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Chapitre VIII




La pièce dans laquelle se trouvait Aiden était tout simplement magnifique. Magnifique et voluptueuse. La lumière rouge des candélabres de Rreziku éclairaient des tentures sensuelles artistiquement tendues aux murs. De larges coussins reposaient sur des tapis moelleux. Dans un coin de la pièce se trouvait une alcôve «  dissimulée » par des rideaux de gaze et, au centre, une statue de la déesse Da alanguie, nue et offerte.

Aiden était lui-même affalé dans un des fameux coussins, un verre de vin rouge à la main. Après être rentré dans le bordel, il avait discrètement accosté Caspia, la propriétaire de la maison. Celle-ci avait réussi à rester complètement impassible en entendant la plaisanterie douteuse qu'il avait émise aux dépends de l'un de ses clients. Elle s'était simplement contentée de sourire gracieusement avant de lui enjoindre de suivre l'une de ses filles à l'étage. S'il ne l'avait pas si bien connu, il aurait pu penser qu'elle n'avait pas été surprise de sa venue. Seulement il la connaissait bien, trop bien. Il avait vu la rougeur monter à la base de son cou et ses jointures blanchir autour de son verre. 

Il avait suivi galamment la jeune donzelle jusqu'à cette salle et attendait depuis. Cela faisait maintenant bientôt trois heures si ses calculs étaient bons. Il souffla de dépit, retira ses bottes et se rendit dans l'alcôve ou il s'allongea de tout son long. 

—C'est une scène qui m'est trop bien familière, lui parvint la voix rauque de Caspia.

Celle-ci était entrée dans la pièce discrètement et s'était nonchalamment installée sur l'un des coussins. Aiden, en entendant sa voix s'était redressé lentement et l'avait rejointe.    

Je vois que tu n'as toujours aucun mal à faire comme chez toi, dit-elle doucement la tête penchée sur le côté. Assied-toi, continua-t-elle en tapotant le sol. C'est fou, j'ai toujours pensé que je ne te verrais jamais plus, que tu resterais une ombre de mon passé. Un souvenir grandiose et douloureux. Il n'y avait qu'Adroman pour continuer à  espérer.

— Adroman a toujours été le cœur de notre famille, moi, je n'en étais que la tête, souffla Aiden en s'asseyant, les yeux légèrement rouges.

Caspia ne lui répondit pas, elle se contenta de tracer du bout de ses doigts les contours de ses cicatrices, s'attardant sur celle encore sanguinolente à la tempe. Elle continua en  parcourant le reste des traits de son visage, passant sur chacune des nouvelles rides qui vallonnaient celui-ci. Une fois la redécouverte de son ami faite, elle se leva et alla dans un coin de la pièce chercher une carafe de vin. Elle lui laissait ainsi le temps de se reprendre et de calmer les tremblements qui l'avait agité à son contact.

— Tu devrais songer à te laisser pousser la barbe et les cheveux Aiden, dit-elle en remplissant leurs deux verres de vin.

— Bah, répondit-il en passant la main dans ses cheveux, une plus longue coupe passe encore. Par contre la barbe c'est non, ça gratte. En plus les femmes aiment les cicatrices, n'est-ce pas ?

— Une cicatrice, c'est intrigant et cela donne un air dangereux à son propriétaire. Toi, tu ressembles à un fou furieux. Mais surtout, tu n'es pas discret et j'imagine que ce n'est pas pour conter fleurette que tu es revenu en ville.

Aiden regarda celle qui avait été le premier amour de sa vie, elle n'avait jamais été belle. Son nez était trop long et sa bouche un peu trop large. Mais elle était sensuelle et surtout elle savait regarder. Elle posait sur le monde un regard perçant qui voyait tout, qui le voyait lui. Et ce même quand il n'avait été personne.

— Tu me connais, dit-il le sourire aux lèvres. Tu sais qui je suis et quel est mon but dans la vie. Tu l'as toujours su et tu m'as même promis de tout donner pour qu'un jour j'y parvienne. Tu te souviens ? 

Caspia haussa les sourcils, ne s'attendant pas à ce qu'il ressorte cette vieille histoire. Elle secoua la tête en souriant Aiden resterait toujours le même : sombre, obstiné mais au fond terriblement attachant.

— Oui je m'en souviens. Je ne veux pas savoir d'où tu reviens, même si je m'en doute un peu. Je ne veux pas savoir ce que tu as fait pour en revenir, ce qui m'importe c'est ce que je peux faire pour t'aider.

— Bien, dit calmement Aiden en se frottant les mains. Déjà, j'imagine que L'emprise n'est pas le seul établissement qui t'appartient. J'ai dans l'idée que tu possèdes l'ensemble des bordels du Dédale et que tu dois être un membre honoraire de la guilde des plaisirs. Poussons même le vice jusqu'à imaginer que ton influence s'étende jusqu'aux bas fonds de la Fosse.

Caspia éclata d'un rire cristallin et finit d'une traite son verre avant de se resservir.

— Je vois qu'Adroman t'a bien renseigné. C'est son travail après tout, la vente d'informations.

— C'est les tiennes d'informations que je veux, et celles de toutes tes filles. Mais plus que cela, j'aurais besoin de reformer les shokets. Pas avec les anciens membres bien sûr, ajouta-t-il en voyant le regard dubitatif de sa compagne. Non, avec une nouvelle génération. Rajahtava, je suis sûr que tu la connais , m'a parlé d'un certain Loki.

— Non, le coupa-t-elle brusquement. Laisse Loki en dehors de tout ça. Il se met déjà bien assez en danger tout seul !

— Ah! Donc elle ne m'avait pas menti, murmura Aiden en se grattant le menton. Si j'en crois la réputation du petit, il est fait pour le job. De toute façon ce type de gamin n'aura pas énormément d'opportunités d'avenir. En tout cas, pas qui lui plaisent.

— Tu ne comprends pas. Loki n'est pas juste un enfant de putain. Il est le fils de toutes les catins de la ville. Quand sa mère l'a abandonné pour se marier avec un Mar, le petit a été adopté par l'ensemble des putains des six quartiers. S'il lui arrive malheur je ne donne pas cher de ta peau, enfin de ce qu'il en reste.

— Ma carcasse ne vaut pas grand-chose et, ne nous mentons pas, je ne donne pas cher du royaume dans son ensemble si on ne fait rien pour le sauver. Plus de royaume et plus de catins pour en vouloir à ma « carcasse ». Laisse-moi au moins le tester, peut-être n'a-t-il même pas les qualités requises.

Caspia ouvrit la bouche pour contrer les arguments d'Aiden, mais fut coupée par le bruit discret d'un tambourinement à la porte. Celle-ci s'ouvrit sans attendre sa réponse, et un Loki tout souriant entra dans la pièce.

— Mère Caspia il faut que je vous raconte ma soirée, s'exclama-t-il d'une traite avant d'aviser l'homme couturé de cicatrices. Hum, je peux repasser plus tard.

— Non je t'en prie mon garçon entre donc, lui répondit Aiden d'une voix ferme en l'invitant de la main à les rejoindre.

Loki, indécis, chercha du regard l'approbation de sa « mère ». Celle-ci haussa les épaules, il tourna son regard vers l'inconnu et fut happé par l'intensité qu'il semblait dégager. Il marcha lentement vers les deux adultes et s'assit en face d'eux, à même le sol. Il posa à côté de lui une bouteille qu'il avait à la main.    

— Raconte-nous donc ta soirée mon petit, l'encouragea gentiment Aiden.

Le petit après quelques secondes d'hésitation et, en voyant le visage inexpressif de Caspia, se mit à raconter sa soirée en omettant juste son passage chez Mayele.

— Et donc tu as pris un jeux d'échec, une bourse pleine d'argent et une bouteille ? lui demanda Aiden.

— C'est la seule question que tu trouves à lui poser ? s'exclama Caspia en se relevant et en faisant les cent pas. Mais pourquoi Sarcron Mar de tout les Mar de Xehavir ! Il aurait pu te tuer, tu ne te rends donc pas compte du danger que tu as encouru !

Loki haussa les épaules.

— Qu'as-tu fait de l'argent et du jeu d'échec ? Et tu ne nous as pas dit quand tu avais récupéré cette bouteille de... continua Aiden en attrapant ladite bouteille. D'hamingja rien que ça !

Le petit garçon fronça les sourcils et rentra les épaules.

— J'ai donné l'argent à Maya, je ne pense pas que le Mar ne revienne de sitôt et c'était un bon client. Et la sortie du passage secret donnait sur une cave à vin, c'est là que j'ai pris  la bouteille. Vous êtes qui, vous, de toute manière ?

Caspia s'arrêta de faire les cent pas et regarda l'échange qui se menait devant elle. Loki passait un entretien d'embauche sans même le savoir et elle voulait voir s'il réussirait le test ou non.

— Qui je suis n'a pas particulièrement d'importance, en tout cas pas pour l'instant. Dis-moi gamin, tu ne feras pas croire que tu as fait tout ça pour quelque chose que tu aurais tout simplement pu voler. Tu as pris le risque qu'il voit ton visage, qu'il entende ta voix. Tu ne me sembles pas être un crétin et, vu la réaction de notre amie commune, tu savais que ta petite histoire ne serait pas bien reçue. Alors explique-moi, s'il te plaît,  ce que tu es parti chercher chez Sarcron Mar et pourquoi ? 

Loki, qui était resté suspendu à ses lèvres, leva les yeux vers Caspia. Il se redressa et déposa une lourde bague en or sur le sol. C'était la même bague que celle qu'il avait sortie de la poche du manteau du Mar. A sa vue les yeux de la femme s'agrandirent et un large sourire fendit le visage d'Aiden.

— Vous ne me prenez jamais au sérieux. Moi je sais que je peux faire plus que passer des messages d'un bout à l'autre de la ville, ou aider les filles à se préparer. Je sais écouter, dit-il en se relevant. J'ai entendu que tu avais besoin de la signature d'un Mar influant, or c'est leur chevalière de Mar leur signature. Ce crétin enlève toujours la sienne, c'est bien connu, pour éviter de laisser des blessures trop profondes quand il fornique. J'ai passé une commande chez un orfèvre des Esplanades en lui promettant de payer le double s'il me faisait une réplique en un temps-record et la nuit.

Il s'arrêta pour reprendre son souffle. Le regard des deux adultes étaient fixés sur lui. 

— Je lui ai pris sa bague en le bousculant, continua-t-il en se mettant à faire les cent pas. Évidemment il n'a pensé qu'à sa bourse. Ensuite j'ai filé chez l'orfèvre Burgo, il est peu regardant sur l'origine des pièces qu'on lui apporte et terriblement cupide. Je lui ai promis de le payer dans la soirée. Il a accepté par appât du gain en voyant la valeur de la bague dont je voulais la copie exacte. Ensuite il me fallait lui rendre la bague et c'est pour ça que je suis allé jusque chez lui. Il fallait qu'il voit que sa bague était en sécurité. La bourse m'a servi en grande partie à payer Burgo. Voilà vous savez tout maintenant.

— Donc, résuma Caspia en s'approchant du garçon, tu as volé non pas un, mais deux des emblèmes les plus importants de son pouvoir. Tu as risqué ta vie, non, tu as risqué nos vies à toutes et à Maya en particulier pour me prouver que tu as grandi ?

Loki haussa les épaules.

— Oui tu ne m'aurais jamais pris au sérieux sinon. Je veux faire plus ! Je veux être plus qu'un simple garçon de course !

Il ne vit pas arriver la gifle qui le coupa dans son élan. Il releva aussitôt la tête et confronta Caspia du regard, choisissant de ne pas baisser les armes. 

— Moi je me pose encore une question, demanda Aiden d'une voix songeuse les coupant dans leur lutte silencieuse. Burgo et Maya, qui qu'elle soit, ont leur argent. Caspia sa bague et même sa bouteille. Mais toi, Loki, que retires-tu vraiment de tout cela ? Je pense que tu te doutais de la réaction de ta mère. Je pense aussi que tu t'en fichais. En fait, ajouta-t-il en se relevant et en posant les mains sur les épaules du petit, je pense que tu savais que tu ne tirerais rien de Caspia. Par contre je pense que tu vis pour et par l'adrénaline. Celle d'un plan qui glisse sans anicroche , la sensation du danger et la certitude que tu es le plus malin. Que tu as le contrôle sur une situation hors de contrôle que tu as toi-même déclenché.

Les dernières paroles de l'inconnu avaient frappé Loki en plein cœur. Il ne pouvait se détacher de l'emprise dans laquelle Aiden l'avait immergé. 

— J'ai une dernière question gamin, et celle-là je veux que tu y répondes. Connais-tu l'histoire des shokets et d'Aiden Loistava ?

...............

— Où va-t-on ? demanda Loki en en suivant d'un pas guilleret Aiden dans les rues du Dédale.

— Un endroit où on ne restera pas longtemps, tiens-toi tranquille et ne vole rien surtout.

Loki grimaça et suivit l'adulte encapuchonné. Ils marchèrent un bon moment avant d'arriver dans une impasse au fond de laquelle se trouvait une maison qui ne payait pas de mine. 

— Ce n'est pas comme ça que j'imaginais la cachette secrète du grand Loistava. Enfin, j'imagine que toutes les légendes sont très exagérées.

Aiden se contenta de grommeler dans sa barbe et de taper au battant. La porte s'ouvrit sur le visage d'une Rajahtava soupçonneuse. Le visage de celle-ci s'assombrit en voyant la sombre silhouette d'Aiden. Elle haussa un sourcil en voyant la petite figure rousse suivre l'adulte. Loki, une fois assez près pour distinguer les traits de son magnifique visage mis un genoux à terre sous le regard interloqué des deux adultes.

— Madame, s'exclama-t-il d'une voix claire la main posée sur son cœur. Ma vie, aussi courte soit-elle, peut prendre fin dès à présent. Que me chaux de mourir, ma vie a atteint son point culminant par la simple vision de votre visage. Je jure d'être votre plus fidèle serviteur, votre plus prompt défenseur si vous m'accordez ne serait-ce qu'un baiser. Sinon laissez-moi mourir de chagrin et me noyer dans le flot de mes pleurs, finit-il en sortant d'une des poches de la cape d'Aiden une rose qu'il lui tendit.

Les deux adultes ne réagirent pas tant ils étaient choqués. Le garçon, heureux de son petit effet, se releva et prit délicatement la main de la femme qu'il embrassa. Rajahtava que le baiser avait sorti de sa torpeur rit de bon cœur et attrapa la main de Loki avant de le conduire à la cuisine. Ils laissèrent derrière eux un Aiden encore choqué qui se demandait d'où diable le garçon avait-il sorti la rose. 

— Je rêve ou je viens de me faire voler ma femme par un garçon de onze ans, lui demanda la voix d'Adroman.

..................

Loki était installé à la table d'une cuisine agréable et mangeait sous le regard mauvais d'Aiden et d'Adroman un en-cas composé de pain frais de fromage et fruits sec. Rajahtava était montée à l'étage lui préparer une couche dans la chambre d'un certain Imire. Il avait d'abord dû raconter une seconde fois son histoire avant d'avoir le droit de pouvoir manger. 

— Bon, dit Adroman en lui piquant un bout de fromage, il y a un trou dans ton histoire. Je dirais que tu as un complice.

    Loki avala difficilement une bouchée de pain. 

— Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

Adroman échangea un sourire complice avec Aiden.

— L'expérience petit. Un gamin des bordels n'a aucune idée des fonctionnements de l'aristocratie Marchande. En plus, Burgo n'est pas particulièrement connu et ne commerce qu'avec un type de clientèle particulier dont je fais partie. 

— Un complice fils de Marchand lui-même donc, compléta Aiden en prenant une poignée de fruits secs. En plus, tu as dû lui fournir une avance et je doute que tu puisses en avoir les fonds seuls. Burgo n'est pas un enfant de chœur, il te fallait un garant assez puissant pour éviter les ennuis.

— Enfin, même si tu me sembles assez malin, je ne pense pas que tu aies pu monter ce plan tout seul. Et, de toute façon, tu es resté trop longtemps « seul » dehors sachant que les hommes du Mar doivent être tous lancés à ta recherche en ce moment même. Tu as dû te réfugier quelque part. Quelle meilleure cachette que celle d'une maison de Mar ?

     Les deux adultes se penchèrent pour attraper les restes de nourriture d'un Loki outré.  

— Admettons que j'ai un complice, que lui voulez-vous ? demanda-t-il en prenant de justesse le dernier bout de pain qu'il restait sur la table.

— Lui proposer un travail bien sur !

...............

     Il coulait. Il s'enfonçait dans des ténèbres sombres. Il ne savait depuis combien de temps son corps s'abîmait dans les ombres mouvantes qui l'entouraient. Il ne sentait plus rien, sa conscience s'étiolait dans l'oubli. Il ne savait plus qui il était, ou du moins il ne voulait plus s'en souvenir. 

Il lui arrivait d'entendre des bruits, des chuchotis. Il ne savait jamais vraiment ce qu'ils lui disaient, il ne les écoutait pas. Seul lui importait sa chute, son échappatoire vers un monde ou plus rien n'existait ou lui-même cessait d'exister. 

Le changement avait commencé lentement. D'abord les ombres s'étaient teintées d'une couleur moins sombre. Puis, elles avaient commencé à devenir tangibles, dangereuses.  Il ne tombait plus, il était ballotté. Ballotté par des vagues sombres, dont il ne voyait pas encore la couleur. 

Au fur et à mesure qu'il prenait conscience des changements de son environnement  la pointe glacée de la peur se mettait à le titiller. S'il sentait, c'était qu'il revenait, finit la quiétude de l'oubli. Il ne voulait pas se souvenir, il ne voulait pas être lui. Et pourtant les vagues acérées, dont il voyait enfin les couleurs pourpres sombres, le menaient inexorablement vers un lieu où cette paix intérieure ne pouvait subsister.

Il tenta de lutter contre elles, de se laisser couler comme il s'était laissé tomber. Mais sans cesse, elles le ramenaient à la surface. Elles ne le laissaient pas sombrer. Et malgré le tout, les vagues n'étaient pas le pire. 

Sans qu'il vît d'où elles venaient, elles l'assaillirent : les voix. Elles le suivaient aussi implacablement que les vagues le secouaient : « Tueur » ! « Parricide » ! « Tu l'a tué elle aussi ». Et toujours cette phrase qui lui brisait les tympans, qui lui fendait le cœur et qui le tuait à chaque fois un peu plus : «  Toi et moi nous sommes faits du même bois, nous savons quand choisir nos batailles »

Il tentait de se boucher les oreilles, mais les vagues l'en empêchaient. Tout changea lorsqu'il tenta de leur crier d'arrêter. L'eau, ou plutôt le sang, des vagues s'infiltra dans l'ouverture de sa bouche. Le remplissant jusqu'à l'étouffer, jusqu'à le faire disparaître.

Enfin.

...............

Imire se réveilla en sursaut. Il tourna la tête dans tous les sens mais ne vit rien, le monde était noir. Il se releva vite, faisant fi des douleurs qui l'assaillirent. A peine relevé, il  buta contre une forme sombre à ses pieds. Le hurlement que poussa la chose terrifia Imire qui vit en elle un démon. Il se releva et se mit à courir. 

Il tomba sur un couloir et sentit, plus qu'il ne vit, l'ombre géante qui chercha à l'attraper. Il se jeta sur le côté et se mit à courir vers des escaliers pour la fuir. Il descendit les marches quatre à quatre pour mieux s'enfuir. Mais son corps, ce traître, l'abandonna et le fit dégringoler les dernières marches restantes. 

Une vague de lumière l'atteignit, une femme qu'il avait l'impression de connaître le regardait une lampe à huile à la main. La lumière lui permit de voir le sang qui maculait ses vêtements. Il regarda ses mains, elles en étaient pleines. Pleines de sang. Il tenta de s'en débarrasser mais il n'y arriva pas. Des échos de voix déjà entendues, lui vrillèrent les oreilles.

Traître ! Meurtrier ! Elle est morte par ta faute ! C'est son sang qui coule sur tes mains !

Il ferma les yeux et se boucha les oreilles mais, en voyant l'inefficacité de la démarche, se mit à se taper la tête. Il ne reconnut pas sa voix, cette horreur sans tessiture. Il ne l'écouta même pas.

—Chut' écoute-moi, lui parvint une voix rocailleuse.

La voix fut accompagnée d'une prise ferme sur ses deux bras qui furent plaqués au sol. Il ouvrit les yeux mais ne vit rien. Il était recouvert d'une cape grossière, sombre. L'inconnu à la voix râpeuse s'était collé à lui et lui parlait directement à l'oreille. 

— Ne pense à rien d'autre que ma voix, suis-la !

Puis, la voix inconnue se mit à égrener des paroles dans une langue qui lui était étrangère. Des mots à la fois durs, mais aussi captivants. Il les récita comme une litanie, comme une oraison funèbre. Le petit écouta et, quand la voix de l'inconnu surpassa celles de sa tête, il sombra à nouveau dans l'oubli.





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