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Chapitre XII - Partie 2


     Le groupe d'Aiden s'était installé un peu plus loin du feu de camp que les autres. Les notes des luths et les voix satinées des chanteurs leur parvenaient à peine.

— Ça remonte à leur origine, lui répondit Aiden. Ils arpentaient des régions différentes et chantaient dans des langues tout aussi dissemblables. Mais c'est fini ! Maintenant, dit-il en confisquant le bol à peine entamé de Loki, c'est juste deux confréries distinctes qui n'espionnent pas pour les mêmes camps. N'oubliez jamais les enfants ce proverbe : « pour une chanson chantée, c'est trois secrets de volés »! Vous avez beaucoup à apprendre d'eux.

     Loki, la mine outrée, tenta de récupérer son bol d'un geste leste, qui fut stoppé rapidement par Aiden. Le garçon se fit une raison et tapa du pied dans le sol.

— Chez les nobles, commença Kuraja d'une voix claire, le proverbe diffère légèrement : « une chanson de chantée, un clin d'œil échangé et s'est toute une famille de déshonorée ».

— Chez mes mères aussi on a un proverbe : « personne ne trousse... ». Aïe !

     La taloche, dispensée par Aiden, fit grimacer le garçon qui en profita pour essayer de récupérer son bol. L'adulte se contenta de lui taper une seconde fois la main et de finir tranquillement le repas du petit, le sourire aux lèvres.

Mesdames, messieurs, nous nous disputons depuis maintenant des années pour savoir qui des ménestrels ou des troubadours sont les meilleurs conteurs ! s'exclama un troubadour qui venait de finir de déclamer un poème. Mais savez-vous, mes chers amis, qu'il n'existe une espèce à qui les histoires viennent encore mieux ! De leur bouche, ils forment des montagnes, des rivières. Ils enchantent et ils maudissent. Ils promettent les cieux et les enfers ! Certains diront que c'est parce qu'ils les ont créés, ajouta-t-il écartant grand les bras. Quoi qu'il en soit, nous avons un des représentants de cette belle confrérie que sont les hommes de religion. Et quelle Église que celle de la repentance, dit-il en s'inclinant en direction d'Aiden. Mon père, nous feriez-vous l'honneur ce soir de nous éclairer de vos lumières ?

     Des vivats plus ou moins épars émanèrent de-ci delà. Les enfants froncèrent les sourcils en regardant Aiden. Le maître de caravane, qui avait accepté difficilement de les laisser intégrer le cortège, souriait méchamment.

Je ne comprends pas, chuchota Loki. Que nous veut-il celui-là ?

     Aiden grogna et posa sa main sur l'épaule de Kuraja. Celle-ci se tendit comme une corde, et son visage prit la pâleur du lait.

— Il n'est rien qu'un homme de spectacle déteste plus qu'un homme de foi ! La réciproque marche aussi. Les raisons en sont multiples et... plus ou moins acceptables. Enfin, au final ils se ressemblent sur un point, continua-t-il en se relevant difficilement. Les deux ne refusent jamais de se donner en spectacle, que ce soit pour de l'argent ou pour répandre la foi !

     Il récupéra sa cape, qu'il avait laissée de côté et s'approcha du feu de camp. Une fois assez près des flammes pour que celles-ci éclairent son visage, il inclina la tête en direction du troubadour.

— Il me semble, mes enfants, que vous ne vous intéressez pas à la naissance du monde, dit il en tournant sur lui-même. De même, le sort des parjures et des saints dans les chaudes geôles de Porgu ou les grands jardins de Magus, vous indiffèrent profondément. Non ! Vous voyez un guide de la repentance, et c'est donc l'histoire Maa et Taivas qui vous intrigue. Le culte de la douleur comme beaucoup l'appelle ! L'église de la souffrance et de la violence! Ils frappent! Ils mutilent ! Prenez garde, si vous demandez la justice du roi, il est possible d'en réchapper ! Mais, si vous cherchez du côté des adeptes de la repentance... Il vous en cuira!Personne n'échappe à leur courroux ! Même leurs adeptes les plus pieux, les plus nobles, finissent boiteux ou défigurés ! Car personne n'est innocent pour eux ! Le coupable est châtié... Et la victime aussi !

     Aiden tournait autour du feu et posait un regard lourd sur tout ce qui l'entourait. Les bavardages diffus qui avaient gênés les musiciens tout au long de la soirée s'étaient tus. Même les soldats de gardes s'étaient rapprochés du feu et tendaient l'oreille.

— Laissez-moi, alors, répondre à vos attentes. Comme dit plus tôt, je vous épargne la création du monde et la fondation du premier Panthéon. Retournons juste à l'époque où Burzua n'existait pas. À une époque où les Luugi marchaient encore aux côtés des hommes. Les dieux, alors, nous regardaient du haut de leurs palais célestes, et ne s'intéressaient à notre sort que s'il impactait le leur. Porgu, Dieu des morts et du deuil, moissonnait nos vies et escortait nos âmes. Magus, toujours aux côtés de son frère jumeau, donnait naissance aux nouveaux-nés et ouvrait aux meilleurs d'entre nous les portes de ses jardins brillants. C'était alors les seuls dieux qui parcouraient notre monde et qui, jamais, ne nous abandonnaient à notre triste sort.

     La voix d'Aiden s'éteignit. Il parcourut son assemblée du regard et fut satisfait de constater que son auditoire était pendu à ses lèvres.

En haut, reprit-il d'une voix douce mais claire. En haut, les dieux ripaillaient, s'amusaient, se querellaient... Leurs disputes se jouaient sur notre monde. Qui ne connaît pas l'histoire de la chute de la cité de Dingęs conquise par les hommes du sud avec le nom de l'orageux Metsik aux lèvres. En ces temps-là, les hommes ne valaient pas plus que des chiens, avaient autant de morale que les rats. En ce temps-là Maa, déesse de la famille, de la fertilité et des arts, se baignait dans des bains de vin. Elle forniquait avec les autres dieux, mâles ou femelles. Se vautrait dans tous les excès. Reine de la tromperie, elle délaissait les hommes et son mari. Et quel mari ! Taivas ! Le grand Taivas, qui n'avait pas le temps de se rendre compte des faiblesses de son épouse, tout obsédé comme il l'était par Da. Il provoquait en duel tous ses prétendants, la poursuivait de ses assiduités sans relâche. Et vint le jour de son sacrifice... Le sacrifice de Da qui, par amour pour un mortel, un chasseur, se donna en pâture aux loups. Taivas, quand il apprit son sacrifice... Sa colère fut à la hauteur de son désespoir, totale, dévastatrice. Da, qui dans sa grande sagesse avait caché au monde son amour pour son mortel, avait eu l'intelligence de lui donner un dernier cadeau par amour... Un collier, rien de plus qu'une natte qu'elle avait tressée avec ses propres cheveux. Ce cadeau, une fois enfilé, permettait à son porteur de disparaître, de traverser les mondes. Et c'est ainsi que le chasseur réussit à éviter le courroux de Taivas. Il fut bien le seul homme. On parle de cette époque comme les temps les plus sombres de l'humanité. Pas un pays, une cité ou même un village n'échappa à sa colère. Épidémies, guerres, famines. La colère du dieu prit toutes les formes, tous les visages ! Mais jamais il ne descendit sur les terres qu'il ravageait. Nos terres ! Vint un jour où la fatigue l'emportât sur la colère. Taivas, ne savait même plus pourquoi il pleurait des orages, pourquoi il hurlait à la guerre et à la mort. Sa folie lui avait fait perdre la mémoire... Il avait oublié Da. Fourbu, il se détourna des hommes, et retourna voir la seule personne qui soit restée dans sa mémoire. La première personne qu'il ait jamais aimé : sa femme. Maa.

     Les quelques hoquets surpris qu'entendit Aiden le firent sourire discrètement. En tournant la tête, il constata que les soldats avaient abandonné toutes prétentions et s'étaient rapprochés. Il laissa le silence planer quelques secondes avant de reprendre.

Les dieux, bien confortablement installés dans leurs palais, n'avaient cure de ce qui se passait sur Terre. La colère de leur confrère était donc tout anecdotique à leurs yeux. Ils continuaient leur vie de débauche, et tout particulièrement Maa. Celle-ci savait tout de la situation de son mari, mais la jalousie la rongeait aussi sûrement que la colère avait détruit Taivas. L'amour que celui-ci avait porté à Da était trop passionnel pour ne pas avoir déclenché le courroux de Maa. Les orgies qu'elle s'était mise en tête d'organiser dépassaient alors toutes les limites de notre compréhension humaine. Et c'est sur l'une de ces scènes que Taivas tomba en rentrant chez lui après de longues années. Nul n'est besoin de vous faire la description de la position dans laquelle se trouvait Maa... Les chansons friponnent des bardes, les poèmes érotiques et les peintures obscènes que vous avez tous vus vous en donnent une idée assez précise. À la vue de la colère qui s'emparait de Taivas, tous les autres dieux présents s'enfuir, laissant seuls les époux. On dit que la colère qui s'abattit sur Maa fut bien plus terrible que celle qui avait ravagée nos terres. On dit aussi qu'elle ne dura qu'une minute, une seule minute. Une trop longue minute... Taivas était allé trop loin, il le savait et il le regretta tout de suite... Mais il était trop tard ! Maa, la belle Maa, qui avait ébloui les cieux de sa beauté n'était plus qu'une masse de chair et de sang. Mais son sang, son sang divin, lui avait permis de survivre. Taivas, en voyant la créature qu'il avait créé bouger, prit peur. Il fuit et disparut des cieux terrassé par la certitude que jamais plus il n'aurait de chez lui.

     Aiden s'arrêta et se pencha pour récupérer un verre d'eau qu'une jeune femme lui tendait. Il le but et se racla la gorge.

— Alors, continua-t-il. Que devint Maa me demanderez-vous ? Elle resta seule et prostrée, durant des heures, des jours, des années. Son corps guérissait, mais pas son cœur. Elle savait à quel point elle devait être laide. À quel point elle était tombée bas. Plus personne ne viendrait la voir désormais, car qui voudrait voir la personnification du désespoir. Un jour lasse de ne voir que le sol de son logis détruit, elle se releva. Ses os, qui avaient guéris n'importe comment grincèrent, rendant sa démarche bancale. Étrangement, seuls ses yeux étaient restés intacts. Ils furent son salut ! Car alors qu'elle sortit sur ce qui avait été un jour un magnifique balcon, elle vit quelque chose qui la marqua à tout jamais. Elle vit la laideur la plus absolue, la noirceur de l'âme... Elle nous vit nous ! Notre monde qui, par la même colère, avait été ravagé. Les pères qui violaient leurs filles. Les mères qui abandonnaient leurs enfants. Les morts et les blessés par centaines, jamais soignés. Cette vue la ravit, lui donna espoir. De cet espoir naissait une certitude, un objectif ! Jamais elle ne réussirait à retrouver sa propre beauté, mais elle pourrait peut-être retrouver sa rédemption en sauvant celle du monde des hommes...

     Une toux secoua Aiden et l'empêcha de continuer. Un jeune homme se précipita pour lui tendre un deuxième gobelet. Personne ne pipa mot. Aiden descendit rapidement le verre d'eau et reprit son souffle.

— Elle fit ce qu'aucun autre dieu n'avait fait jusque-là : elle abandonna son immortalité et descendit sur terre. Elle se présenta aux hommes qui, bien sûr, ne la crurent pas. Mais elle n'en avait cure. Elle parcourait le monde de sa démarche bancale et aidait tout le monde. Elle soignait les blessés. Aidait aux récoltes. Jamais elle ne se plaignait, même quand elle se faisait insulter pour sa laideur, même quand après avoir soigné un malade, celui-ci lui crachait à la figure en découvrant son faciès. Elle se contentait alors de regarder les hommes dans les yeux, de ces yeux si particuliers, et de leur dire : « je te pardonne ! Tu n'es pas plus coupable que moi. Je te pardonne et te souhaite de trouver la force de pardonner, toi aussi ». Et toujours sur ces paroles, elle partait répandre sa bonté autre part. Avec le temps, et à force de bonnes actions, les hommes finirent par croire à son ascendance divine. Ils lui ouvrirent les bras, si bien que ses paroles finirent par rentrer dans leur cœur et dans leurs mœurs. Elle enseigna la médecine, apprit comment faire pousser le riz et le millet. Elle mit au monde des enfants, aux côtés de son oncle invisible Magus. Elle rendit le monde plus beau. Mais jamais elle ne parvint à rétablir l'ordre. Si elle guérissait les hommes, elle ne pouvait les empêcher de se faire la guerre. Si elle soignait les blessés, elle ne pouvait empêcher les meurtres de sang-froid. Et pourtant, elle pardonnait à tous et à toutes et continuait inlassablement son chemin.

— C'est Taivas le punisseur ! C'est lui qui a rétabli l'ordre, cria un spectateur dans un coin.

— La ferme Batir ! hurla un autre. Taivas est un meurtrier. C'est lui qui a détruit le monde !

— Mais vous allez vous taire bande de crétins ! Nous voulons la suite nous !

     Aiden laissa son auditoire se disputer quelques minutes avant de se racler la gorge. Le silence se fit sur l'instant. Le conteur laissa au silence le temps de s'installer, de prendre de la place.

Eh bien oui ! C'est bien Taivas qui rétablit l'ordre. Et, dit-il en haussant la voix en entendant des chuchotis. Et comme toujours c'est la mort d'un être aimé qui le rappela à lui. Cette fois-ci la mort de Maa. Car oui, celle-ci était devenue mortelle et, comme tous les mortels, elle finit par s'éteindre. Elle tomba malade. Tous les médecins, guérisseurs, barbiers du monde vinrent à son chevet. Mais ils étaient impuissants ! Le message se rependit et nombreuses furent les personnes qui lui rendirent leurs derniers hommages, qui lui demandèrent son pardon. Le dernier à venir fut Taivas. Son aura, resplendissante, éblouit le monde des hommes, les rendirent aveugles. Pas Maa. Lorsque celui-ci s'agenouilla a son chevet, des larmes de sang coulant sur ses joues, elle le regarda droit dans ses yeux. Et elle lui dit, de la voix la plus douce qui soit : « je te pardonne ! Tu n'es pas plus coupable que moi. Je te pardonne et te souhaite de trouver la force de pardonner, toi aussi ». Sur ces mots, elle s'éteignit. Lui apparut alors Porgu et Margus qui, tels des amis de longue date, lui prirent la main et l'accompagnèrent vers des contrées lointaines. Taivas, pour sa part, fut brisé par les paroles de sa défunte épouse. En se relevant, il parcourut le monde des yeux. Il vit tout le bon que Maa avait fait, et tout le mal qu'il avait lui-même infligé. Il prit une décision ! Les hommes avaient besoin d'amour pour se diriger vers l'ordre, cet amour c'est Maa qui, telle une mère, leur avait prodigué. Mais il avait aussi besoin d'ordre, de discipline et, tel un père il allait le leur inculquer. Il parcourut alors le monde et rependit sa justice. Il la rependit à coups de martinet et de fouet. Il punit les violeurs, les meurtriers et les voleurs. Il inventa les textes de loi, établit des frontières. Il mit fin aux guerres et créa les traités de paix. Nul n'échappait à sa justice ! Il était terrible, mais juste. Jamais plus la colère n'enflamma son cœur. Il était froid et implacable et, à chaque crime puni il disait : « le pardon ne peut se gagner, il doit être mérité! Accepte ta punition et va en toute quiétude car tu es pardonné ! ». Il imposa sa loi si bien et si longtemps que le monde prit enfin la direction de l'ordre. Quand il eut fait le plus gros du travail, il se débarrassa de son immortalité, et alors il se présenta à la justice des hommes ! Celle-ci, suivant ses propres principes, fut implacable : il fut écartelé. Quatre chevaux emportèrent aux quatre coins du monde les restes de son corps . On dit qu'à sa mort ce n'est pas Porgu qui est venue le chercher, mais Maa.

     Sur ces derniers mots, il se détourna de son public et retourna vers son petit groupe. Il espérait de tout son cœur que le spectacle de sa petite histoire avait suffi à son auditoire.

— Ce qu'il ne vous dit pas, par contre, c'est que si la justice de Taivas était égale, ce n'est pas le cas de celle des guides de la repentance, cria un homme. Chez eux les badauds expient et les nobles payent !

     Le corps d'Aiden se figea. Ses yeux cherchèrent ceux de Kuraja. Ceux de la petite luisaient dans l'obscurité mais ne flanchèrent pas. Elle savait ce qui était attendu d'elle. Ce n'était pas la première fois. Elle se leva et, alors qu'elle croisait Aiden, elle fut arrêtée par celui-ci.

— N'oublie jamais que tout cela n'est qu'un jeu gamine, lui chuchota-t-il à l'oreille. Nous avons tous un rôle à y jouer. Sers-toi de ce soir pour créer le personnage que tu as décidé de jouer !

— Autre chose ? demanda la jeune fille en se libérant discrètement de son emprise.

Oui. Je suis désolé, murmura-t-il en lui glissant un sachet dans la main.

     Puis d'un geste identique ils se dirigèrent vers le feu de camp. La jeune fille s'agenouilla dans la position de la repentance, les mains en coupe devant elle. Aiden lança un regard dur au capitaine de la caravane qui, il en était sûr, était l'homme qui l'avait provoqué un instant auparavant. Celui-ci le regardait un sourire mauvais aux lèvres, persuadé de pouvoir l'humilier. Aiden soupira.

— Je comptais faire cela dans l'intimité.... Je pensais qu'il n'était plus utile en ces temps d'exposer aux yeux de tous la justice de Taivas. Je me trompais. Mesdames, Messieurs , ce soir, je vais vous prouver à quel point la justice de la repentance est aveugle.

     Il baissa la capuche de la jeune fille brusquement, révélant ainsi ses traits délicats . Il fit mine d'ignorer les mouvements discrets de sa mâchoire et de sa déglutition.

— Ce soir cette justice doit s'abattre ! Notre bon maître de caravane le savait et il se demande si elle sera aussi implacable que promise. Ce doute est fondé sur l'identité de la bénéficiaire de cette justice. Je vous présente donc Kuraja héritière de la maison primaire des Ipathyeshëm.

     Des chuchotis choqués ébranlèrent l'assemblée. Les soldats semblaient mal à l'aise.

— Oui ! C'est bien une jeune fille noble de premier plan. Et pourtant, c'est aussi une novice de l'Église de la repentance. Elle doit donc en sentir le joug aussi bien que la bénédiction. L'amour de Maa ne se mérite pas sans le fouet de Taivas !

     Adroman fit un signe de la main à Imire. Celui-ci se releva doucement les sourcils froncés. Il fut freiné par la main sur son épaule de Loki qui lui chuchota furieusement à l'oreille, le visage rouge de rage. Mayele, le tira brusquement vers l'arrière et permis à Imire de se dégager. Loki, furieux, se retourna et s'enfuit dans la nuit.

— Connais-tu la position de la pénitence mon fils ? lui demanda doucement Aiden.

     Le garçon hocha la tête et se plaça devant Kuraja. Aiden prit place derrière elle et l'aida à retirer sa cape. Même lui ne put retenir un hoquet de choc quand il vit l'état du dos de la petite. Elle portait une sorte de robe qui découvrait l'intégralité de son dos. Celui-ci était bien trop ravagé pour une jeune fille de son âge. Aiden serra les dents à se les briser .

— Bien ! Novices en position.

     À ces mots les mains légèrement tremblantes de Kuraja s'agrippèrent à la ceinture d'Imire. Celui-ci attrapa ses épaules qu'il maintint fermement. Aiden se délesta de sa propre cape, puis de sa ceinture et, enfin, de sa chemise. Les cicatrices qui parsemaient sa poitrine et son dos luisaient à la lumière de flammes. La main qui tenait sa ceinture tremblait, elle aussi...

     Imire parcourut son torse du regard, avant de hocher brusquement la tête. Il baissa ensuite les yeux et les plongea dans ceux légèrement torves de Kuraja.

— UN ! hurla Aiden en laissant s'abattre sa ceinture.

     Le claquement de la ceinture sur la chair fit sursauter bon nombre de personnes. Pas Kuraja, la jeune fille ne cilla même pas.

— DEUX !

     Des larmes commencèrent à couler sur le visage d'Aiden.

— TROIS !

— QUATRE !

     Imire se mit à trembler et ferma les yeux. Quand il les rouvrit ce fut pour voir un Aiden défait. Le regard aussi hanté que celui de Kuraja était vide.

— Cinq... chuchota Aiden en appliquant son dernier coup.

     Il relâcha sa ceinture comme-ci elle l'avait brûlé. Imire relâcha les épaules de la jeune fille qui tomba sur-le-champs. Il n'eut même pas le temps de se baisser pour la rattraper, qu'elle était soulevée du sol par Aiden. Celui-ci la prit dans ses bras et s'éloigna du feu rapidement. Avant de quitter la place, il tourna la tête en direction du maître de la caravane, et dit :

— La justice de Taivas est aveugle et implacable ! Elle frappe tout le monde.

     Puis il se dirigea vers la voiture de la jeune fille suivi de près par Imire. Un fois à l'intérieur, il posa la jeune fille endormie sur un lit étroit.

— Mince ! Je ne pensais pas que cela ferait effet aussi vite, murmura-t-il en se frottant le menton. Imire rapproche-toi ! Regarde, dit-il en sortant de son pantalon un sachet identique à celui qu'il avait glissé a la jeune fille un peu plus tôt. Les effets de ce calmant, sont puissants mais ne durent pas longtemps. D'ici une ou deux heures, elle devrait se réveiller et en avoir besoin. Ne les lui fait pas avaler ! Écrasent les dans un peu d'eau et étales en une couche sur son dos. Tu peux faire ça pour elle s'il te plaît ? Oui ? Parfait. Je doute qu'elle ait envie que je la touche de sitôt.

     Sur ces mots, il sortit prestement de la voiture et disparue dans la nuit. Imire s'assit au pied du lit de la jeune fille et se prépara à une longue nuit.

...............


— Mayele ! Mayele réveilles-toi !

Le jeune garçon fut brutalement tiré de son sommeil. Il ouvrit les yeux et la bouche, mais la main froide de Loki l'empêcha de parler.

— Chut ! Pas un bruit, lui chuchota d'un air affolé le garçon. J'ai vu quelque chose ! Viens suis-moi vite!

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