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Chapitre XI - Partie 1


Si la cité de Xehavir possédait une entrée, les sorties, elles, étaient plus nombreuses. L'une des plus fréquentée par les marchands était celle des esplanades. Celle-ci offrait l'avantage de donner directement accès au monde extérieur, et ce, sans passer par la fosse.

C'était le point de départ de toutes les caravanes marchandes du royaume. Et tout comme le port de Det les jours d'arrivées, la « Plateforme », comme elle était appelée, bourdonnait d'activités. Des chariots de tous genres et de toutes tailles étaient chargés par des hommes à la mine patibulaire. Les cris et les « holà » fusaient de toutes parts. Des bureaux de comptes jouxtaient chaque chariot principale. Les maîtres caravaniers, des livres de comptes et des listes à la main, veillaient au bon déroulement de la mise en place de leurs cortèges. Et tout ça, sous le regard scrutateur des gardiens de la Plateforme. Ceux-ci, passaient de bureaux en bureaux, et inspectaient toutes les informations relatives au respect des lois du roi.

Au milieu de toute cette agitation, le groupe de silhouettes encapuchonnées, qui ne bougeait pas depuis son arrivée, faisait tâche. Pourtant, personne ne semblait leur prêter une quelconque attention, tant la vue d'un groupe d'aspirants guide de Taivas était fréquente ici. Les trois jeunes aspirants, dont les capes étaient grises, gardaient la tête penchée en signe d'humilité religieuse. Certaines personnes, en passant devant eux, pressaient l'index et le majeur sur leur bouche avant de le glisser sur le front tout en baissant la tête. Qu'elle n'aurait pas été leur surprise en entendant les mots sortir de la bouche de l'un d'entre eux :

— On va rester encore planté là combien de temps au juste ?

Le Guide, à la cape noire rapiécée, adressait des signes de tête lents à tous les croyants qui leur manifestaient leur soutien religieux.

— Patience, mon fils. Maa et Taivas n'ont pas pas créé le monde en un jour, lui répondit-il doucement.

— Je doute qu'ils aient eu à le créer en plein été avec une cape d'hiver sur le dos, marmonna Loki en tirant discrètement sur le col de la sienne. D'ailleurs, quitte à choisir, j'aurais préféré être un adepte de Da. Elle, au moins, sait s'habiller avec style.

— La déesse Da ne porte jamais de vêtements dans ses représentations picturales, et je ne crois pas en avoir jamais croisé la mention dans les écrits sur la matière, lui parvint la voix étouffée, mais toujours aussi égale, de Mayele.

— C'est bien ce que je dis ! lui répondit Loki en lui donnant un petit coup de coude.

Aiden, toujours dans son rôle de Guide, lui mit une tape sur la tête d'un geste désinvolte le regard tourné vers les arrivées de calèches. Il ignora royalement les marmonnements agacés du petit et se concentra sur la venue d'une calèche somptueuse tirée par des purs sangs Fakhur. Celle-ci s'arrêta juste devant eux. Le chauffeur descendit ouvrir la porte sur une nouvelle silhouette, tout aussi encapuchonnée que les autres, mais d'écarlate cette fois-ci.

Kuraja descendit, le port noble, et se fendit d'une révérence impeccable, avant de se placer à quelques pas des garçons et de prendre la position de la repentance : les deux mains en coupe devant son abdomen et la tête penchée. Le chauffeur fit un signe de tête respectueux au « Guide » et partit sans un regard en arrière.

— Bien, dit Aiden. Maintenant que nous sommes au complet, nous allons pouvoir rejoindre un groupe. Loki, Mayele suivez-moi. Les autres restez ici, et ne parlez surtout à personne.

— Oui Imire ! Fait attention à ne pas trop ouvrir la bouche ! On connaît tous ton côté pipelette et... Aïe !

Loki n'eut pas le temps de se protéger de la taloche dispensée par Aiden. Il ne put que se gratter la tête avant de se lancer à ses trousses. Aiden, suivi des deux petits, s'était approché d'un des bureaux de comptes les plus bondés de la place. À son arrivée, plusieurs personnes s'écartèrent, certaines par respect, d'autres par crainte et quelques-unes par dédain. Les adeptes du culte des dieux de la repentance ne laissaient jamais indifférent.

— Bonjour, maître caravanier, dit Aiden d'une voix forte en se postant devant un bureau. Mes jeunes aspirants, et moi-même, sommes en quête de résipiscence. Comme le veut le précepte de Taivas, seul le voyage peut nous l'apporter, continua-t-il en écartant les mains.

Les deux personnes installées derrière le bureau se contentèrent de le dévisager, le regard peu amène. Au bout de quelques instants l'homme, à l'air bien plus revêche encore que sa compagne, finit par renifler et cracher :

— Avec vous autres, les prêtres de la repentance, c'est toujours la même chose : des prières, des grands discours, mais jamais d'argent ! Alors je t'arrête tout de suite mon père, grogna-t-il en tapant du poing sur la table à plusieurs reprises. Soit tu sors la bourse, ou alors on te sort par les bourses !

Des hoquets gênés s'échappèrent de quelques passants. Aiden, pour sa part, se contenta de sourire sous sa capuche.

— Vous savez bien, monsieur, que nous ne possédons pas de biens financiers. Ils nous éloignent de la voie ! Mais il n'est pas dis que nous ne paierons pas notre voyage bien sûr. Ce garçon... dit-il en empoignant fermement l'épaule de Loki. Ce petit est leste et habile de ses mains. Il peut aussi bien servir de garçon de caravane ou encore d'homme à tout faire ! Une aubaine pour vous ! Quant-à celui-ci, il possède un don pour le calcul et pourra vous être utile pour vos relevés.

L'homme se rencogna dans sa chaise en croisant les bras. Il échangea un bref coup d'œil avec sa compagne.

— Nous ne demandons pas le logis, continua Aiden d'une voix égale. Juste la protection de nos bons gardes et un peu de nourriture au coin de votre feu !

La femme, qui avait jusque-là gardé le silence, se pencha sur sa chaise et avisa les deux autres petites silhouettes encapuchonnées. Ses yeux scrutateurs, s'attardèrent sur celle écarlate de Kuraja, avant de revenir sur celle rapiécée d'Aiden.

— Et même la noble n'a pas besoin de logis ? demanda-t-elle d'une voix ferme. Pour le premier garçon c'est d'accord, pour le second ça reste à voir. Quand à vous et au petit dernier là, dit elle en pointant du doigt Imire, rien n'est moins sûr.

Aiden réfléchit un instant tout en se grattant le menton. Il finit par faire signe aux deux enfants restés en arrière de le rejoindre.

— Vous l'aurez compris, la demoiselle aura bien besoin d'une tente ou encore d'une voiture à elle seule, grogna-t-il en tirant sur la capuche de la jeune fille. J'imagine que vous trouverez bien un peu de place pour une primante. Quand à lui, il est aussi très robuste et connaît bien l'univers des cuisines. Quand à moi, je prierais pour le salut de vos âmes !

— Les prières ne nous permettent pas de rentrer dans nos frais mon père, lui lança d'un air goguenard la caravanière. Et malgré leurs... talents, cela fait toujours quatre bouches de plus à nourrir. Même une primante et vos prières ne peuvent me permettre de prospérer et...

Elle fut coupée par le bruit mat d'une bourse remplie tombant sur la table. Kuraja l'avait sortie de sous sa cape et lancée d'un geste désinvolte, avant de se retourner et d'aviser les différents chariots, attelages et roulottes composant le cortège. Elle pointa l'une des plus belles roulottes d'un geste désinvolte. Puis, elle se retourna et partit se réinstaller à la place initiale du groupe avant de se reprendre la position de la repentance.

Sans se concerter, les garçons la suivirent sans dire un mot. Aiden se contenta de hocher la tête en direction des deux caravaniers qui, ayant ouvert la bourse, étaient encore sous le choc de son contenu.

Arrivé à hauteur des enfants, il laissa s'échapper un soupir.

— Les garçons, commença-t-il d'une voix sombre. Notre amie ici présente viens de vous enseigner votre première leçon : l'argent ouvre toutes les portes et ferme toutes les bouches ! Loki je te préviens, une blague de mauvais goût et c'est aux latrines que je te poste ! Ah ces foutus gamahucheurs de trou du cul de caravaniers...

Aiden soupira à nouveau et, de l'index et du majeur, releva le menton de Kuraja. Les yeux de celle-ci restaient vissés au sol.

— Tu sais ce que tu as fait, n'est ce pas ?

— J'ai outrepassé l'autorité de mon guide et me suis détournée de la voie en me servant de mon rang et de l'or que celui-ci me prodigue. Je mérite la pénitence.

Loki releva brusquement la tête le regard brûlant. Imire, lui-même, fit mine de s'intéresser à ce qui l'entourait. Aiden lâcha le menton de la jeune fille, et reposa ses mains sur ses épaules.

— Elle vous enseigne d'ailleurs une deuxième leçon : les actions mal réfléchies, même pleines de styles, finissent toujours par vous faire du tort. L'impulsivité mal maîtrisée est la source première de l'échec ou de la mort. Surtout dans notre profession. Ce soir, au feu de camp ce seront cinq coups qui te seront administrés . Un pour chaque membre que tu as déshonoré.

Loki, à ces mots, sursauta.

— Par contre, là, il va peut-être falloir se calmer. Que je sache, personne ici ne fait partie du culte de Maa et Taivas ! Même elle, je ne suis pas sûr qu'elle y croit ! Et les violences physiques, c'est un gros non pour ma part !

Aiden lâcha les épaules de la jeune fille et se baissa pour pouvoir planter son regard dans celui du petit roux.

— Et c'est la dernière leçon que vous aurez à tirer de cette matinée : nous sommes ce que les autres voient. Et aujourd'hui, c'est en membres du culte de la repentance ! martela-t-il en frappant le front du garçon du bout de l'index. Nous ne revêtons pas des costumes, nous devenons le costume ! Parce qu'alors, qui pourrait nous démasquer. Le jour où tu comprendras ce que veux dire « changer de peau » alors, tu seras devenu digne de l'intérêt que je t'ai porté chez tes mères. Si tu ne te sens pas capable de supporter la pression du jeu des rôles, alors rentre chez toi et devient garçon de courses ! Sinon, en position de repentance et plus un mot.

Le garçon, sous l'effet de la remontrance, serra les poings et courba l'échine, le corps tremblant. Aiden regarda son petit groupe. Les quatre enfants tenaient la position dans un calme absolu.

Bien ! Après tout le voyage ne fait que commencer et leur première vraie leçon n'est pas encore arrivée.

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