~Chapitre 8~
Point de vue Lyssa:
Je me réveille avec un mal de crane lancinant, je ne veux pas ouvrir les yeux et me rendre compte que ça s'est vraiment passé, bon sang... Je suis bordée dans un lit bien chaud avec un couvre lit de soie bien différente de mes draps de cotons, où est ce que je suis putain. Je commence sérieusement à m'affoler mais je n'ose toujours pas ouvrir mes yeux. Lorsque j'ouvrirai les yeux, tout sera réels et je ne pourrais plus me mentir en me réfugiant dans l'inconscience. Je perçois un sifflement agacé sur ma droite et me tend imperceptiblement, avant même qu'il ne parle, je sais qui a émis ce son...
-Je sais que tu es réveillé alors arrête de faire semblant, ça fera avancer les choses. Je ne suis pas patient par nature alors ouvre les yeux.
Kyle Black, la voix du plus agaçant et celle du plus canon des vampires de mon entourage (notez l'ironie, c'est le seul qui ne soit pas mort après m'avoir rencontré). Je me mets prudemment en position assise, ma blessure au flanc droit semble s'être réveillée en même temps que moi, qu'est-ce que j'ai mal bordel. Il ne m'a décidément pas raté... Je reste malgré tout alerte et le regarde droit dans les yeux tout en cherchant une quelconque morsure sur mon corps.
-Je ne t'ai pas mordu...
-C'est vrai que ça parait logique venant d'un vampire, excuse-moi de me sentir obligé de vérifier, c'est vrai que ce n'est pas comme si j'étais dans une chambre qui m'est inconnu avec le vampire que je veux tuer le plus au monde.
-Mais c'est qu'on est en forme, j'aurai peut-être du te laissé crever finalement !
Il parle d'une voix froide, dénué de toute émotion et soudain je réalise qu'il m'a sauvé, celui qui veut le plus me voir morte au monde m'a sauvé la vie. Je le regarde avec les yeux ronds, me demandant pourquoi, ma tête doit être bien ridicule mais tant pis.
-Pourquoi tu as fait ça ?
Ma voix est toute faible, je suis toute faible mais je remarque qu'il se tend à ma question. Pourquoi, je n'ai que ce mot en tête.
-Fait quoi ?
-Ne joue pas au plus con, tu sais très bien ce que je veux dire, pourquoi tu m'as sauvé ? Hein, pour mieux me tuer ensuite.
Ma colère s'est réveillée, enfin, et je me lève vivement sans faire attention à la douleur qui m'envahit. Je mords violement la lèvre au sang et pars à la recherche d'une quelconque sortie.
C'est comme ça que je remarque que je n'ai plus mon jean et mon débardeur encore moins, il a quand même eu la bonté de me laisser mes sous-vêtements...
-Ton jean était sale et ton tee-shirt plein de sang et déchiré, j'ai préféré te les enlever pour te soigner. Ce n'était pas très beau à voir, je dois avouer que tu es plus doué que moi avec un pieu. Au moins avec toi c'est... propre.
Il se foutait de ma gueule ma parole, je sentais ma magie crépiter autour de moi signe que je n'allais pas tarder à craquer. Je ne suis pas d'une nature très patiente et là j'étais à deux doigts de le tuer. Il a soufflé une nouvelle fois autant d'agacement que d'amusement.
-Je ne sais pas, ça te va.
-Il est quelle heure ?
Virage à 180°, je ne suis plus énervé mais inquiète et si Lydia s'était réveillée et qu'elle s'inquiétait. La connaissant elle avait déjà lancé une brigade de recherche derrière moi...
-7 heures.
-Je veux mes fringues.
-Je ne pense pas que tu sois en position d'exiger quoi que ce soit. Tu es chez moi, je t'ai sauvé la vie. Alors tu vas fermer ta grande gueule et tu t'assois, je n'ai pas le temps pour tes caprices...
-Pourquoi je t'obéirais, ce n'est pas dans mes habitudes surtout si je parle avec une sangsue. Et puis c'est ta faute si on se retrouve dans cette situation monsieur je bute avec l'arme de l'autre.
Mon ton était amer, pour qui se prenait-il au juste, pour le maître du monde ? Ce n'est pas comme si j'avais voulu de cette situation, bon certes j'avais essayé de le tuer à plusieurs reprises mais il a quand même eu le culot de me planter avec MON pieux !
-Je ne pense pas que tu parles souvent avec un vampire de toute manière et je te l'accorde c'est en partie de ma faute.
Je rêve ou il essaie de faire de l'humour, pourri mais de l'humour quand même.
-Il faut qu'on parle...
-Je n'ai rien à te dire !
-Et bien tu n'as qu'a rien dire mais moi j'ai des choses à te dire et tu vas m'écouter, crois-moi, c'est important...
-Ah oui, j'aimerais bien voir ça...
J'ai à peine fini ma phrase que mon dos se retrouve plaqué contre le lit, mes mains maintenues au-dessus de ma tête par l'une des sienne et son corps froid m'écrasant sur le matelas. La proximité de nos deux corps m'a soudain rendu complètement muette, moi qui n'ai pourtant pas ma langue dans ma poche...
-Bien, tu sembles plus apte à m'écouter maintenant.
Je lui lançais mon plus beau regard noir et essayait de libérer mes mains. Il resserra son emprise sur mes poignets si fort qu'un couinement de douleur s'échappe de ma bouche. Il eut un sourire satisfait en voyant que je cessais complètement de bouger, mes joues me brûlaient de honte.
-Je ne voulais pas recourir à de tels moyens mais tu ne me laisses pas le choix, il faut vraiment que je te parle, petite chasseuse.
Non, je ne voulais absolument pas l'écouter mais je voulais quitter cette baraque au plus vite et l'écouter me semblait être une bonne idée. Je laisse donc mon envie de meurtre de côté pour le moment. Je m'attendais à ce qu'il parle tout de suite mais non, il est perdu dans ses pensées, comme s'il m'avait oublié. Le silence s'éternisait si bien que je me décidé à le briser d'agacement.
-Parle ou laisse-moi partir mais fait quelque chose, je n'ai pas ton temps Traqueur....
Il sembla hésiter un moment puis se lance, la phrase qu'il prononce me tétanise te j'aurai préféré qu'il garde le silence finalement, il n'avait pas pu faire ça, et dit une phrase que j'aurai préféré ne jamais entendre surtout venant de lui.
-J'ai du mal comprendre n'est-ce pas ? Choisi bien tes mots, il pourrait être tes derniers !
Mon ton était dur, la colère se sentait dans ma voix et je ne faisais rien pour le cacher. Bordel, il n'avait pas fait ça, j'y croit pas. Je vais le tuer.
-Tu as très bien compris, Lyssa, j'ai...
-Ne m'appelle pas comme ça sale monstre, tu n'en as pas le droit. Ça a dû beaucoup t'amuser d'imaginer ma réaction lorsque j'aurai compris ce qu'implique ma vie sauve. Ça t'éclate hein de savoir que la chasseuse a bu du sang de vampire et pas n'importe lequel, celui du traqueur, le putain de vampire qu'elle souhaite tuer par n'importe quels moyens.
Je criais à présent autant de colère, de déception et de peine. Je me sentais sale, je gigotais dans tous les sens dans l'espoir de me dégager de son étreinte et y parviens avec peine. Je le regarde avec un regard mêlant dégoût et haine pure, ce que je pouvais le détester. Il tente de m'approcher mais je place un mur entre lui et moi en m'entourant de mes bras me foutant du fait de ne porter que des sous-vêtements pour l'instant.
-Je...je suis désolé...
-Sale menteur, vas te faire foutre connard !
J'avais envie de vomir, je me suis mise à trembler, complètement hors de contrôle. Je sentais la magie crépiter autour de moi, je devais partir, je ne savais pas où j'étais, j'aurai très bien pu être dans un immeuble remplit d'humain... Toute envie de le tuer soudain passer face à ma détresse. Je voulais m'éloigner le plus de ce lieu déshonorant, je sanglotais comme une débile, tremblant de tout mon corps, perdu dans des souvenirs plus que désagréable pour moi.
-Je veux mes fringues.
Mon ton était calme, froid et n'attendait aucun refus ou réponse. De tout façons, si il refusait, je ne donnais pas cher de sa peau. Je tentais de garder par tous les moyens les derniers filaments de calme qu'il me restait.
-Il faut qu'on par...
-Je n'ai rien à te dire bordel, tu comprends ou t'es bouché ! Je veux juste rentrer chez moi, alors bouge de là !
Le calme m'avait de nouveau déserté et la haine était de retour, je préférais ce sentiment à la peur de tout à l'heure. On se regarde tous les deux dans les yeux moi avec haine et lui avec un mélange de colère et de... peine. Je sors en trombe, chope mes vêtements et m'habille en vitesse fuyant cet appartement sans ne me retourner ni réfléchir à ce que j'ai pu lire dans son regard. Ça n'a plus d'importance de toute façon, je devais m'éloigner au plus vite de cet endroit et de cet homme sinon je ne sais pas ce qui allait se produire...
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