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La chute

Je ne crois ni en la chance ni au hasard. Je crois au travail acharné et aux répercussions de nos actions.

C'est pourquoi lorsque je suis entré dans mon appartement il y a une heure de cela et que j'y ai trouvé ma femme sur notre lit, remuant et se balançant contre un inconnu, lui-même la secouant comme si elle n'était rien d'autre qu'un pantin désarticulé, j'y ai vu une suite logique à une relation qui de toute façon ne tenait plus qu'à un fil.

Je ne suis pas insensible, loin de là. Au contraire, ressentir les choses est mon gagne-pain. Cependant, j'ai su à ce moment-là qu'il n'y avait plus rien à sauver entre nous. Toutes les cartes ont été jouées, tous les dés ont été jetés.

La partie est terminée.

Assis sur ce banc public – le banc de la solitude – je réfléchis. A mon passé, à mon présent et à mon avenir.

Tous les trois sont aussi ternes que la voute céleste qui s'étend au-dessus de moi.

Je me suis marié pour deux raisons : parce que je le voulais bien évidemment, mais aussi et surtout pour répondre aux convenances sociales. Mes parents me reprochant déjà le fait d'avoir abandonné mes études de médecine pour devenir peintre, je ne voulais pas en plus leur causer du tort en abandonnant mon devoir de fonder une famille. Malheureusement, pour moi comme pour eux, j'ai échoué. La faute incombe surtout à ma femme bien sûr, mais quelle importance ?

Un échec est un échec, peu importe la cause.

Cela dit, il m'aurait été possible de minimiser ce revers si seulement ma carrière de peintre était prolifique ; mais comme me l'a reproché mon épouse durant nos quatre années de mariage, je manque cruellement de créativité. Je ne vois pas trop en quoi le fait d'être créatif est un atout dans une relation amoureuse, mais pour quelqu'un exerçant ma profession c'est une aptitude majeure. Pour tout dire, ce n'est pas tant le fait que je peigne mal qui cause problème, mais davantage le fait que mes œuvres n'aient pas cette profondeur à laquelle aspire tout artiste.

Mes tableaux suscitent des points d'exclamation quand je voudrais qu'ils suscitent des points de suspension, des acclamations enthousiastes quand je voudrais qu'ils suscitent des silences respectueux, des sourires quand je voudrais qu'ils suscitent des larmes...

Il n'y a rien de pire que de savoir que le Beau se trouve en soi ou autour de soi, mais d'être incapable de trouver les bons mots ou plutôt les bons « pinceaux » pour le décrire.

Comme un bateau qui flotte sur la mer, je flotte sur un océan de possibilités. Pour les atteindre, il me suffirait d'aller au fond. Or, je reste en surface. Inéluctablement et lamentablement.

Assis sur ce banc public – le banc de la solitude – je réfléchis. A mon passé, à mon présent et à mon avenir.

Et ma réflexion se solde par une triste conclusion : ma vie toute entière est un échec.

Mes parents, ma femme et même mon art, tous m'ont tourné le dos. Je n'ai personne...

Le visage toujours impassible, je sens des laves brulantes sortir de mes yeux. Le volcan de ma tristesse, de mon agonie est entré en éruption. Mes lèvres se mettent à trembler, secouées par ce flux d'émotions intenses. Je ferme mes yeux...

Soudain, je me sens tomber, tomber... sans pouvoir m'arrêter, et le plus étrange est que ma chute ne s'effectue pas vers le bas, mais plutôt vers le haut. Ce sentiment relève de l'indicible. C'est quelque chose qu'il faut vivre pour comprendre.

Quand finalement j'ouvre mes yeux, quelque chose d'incroyable se produit.

Tout à coup, je vois. Je vois vraiment. Et quel panorama !

Ce parc, qui il y a quelques instants encore était un parc ordinaire, revêt tout à coup un aspect enchanté. L'arbre qui se trouve en son centre s'est transformé. Ses feuilles auparavant d'un rouge fade sont maintenant d'un rouge flamboyant, à tel point que j'en suis presque aveuglé.

Je découvre un monde nouveau. Des couleurs, des senteurs et des émotions jadis inconnues et inexplorées me submergent avec force, si bien que je ne sais si je dois rire ou pleurer.

D'instinct, je saisis ce que je dois faire. Sans même le regarder, j'ouvre le sac en cuir noir qui se trouve à mes côtés et en ressors mon carnet de croquis avec des crayons de plusieurs couleurs différentes.

Et je me mets à dessiner.

Je ne dessine pas cet arbre tel qu'il est, mais tel que je le vois. Non pas avec mes yeux physiques – ceux-là sont trop limités – mais avec les yeux de mon cœur.

Je le fais sans effort, sans douleur, comme si tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent n'avait été qu'un prélude à cet instant. L'instant de vérité.

J'y mets toute mon âme, toute mon essence. Tel le buisson ardent, je brûle sans pour autant me consumer. Du plus profond de mon être jaillissent des trésors qui pendant longtemps sont restés cachés.

Quand j'ai terminé, je me sens vide mais heureux. Le parc est de nouveau ce qu'il était, comme si tout ce que je viens de vivre n'avait été qu'un rêve.

Assis sur ce banc public – le banc de la solitude – je réfléchis. A mon passé, à mon présent et à mon avenir.

Et là je réalise.

Nos épreuves, nos faiblesses, et même nos défaites ne sont pas nos ennemies. Ce sont elles qui nous ouvrent les yeux. Elles ne sont pas censées nous attirer vers le bas, mais plutôt vers le haut, si tant est que nous en sommes conscients, si tant est que nous l'acceptons. 

Je rassemble mes affaires et je me lève. Dans le ciel, les étoiles dansent, dans le parc tout n'est que silence.

Je ferme les yeux à nouveau, savourant ce moment.

J'ai découvert le secret des dieux. La chute est ce qui pouvait m'arriver de mieux.

FIN.


            

Salut ! ;)

Pour la petite histoire, j'ai eu l'inspiration d'écrire cette nouvelle il y a quelques jours pendant que je faisais ma sieste. Généralement – et je suppose que c'est aussi le cas pour la plupart d'entre vous – j'écris d'abord puis je crée la couverture. Or, pour ce texte, c'est la couverture qui m'est venu en premier. Cela ne m'était jamais arrivé auparavant. Cette image, sortie de nulle part, s'est soudainement imprimée dans mon esprit comme si je la voyais à travers un écran de télévision. J'ai fait de mon mieux pour la reproduire telle que je l'ai vue, mais je crains d'avoir échoué. Dans tous les cas, une fois la couverture réalisée, le reste s'est fait tout seul.

Bref, j'espère que vous avez passé un bon moment de lecture. N'hésitez pas à voter et à commenter. Vos avis sont les bienvenus ! ❤️

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