Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

XII - Savoir regarder


Le lendemain du combat qui avait eu lieu dans leur lycée, les membres de la faction anti-Lila se réunirent.

— Quelqu'un sait ce qui s'est passé ? demanda rapidement Alya. Pourquoi elle a été akumatisée ?

— C'est ma faute, avoua Sabrina d'une voix coupable.

— Mais non ! protesta Sundar.

— C'est ridicule ! Totalement ridicule ! affirma Chloé.

— Qu'est-ce que tu lui as dit ? demanda Marinette d'une voix neutre.

— J'ai amené le groupe à remettre en question une de ses affirmations. Le ton a monté entre eux et elle est partie en faisant semblant d'être bouleversée. En vrai, elle devait être furieuse.

— On a tous décidé de mettre en avant les incohérences de ses inventions, rappela Chloé. Tu n'es pas plus coupable que moi de cette akumatisation.

— Je ne sais pas si tu es une bonne référence, fit remarquer Alya avec un soupçon de rancœur. Tu as quand même un bon nombre d'akumatisations à ton actif.

— Stop ! lança sèchement Marinette avant que Chloé puisse répliquer. Moi aussi, j'en ai causé. On ne va pas commencer à se jeter ça à la tête. Il nous arrive, à tous, d'exaspérer notre entourage.

— Mais pourquoi c'est toujours notre lycée qui a le plus d'incidents ? questionna Alya. Aucun de vous ne se pose la question ?

Il y eut un silence avant qu'Adrien ne propose :

— Peut-être une question géographique. Le Papillon habite dans le centre de Paris, je suppose.

— Il y a cinq collèges et trois lycées dans notre secteur, Adrien, opposa Alya.

— Le Papillon attaque partout dans Paris, rappela Marinette. C'est vrai qu'il a une préférence pour nos établissements, mais c'est peut-être... parce que le premier à avoir été akumatisé était dans notre collège, par le plus grand des hasards. Ensuite, le Papillon a développé une certaine affinité avec ceux qui étaient à proximité.

— Tu veux dire, reformula Adrien, que lorsque le Papillon a pris Ivan, il aurait, à cette occasion, fait connaissance avec nous ? Que de cette manière, nous lui sommes devenus familiers et qu'il nous « entend » mieux, ainsi que notre entourage ?

— Quelque chose comme ça, oui.

— Et ça nous a suivi ici ? interrogea Nino.

— Faut croire ! soupira Marinette.

— La poisse ! se désola le DJ.

— Peut-être que le Papillon connaît personnellement l'un de nous et que c'est cette personne qui lui sert de boussole, avança Sabrina.

Les anciens amis du collège s'entre-regardèrent.

— Sabrina, t'es flippante ! protesta Nino.

— Ce n'est pas forcément un de nous cinq, précisa-t-elle. On n'est pas les seuls à venir de Françoise Dupont. Il y avait une autre classe de troisième.

— Mais c'est dans la nôtre qui a eu cette épidémie d'akumatisations, rappela Adrien. Ça serait donc bien nous. Ouais, je confirme, c'est flippant.

— Vous êtes sûrs qu'aucun de vous n'est Chat Noir ou Ladybug ? avança Sundar, moitié sérieux, moitié pour alléger l'atmosphère.

Marinette, Adrien et Chloé répondirent en même temps, en une cacophonie de réponses :

— Non, impossible... On a tous été vus en compagnie des héros... on a tous été akumatisés... Je ne peux pas être l'un d'eux, puisque j'ai été Queen Bee...

— On s'en serait aperçu, quand même ! assura Alya.

— J'aurais adoré mais, malheureusement, ce n'est pas le cas, compléta Nino.

— Dommage, lui lança Adrien. J'aurais bien aimé te voir en justaucorps rouge !

— Tu veux que je t'appelle « mon chaton », c'est ça ? lui renvoya Nino.

— On s'éloigne du sujet ! coupa Marinette.

— Ah bon ? s'étonna Alya.

— On était supposés parler de Lila, pas des héros de Paris, rappela son amie. Donc, si on met de côté l'effet secondaire involontaire, on peut dire qu'on a avancé, grâce à Sabrina. En tout cas, les graines du doute sont plantées.

— J'y ai réfléchi depuis hier, annonça Sundar, et j'ai peur que cela n'ait qu'un effet limité. Ce n'est pas toi que je mets en cause, Sabrina, mais notre méthode. Il est probable que, maintenant, Lila va tout simplement faire davantage attention à ce qu'elle avance. Le résultat, c'est qu'on ne pourra plus le réfuter. À moyen terme, tout le monde va oublier qu'elle a menti cette fois-ci et on la croira comme avant.

— C'est pas faux, convint Marinette. Cependant, j'ai remarqué qu'elle inventait souvent à la volée. Tout préparer à l'avance va la limiter.

— Alors, on continue dans la même direction ? interrogea Nino.

Ils se regardèrent, puis Adrien leva la main.

— Je vote pour.

Les autres suivirent.

— Bien, on refait le point dans deux semaines, proposa Marinette.

-o-

Quelques jours plus tard, Sundar arriva à planter quelques graines de doutes dans l'esprit de ses camarades. Il discutait avec quelques élèves de sa classe de la saison de football, quand Pietro, celui avec qui il partageait ses entraînements, soupira :

— Dommage que Lila n'ait pas de relations avec des personnes dans les clubs. Elle pourrait demander des autographes pour nous.

— Pour qui a-t-elle obtenu un autographe ? s'intéressa Sundar.

— Je ne sais pas, mais elle en a plein.

— Tu les as vus ?

— Non, mais elle nous en a parlé.

— Ouais, elle parle beaucoup, souligna Sundar.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là, interrogea Nadia, une camarade qui participait à la l'échange.

— Eh bien, vous avez remarqué que je discute pas mal avec Adrien Agreste.

— Fais pas le modeste, tu es un de ses meilleurs potes, commenta Pietro.

— Eh bien, justement, il ne me parle pratiquement jamais de ses sorties officielles et il ne se vante jamais de connaître telle ou telle personne. On ne peut pourtant pas douter qu'il ait un carnet d'adresses bien fourni. Du coup, j'ai le sentiment que Lila en fait un peu trop.

— C'est sans doute une question de caractère, opposa Nadia. Chloé n'est pas discrète sur ses connaissances. Tu penses qu'elle exagère aussi ?

— Elle est la fille du maire de Paris et pourtant elle fait référence à bien moins de monde, fit remarquer Sundar. Sans compter que c'est toujours lié au travail de son père, donc totalement vraisemblable et surtout vérifiable.

— Mais pour Lila aussi, c'est lié au travail de son père, nota Pietro.

— Et il fait quoi, son père ? se fit préciser Sundar.

— Il est diplomate.

— S'il connaît autant de monde, pourquoi on ne voit jamais son nom nulle part ? questionna Sundar. Vous avez déjà vu quelque chose sur lui sur les réseaux ou dans la presse ?

— C'est normal qu'il soit plus discret. La diplomatie, cela ne se crie pas sur les toits ! le rembarra Nadia.

— Alors pourquoi Lila en parle tout le temps ?

Il y eut un silence.

— Mais enfin, pour quelle raison Lila mentirait-elle ? s'enquit Nadia après réflexion.

— Je ne sais pas, fit semblant d'ignorer Sundar en haussant les épaules. Je vois bien le mal qu'elle se donne pour rester modeste malgré ses relations. Peut-être qu'on devrait lui conseiller d'être un peu plus discrète.

Le silence qui suivit fut nettement pensif. Lila se faisait souvent prier pour raconter ses rencontres extraordinaires et tentait d'en minorer l'importance. Mais la discussion avait fait ressortir la contradiction entre les récits qui la mettaient en valeur et sa modestie annoncée.

— Tu lui en veux parce que tu as été akumatisé à cause d'elle, accusa un autre des participants à la discussion.

— Cela n'empêche pas de réfléchir à ce qu'il dit, le défendit Pietro. C'est vrai que Lila, même si elle se prétend modeste, attire pas mal la lumière des projecteurs.

— Ce n'est pas une raison pour être jaloux, lui rétorqua froidement le défenseur de Lila.

— Ce n'est surtout pas une raison pour se disputer, coupa Sundar. Que pensez-vous des rumeurs autour du transfert de Nessi à la fin de la saison ?

-o-

Celui qui avait défendu Lila avait dû lui rapporter les propos tenus. Elle contre-attaqua immédiatement. Elle affirma que Marinette lui en voulait suite à un malentendu l'année précédente et qu'elle avait convaincu tous ces amis de dire du mal d'elle. Sabrina n'avait-elle pas prétendu qu'elle avait menti à propos de son engagement pour le climat ? Adrien refusait de lui parler et Chloé était tout bonnement infecte avec elle. Sundar, qui s'était entiché de Marinette, disait du mal d'elle derrière son dos après avoir manqué de convaincre un professeur qu'elle avait fait disparaître une copie qu'il n'avait pas rendue.

C'est Pietro, qui rapporta ces propos à Sundar, qui s'empressa de les partager avec le reste du groupe (en omettant de préciser la justification avancée par Lila de ses propres actes).

— Elle nous a coincés, remarqua Marinette. Plus on en dira sur elle, plus on sera suspects. On a fait ce qu'on a pu, il va falloir trouver un autre moyen.

— Heureusement qu'on n'a pas révélé la vérité sur son père. Ça aurait été considéré comme un coup bas et on serait totalement déconsidérés, analysa Alya.

— L'important, c'est d'avoir semé le doute, soutint Nino. Quand il y aura des histoires autour d'elle, les autres se souviendront de ce qu'on a dit et cela les amènera à réfléchir un peu. Elle va se carboniser toute seule, j'en suis certain.

— On peut rêver, soupira Marinette. En attendant, espérons qu'on l'a un peu calmée et qu'elle limitera ses coups bas.

-o-

À la mi-février, Kagami et Marinette se retrouvèrent pour assister au défilé Agreste, qui se tenait au Grand Palais. Marinette ne tenait pas en place. Kagami avait l'impression de retrouver la Marinette de l'année précédente, incohérente dans ses propos, maladroite, irréfléchie.

— C'est juste une présentation de mode, tenta-t-elle, agacée par les regards que les gestes désordonnés de son amie attiraient sur elles.

— Pas n'importe laquelle, rétorqua Marinette en remuant les mains pour souligner ses propos. Tu réalises que, dès ce soir, tous les designers de prêt-à-porter vont le décortiquer et tenter d'en intégrer les éléments dans leur future collection ?

— Quel est l'intérêt d'être là, aujourd'hui, si on le retrouve partout ensuite ? questionna Kagami.

— Pour toi, c'est de voir Adrien. Pour moi, c'est de trouver l'inspiration, sourit Marinette. Ce qui compte, c'est d'avoir chacune une bonne raison.

Kagami prit le bras de sa compagne pour lui éviter de rentrer dans un pilier en se disant qu'elle n'était pas certaine que sa place soit là. Le travail de mannequinat d'Adrien ne l'intéressait pas tellement. Elle n'avait accepté de venir que pour faire plaisir à son petit ami. Elle s'était également dit que ce serait sympathique de partager un moment avec Marinette. Elle n'avait pas prévu que celle-ci serait à ce point captivée par l'évènement.

Il y avait beaucoup de monde et elles peinèrent, dans la cohue, à rejoindre leurs places réservées. Marinette ne facilitait pas leur progression. Elle regardait tout autour d'elle, heurtant d'autres personnes au passage. Soudain, elle saisit la manche de Kagami et lui dit :

— Regarde, la mère de Chloé est là.

Effectivement, Audrey Bourgeois se tenait un peu plus loin, entourée de personnes empressées.

— Tu la connais ? demanda Kagami. Tu veux aller la saluer ?

— Non, non. L'année dernière, elle m'a proposé de l'accompagner aux États-Unis pour me lancer dans le stylisme, mais j'ai refusé, car je ne voulais pas quitter mes parents. Elle ne doit pas avoir une bonne opinion de moi.

Kagami voulait bien le croire. C'était typique de Marinette de rater une opportunité aussi formidable par sentimentalisme. Et très stupide. Elles s'installèrent enfin, ce qui n'empêcha pas Marinette de continuer à remuer de manière agaçante.

Enfin, le défilé commença. Monsieur Agreste avait plusieurs mannequins présentant ses modèles et Adrien ne paraissait qu'épisodiquement. Quoiqu'il en soit, Marinette s'était statufiée depuis le début de l'exhibition, ce qui était reposant. Enfin, Adrien parut dans ce qui semblait être l'apothéose de la collection. Son père le rejoignit pour saluer le public à ses côtés. Puis, tous deux repartirent dans les coulisses. Le spectacle était terminé.

Alors que les commentaires enthousiastes remplaçaient les applaudissements, Kagami s'attendit à endurer une Marinette survoltée. Au contraire, celle-ci était pratiquement immobile sur son siège. Elle avait sorti son carnet et griffonnait fébrilement, en marmonnant des mots inaudibles.

— Qu'est-ce que tu fais ? interrogea Kagami.

—- Une minute... Revers, courbe en S, encolure, lin, passepoil...

Kagami se pencha et vit que Marinette gribouillait des éléments de costumes, des détails qui devaient provenir des vêtements présentés.

— Tu vas les reprendre pour ta collection ? demanda-t-elle, laissant un soupçon de critique transparaître dans sa voix.

— Pas exactement. Je note comment Gabriel Agreste a fait pour créer un thème à partir d'éléments pratiquement indiscernables. C'est ce qui distingue les grands couturiers des autres.

Kagami devait reconnaître que Marinette avait une capacité d'observation bien supérieure à la sienne. Aucun des éléments qui apparaissaient sous le crayon ne lui rappelait quoique ce soit. Tout était superbement dessiné. Le ton admiratif d'Adrien, quand il parlait des dons de son amie, lui revint en mémoire. Kagami serra les lèvres alors qu'elle ressentait la morsure de la jalousie. Dans un second temps, elle se reprocha ce sentiment méprisable. Tout cela était stupide. Bien que parfois agaçante, Marinette était son amie. De son côté, Adrien était un amoureux intègre, qui avait l'intelligence de reconnaître la valeur de ceux qui l'entouraient, qu'ils soient fille ou garçon. Kagami n'avait aucune raison d'en vouloir ni à l'un ni à l'autre.

Un bourdonnement contre sa hanche la tira de ses pensées. Elle avait reçu un message. Elle dégagea son téléphone de son sac et découvrit un SMS d'Adrien :

#Venez me rejoindre en backstage. Montrez vos invitations, j'ai donné vos noms.

À ses côtés, Marinette découvrait sans doute le même message.

— Trop bien ! s'exclama-t-elle. J'adore aller dans les coulisses. On y va ?

Elle sauta sur ses pieds et commença à bousculer leurs plus proches voisins. Kagami la suivit sans conviction. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que cette proposition s'adressait davantage à Marinette qu'à elle. Pour sa part, la visite ne l'attirait pas du tout. Elle n'avait envie que d'une seule chose : se retrouver seule avec Adrien et pouvoir profiter de sa présence et de son attention.

Comme promis, leurs sésames leur permirent de passer le barrage et les deux jeunes filles se retrouvèrent dans un lieu encore plus chaotique que la partie officielle. Un nombre incalculable de personnes se pressaient dans un petit espace, toutes très occupées. Marinette examinait les lieux bouche bée. Ce fut Kagami qui repéra Adrien et se dirigea vers lui, tractant sa compagne qui regardait partout, sauf devant elle.

— Ah vous voilà ! les accueillit Adrien. Vous avez aimé ?

Marinette reporta son attention vers lui et, sans laisser Kagami répondre, exposa avec force détails tout ce qu'elle avait apprécié dans chacun des modèles de la collection. Adrien l'écouta en souriant, visiblement amusé par la passion dont elle faisait preuve. À un moment, il fixa brièvement un point derrière Marinette et ses yeux se mirent à étinceler. Kagami s'aperçut alors que Gabriel Agreste se tenait derrière celle qui faisait le panégyrique de son travail et qu'il l'écoutait avec attention.

Alors que Marinette faisait une courte pause pour reprendre son souffle, le styliste lâcha :

— Eh bien, c'est ce qu'on appelle, savoir regarder.

Son admiratrice sursauta si fort qu'elle en fit tomber son sac. Elle pivota assez vite pour vaciller sur place et elle dévisagea Gabriel, rouge comme une tomate, les yeux écarquillés.

— Mon... mon... monsieur Agreste..., balbutia-t-elle d'une voix aiguë.

— Père, vous souvenez-vous de Marinette ? intervint Adrien. Elle a gagné votre concours, l'année dernière, au collège.

— Effectivement. Mademoiselle Tsurugi, enchaîna le styliste en se tournant vers Kagami, j'espère que le défilé vous a plu.

— Infiniment, Monsieur Agreste. Je suis très reconnaissante pour cette invitation.

— Vous passerez mes meilleures salutations à votre mère. Adrien, on t'attend pour l'interview.

— Oui, Père, j'y vais tout de suite. Kagami, Marinette, on se voit plus tard !

Il tendit discrètement la main pour serrer doucement celle de Kagami, puis suivit son père qui s'était déjà détourné et s'éloignait à grands pas.

— Je crois que je me suis encore ridiculisée, soupira Marinette en se baissant pour récupérer son sac à terre.

Kagami ne répondit pas. Socialement parlant, Marinette était une catastrophe ambulante. Mais son analyse spontanée avait flatté le créateur. La naïveté de Marinette et sa sincérité avaient donné à chacun de ses éloges une saveur que nul flagorneur ne pouvait atteindre. Madame Tsurugi avait conseillé à sa fille d'analyser avec soin ses propres faiblesses, en vue de les transformer en force et les utiliser pour vaincre ses adversaires. Kagami venait d'avoir l'illustration de ce propos : la propension de Marinette à dire sans filtre ce qu'elle pensait, loin de la desservir, lui avait fait gagner des points pour son avenir professionnel.

— Pouvons-nous partir, maintenant ? demanda Kagami.

— Oui, allons-y, accepta Marinette. Tu as le temps de venir boire quelque chose avec moi ? On n'a pas encore eu le temps de discuter toutes les deux.

Kagami accepta. C'était quand même bien d'avoir une amie.

-o-

Au début du mois de mars, Sundar sortit de chez lui, il eut un choc. Le visage d'Adrien était partout. C'est du moins l'impression que cela donnait. Sur les bus, sur les colonnes Morris, sur les panneaux publicitaires plantés sur les trottoirs, sur les façades. Impressionnant. Quand il arriva dans sa classe, tous ses camarades ne parlaient que de ça.

— Il est quand même super canon, soupira une des élèves.

— Il paraît que les modèles sont retouchés à mort sur les photos de pub, glissa un de ses camarades, que Sundar soupçonnait avoir des vues sur elle.

— Quand il est ici, il n'est pas retouché, mais quand même super canon, fit remarquer une autre fille en riant. T'es jaloux, c'est tout.

L'arrivée du concerné, juste avant la sonnerie, mit fin à la conversation. Certains se mirent à applaudir. Adrien fit comme s'il n'entendait pas. Il lança son « Bonjour » habituel et fila se mettre à côté de Sundar.

— T'as fini les exos de maths ? demanda Adrien, alors qu'ils avaient déjà échangé sur ce sujet la veille par messagerie.

— Oui, je veux bien que tu jettes un regard dessus, répondit-il obligeamment son camarade.

Adrien sourit, soulagé de le voir jouer le jeu. Ils prétendirent vérifier les résultats de Sundar, le temps que le professeur arrive.

À la fin du cours, ils se levèrent pour se rendre en classe de sciences. Ils croisèrent la classe d'Alya et Marinette, comme chaque lundi.

— Jolie campagne publicitaire, nota Alya à l'intention d'Adrien après avoir salué les deux amis.

— J'espère juste que les gens vont comprendre que ce n'est pas moi qui suis à vendre, mais le parfum, soupira Adrien. Je vais demander d'arrêter la pub dans la rue et m'en tenir aux magazines. C'est l'enfer, je te jure ! J'ai cru que je n'arriverais pas à traverser le hall et monter dans ma classe ce matin. Et encore, j'avais demandé au Gorille de me poser juste devant le lycée, pour une fois.

— On ne va pas te laisser tout seul, s'engagea Marinette. Hein, Sundar ! Les autres l'abordent moins quand il est en train de nous parler, précisa-t-elle.

— Si ça peut aider, accepta Sundar, en regardant Adrien pour voir s'il validait le plan.

Le mannequin lui lança un regard reconnaissant. Visiblement, il ne refusait pas d'avoir un garde du corps.

— Désolé de t'imposer ça, remercia-t-il.

— Pourquoi tu le fais, si cela ne te plaît pas ? interrogea Sundar alors qu'il reprenait leur route. Poser pour du parfum, je veux dire.

— C'est l'entreprise de mon père. C'est normal que je participe, s'il me le demande, expliqua Adrien. L'année dernière, au collège, ça s'était bien passé. Mais là, ce n'est plus possible.

Sundar s'était déjà fait la réflexion que, pour une vedette, son camarade était particulièrement humble. Il ne tirait visiblement aucune fierté de sa célébrité. Le reste de la journée fut à l'avenant. Sundar remarqua qu'Adrien ne devait pas seulement faire face aux sollicitations incessantes, mais aussi à des remarques acides de personnes visiblement jalouses ou agacées par le remous que l'affaire provoquait. Adrien tentait de ne répondre ni aux uns ni aux autres.

Une fois, cependant, ils tombèrent sur une scène qu'il fut difficile d'ignorer. Un garçon d'une autre classe que la leur imitait la pose d'Adrien sur les affiches de manière parodique, pour un public ricanant. L'artiste ne vit pas arriver le mannequin, qui venait d'un couloir transversal. D'autres l'aperçurent et le clown, alerté par leur expression, tourna la tête vers Adrien. Il fut désarçonné une petite seconde, avant de le défier du regard. Adrien sourit aimablement et indiqua :

— C'est pas mal, mais tu peux encore t'améliorer. Déjà, il faut que tu relèves un peu le menton, sinon ton front va paraître énorme. Et puis cela allongera ton cou. Ensuite, tu te déhanches trop. Non seulement tu aurais mal au dos à la fin de la séance, mais en plus cela ne fait pas du tout naturel. Pour l'expression, c'était pas mal. L'important, c'est de vraiment ressentir ce qu'on veut exprimer. Le ridicule était parfait.

— Tu me cherches ? réagit l'autre alors que des rires s'élevaient.

— Je voulais juste te rendre service. Je te laisse continuer.

Et Adrien, accompagné de Sundar, poursuivit son chemin.

-o-

Au fur et mesure que les semaines s'écoulaient, Kagami appréciait de plus en plus les virées avec Adrien et ses camarades. Elle préférait toujours les moments où ils n'étaient que tous les deux, mais elle commençait à mieux comprendre l'acharnement d'Adrien de sortir avec ses plus proches amis. En ce qui la concernait, elle était rarement intéressée par les sujets de conversation du groupe, mais elle appréciait découvrir les quartiers de la capitale. Elle n'avait pas mesuré à quel point elle connaissait peu la ville où elle vivait.

Ce dimanche-là, quand ils arrivèrent sur le parvis du Centre Pompidou, la petite compagnie échangea son avis sur l'aspect du centre culturel. Kagami ne partagea pas le jugement sévère de ses camarades. Elle trouvait une étrange beauté à cet assemblage de tubes multicolores. Elle appréciait la logique fonctionnelle du bâtiment : les conduites externalisées pour gagner de la place à l'intérieur et les teintes qui indiquaient la fonction de chacune d'elles.

Ils flânèrent ensuite parmi les artistes qui se produisaient sur le parvis. Ils s'arrêtèrent devant une femme immobile, qui avait fixé un cadre devant elle et qui imitait la Joconde. Ils admirèrent la performance d'un jongleur, puis s'amusèrent à écouter une humoriste. Des bruits secs attirèrent l'attention de Kagami. Dans un coin de la place, une dizaine de personnes, toutes vêtues de noir, le corps rigide, les mains croisées dans le dos, enchaînaient des pas sur place, produisant à l'aide de leur semelle comme des détonations. Des danseurs de claquettes. Elle s'approcha et les observa fascinée, séduite par leur coordination physique et sonore, par la précision des enchaînements, le rythme syncopé. La musique qui les accompagnait changea soudainement et les danseurs se mirent en mouvement. Leurs bustes et leurs bras devinrent souples. Des claquements de doigts et frappes dans les mains se firent alors l'écho du bruit des claquettes. Dans un troisième temps, les danseurs se mirent en mouvement pour effectuer une chorégraphie. Puis ils formèrent des couples mixtes. Les cavaliers firent à plusieurs reprises tournoyer leurs partenaires en les tenant par la taille, s'arrangeant pour que toutes les réceptions au sol soient synchrones. Quand la musique s'arrêta, les artistes saluèrent leur public, qui se mit à applaudir frénétiquement.

Kagami chercha des yeux Adrien, pour partager son émerveillement avec lui. Il était tourné vers Marinette, avec qui il commentait le spectacle. Avant qu'elle n'ait pu attirer son attention, Nino proposa de se diriger vers un magasin qui vendait « des t-shirts trop mortels ».

Alors que le groupe s'ébranlait et qu'Adrien tendait une main vers elle, un des danseurs lui proposa un petit feuillet publicitaire, indiquant l'adresse d'une école de danse. Elle le remercia d'un signe de tête, fourra l'affichette dans son sac. Elle mêla ses doigts à ceux de son petit ami, et ils suivirent les autres.

-o-

En avril, les élèves durent s'organiser en groupe pour faire un dossier sur un sujet complexe. Adrien proposa à Sundar de se joindre à Chloé, Sabrina et lui-même. Ils commencèrent à faire des recherches séparément et en discuter à distance, mais les discussions à quatre étaient un peu laborieuses et ils décidèrent de travailler dans un même lieu durant un week-end, pour préparer la partie orale. Adrien proposa de les inviter chez lui.

— Ton père voudra bien ? interrogea Chloé.

— C'est bon, je lui ai dit que c'était un coefficient important, alors il a accepté.

— On sera raisonnables, on ne le dérangera pas, s'engagea Sundar.

— T'en fais pas, la maison est grande, le rassura Adrien, pendant que Chloé affichait un petit sourire supérieur. Bon, dimanche, à 14 heures, ça va pour tout le monde ?

Sundar arriva un peu en avance, car il avait mal évalué son temps de trajet. Quand il réalisa la magnificence de l'endroit, il vérifia bien l'adresse et relança la recherche de son itinéraire, pour être certain de ne pas se tromper de lieu. Assez impressionné, il pressa la sonnette du portail d'entrée. Il sursauta quand une caméra sur bras articulé surgit du mur.

— Quels sont votre identité et l'objet de votre visite ? demanda une voix sèche.

— Sundar Sultana, je viens pour travailler avec Adrien. Il m'a invité, ajouta-t-il nerveusement.

La communication se coupa et la grille s'écarta lentement. Sundar suivit le pavage qui menait au manoir et monta sur le perron avec circonspection. La porte s'ouvrit et une femme à l'air sévère, au chignon tiré en arrière et vêtue d'un tailleur pantalon strict se tenait sur le seuil. Peut-être la fameuse Nathalie dont les autres lui avaient parlé.

— Vous êtes en avance, lui dit-elle. Adrien n'est pas encore disponible. Je vous prie d'attendre dans le hall.

— Bien, Madame, dit-il timidement.

— Veuillez vous asseoir, le pria-t-elle d'un ton sec en lui montrant un fauteuil aligné contre le mur.

Il obtempéra, passant devant un homme trapu qui se tenait devant une console de surveillance. Sans doute celui qui lui avait répondu à la grille. Était-ce le fameux gorille que Nino et Adrien avaient à plusieurs reprises évoqué devant lui ? Quoiqu'il en soit, maintenant que la femme était repartie, il se trouvait sous bonne garde.

Pour passer le temps, il regarda autour de lui. L'endroit était majestueux, avec son plafond haut et son large escalier. C'était un espace cependant très froid, tout en noir et blanc, et les quelques plantes qui y avaient été placées n'arrivaient pas à donner vie à la pièce. Enfin, des voix se firent entendre et Sundar reconnut celle d'Adrien. Il apparut dans l'escalier, avec un vieux monsieur, qu'il raccompagna à la porte et qu'il salua, dans ce qui semblait être du chinois.

Adrien se retourna pour remonter à l'étage supérieur et Sundar n'osa pas l'interpeller. Mais le garde prononça une syllabe et Adrien regarda autour de lui :

— Sundar, tu es là ! s'écria-t-il en le découvrant. Nathalie aurait pu me prévenir ! Allez, viens, on va dans ma chambre.

Il invita son ami à le suivre et Sundar monta avec lui les marches noires. Son regard fut attiré par un tableau qui lui parut écrasant, montrant un homme aux cheveux clairs et un jeune garçon.

— C'est toi ? demanda-t-il à son camarade.

— Oui, avec mon père.

Sundar ne commenta pas. L'homme semblait glaçant. S'il était à l'image de sa maison, il ne devait pas être quelqu'un de très chaleureux. Ils suivirent ensuite un couloir et entrèrent dans une pièce claire et conviviale. Et immense !

— C'est ta chambre ? ne put s'empêcher de s'exclamer Sundar, malgré l'évidence.

Adrien eut un sourire gêné.

— Ouais, je sais elle est démente. Ne fais pas attention. C'est juste une question de standing, tu sais, à cause du travail de mon père.

— Je ne vais jamais oser t'inviter chez moi ! fit Sundar en plaisantant à demi.

Adrien sembla prendre la réflexion au premier degré :

— Tu crois vraiment que cela changerait quelque chose entre nous ? s'inquiéta-t-il. Ce n'est pas très grand chez Nino ou chez Marinette, non plus.

Sundar ne sut quoi répondre. Ses yeux tombèrent sur l'écran d'ordinateur qui était en veille. L'image qui s'y trouvait représentait Adrien, plus jeune aux côtés d'une très belle femme blonde.

— C'est ta mère ? demanda-t-il, se souvenant qu'il avait lu qu'elle était décédée.

Le visage d'Adrien s'éclaira.

— Oui, tout à fait.

— Tu lui ressembles beaucoup, commenta Sundar, ce qui sembla faire très plaisir à son ami.

Celui-ci se mit à jouer les maîtres de maison.

— Installe-toi sur le canapé. Pose ton sac. Tu veux boire quelque chose ?

Sundar se mit à sortir ses affaires. Très vite, des voix féminines se firent entendre, puis Chloé et Sabrina firent leur entrée.

Adrien salua les deux filles et Sabrina le félicita :

— Elle est belle, ta chambre.

— Elle est plus petite que la mienne, lui fit remarquer Chloé.

Cela sembla amuser Adrien, qui leur proposa ensuite de prendre place près de Sundar. Sabrina s'installa près de lui, en lui souriant timidement.

— J'ai lu le travail que tu nous as envoyé hier, lui apprit-il. Je l'ai trouvé très bien.

— J'ai trouvé le tien très réussi aussi, lui répondit-elle.

— Par contre, Chloé tu exagères, fit remarquer Adrien. Tu n'as fait que des copies de pages Wikipédia.

— Et alors, c'est une référence, non ? Pourquoi aller chercher ailleurs ? Pourquoi je ne m'en tiendrais pas à la présentation devant le jury ? Je suis certaine d'être excellente.

— On n'a pas le droit de faire ça, on doit tous présenter notre partie. Et puis, il n'y a aucune raison que tu ne fasses pas ta part de travail, la rembarra Adrien. Chloé, tu ne veux pas nous montrer de quoi tu es capable ?

— Je sais ce que je vaux. Je n'ai pas besoin de votre approbation.

— Mais, moi, j'ai besoin d'avoir une bonne note à ce devoir, Chloé. Et tu sais parfaitement pourquoi.

Les deux adolescents se regardèrent. Quelque chose passa sur le visage de Chloé. Ses yeux cillèrent et elle lâcha :

— Je vais voir ce que je peux faire.

— Merci. Sabrina, tu n'as pas le droit de l'aider ! Tu en as déjà fait beaucoup. Je suis d'accord avec Sundar, ta partie est super. Sundar, j'ai bien aimé ce que tu as fait aussi, mais j'aimerais qu'on revoie un point, si cela ne t'ennuie pas.

Ils travaillèrent pendant deux heures. Au début, seuls Adrien, Sabrina et Sundar étaient autour de l'ordinateur, Chloé pianotant sur son téléphone. Puis elle envoya un mail à Adrien avec une pièce jointe. Ils constatèrent qu'elle avait fait ce qu'ils attendaient d'elle. Ils incorporèrent sa partie dans le devoir en améliorant ensemble quelques points à la marge. Enfin, ils décidèrent qu'ils avaient assez travaillé pour l'après-midi.

Adrien proposa alors une partie de baby-foot et, sous les yeux ébahis de Sundar, fit surgir la table de jeu du sol. Ils se répartirent en équipe – Sundar avec Sabrina et Adrien avec Chloé. Alors que les cris d'excitation et les rires retentissaient, la porte de la chambre s'ouvrit et la femme qui avait accueilli Sundar entra.

— Votre cours de piano commence dans dix minutes, Adrien, dit-elle simplement.

— On a encore cinq minutes pour jouer, alors, répondit celui-ci avec un petit sourire impudent, avant de reprendre un air sérieux. Merci, Nathalie, je serai prêt.

La femme disparut et ils terminèrent leur partie, avant de reprendre leurs affaires. Les trois invités avaient bien compris que l'emploi du temps d'Adrien n'était pas facilement négociable. Ils redescendirent dans le hall et croisèrent une jeune femme, la professeure de musique, qui remonta avec Adrien.

-o-

Quand ils sortirent de la propriété, une limousine attendait le long du trottoir. Chloé demanda :

— Tu viens, Sabrina ?

— Je te remercie, Chloé, mais je dois aller retrouver mon père, il n'est pas de service aujourd'hui.

— Très bien.

La fille du maire s'engouffra dans le véhicule qui s'éloigna. Sabrina se tourna vers Sundar :

— Tu rentres chez toi à pied ?

— J'ai pris le métro pour venir, mais je ne suis pas trop loin en fait. Juste deux stations. C'est vrai que je peux le faire en marchant.

— Où est-ce ?

Sundar indiqua sa rue et Sabrina décréta :

— C'est dans ma direction. Je peux t'accompagner ?

— Avec plaisir.

Ils partirent en discutant. Sabrina, quand elle n'était pas dans l'ombre de Chloé, était beaucoup plus expansive, et le jeune homme trouva le changement agréable. Il fut étonné quand il arriva en bas de chez lui. Il n'avait pas vu le temps passer.

— Et toi, tu habites où ? demanda-t-il à sa camarade.

— Plus loin, fit-elle d'un geste évasif.

— Tu ne dois pas retrouver ton père ? se souvint-il.

Elle haussa les épaules. Sundar comprit alors que Sabrina avait refusé de suivre Chloé pour rester avec lui. Cela voulait-il dire qu'il lui plaisait ? Et elle, lui plaisait-elle ? Il décida de se donner le temps de répondre à ces deux questions.

— Il y a un parc au bout de la rue, indiqua-t-il. Tu veux qu'on y fasse un tour ?

Elle accepta avec un grand sourire, confirmant ses soupçons. Ils repartirent. Sundar demanda :

— Depuis combien de temps tu connais Chloé ?

— On est dans le même établissement depuis le CP et dans la même classe depuis la sixième.

— Ça fait un bout de temps, alors.

— Tu avais des amis, à Lyon ?

— Oui, pas depuis autant de temps, mais des bons copains. On continue à s'échanger des messages, mais ce n'est pas pareil.

— Je suppose, non. Je serais terrifiée, si je devais changer de ville et me retrouver avec des inconnus.

— Je n'étais pas trop fier non plus en arrivant au bahut le premier jour, confia Sundar. Surtout quand j'ai entendu qu'un mannequin ultra célèbre allait être dans notre classe. Je savais à peine qui c'était. J'ai fait une recherche sur internet pour ne pas avoir l'air trop stupide. En lisant sa page Wikipédia, je me suis dit qu'un type comme ça ne m'adresserait jamais la parole et que je n'allais jamais pouvoir m'intégrer dans cette élite parisienne. Et là, il s'est pointé, il s'est assis à côté de moi et s'est mis à plaisanter. J'ai vraiment apprécié que vous m'invitiez à vos rencontres.

— C'est normal. Si Adrien te considérait comme un ami, on n'allait pas te laisser à part.

— En parlant d'Adrien..., je n'ai pas compris un truc. Pourquoi il a dit à Chloé qu'il avait besoin d'avoir une bonne note ? Il a déjà une excellente moyenne. Ça lui pose vraiment problème d'avoir un devoir un peu moins bon ?

— C'est pour son père, je pense. Il ne veut pas risquer de devoir arrêter le lycée.

— Comment ça ? s'étonna Sundar. La scolarité n'est-elle pas obligatoire jusqu'à seize ans ?

— L'éducation, pas la scolarité, précisa Sabrina. Adrien avait des professeurs qui venaient chez lui, avant. C'est seulement sa seconde année dans un établissement extérieur. Quand il est arrivé dans notre classe de troisième, la seule personne de son âge qu'il connaissait, c'était Chloé.

— Ah bon ? C'est dingue !

— Je suppose que si Adrien ne cartonne pas, son père reviendra à l'ancienne méthode et Adrien veut éviter ça à tout prix, compléta Sabrina.

— Mais pourquoi son père est comme ça ?

Sabrina haussa les épaules.

— Monsieur Agreste est spécial.

— Je vois ça. J'avais compris que le père d'Adrien était sévère et qu'il ne voulait pas qu'Adrien sorte beaucoup, mais je n'avais pas mesuré à quel point.

— Adrien n'est pas du genre à se plaindre.

— Quand je pense que tout le monde l'envie parce qu'il est riche et célèbre ! songea Sundar.

— Eh bien, nous pouvons considérer que Chloé et lui sont la preuve que l'argent ne fait pas le bonheur, souligna Sabrina.

— C'est quoi le problème de Chloé ? s'intéressa-t-il.

— Elle est plus gentille qu'elle ne le laisse voir, affirma Sabrina.

Sundar nota qu'elle ne répondait pas à la question. Elle était loyale envers son amie. Il songea aussi que la gentillesse de Chloé était (très, très) bien cachée. Mais il ne voulait pas peiner Sabrina en disant du mal d'une personne à laquelle elle tenait.

— Si tu l'apprécies, elle doit certainement avoir des qualités, répondit-il.

Il fut récompensé par un sourire et ils changèrent de sujet. Quand ils se séparèrent, une heure plus tard, ils avaient convenu d'aller au cinéma ensemble, dès qu'il leur serait possible.

-----------------------

La semaine prochaine, on se posera des questions sur La mauvaise personne.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro