~Chapitre 14~
Point de vue Lyssa :
Debout devant mon miroir à pieds dans ma chambre encore en sous-vêtements alors qu'il ait déjà 7 heures et demi et que je commençais dans 30 minutes, ah non, dans 29 minutes plutôt... Je ne savais pas quelle tenue porter, de nombreux jeans et jupes en tout genre traînaient sur mon lit sans que je ne trouve quelque chose d'exceptionnelle. Je n'étais vraiment pas douée pour tout ce qui était féminin mais je voulais être jolie.
-Tu sais que ce n'est pas en fusillant ton miroir que tu seras habillé ma grande alors laisse-moi faire, je te promets de te choisir quelque chose de pratique pour faire de la moto et sexy pour les yeux des mâles.
Ce n'était plus mon reflet que je fusillais mais belle et bien ma meilleure amie qui voulait aller à l'école à moto ce matin et je n'avais pas eu le courage de refuser. Et me voilà donc avec une nana accro au shopping et voulant me faire ressembler à une pouffe style Elinore et sa clique, j'avais échappé au maquillage trop provoquant et ne portais que du mascara, un fin trait eye-liner et un peu de gloss, ne manquant que la tenue. Je devais avouer qu'elle était la plus à même de choisir une tenue correcte et la laissait donc choisir à ma place sous son cri de joie quasi hystérique. Elle babillait dans toute la pièce comme si c'était le plus beau jour de sa vie mais bon passons, c'était Lydia. Un faible soupire passa la barrière de mes lèvres sans que je puisse l'empêcher et je me reçus un regard noir de ma si charmante meilleure amie.
-Hou, qu'est-ce que j'ai peur dit donc...
Je ponctuais ma petite pique d'un rire joyeux et elle tente de me lancer un coup de pied que j'évite sans mal et elle me tire la langue. Comme la personne mature que je suis je lui rends son geste. On pouffe toutes les deux comme les gamines qu'on aimerait être et que nous sommes pour quelques instants. Puis au bout d'une petite minute, elle me tend mon pantalon de cuir que j'adore et qui me fais selon elle un "cul d'enfer" et un joli pull vert émeraude de la même couleur que mes yeux assez moulant mais qui me va très bien je dois l'avouer. Associé à cette tenue, mes bottines à talon noir et mon éternelle veste en cuir noir. Oui je devais l'avouer j'étais plutôt pas mal.
-Bon maintenant on peut y aller avant d'être en retard ou madame n'est toujours pas satisfaite de son reflet.
Elle avait utilisé une voix pompeuse au possible et je ne pus m'empêcher de lui grogner dessus. Je passais à côté d'elle en lui lançant son casque, choppais mes clés et sortis de ma chambre en grommelant mon mécontentement. Mais au fond de moi j'étais pressé d'arriver au lycée, il était vraiment temps que j'entre dans le jeu du traqueur mais cette fois ci avec mes propres règles.
*****
Le chemin de fit presque sans encombre, il y a bien eu le gentil petit policier qui nous a fait la morale parce que je roulais légèrement à dessus des limites de vitesse (60 km au lieu de 50 ça va franchement...) mais à part ça rien de bien grave.
En revanche, l'arrivée fut bien plus intéressante que le chemin. Étant la conductrice, je devais bien évidemment attendre sur l'engin que Lydia daigne descendre de ma moto avant de moi-même descendre à mon tour. Dès que ses pieds touchent le sol, je mets la béquille, descend de la moto, m'y adosse et enlève mon casque un peu comme dans les films vous savez avec libération de la chevelure et balancement de tête de droite à gauche, comme dans les films je vous dis.
-C'est bon t'as bien fait ton cinéma, on peut y aller. En plus il n'est même pas là, t'as fait ça pour rien.
-Pff qui te dis que je fais ça pour une personne en particulier, je te l'ai dit je veux être belle aujourd'hui.
Elle me regarde en mode "mais bien sûr prends moi pour une idiote, je sais tout". Je ne voulais pas nous rendre plus en retard que nous n'étions et me dirigeais vers le bâtiment principal pour notre cour de littérature. Bien sûr je remarquais aussi les regards que nous lançais les gens présents sur le parking du lycée, certains se montraient appréciateur, d'autres nous jugeaient et le reste nous matais clairement. Je n'ai pas spécialement fait ça pour les regards et les compliments mais soyons honnêtes, ça fait toujours plaisir. C'est donc avec un petit sourire que je franchis, enfin, les portes du lycée. Sourire s'effaçant dès que j'arrive devant ma salle de classe, je pèse le pour et le contre, est ce que j'attends la fin de l'heure où est ce que j'entre quand même avec une demi-heure de retard, cruel dilemme. Mais comme à son habitude ma chère meilleur amie choisit pour moi, toque à la porte et entre sans attendre de réponse de la prof. J'entre à sa suite en levant les yeux au ciel, assez discrètement je dois dire. Elle regarde la prof avec des yeux larmoyant, elle supplie presque la prof de nous accepter en arguant que notre bus nous a oublié et que nous avons dû prendre ma moto, cet engin si dangereux afin d'arriver le plus vite possible afin d'éviter tout retard. Cette fille est une vraie comédienne et bien évidement nous sommes accepté en cours. Je m'excuse vaguement et vais jusqu'à ma place sans adresser un regard à qui que ce soit. Pourtant je suis sûre que deux regards en particulier suivent mes pas jusqu'à ce que je sois assise. Le cours passe plutôt rapidement, peut-être parce que je n'écoute pas, je ne sais pas mais en tout cas je me dirige vers mon cours de maths. Enfin ça c'était sans compter Ethan qui me chope par le bras et m'emmène dans un coin tranquille, il sert fort mon poignet, il est énervé. Comme pour me le prouver, ses yeux lancent des éclairs.
-Tu m'expliques ?
Je nage dans l'incompréhension la plus totale, mais de quoi parle-t-il, je n'ai rien fait qui nécessiterait une engueulade de bon matin. Je le regarde donc sans rien dire, lui laissant l'occasion d'affiner sa pensée mais il ne semble pas décidé à parler et encore moins à lâcher mon poignet de plus en plus douloureux. Je ne me plains pas mais je sais que j'aurai un bleu dans quelques heures tout au plus. Ne voulant pas être en retard pour la seconde fois en deux heures je me libère de son emprise et frotte mon poignet endolori. Ses yeux s'écarquillent et il pâlit. Mais qu'est-ce qu'il a aujourd'hui bon sang.
-Bon on arrête de jouer aux devinettes et tu me dis ce que tu me reproches ou quoi ?
-Je t'ai fait mal...
-Quoi... Mais qu'est ce qui te prends bon sang, accouche au lieu de me mettre en retard.
-Ta tenue...
Alors c'était ça, monsieur faisait son mec possessif, mais pour qui est ce qu'il se prenait, il n'avait aucun droit de me juger sur ma tenue bordel. Nous n'étions plus ensemble après tout. Ses yeux étaient de nouveau sombres mais ce n'était pas à lui de s'énerver et ça, il le comprit un peu tard. Je faisais tout mon possible pour ne pas lui montrer ma colère, que c'était dure.
-Quoi, qu'est-ce qu'elle a ma tenue, tu n'aimes pas, elle me va mal ?
-Si, si, elle te va bien mais...
-Oh bas y'a pas de problème du coup.
Et je fais mine de partir encore une fois mais mon mouvement lui fait reprendre pied avec la réalité et il se replace devant moi. Mon sourire ne me quitte pas, courage Lyssa.
-Mais bien sûr qu'il y a un problème Ly.
Un éclair de je ne sais pas quoi passe dans son regard, comme de la compréhension. Ce qu'il me dit ensuite à tellement de mal à passer que s'en est presque drôle.
-C'est pour le vampire que tu t'habilles en catin ou c'est juste pour le fun ?
Ce n'est pas vraiment une question et heureusement j'aurais été capable de lui faire une réponse made in sarcasme et peut être lui mettre mon point dans la gueule, je ne sais pas trop.
-Bien, je pense que je ne vais pas répondre, ça vaut mieux pour nous deux, déjà que notre amitié n'est pas au mieux. Alors salut...
Je vous assure, j'ai vraiment gardé un visage calme et très blasé, et oui, j'en suis finalement capable. Et je me suis enfin dirigé vers le cours d'art plastique, un petit air victorieux sur le visage. Étape Ethan terminé.
*****
Il est maintenant 16h et je n'ai pas été confronté à Kyle, étrange. Il n'y a qu'en littérature que j'ai pût sentir son regard posé sur moi et encore. Je suis un peu déçu, mon plan n'a pas franchement fonctionné, je voulais savoir s'il s'imaginait des choses. Mais bon ce n'est que partie remise, à la pause de midi, j'ai glissé un mot lui disant de me rejoindre dans la salle de littérature à 16h, en soulignant que c'était important. Je ne sais pas s'il va venir, il est déjà un peu en retard. Je sors mon carnet de dessin et commence à griffonner dedans pour l'attendre, comme je suis obligée de me le coltiner pour les préparatifs du bal d'Halloween, je me suis dit que l'on pouvait commencer aujourd'hui. J'ai des esquisses du projet mais j'aimerais avoir son avis sur deux trois choses, a vrai dire je ne sais pas d'où me vient cette soudaine envie de faire attention à ses souhaits. Mais comme c'est un projet intéressant, c'est normal que je lui demande, nan. Je poussais un soupir et barrais ce que je venais de faire.
- Pourquoi tu barres, c'était bien.
Putain ! Mais il est sérieux lui, s'il veut que j'aie une crise cardiaque, il a presque réussi. J'entends un petit rire dans mon dos, mais c'est qu'il est content de lui en plus. Très bien, dans ce cas-là je pouvais jouer à ça aussi, je me levais doucement et me retournais vers lui, un sourire colgate aux lèvres.
-Ah, je t'attendais, je vais chercher mes crayons, je reviens dans cinq minutes.
Il ne me répond pas mais hoche tout de même la tête. Je quittais la salle en ondulant exagérément des hanches, je suis sûre de sentir son regard brûler mon dos mais je ne me retournais pas. Là n'était pas le plan.
Je reviens comme promis et m'installer dans lui adresser la parole, ce n'est que lorsque tous mes crayons sont sortis que je relève la tête et engage la conversation.
- Bon alors l'année dernière, j'ai choisi de faire simple mais cette année j'aimerais faire quelque chose d'exceptionnel, quelque chose de grandiose.
J'ouvre mon carnet à la page correspondante et lui tends le tout pour avoir son avis sur la question.
- Je me suis dit que de ne faire qu'un bal était un peu redondant, et comme j'ai un peu plus de fond que les années d'avant, je me suis dit qu'une maison d'épouvante pouvait être plutôt cool.
Je continuais de parler du projet sans qu'une seule fois il ne m'interrompt pas, trop occupé à regarder mes dessins, enfin mes esquisses plutôt. J'en venais à lui parler des décos et du fait que je voulais qu'il y ait une sorte de collaboration entre les footballeurs et les pompon Girls.
- Pourquoi tu agis comme ça, ça ne te correspond pas tellement, Alyssa.
Je ne savais même pas quoi répondre, que voulait-il dire ? Je bégayais, moi qui ne perdais jamais mon sang froid, j'étais perdu tout court. Je voulais parler de l'événement, pas de moi. Je devais l'intéressé à autre chose afin qu'il cesse de me coller au cul borbel.
- Je... je ne vois pas de quoi tu parles...
Même ma voix est faible, je n'aimais pas ça, ce n'étais pas moi ça.
J'avais envie de l'étrangler, qu'il me laisse en paix. J'étais réaliste, je ne pouvais pas le battre avec mon niveau actuel, ça faisait mal mais c'était comme ça. Je devais reprendre mes entraînements et la chasse afin de le surpasser et le tuer, enfin.
- Tu veux vraiment me parler d'une stupide fête qui ne m'intéresse aucunement, moi je pense plutôt que tu as besoin de parler de bien d'autres choses.
Pardon, voilà qu'il se prenait pour mon psy maintenant, mais quelle blague... Un rire nerveux m'échappe, c'était plus un fou rire incontrôlable qu'autre chose. Je ne me moquais pas de lui mais bon sang quel enfoiré. Je n'avais absolument pas envie de lui parler de mes problèmes, surtout pas à lui. Les larmes pointaient leur nez et dégringolaient de mes joues, je riais tellement. Je dû m'y reprendre à deux fois avant de pouvoir aligner plus de deux mots.
- Tu t'entends parler là, moi te parler de mes problèmes, mais t'es malade ou quoi. Tu es l'origine de tous mes problèmes, toi et toi seul, et tu voudrais qu'on discute. Nan mais sérieusement, tu déconnes, hein ?
Et c'est à son regard que j'ai vu que quelque chose cloche, il a l'air...blessé, oui c'était ça le bon mot. Mais qu'est-ce qu'il se passait dans sa tête.
- Je pensais que le fait de t'avoir sauvé la vie t'aurais ouvert les yeux sur le fait que je n'étais pas un monstre mais visiblement je me trompe.
Il se frotte les cheveux, il semble nerveux tout d'un coup. Et là maintenant c'était à mon tour d'être perdu. Est-ce que je voulais vraiment le tuer en fin de compte ? Mais reprends toi bon sang, je ne dois plus hésiter avoir, que je le veuille ou non, il fallait que je le tue, il fallait que je retrouve mon équilibre. Je devais redevenir comme avant, cela devenait plus que vital si j'en venais à douter.
*****
Je laisse ce commentaire parceque j'ai beaucoup aimé discuter avec cette lectrice:
Chapitre fini plus tôt que prévu, je t'avais dit mercredi @princesses_18 mais comme tu étais si pressais, je te le met ce soir.
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