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Chapitre XIII


 — ... Je te pardonne ! Tu n'es pas plus coupable que moi. Je te pardonne et te souhaite de trouver la force de pardonner, toi aussi...

— On aurait presque l'impression qu'il y croit, tiens ! chuchota Loki en donnant un coup de coude à Mayele.

     Les enfants étaient restés assis et regardaient de loin leur mentor raconter les origines du culte de la repentance. Seul Loki jetait un regard blasé par toute la scène qui se déroulait devant lui. Imire et Kuraja étaient tendus, mais attentifs, et Mayele semblait subjugué.

Tu ne songerais tout de même pas à te convertir ? demanda Loki en regardant son ami d'un air inquiet. Les adeptes de ce culte sont des malades, sans vouloir te vexer princesse, ajouta-t-il à l'intention de Kuraja.

     Personne ne daigna lui accorder le moindre intérêt. Le garçon croisa les bras d'un air boudeur et se mura dans un silence renfrogné. Les adeptes du culte de Maa et Taivas l'avaient toujours mis mal à l'aise. Souvent, dans leurs sermons, ils décrivaient ses mères comme les plus abjectes des créatures. Ils appelaient aussi de leur voeux à l'extermination de leur engeance.

     Le garçon se laissa glisser dans un état de semi-somnolence. Cela ne dura qu'un instant. En se relevant, Kuraja bouscula un Loki confus. Celui-ci la regarda rejoindre Aiden. Il fronça des sourcils en le voyant glisser discrètement quelque chose dans les mains de la jeune fille. Un frisson glacé lui parcourut l'échine.

— Ce soir cette justice doit s'abattre ! Notre bon maître de caravane le sait et il se demande si elle sera aussi implacable que promise. Ce doute est fondé sur l'identité de la bénéficiaire de cette justice. Je vous présente donc Kuraja héritière de la maison primaire des Ipathyeshëm.

    Loki regarda avec horreur sa jeune compagne s'agenouiller. La révélation de son dos, marbré de bleus et de boursouflures, lui arracha un hoquet de dégoût. Ce fut, cependant, la vue d'Imire, se levant dans l'intention de prêter main-forte à Aiden, qui le mit hors de lui. Il bondit et posa lourdement sa main sur son épaule frêle.

— Je sais que tu es vraiment particulier, mais tu ne vas tout de même pas prendre parti à cette mascarade !

     Le regard noir que lui jeta Imire ne le fit pas flancher. Les deux garçons s'affrontèrent du regard quelques secondes avant que Mayele n'intervienne.

— Mais vois Loki, dit-il en le faisant lâcher prise. Regarde autour de toi ! Il a réussi ! Il a arrêté le temps.

     Imire, une fois libéré de la prise de Loki, se dirigea d'un pas décidé vers Aiden. Le jeune roux, pour sa part, porta un regard courroucé sur la scène. Il était vrai que le temps semblait s'être suspendu. Tous les regards étaient fixés sur la petite et son « guide ». Même les soldats avaient abandonné leur poste. Loki se dégagea d'un mouvement brusque.

— Eh bien, tant qu'à faire, au temps suivre ses indications, s'exclama-t-il d'une voix pleine de hargne. Je vais bien gentiment profiter de ce que le temps ce soit arrêter pour aller me balader.

      Mayele regarda son ami partir et se murmura à lui-même :

— C'est peut-être la meilleure chose à faire...

     Puis, il détourna son attention vers Aiden, et croisa son regard. L'adulte le sonda quelques secondes. Mayele, le regard interdit, inclina légèrement la tête.

Drôle de manière de dispenser une leçon

...............

     Loki ne décolérait pas. Il longeait d'un pas rageur la longue procession de chariots du cortège. À ses yeux, les pratiques barbares telles que la flagellation, devraient avoir disparues en même temps que les Luugi. En encore !

     Les lumières, et la chaleur, du feu de camp avaient depuis longtemps disparu et le garçon commençait à avoir froid. Tout en se frottant les bras énergiquement, il se dirigea vers un chariot qui, il le savait, contenait des couvertures en fourrures.

     En se rapprochant dudit chariot, il aperçut un léger halo. En s'avançant discrètement il remarqua que celui-ci provenait d'une lampe à huile. Intrigué, le garçon courba les jambes et se rapprocha en essayant de faire le moins de bruit possible.

     Le détenteur, ou plutôt la détentrice, de la lampe se trouvait être la maîtresse de caravane. Il n'était pas rare à Burzua qu'une caravane soit dirigée par deux personnes. Ce qui l'était un peu plus, en revanche, c'était l'absence de liens matrimoniaux entre les deux dirigeants. Loki fronça des sourcils, il n'avait pas remarqué l'absence de celle-ci au feu de camp.

     Aiden n'est pas le seul à savoir jouer avec le temps.

     Son attention vissée sur sa cible, le garçon se prit le pied dans une racine noueuse. Sa chute brutale fut sans doute ce qui lui sauva la vie. En un éclair, la femme se retourna et braqua la lumière dans sa direction, en vain. Le garçon, désormais blotti sous un chariot, s'était, d'une roulade, dérobé à la vue de tous.

— Qui va là ! demanda d'une voix forte la caravanière en s'approchant de la cachette de Loki.

     Celui-ci s'enroula sur lui-même pour se faire plus petit. Il vit les bottes crottées de la femme passer devant lui et l'entendit remuer dans le chariot au-dessus de lui. Un autre bruit à la lisière des bois la fit sursauter à nouveau. Elle se retourna d'un geste brusque .

— Qui va là ! répéta-t-elle.

— Un étourneau solitaire, lui répondit une voix grave étouffée. Qui le demande ?

— Un rouge-gorge prêt à t'accueillir !

     Le garçon entrevit alors des chaussures souples en peau de daim émerger de derrière un arbre.

— Tu es sûre d'être seule Mençura ? lui demanda le nouveau venu.

     Loki se déplaça légèrement, cherchant à voir le visage de l'homme. Ses yeux s'écarquillèrent à la vue d'un arc auquel une flèche était déjà encochée. En levant encore les yeux, il aperçut l'ébauche d'une barbe mangeant un visage aux contours austères. L'enfant se rencogna dans le fond du chariot en voyant l'inconnu se rapprocher.

— Oui, personne, ne t'inquiète pas. Tinezar s'occupe d'attirer l'attention, il a un petit groupe de passagers qu'il a pris en grippe et dont il va se servir pour attirer l'attention.

— Tinezar ? Ce crétin ! Il n'arrive déjà pas à s'occuper d'un chargement seul et tu lui confies la garde d'une soirée ?

     Le ton de l'homme était plein de mépris et ses gants s'étaient serrés autour de son arme. La dénommée Mençura se rapprocha de lui d'un pas nonchalant. Loki vit une main fine se poser sur celle gantée et, d'une pression, la baisser.

— Ranges ton arme Ikeq, Tinezar est stupide mais utile. C'est vous qui me l'avez imposé rappelles toi, dit-elle d'une voix douce. Qu'as-tu pour moi ?

     L'homme rangea son arme d'un geste souple et attrapa la taille de sa compagne qu'il tira d'un geste impatient.

— Tu sais très bien ce que j'ai pour toi, dit-il en donnant un léger coup de rein.

     Loki fronça des sourcils d'un air dégoûté. La jeune femme se dégagea d'un mouvement souple et s'adossa négligemment au chariot, coupant ainsi la vue au garçon.

— Les affaires avant le plaisir, tu me connais, susurra-t-elle d'une voix charmeuse. Alors dis moi mon ange, qu'as-tu pour moi ?

— Tu sais, ma belle, répondit l'homme en se rapprochant lentement de sa compagne. J'ai parfois l'impression que l'intrigue et la cause t'excitent plus que tout. Plus que moi. Tiens, c'est pour toi.

     Loki sursauta quand une bourse s'écrasa au sol juste a côté de lui. Celle-ci était lourde et s'ouvrit sous le choc. Des pierres brillantes s'en échappèrent.

— Hum, es-tu sûr qu'il n'y a rien d'autre ? Même pas un message, des ordres quelconques ? demanda Mençura d'une voix grave.

     Ikeq se colla un peu plus, ses jambes emprisonnant celles de sa proie. Loki entendit un bruissement et un claquement, comme un vêtement qu'on tire et qui retrouve brusquement sa place.

— Tu n'aimes décidément pas me donner les choses de manière civilisée.

— Oses dire que tu n'aimes pas ça !

     Loki grimaça. Connaissant bien ce genre de situation, il se retourna, prêt à fuir la scène. Un nouveau bruit mat le stoppa net. En tournant la tête l'enfant vit les contours d'une robe. De celle-ci, s'était échappée une enveloppe. Le garçon attendit un instant que les jambes de la femme disparaissent. Une fois que le chariot se mit à tanguer légèrement, et que des gémissements retentirent dans la nuit, il passa à l'action. Il attrapa vite l'enveloppe et, après quelques secondes d'hésitation, vola aussi une des pierres qui s'étaient échappées.

     Le seau qui fermait la lettre ne lui revenait pas en mémoire : un aigle qui ne pouvait ouvrir ses ailes. Sinueusement, un serpent s'enroulait autour de lui et posait sa tête sur une de ces ailes repliée. Le seau avait déjà été ouvert plusieurs fois, Loki n'eut donc aucun scrupule à le décacheter lui aussi. La vue du message lui fit froncer les sourcils : une succession de chiffres sans aucun sens, et en bas des formes géométriques. Un code.

     Les mouvements, de plus en plus saccadés, des deux tourtereaux le prévinrent du temps qui s'écoulait. Loki se maudit intérieurement de ne pas posséder la mémoire de Mayele. Il allait devoir voler ce message une seconde fois, pour l'heure il lui fallait partir. Il redéposa l'enveloppe là où il l'avait prise et rampa de l'autre côté du chariot. Sans un regard en arrière, il s'enfonça dans les bois.

     Le garçon marchait depuis plusieurs minutes, quand un bruit suspect attira son attention. Il s'orienta en direction de celui-ci tout en pestant contre les branches, racines et autres éléments naturelles qui lui giflaient le visage et le faisaient trébucher. En s'approchant, le garçon retroussa le nez, une odeur de vomi lui attaquant les sinus.

     La vue d'un Aiden prostré et vomissant ses tripes l'arrêta brusquement. Loki, sans réfléchir, s'élança vers celui qui, une heure plus tôt seulement, ne lui inspirait que du dégoût. Il l'aida à s'asseoir et dénoua le bandeau qu'il avait attaché à son bras pour essuyer les traces de vomi qui maculaient son visage.

     Une fois la tache achevée, il trouva une place propre sur laquelle il s'assit lourdement. Ils restèrent tous deux côte à côte sans un bruit durant de nombreuses minutes.

— J'ai comme l'impression que vous avez du mal à supporter le jeu des rôles vous-même, finit par soupirer Loki.

Aiden eut un rire gras qui se termina en toux. Il se pencha sur le côté et cracha .

— J'ai plus d'un jeu derrière moi gamin. Mais je dois avouer que je me serais bien passé de celui-ci. Bordel je déteste ces foutus prêtres.

     Loki se mit à rire lui aussi tout en agitant la tête.

— Alors, as-tu au moins trouvé quelque chose d'intéressant ? demanda l'adulte en passant la main sur sa nuque.

     Le garçon sursauta.

— Quoi vous saviez ? Vous aviez prévu de frapper Kuraja après ou avant de savoir que deux crétins auraient un rendez-vous secret !

     Le garçon s'était relevé de colère le souffle court. Ses petits yeux brillaient de rage non contenue. L'adulte le regarda un instant, sans s'émouvoir, puis tapa le sol à côté de lui. Loki refusa d'un signe de tête, Aiden soupira.

— Je ne comptais frapper personne ce matin en me levant crétin ! Je savais que cette caravane serait le parfais terrain d'entraînement possible pour vous et la meilleure source d'information pour moi. Tu as pu constater de premières mains qu'il y a des gens ici qui ont la capacité de jouer au moins aussi bien que moi. Les capitaines, l'homme en particulier voulaient attirer l'attention et me tester. Tout comme il va continuer de nous tester, tous. Kuraja m'a mis dans une position délicate, elle le savait très bien. Maintenant, arrête de faire ton gosse on vit tous avec nos croix, et la petite porte les siennes mieux que toi ou moi.

     Loki croisa ses bras et s'assit un peu plus loin.

— Je ne te soutiens toujours pas. Jamais je ne passerai par la violence, ni ne frapperai un de mes amis.

     Aiden frotta ses yeux et passa la main dans ses cheveux. Il se cala contre l'arbre et attendit la suite, un sourire aux lèvres.

— Tenez, lui dit le petit en lui lançant une pierre. J'ai récupéré ça.

     Aiden examina l'objet avec attention. Un rubis.

— Et si tu me racontais exactement ce qui s'est passé .

     Le garçon s'exécuta sans rechigner. Aiden l'écouta en fronçant les sourcils.

— Et tu ne te souviens pas du tout de ce qui était inscrit sur le message ? demanda-t-il finalement.

— Pour qui tu me prends ? Mayele ? Il y avait au moins une cinquantaine de chiffres avec des points et des espaces. Certains étaient soulignés d'autres, non. Franchement, la seule chose dont je me souvienne c'est les signes en bas, dit-il en traçant au sol des formes géométriques.

     Aiden se rapprocha et regarda de plus près les dessins.

— Je connais ce code, malheureusement il nous faut une clef. Pour les chiffres, je ne peux rien faire. Il me faut le message. Racontes-moi encore le tout ! Leurs mots exacts s'il te plaît.

     Le jeune garçon recommença, lentement cette fois-ci, tout en dessinant grossièrement les motifs du seau. Aiden lui demandait de temps en temps des détails. Il insista sur l'homme, Ikeq. Que portait-il ? En quelle matière étaient fait ces vêtements ? Et ainsi de suite.

— Bon. Je pense que je ne tirerais rien de plus de toi ce soir, souffla Aiden en se grattant le menton. Nous allons nous entraîner, toi et moi, à améliorer ta mémoire. Tous les soirs, avec Mayele tu viendras me voir pour me faire le récit de ta journée. À la fin de ton enseignement tu pourras retenir des discutions longues de plusieurs heures, et me réciter des suites de nombres interminables. Pour l'heure nous allons nous servir de la mémoire déjà opérationnelle de Mayele.

     Il posa la main sur l'épaule du garçon, celui-ci frissonna et se dégagea rapidement. Aiden soupira et se passa la main sur la nuque.

— Bah ! Je ne te retiens pas plus longtemps, gamin. Cours prévenir tes petits camarades ! Votre première mission : récupérer le message dans son intégralité !

...............

... Et voilà ! C'est tout ce qui s'est passé depuis notre séparation.

     Mayele et Loki s'avançaient tous deux en direction de la roulotte de Kuraja. Une fois son ami réveillé, Loki avait de nouveau raconté son histoire. Le garçon à la peau sombre fronçait encore des sourcils en marmonnant dans sa barbe. Loki savait que c'était sa manière de s'approprier les informations et de les stocker dans un coin de sa tête.

     En s'approchant de la roulotte de la jeune fille, ils virent une forme indistincte au pied de celle-ci.

— Un vrai chien de garde, chuchota Loki en pointant du doigt le corps endormi d'Imire.

— Tu comptes lui en vouloir combien de temps ? demanda Mayele en fronçant les sourcils.

— Il lui a servi de support lors de sa fichue... Correction... Ou je ne sais quoi ! À mes yeux ils se valent bien avec Aiden.

     Loki s'arrêta à coté du garçon endormi et lui donna un léger coup de pied. Imire se réveilla en sursaut et regarda autour de lui d'un air paniqué. Mayele poussa Loki et se baissa vers lui.

— Désolé pour le réveil brutal. C'est un abruti, continua-t-il en pointant le roux du doigt. Mais au moins il est utile. Viens, nous avons à parler.

     La voix posée de Mayele paru calmer Imire qui récupéra un souffle normal. Il se releva rapidement et se rapprocha dangereusement de Loki, le regard noir. Mayele dû, encore une fois, intervenir pour les séparer.

— Nous allons finir par attirer l'attention ! Ce n'est pas le moment de jouer aux idiots.

     Imire fut le premier à détourner le regard et à suivre Mayele dans la roulotte. Une fois à l'intérieur, les trois garçons observèrent avec curiosité le corps alangui de Kuraja.

— Elle ne devrait pas dormir aussi paisiblement quelques heures seulement après s'être fait battre comme plâtre, chuchota distraitement Loki en furetant un peu partout.

     Imire fonça les sourcils en observant le comportement fouineur du garçon et lui tapota sur l'épaule. Ayant obtenu l'attention du garçon, il lui tendit le sac qu'Aiden lui avait donné. Loki l'ouvrit et inspira son contenu d'un air habitué.

— De la pâte de qetesimin ! Elle en a respiré ? demanda le garçon en haussant les sourcils tout en se frottant le nez.

     Imire, le regard interdit, imita l'acte de manger en approchant sa main de sa bouche. Il fronça les sourcils en voyant Loki se plier en deux. Mayele aussi, surprit et inquiet, se pencha vers son ami. En voyant les soubresauts d'hilarité agiter le corps du roux, il leva les yeux au ciel et attendit que sa crise d'hilarité passe.

— Je dois bien le reconnaître, il est complètement fou ! Personne n'avale cette pâte ! c'est un puissant tranquillisant mais les effets secondaires sont assez... contraignants.

     Imire fronça les sourcils et agita les bras, demandant par là des explications.

— Bah, articula difficilement Loki en reprenant son souffle. Si elle a avalé ça, je peux vous assurer qu'elle n'a rien senti ! Pire elle a dû être au pays des sangliers avant même le premier coup de ceinture. Mais le problème c'est que....

     Le garçon ne put finir sa phrase et repartit dans un nouveau fou rire. Le gémissement que poussa Kuraja en se réveillant ne l'arrêta pas. Celle-ci confuse tenta de se relever mais un élan de douleur la cloua sur le lit. Elle grogna et enfonça sa tête sur son oreiller en tentant de réunir ses souvenirs laborieusement.

— Mais qu'est-ce que vous faites là ? Gémit-elle doucement.

     Mayele s'approcha tout en retirant sèchement le sachet des mains de Loki.

— C'est ce que Loki t'expliquera, une fois qu'il aura fini de se gausser comme un crétin.

     Il ouvrit le sachet et regarda d'un air un peu perdu le dos de la jeune fille. Loki, qui s'était remis de sa crise, récupéra le sachet et appliqua d'une main experte une large couche de pâtes sur le dos de la jeune fille. Il ignora les insultes étouffées dont elle le gratifia.

— Certaines de mes mères utilisent parfois ce remède. Il est efficace, mais ses effets secondaires sont comment dire...incommodants.

      Imire qui s'était installé par terre, les genoux en tailleur, pencha la tête sur le côté.

— Cela a des effets constrictifs, expliqua Kuraja l'air las. Disons que dans quelques jours, l'état de mon dos sera le cadet de mes soucis, et celui de mes sels le plus pressant... Ironiquement. Ce qui n'explique toujours pas ce que vous faites dans ma chambre en ce moment même !

      Les garçons se regardèrent les uns les autres. Imire n'eut d'autre réaction que de pencher la tête, Mayele inspecta la pâte de plus près et Loki haussa les épaules.

— Il faut que je vous raconte ce que j'ai vu, dit-il en laissant Mayele s'approcher du dos de la jeune fille. Ordre du vieux schnock !

     Et ainsi, pour la énième fois ce soir-là, Loki raconta son histoire. Les enfants débattirent du problème toute la nuit. La discussion fut rythmée par des piques échangées entre Loki et Kuraja principalement, Mayele n'intervenant que sporadiquement pour ajouter des idées bien plus concrètes. Imire ne prononça, comme à son habitude, aucun mot mais réussit quand même à se faire entendre.

     Quand les premiers rayons de soleil percèrent les nuages, les enfants se séparèrent sans un bruit. Ils se dispersèrent tous aux quatre coins du campement, la tête lourde.

     Ils avaient un plan.  

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