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I. LA BELLE COURONNÉE

La première fois que j'avais vu la chevelure de Bérénice, c'était un matin brumeux de novembre, alors que je me promenais au bord de la baie du côté nord de l'île. La lueur matinale peignait la mer de reflets d'argent, le brouillard se mêlait aux embruns et le chant du ressac imitait le bruit que faisaient mes pas foulant les galets gris au sol. Je humais le vent qui charriait le parfum salé de l'eau dans ses volutes. La Lune pâle était toujours visible dans le ciel clairsemé, comme un fantôme.

Seule, je m'étais assise sur le rivage, contemplant le paysage qui s'étalait devant moi jusqu'à perte de vue. Je me souviens avoir pensé que j'étais amoureuse de cet endroit. A l'époque encore, mon cœur n'appartenait qu'à l'océan et cette île nuageuse au climat capricieux et aux journées pluvieuses. À ses filets de pêche odorants dans le port. À ses bouts de verre polis, tous doux, sur la plage. À son phare à la lumière blanche qui éclairait les vagues et les rues, la nuit.

C'est là, je crois, que je croisai son regard vert d'eau pour la première fois. Un visage m'épiait à quelques mètres de la jetée. Au début, je pensai rêver, confondre les contours d'un rocher embrassé par la brume. Mais un détail me convainquit qu'elle était bien réelle : un halo mouillé de cheveux d'un roux aussi vif que la lueur des flammes. Elle ne bougeait pas. Je crois qu'au fond, elle était aussi surprise que moi de rencontrer quelqu'un dans la baie ce matin-là : si je me promenais le long de la côte de si bonne heure, c'est parce que j'avais passé le temps que le ciel noir prête au sommeil à observer les étoiles, plutôt qu'à rêver. Quoique contempler les astres était selon moi sans doute la seule vraie façon de le faire.

Puis le visage qui me fixait dans l'eau fut prolongé d'épaules blanches, nues et scintillantes à mesure que leur détentrice se redressait, comme pour mieux me voir à son tour. Ses mèches rougeoyantes auréolaient son front à la manière d'une couronne. Elle était d'une beauté surnaturelle.

La mer était une robe ondoyante autour de ses clavicules. Même sans avoir vu le reste, je savais ce qu'elle était. Je le savais car ses yeux le criaient dans le silence matinal. Je le savais car je me souvenais aussi des légendes de l'île, celles que ma grand-mère m'avait lues un jour que la tempête frappait la terre de ses bras trempés et de ses coups de foudre.

Saisissant ma chance, je me relevai lentement. Je ne voulais pas l'effrayer.

Qui es-tu ? chuchotais-je aux vagues bleues.

Je crois que la brise lui porta mon message, parce qu'elle plongea pour toute réponse. La courbe de son dos fut continuée par celle, fuyante, d'une queue de poisson aux éclats opalescents.

Le soir suivant, en regardant de nouveau les constellations tournoyer sur leur axe, je décidai de l'appeler Bérénice.

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