Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre V - Partie 2

La grande salle du Mystérieux était pleine à craquer, comme toutes les tavernes de Det d'ailleurs. Les serveuses virevoltaient entre les tables en esquivant plus ou moins adroitement les mains baladeuses. La bière et l'hydromel coulaient à flots et on ne comptait plus le nombre de déclarations d'amitiés ou d'admirations portées aux marins présents. Le père d'Imire, comme à son habitude les soirs d'arrivées, s'était assis à la table centrale et avait plus qu'à son tour offert sa tournée. Il commençait à légèrement tanguer et ses déclarations à sa propre gloire commençaient à devenir de moins en moins précises.

     Sibabaï posté à l'entrée, les bras croisés et le regard vif, servait de service de sécurité et avait déjà plus d'une fois fait sortir des clients trop insistants ou trop énervés. Imire, quant à lui, courait de table en table, débarrassant les tables et remplissant à souhait les chopes. Il était bien plus rapide que quiconque, et ne risquait de finir sur les jambes de personnes, lui. Alors qu'il passait en cuisine pour préparer un plat de fromages et de tourte à la viande, il fut intercepté par sa mère. Celle-ci tout échevelée ressemblait, selon Imire à un ange. Après avoir donné plusieurs ordres d'un ton sec à ses aides cuisines, elle se pencha vers son fils :

— Mon cœur, j'ai l'impression de ne pas t'avoir vu depuis des lustres. Sibabaï m'a parlé de l'arrivée de ton père et de ton petit accident, dit-elle en grimaçant sur les derniers mots.

— Ce n'était pas un accident, grommela le petit la tête baissée.

— Imire, soupira Meresi d'une voix douce en lui relevant le menton, ton père et ton frère sont pareils : dur. Toi et moi nous sommes faits du même bois, nous savons quand choisir nos batailles. Alors, continua-t-elle en posant la main sur son épaule, évite autant que faire se peu d'ennuyer ton père les jours qui viennent veux-tu ?

     Imire ne put retenir une grimace de douleur que lui avait tirée le geste de sa mère et, avant que celle-ci n'y porte trop attention se dépêcha acquiescer et de retourner en salle. Il n'eut pas fait deux pas qu'il surprit son père lancer un sourire enjôleur à Miri leur nouvelle serveuse. Celle-ci, toute rougissante, se rendit à sa table d'une démarche légèrement plus chaloupée et ne s'offusqua pas de la main légèrement traînante qui lui effleura gentiment l'arrière-train. Elle rougit de plus belle et prit tout son temps pour vider la table, elle ne perdit ses belles couleurs qu'en croisant le regard noir d'Imire. Il la regarda fixement avant de détourner son regard vers un Sibabaï gêné qui haussa les épaules d'un air maussade.

Savoir choisir ses batailles...

..............

     Imire adorait l'ambiance du Mystérieux une fois la tempête passée. Quand les clients bruyants sortaient en titubant de la taverne et que les serveuses et cuisiniers rentraient chez eux après une longue journée de travail. Le temps s'arrêtait et Imire pouvait prendre son temps pour replacer le mobilier selon sa convenance, dans le calme. C'était souvent à ces moments-là que lui venait l'envie de graver de nouvelles images. Mais pas ce soir-là, pas avec son père encore affalé au milieu d'un banc. Sibabaï qui avait escorté les derniers individus récalcitrants, soupira et s'approcha doucement de son père.

— Père il va falloir que vous m'aidiez, grogna-t-il en le soulevant avec effort. Imire si tu pouvais juste... Non laisse tomber, dit-il en voyant le regard torve de celui-ci.

     Leur père qui sembla reprendre vie au son du nom de son fils releva la tête et le chercha d'un regard que l'abus d'alcool avait rendu rouge.

— Toi, tonna-t-il en le pointant d'un doigt hésitant, comment pourrais- tu seulement me relever quand t'es pas foutu d'attendre sur un quai. Pas foutu d'être présentable le jour de ma putain d'arrivée !

Il s'avança d'un pas vif qui fit légèrement perdre l'équilibre à Sibabaï.

— Père, je ne pense pas que...

— Ça c'est un fils, le coupa-t-il en lui donnant une claque sur le poitrail. Digne et fier pas un petit freluquet dans ton genre, pas comme une mauviette qui fait des gribouillis. D'ailleurs j'avais dit stop aux dessins, n'est-ce pas Sibabaï ? Non ! Pas un mot,je sais ce que j'ai dit. Mais il n'écoute rien ni personne, à part sa mère, hein.

— Je ne crois pas que ce soit le moment de... Peut-être que demain mat...

     Il ne peut finir sa phrase car son père l'avait brusquement poussé et s'avançait vers un Imire stoïque d'un pas lourd et les poings serrés.

— Toujours avec ton petit regard pernicieux et tes petites remarques acerbes, dit-il en se baissant et en attrapant le col du garçon. Écoutes-moi bien, ne crois pas que je n'ai pas remarqué ton gribouillis au port, plus jamais tu ne feras tes petites merdes. J'ai parlé à l'académie ils vont te faire une dérogation. Maintenant c'est la marine ! La prochaine fois que je te surprends c'est ta main que je coupe, les manchots ça a jamais empêché personne d'être marin.

     Il finit par lâcher son fils et se retourner avec difficulté. Il ne vit pas le combat que menait Imire pour se retenir. Sibabaï lui voyait la tempête s'agiter dans ses yeux et il comprit, quand le regard du petit se fit vide, que la soirée allait mal finir.

— Oui mais ça empêcherait peut-être le syndrome de la main baladeuse. Y'a pas de dérogation pour ça ?

     Le temps fut comme suspendu. Un de ces instants ou plus rien ne bouge, ou aucun bruit ne filtre. Et où tout est d'une clarté presque morbide. Puis, en un battement de cœur tout reprend et tout repart trop vite. Trop vite pour qu'on se rende compte de ce qui s'est passé.

     Imire ne sentit même pas le coup qui le cueillit sous la pommette, ni le coin de la table qui amortit sa chute et encore moins le tabouret sur lequel il s'échoua un instant avant de finir au sol. Il n'entendit pas le souffle choqué de Sibabaï, ni le beuglement de son père et encore moins les cris de sa mère. La seule chose qui lui passa par l'esprit fut :

Savoir choisir ses batailles...

.............

— Mais comment va-t-on faire ?

— Faut cacher le corps, la brigade anti-peste passe toutes les nuits par Balte. Ils le ramasseront pour nous.

— Du sang tellement de sang, comment on fait pour le déplacer y'a trop de sang et trop de gardes.

— On fait porter le chapeau au petit, il est tellement étrange. T'inquiètes pas je vais tout arranger.

     Les voix lui paraissaient lointaines, tellement lointaines. Son corps lui faisait mal, il essaya de se relever mais à peine eut-il levé la tête qu'une vague de nausée le prit aux tripes. Il se retint de justesse de vomir, se redressa sur les genoux. Lorsqu'il ouvrit les yeux il tomba sur une scène surréaliste. Son père et son frère tous deux agenouillés sur une mare de liquide sombre. Sibabaï les yeux pleurants et son père qui lui tenait le visage les mains en coupe.

Imire se releva avec difficulté, essayant de se rapprocher de la scène. Lorsqu'il vit ce qui reposait entre les deux hommes il chancela et retomba à genoux. Sa mère, enfin pas vraiment sa mère. Sa mère était un ange, tout en blondeur et en chaleur. La créature qui gisait ressemblait plus à une de ces poupées de Kinës qu'on trouvait au marché des Esplanades. Toute blanche et rigide, avec le cou tourné dans le mauvais sens.

Il se releva une fois de plus et s'avança vers le cadavre, en apercevant un coin de table rouge de sang il comprit la cause de sa mort. Et bien sûr son meurtrier.

Savoir choisir ses batailles... J'ai choisi la mienne.

     Ce fut la dernière pensée cohérente qu'il eut avant très longtemps. Ce fut par pur réflexe qu'il sortit son couteau à gravure. Il ne réfléchit pas avant de s'élancer vers son père en courant avant de le planter dans le dos de celui-ci. Quand son paternel l'attrapa en hurlant, il lui mordit sauvagement le bras avant de l'attaquer au visage. Un coup dans l'œil un autre dans la joue. La main qui tenta de repousser son visage ne le gêna pas. Il mordit sauvagement des doigts et continua. Les épaules, la poitrine, le cœur. Le cœur.

Il ne vit pas Sibabaï partir. Il n'entendit pas les gardes entrer. Il ne sentit pas le coup venir.

Je vous remercie d'avoir pris le temps de lire ce chapitre. Si vous avez aimé pensez à voter, commenter et partager. Si vous n'avez pas aimé vos commentaires sont aussi les bienvenus. A bientôt j'espère !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro