11.Folie
11.Folie
A
Il m'a arraché les ailes, coupé en petite partie, j'étais redevenue chenille, moi le papillon de nuit.
J'ai caressé son visage, sa barbe, sa peau chaude et douce. J'ai attrapé sa main qui voulait me repousser. J'ai cherché son regard. J'attendais des réponses.
Il s'est faufilé entre le mensonge et la vérité.
Je lui ai envoyé un message, il n'a répondu que le lendemain. On s'est rejoint en bas de chez lui.
Moi: Pourquoi tu t'es marié ?
Lui: Tu sais très bien
Moi: Non je comprends rien
Lui: J'étais sincère avec toi
Moi: Je crois pas
Lui: Crois comme tu veux
Moi: Je pensais que tu étais un mec bien
Lui: Bah tu t'es trompé
Moi: T'as beau dire ce que tu veux, je crois pas, je te connais Malek
Lui: Viens plus trainer ici, va à la Fac, fais ta vie, ça sert à rien d'espérer, je suis marié, ma femme sera là dans quelques mois...
Moi: C'est moi ta femme ! Tu as promis devant Dieu Malek! Tu as dis qu'on serait toujours ensemble, que tu me laisserais jamais.
Il s'approcha et me laissa le serrer dans mes bras. C'était ma place, là où j'avais toujours été, c'était mon ancre, l'autre partie de moi.
Lui: Si je pouvais j'annulerais tout
Il m'embrassa le front.
Lui: Prends soin de toi
Il m'embrassa encore et sans que je puisse le retenir s'échappa.
Mon cœur était à terre, piétiné. Tout tournait, s'agitait, je savais plus quoi faire de mon corps qui tremblait dans sa folie. Mon cœur se serrait et j'aurais voulu l'arracher tellement la douleur était insupportable. Je ne comprenais pas, mon cerveau n'y parvenait pas, des bribes de phrases raisonnaient en moi, ce qu'il avait dit, ce qu'il avait fait.
Je voulais qu'il revienne, je voulais l'insulter, je voulais le serrer dans mes bras, je voulais le tuer, je voulais lui parler, je voulais l'oublier.
Le mal que ça fait est si peu descriptible, l'illogisme des pensées qui vagabondent, les émotions comme un ascenseur qui monte et qui descend, j'étouffais, je perdais toute raison.
J'ai essayé, je me suis efforcé. J'ai fais de mon mieux mais ça n'a pas suffit. Un mois était passé, je me suis perdue dans ma folie, à croire qu'il reviendrait mais c'était elle qu'il avait choisit.
Une pensée, une simple image et la tristesse creusait mon visage.
Je m'approcha du bord...
« Je veux faire de toi ma femme, la plus heureuse des femmes. »
Mes larmes coulent. Tout est flou. Je me perds dans ces souvenirs, je m'égare dans sa voix.
« Alice, Omri, n'brick bezzaf. »
Mon cœur s'agite.
On dit qu'avec le temps va tout s'en va mais pour moi plus le temps passe, plus je sombre un peux plus bas.
Je m'efforce, j'y mets toutes mes forces mais le plus souvent ça ne suffit pas.
« Allez Hbiba sourie... naan ton sourire de tueuse là. »
Les souvenirs sont un sale mélange.
Ils me provoquent. Me fendent en deux. Je respire. J'inspire. J'implore le ciel mais la douleur est trop vive, la douleur ne passe pas.
Les yeux embués de larmes, je fixe le sol devant moi, tout est flou et surfait, rien à la surface, je suis seule face à moi même. Seule sur le toit du bloc C. Je sors la lame et son va et vient me soulage , le sang dégouline entre mes doigts..
Le voile du destin se lève sur moi, mon cœur n'a plus peur. Une sorte de sérénité m'envahit, je serre le sweat de Malek contre moi. Jusqu'à la mort on s'était promis, pour toute la vie on s'était dit.
La neige vole, tourne dans l'air, tout est calme.Un cœur rouge se dessine sur le sol blanc.
Mon cœur se serre puis se relâche, je crois que c'est fini. Par amour je suis morte pour lui.
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