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Chapitre XV - Partie 1

Les flammes du feu, langoureuses, laissaient planer une aura de mystère sur le camp. La lumière diffuse rehaussait les ombres environnantes et accentuait les expressions. Les craquements de ses bûches, apaisants, faisaient résonner un silence impatient seulement interrompu par un tapotement rythmique discret. Un petit son récurant et presque inaudible.

– On coupe les mains des idiots à Shiez Smela, je me demande si on ne devrait pas faire de même dans les caravanes miteuses...

Le tapotement s'accentua légèrement. Un bruit sec, suivi d'un petit gémissement, sonna la fin de celui-ci.

– Mes enfants calmez-vous, murmura Aiden en regardant d'un air peu impressionné ses élèves dissipés.

Loki, assis en tailleur dans son habit débraillé de garçon de caravane, se frottait le bras d'un air absent en marmonnant dans sa barbe. Kuraja se tenait comme à son habitude droite sur ses genoux, sa cape écarlate la recouvrait intégralement et sa capuche dissimulait un sourire satisfait. À ses côtés se trouvait Mayele qui, contrairement à son habitude, ne jouait pas aux échecs mais se contentait de caresser la pièce du fou. La lumière du feu atteignait à peine le petit groupe tenu à l'écart par habitude.

– C'est la princesse qui a commencé, grommela Loki. Quoi ? C'est vrai ! D'ailleurs Mayele, tu as vu comme elle se tient droite... Madame aurait-elle un problème de...

La voix du garçon fut camouflée par la voix charmante d'une ménestrelle vite accompagnée par la musique d'un luth, d'une flûte à bec et d'un tambourin. La chanson, populaire, fut rapidement reprise par leur auditoire. Les chansons passèrent aussi vite que les fûts de bière. La liesse s'emparait du public. Aiden chercha du coin de l'œil la frêle silhouette d'Imire. Invisible... Parfait !

– Il est bientôt l'heure, murmura-t-il en se baissant et en captant tour à tour le regard des gamins. Vous savez tous ce que vous devez faire et où vous devez vous placer... Allez, c'est votre premier pas en tant que Shoket...

Les trois enfants s'étaient penchés, écoutant religieusement ses paroles. Ils hochèrent tous la tête à l'unisson et se tournèrent ensuite vers le feu de camp, scène de leur première représentation. Les groupes de musiciens se succédèrent sous leurs yeux. La sensation d'être épié s'accentuait à mesure que la soirée battait son plein. Les deux globes hideux du maître de caravanes les écrasaient et leur lançaient un défi.

.................

Toutes les soirées passent par des phases d'effervescence et de calme. Ce soir, c'est toi qui détermineras la manière dont se dérouleront les évènements.

La musique avait toujours agacé Kuraja. Elle comprenait son attrait et les corps ondulants des danseuses autour du feu captaient toujours son attention. Un soupir de soulagement s'échappa néanmoins de ses lèvres quand le craquement des bûches remplaça le rythme entraînant des tambourins. Elle vit la figure discrète de la maîtresse de caravane s'éclipser dans les ombres. La jeune fille tourna la tête et regarda Aiden du coin de l'œil. L'expression fermée du « père » lui arracha une grimace, il ne ferait que regarder ce soir.

L'aspirante se releva souplement et réajusta discrètement les plis de sa cape. Les musiciens qui s'étaient apprêtés à continuer les festivités se rassirent doucement. La jeune fille, emmitouflée dans sa pèlerine rouge, s'avança vers le feu. Sur son passage, elle capta les chuchotis et les regards écarquillés. Le dernier feu de camp avait laissé d'autres marques que celles présentes sur son dos. Kuraja prit une grande inspiration qui fit s'arrêter le temps... Et ouvrit la bouche.

– Les histoires au sujet des dieux de la repentance et leurs adeptes sont légion... commença-t-elle d'une voix basse. Les scènes de châtiments, les guides sévères, les sœurs nues aux cœurs béants... Les aspirants sermonnés et surinés susurrants des prières suintantes de bons sentiments sont plus rares... mais tout aussi appréciables.

Les mots sortaient de sa bouche et ne voulaient rien dire. Qu'importe, le public dévorait la moindre de ses paroles, se suspendait à ses silences, buvait ses soupirs. Elle souleva sa capuche et foudroya son auditoire du regard. Ses yeux balayèrent les environs et avisèrent les gardes qui l'observaient en coin de temps en temps. Pas encore...

– Mais il est une chose dont les contes, les fables, les chansons ne parlent jamais. C'est de la liberté des victimes. De l'amour absolu du châtié pour son guide, son libérateur. Les tentations sont nombreuses et aussi attirantes que ne l'est le feu pour les papillons de nuit.

La jeune fille s'était approchée du feu à mesure qu'elle parlait. Sa main droite jouait avec les flammes, ses doigts dansant à quelques millimètres des serpents ardents.

– Nous sommes tous des pécheurs, nous avons tous nos... secrets. La paresse qui pousse à l'inactivité et qui nous rend inefficaces... L'envie et sa sœur, l'orgueilleuse fierté, qui nous fait regretter de ne pas être plus, qui nous fait détester nos supérieurs et leur statut. Nous incite à écraser ceux que nous estimons inférieurs. Et ceux, qui par avarice, refusent de donner aux autres. Qui s'isolent et attisent la gourmandise des pauvres hères qui ont moins.

Elle ne savait plus ce qu'elle disait. La chaleur du feu conjuguée au poids de sa cape la faisait presque délirer. Ses gestes perdaient de leur précision. Ses paupières, plus lourdes, couvaient un regard qui se posait tour à tour sur des soldats, des marchands, des musiciens et même le maître de caravane. Elle soutint un long moment son regard avant de le glisser vers une nouvelle cible.

– N'oublions pas le péché principal, celui qui causa la ruine de Maa. L'exquis supplice de la luxure, ce désir qui prend et recrache les âmes dans les plus doux tourments. Que sait une enfant telle que moi de ces supplices me direz-vous ? en écartant les bras. Bien trop peu et pourtant... Les aspirants le deviennent tous pour une raison. Nous autres, pauvres êtres égarés, avons acceptés nos faiblesses, les avons embrassés en même tant que le baiser du fouet. Et dans cet abandon, l'avons trouvé... Le pardon ! Le pardon de la repentance. Avouer, expier et être pardonné, tels sont les cadeaux dispensés par Maa et Taivas.

La voix de la jeune fille résonna bien après qu'elle ne se soit tue. Seules les crépitations du feu lui répondirent. La lumière diffuse des flammes donnait à sa silhouette encapuchonnée des allures surnaturelles. Les regards, telle une chape de plomb, la clouait au sol et l'ancrait dans un moment suspendu. Le bruit d'un départ précipité attira son attention, elle fut bien la seule. Un gamin de caravane aux cheveux ébouriffés et au teint verdâtre s'était discrètement éclipsé, le corps plié en deux. La vision fugitive de la tignasse rousse et du sourire en coin d'un Loki, qui suivait à la trace le malade, la fit frissonner. Il était l'heure de passer à l'étape supérieure.

– Aujourd'hui, je suis plus libre qu'aucun autre noble de Burzua. J'ai trouvé mon absolution dans cette voie qui est la mienne et veut partager un peu de ma ferveur avec vous. J'aimerais permettre à ceux qui m'entourent de donner un peu de l'amour de Maa et permettre l'absolution de Taivas. Que celui ou celle qui les cherchent vienne à moi. Qu'il nous conte son secret, son péché et se fasse pardonner.

Sa voix s'était élevée à mesure qu'elle parlait et que ses mains dénouaient les cordons de sa cape. Celle-ci glissa fluidement le long de son corps, révélant une robe de bure grise qui découvrait son dos encore marbré de bleus. Elle écarta les bras et s'agenouilla dans la position de la repentance. De longues minutes passèrent. Un courant tendu circulait et les regards gênés se fuyaient. Les gouttes de sueur qui commençaient à maculer le front de Kuraja n'étaient pas toutes dues à la chaleur du brasier. Sa mission du soir résidait en sa capacité d'occuper la quasi-intégralité de la caravane.

– J'ai quelque chose à dire, raisonna une voix grave qui fit hausser bien des sourcils.

Le visage fier et beau du soldat Gladir se découpait clairement dans le faible éclairage donné par les flammes. Il s'avança lentement vers la jeune fille à terre et imita grossièrement sa position. Ses traits étaient tirés et les articulations de ses mains blanches à force d'avoir été trop serrées.

Les mots qu'il prononça par la suite permirent à Kuraja de lâcher un discret souffle de soulagement. Avec toute cette farce, sa diversion était assurée.

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