus depuis qu'il s'était jeté dans le vide. S'il avait eu la certitude alors, qu'il ne mourrait pas de sa chute, une petite part enfouie de son être y avait aspirée. C'était ce morceau obscure de sa psyché, déçue et en colère, qui avait fait disparaître ce qui restait de sensé en Imire.
Seuls les bons partent quand ils le veulent... Les meurtriers, eux, restent en vie ! Vermine qu'un autre meurtrier viendra un jour à faire taire...
Il fallait qu'il continue à frapper. Qu'il fasse disparaître ce pieu en bois comme il aurait voulu le faire de ses doutes... De sa voix. La forêt se renversa tout à coup. Le bleu du ciel remplaça le marron verdâtre du tronc d'arbre honni, l'éblouit juste avant de disparaître derrière des épaules aussi larges qu'une montagne. Imire se débattit, mordit une chemise en laine épaisse, agita ses bras, la rage au ventre. L'énorme masse qui l'avait soulevé de terre l'y rejeta brutalement.
Les poumons d'Imire se vidèrent sous le choc. Le garçon, aveuglé par la colère, n'accusa pas le coup. Il se releva d'un bond pour se rejeter contre celui qui avait récupéré, du filet tendu entre deux arbres, son corps malmené quelques minutes plus tôt. Sans réfléchir, il lui sauta dessus toute griffe sortie. Son sauveur se décala nonchalamment, l'attrapa d'un geste adroit sous les épaules, et le releva de sorte qu'ils puissent se regarder droit dans les yeux. Imire frémit un instant en prenant conscience de l'énorme cicatrice qui partait du haut de son front, coupait un sourcil broussailleux, traversait son nez et sa bouche aux lèvres pleines, avant de finir sa course sur une mâchoire carrée. Les prunelles électriques du muet, meurtrières, se confrontaient à celles presque mortes du balafré. Son œil droit avait perdu toute couleur, toute humanité. Le petit n'eut pas le temps de plus l'observer alors que, d'un geste fluide, le géant l'envoya à nouveau voler dans la poussière.
Cette fois-ci, il ne put ignorer la douleur, son corps lui hurlait de s'arrêter. L'implorait de s'allonger sur sol pour s'y rouler en boule. Imire se releva à nouveau, essuya son visage du dos de la main, et se précipita encore une fois en direction de son nouveau tronc d'arbre en arborant un sourire ensanglanté réjoui. Si son corps lui aboyait des ordres douloureux, les voix dans sa tête s'étaient enfin tues.
La scène se répéta inlassablement, des heures durant, sous le regard plus ou moins intéressé d'une quinzaine d'observateurs silencieux. Certains, perchés sur les branches des arbres environnants, agitaient leurs mains d'un air excité par la vision de cet enfant dont la rage n'avait d'égale que la froideur de son assaillant. D'autres, accoudés à quelques troncs d'arbres disséminés dans la forêt, ne s'intéressaient que très peu à ce qui se passait sur place, le regard fixé vers les profondeurs feuillues des environs. Ceux-là ne bougeaient leurs mains qu'en de rares occasions. Leurs doigts, loin du bal expansif de leur camarade, n'étaient que vifs mouvements précis que personne ne semblait remarquer. Au milieu de tout ce désordre silencieux, en marge du combat perdu d'avance, s'étalait de tout son long le corps d'une femme d'âge moyen. Sa chevelure bouclée formait une corolle autour de son visage à la peau sombre. Aucune ligne ne venait plisser son visage aux traits harmonieux. Le geste sec d'un des hommes encapuchonnés à terre brisa cette impression de fausse détente.
La femme se releva souplement, tout en fermant le poing doucement. Seul le gémissement d'Imire, qui avait cette fois-ci été jeté sur l'épaule du balafré, vint briser un silence aussi épais que de la poix. Tous les visages, encapuchonnés, peinturlurés, aux visages souriants ou renfrognés, étaient retournés en direction d'un coin de la forêt. Imire tendit l'oreille et tapota doucement le bras du géant, enfin calmé. Celui-ci comprit directement le message, et le reposa doucement à terre.
– Tu penses qu'on va les retrouver... lui parvint une voix que trop connue. J'espère que Loki n'a pas fait l'idiot encore une fois...
Lorsque les silhouettes ébouriffées de Mayele et Kuraja, encadrés de deux autres inconnus aux mains volatiles, sortirent de quelques frondaisons pour entrer dans la petite clairière, Imire ne peut s'empêcher de boiter dans leur direction.
– Imire ! s'écria la jeune noble une main collée contre sa poitrine. Tu es en vie !
Le garçon, porté par son élan, faillit les percuter, mais s'arrêta in extremis. Kuraja, bien moins réservée, le prit dans ses bras sans réfléchir ni lui demander l'autorisation.
– Où est Loki ? les interrompit Mayele peu porté sur les démonstrations d'affection.
Le regard égal du génie parcourait la clairière à la recherche de son ami roux, tout en prenant la mesure de ceux qui avaient organisé toute cette petite expédition pédestre. Imire haussa les épaules en grimaçant, avant de pointer les hauteurs d'un arbre au tronc défoncé. À côté de celui-ci, un large filet s'étendait plusieurs mètres au-dessus du sol.
– Ah, répondit Mayele en se laissant glisser à terre.
– Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda Kuraja en laissant Imire prendre sa main délicatement pour regarder son pouce blessé.
– Comme eux, lui répondit le garçon en agitant distraitement sa dextre en direction des inconnus. J'attends que Loki veuille bien faire son entrée. Le connaissant, il ne va sûrement pas choisir la voie la plus rapide...
– Qu'est-ce que vous faites ! s'insurgea Kuraja à l'approche d'une femme aux cheveux bouclés et au sourire avenant.
L'inconnue ne se formalisa pas de l'air peu commode la jeune fille. Vive comme l'éclair, elle attrapa son bras, fit doucement tourner son pouce, avant de le tordre brusquement. Le cri de Kuraja fut couvert par le bruit mat d'un projectile humain qui s'écrasa au sol juste coté d'eux. Mayele haussa les sourcils.
– Tu sais toujours soigner tes entrées Loki.
La masse recouverte d'une lourde cape crasseuse se releva doucement, et laissa place au visage souriant d'un Loki hilare. Kuraja laissa échapper un glapissement, Imire ouvrit grand les yeux, et même Mayele haussa un sourcil étonné : le nez du jeune roux avait triplé de volume.
– Bon, s'exclama Loki d'un air jovial en faisant distraitement tourner une corde au bout de laquelle était noué un grappin au métal luisant. Et bintenant, on bais guoi ? demanda-t-il juste avant de s'évanouir.
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