Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

IV - 10. La libération

900 mots (un chapitre court !)


Fila, Sept cent lieues au Sud de Yora, 2 avril 2011


Au plus tard de la nuit, alors que la plupart des soignants prenaient quelques heures de repos, Cassandra avait administré son remède. Le lendemain, les malades les plus mal en point se relevaient déjà, la toxine drainée de leur corps. Les médecins cherchèrent des causes dans l'air, la nourriture, jusqu'aux signes zodiacaux, voire la grâce d'Unum. Cassandra Hilbert ne serait jamais récompensée pour son travail. Ils ne la voyaient pas. Elle était invisible pour eux, car détentrice d'une autre science, avec laquelle ils se sentaient en compétition. L'idée qu'elle eût pu sauver tous ces malades aurait été trop amère pour essayer de la leur faire avaler. Ils l'auraient encore traitée de charlatan.

« Je sens que plus personne n'a besoin de moi, nota Cassandra. Je vais rentrer. »

Elle disait la même chose tous les jours, mais ne pouvait se séparer de John, Vladimir et Eusébus. Sa vision ne pouvant être restaurée, le médiateur de Kaldar trouvait le moyen de faire de l'humour : « heureusement que je connais par cœur mon Livre », disait-il souvent avant son office improvisé. « Voilà un mois que je dors dans un temple, exactement ce qu'il me faut. »

Vladimir savait que l'alchimiste possédait un appartement à Fila, pas très loin du temple. Il ignorait dans quel état on le lui avait laissé. Elle se montrait assez évasive sur le sujet.

« Des nouvelles de Yora ! s'exclama un habitant en entrant dans l'hôpital improvisé. Des nouvelles de Yora ! »

Le vampire bondit. Déséquilibré parce que sa jambe ne suivait pas, il s'accrocha à John. Une foule étouffait déjà le crieur.

« Yora a tenu ! clamait-il.

— Qui vous a dit ça ?

— Un communiqué radio de Verde. Ils disent que l'armée namane est en fuite et qu'elle sera à Fila demain. Il faut qu'on se mette à l'abri. »

Une longue file de camions et d'hommes déguenillés traversa la ville. Ils se réinstallèrent dans les mêmes postes de commandement qu'à l'aller ; cette fois mal rasés et affamés, ils firent main basse sur tout ce que Fila comptait de vivres et de carburant.

Des avions orkaniens larguèrent une marée de tracts sur la ville. Ils s'apprêtaient à bombarder les namanes encore présents, pour les forcer à fuir par la mer. Ils recommandaient à la population de se terrer dans les caves.

« Je ne comprends pas, disait Cassandra. Les namanes ne vont pas rester ici plus d'une semaine, de toute façon. S'ils frappent la ville, ça fera des victimes... »

Vladimir hésita à lui expliquer qu'il reconnaissait là l'intransigeance du général Viktor. Le vampire avait pris le contrôle de Verde ; la propagande du Commandement l'annonçait comme le libérateur de l'Orkanie. Il n'y était pour rien dans la défense de Yora, où, disait-on, les vaisseaux des anges avaient tous été abattus. Cela blessait son orgueil, aussi pour compenser, profiterait-il jusqu'au bout de cet avantage offert sur l'armée adverse, qu'il écraserait tel l'insecte.

Viktor disposait de l'aviation, la seule arme qu'il estimait efficace depuis la bataille de Twinska. Les namanes lèveraient avec anxiété la tête vers le ciel ; mais trop rares seraient les balles à pouvoir toucher en vol les bombardiers, à percer leur blindage d'aluminium.

Ils firent comme on leur avait ordonné. Anciens soldats, civils, médecins, alchimiste se réfugièrent dans une cave humide et attendirent que la nuit passe.

La nuit passa. Chaque détonation faisait trembler le plafond et saupoudrait un peu de salpêtre sur leurs silhouettes recluses. Au matin, les incendies n'avaient pas encore cessé. La retraite de l'armée namane s'était muée en débandade. Les compagnies sans chef abandonnaient leurs blessés ; l'officier qui s'interposait face à leur course endiablée prenait le risque d'être abattu sans sommation. Le chaos régnait à Fila.

Cassandra retrouva du travail.


***


« J'habitais ici » dit-elle en désignant un amas de décombres parmi d'autres. « C'était un appartement sympa. »

Son regard fouilla ce tumulus avec l'acuité d'un oiseau pêcheur. Plongeant la main dans les fragments de béton, elle en extirpa un livre encore intact, qu'elle épousseta de la main. Il semblait écrit dans une langue étrangère.

« Tu vois, Vlad, quand je suis rentrée chez moi, tout était en place. Ils avaient juste cassé la fenêtre pour rentrer. Des livres avaient bougé, je pense que quelqu'un parmi les visiteurs lisait l'orkanien. C'est à peine si je n'ai pas retrouvé une note avec écrit « désolé du dérangement ». Donc ce ne sont pas les namanes qui ont détruit Fila, mais le Commandement. »

On pouvait dire tout ce qu'on voulait sur les nécessités de la guerre, cette vérité remontait inlassablement à la surface. L'Empire namane avait occupé la ville et l'avait laissée intacte ; le général Viktor avait brûlé des quartiers entiers.

Personne ne voulait faire de commentaire ; l'Orkanie était trop pressée de vivre de nouveau.

« Il y a quelque chose que nous risquons, dit Cassandra lorsqu'ils retournèrent au temple.

— Quoi ? Maintenant ? Les anges déchus sont vaincus. L'Empire est à deux doigts de capituler. La guerre est finie.

— Si personne ne se souvient de celle-ci, il y en aura une prochaine. Et une autre. Et une autre encore.

— Ce genre d'événement ne se reproduit pas.

— Ha ! Ils disaient la même chose, sur Terre. »

Le vampire fit un regard de biais, hésitant. Voulait-il en savoir davantage, ou au contraire, voulait-il faire taire cet oiseau de mauvais augure ? Quoi qu'il en soit, Cassandra n'en dit pas plus.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro