3.Chrysalide

                           A

Je n'ai rien connue jusqu'à lui qu'une existence incomplète. Mon cœur s'agite dans sa prison de soie. Il est trop tôt pour l'aimer, trop tard pour l'ignorer. Que va-t-il faire de moi?

Après ce jour-là ,combien de fois je l'ai croisé au quartier, parfois il me lançait un salam, un sourire, un regard parfois il m'ignorait, en faite depuis 3 semaines on s'était pas reparlé.

Je me disais que peut-être il avait une copine. Mais concrètement je ne l'ai jamais vu avec personne.

- Tu vas où comme ça ?

Je me suis retournée, je l'avais reconnu à sa voix, c'était lui.

Moi: Salut
Lui : Salut ça va ?
Moi: Normal et toi?
Lui: Tu as fini de me guetter ?
Moi: Pardon ?!

J'ai fais l'innocente mais je suis sûre que j'ai rougie, il m'avait cramé, grillé.

Lui: Je sais pas on aurait dit que tu attendais quelqu'un.
Moi: Non personne
Lui: Ouai c'est ça
Moi: De toute façon c'est toi qui me guette là !
Lui: Vas y qu'est ce que tu me racontes ?
Moi: Bah oui tu attends que je bouge, pour te pointer !

Il s'est mit à rire, à glousser comme un con, qu'est-ce qu'il était mignon.

Lui: Tu te fais des films toi!
Moi: Bah ouai comme toi !

Il sourit.

Lui: Mais tu ne m'as pas répondu !
Moi: A quoi?
Lui: Tu vas où comme ça ?
Moi: Toi tu vas où comme ça ?
Il éclata de rire et moi aussi.
Lui: Tu réponds à une question par une autre question?!
Moi: Bah oui quand j'ai pas envie de répondre!
Lui: Je voulais te proposer un truc mais laisse tomber
Moi: Bah dis
Lui: Faire connaissance

Franchement je savais pas quoi dire, je me sentais conne, débile... J'ai marqué un temps d'arrêt et je suis restée silencieuse quelques secondes.

Lui: Bah laisse tomber, j'ai rien dis, tu me connais pas, je te connais pas et ça restera comme ça.
Moi: Tu me laisse pas le temps de répondre
Lui: Bah réponds

Il me foutait en l'air, il me retournait le cerveau, il me déstabilisait.

Moi: Oui
Lui: Quand ?
Moi: Quand quoi?
Lui: Quand est ce que je pourrais te revoir ?
Moi: Vendredi
Lui: Demain?
Moi: Demain c'est jeudi
Lui: Je sais que c'est jeudi, je veux te voir demain
Moi: Pas possible
Lui: Ok vendredi 16H ?!
Moi: Oui
Lui: On se rejoint là-bas ( en me montrant le banc tout au fond)
Moi: Ok
Lui: Allez Salam
Moi: Salam

Jusqu'au jour même j'y ai pas cru, je me suis fais tout les films possible et surtout le film où il ne venait pas.

Mais le vendredi à 16h il était déjà là.
Chaque pas que je faisais vers lui semblait me ralentir, comme ci j'allais jamais y arriver, comme si j'allais tomber mais il m'aperçut et s'avança.

- Vas y viens on bouge vite
Moi: Y a quoi?
Lui: Si ma mère me voit par la fenêtre, elle va me chopper
Moi: pourquoi?
Lui: Parce que j'ai dis que je bossais jusqu'à 17h
Moi: Fallait me donner rendez-vous ailleurs
Lui: La prochaine fois ouais

Dans ma tête ça a tilté '' la prochaine fois "

Lui: Vas y on se pose là tranquille

On avait marché 3/4 minutes et on était arrivé.
On s'est donc assit et on a parler de tout et de rien. Il m'a dit qu'il bossait avec son oncle dans un garage. En faite tout allait bien tant qu'on parlait pas de moi. J'étais à l'aise, il me faisait rire. Mais forcément il a commencé à me poser des questions. Ce que je faisais, dans quel lycée j'étais...

Moi: Je vais aller au lycée Montaigne
Lui: Ah ouai mais t'es où pour l'instant?
Moi: Je fini ma troisième
Lui: Ah ouai? Ban t'a quel âge, t'as redoubler?
Moi: J'ai 15 ans (oui bon dans 3 semaines mais c'est pareil)
Lui: Ah ouaii mais moi je croyais que t'avais genre 17
Moi: Et alors ça fait quoi?
Lui: Bah rien
Moi: Et toi, tu as quel âge ?
Lui: 19

Il sortit une clope de son paquet.

Lui: Tu fumes ?
Moi: Des fois
Lui: Bah maintenant tu fumes plus
Moi: Pourquoi?
Lui: Parce que je te le demande
Moi: C'est pas une clope tout les 36 du mois qui va me tuer
Lui: Peu importe
Moi: Bah toi aussi alors
Lui: Oui un jour je vais arrêter inchallah quand j'aurais des enfants

J'aimais bien sa façon de dire les choses, de façon posée, réfléchie, sérieuse. Cela lui donnait encore plus de charme.
Pendant une heure on a parlé, rit comme un moment hors du temps.
Puis il s'est levé, m'a dit qu'il devait rentrer et moi je suis resté figée. La réalité revenait trop vite, j'avais pas vu le temps passé.

Lui: Alice je vais te donner mon tel
Moi: Vas y .
Lui: O6 7* 43 ** 0*
Moi: Je te bipe
Lui: C'est bon ton num s'affiche.

Il s'approcha pour me faire la bise, je m'approcha aussi et dans un mouvement incontrôlé, nos lèvres manquèrent de se toucher.

Lui: Bah vas y saute moi dessus ( il rigolait)
Moi: Bah non c'est toi là
Lui: Ouai c'est toujours moi quoi

Sur ces derniers mots il s'éloigna, rigolant tout seul à sa connerie, son sourire magnifique aux lèvres. Ses lèvres.

Dans mes pensées tu t'étais engouffré vers mon cœur tu te faufilais. Si j'avais su que tu t'envolerai...