Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

II : En pincer pour Ladybug


Dans l'après-midi, Marinette transmit une feuille à Adrien où elle avait couché une série de questions.

— Ça ira ? demanda-t-elle un peu inquiète. Ce n'est pas trop long ? Trop intrusif ? Si cela te pose problème, tu n'es pas obligé. J'ai déjà largement de quoi dire.

— Mais oui, ne t'en fais pas, assura Adrien. J'ai déjà demandé à Nathalie, j'ai son accord de principe. Si tu as d'autres questions, envoie-les-moi sur mon téléphone.

— Oh, Adrien, merci !

— C'est normal. Tu m'as sauvé de Lila. C'est sur ton héroïsme qu'Alya devrait tenir un blog.

— En voilà une idée ! s'exclama Marinette amusée. Si elle le faisait, je lui accorderais des interviews exclusives bien entendu. Mais tout cela risque d'être un peu ennuyeux, non ? Elle n'aurait pas grand-chose à raconter.

— Je pense que tu serais étonnée par le nombre de fans que tu aurais, assura Adrien. Tu serais capable de me faire de la concurrence.

Marinette se mit à rire à l'idée de concurrencer l'important fan-club d'Adrien. Même en tant que Ladybug, elle n'était pas certaine d'y parvenir. Les yeux d'Adrien brillaient d'amusement. Marinette jeta un regard autour d'elle. Une bonne partie de ses camarades les observaient plus ou moins discrètement. Elle était certaine que Kim et Alix avaient lancé des paris. Ils en seraient pour leurs frais. La situation avait changé. Avant de reporter son regard vers Adrien, elle croisa celui de Lila. Si elle n'avait pas été aussi heureuse et sûre d'elle, la rancœur qu'elle y lut l'aurait fait frissonner. Elle décida de l'ignorer.

oOo

Le lendemain, Marinette arriva de nouveau de justesse pour le cours de géographie qui commençait la journée. Ce ne fut qu'à l'interclasse qu'Adrien se tourna vers elle avec un sourire qui, une semaine auparavant, l'aurait fait se pâmer.

— Voilà ce que Nathalie m'a donné pour toi, dit-il en déposant sur le bureau une chemise cartonnée épaisse de plusieurs centimètres.

— Tout ça ? s'étonna Marinette en tirant les élastiques pour accéder au contenu.

Il y avait un papier dactylographié avec les réponses à ses interrogations et, en dessous, toute une série de photos, dont certaines étaient en noir et blanc.

— Mais c'est... s'écria Marinette soufflée, ce sont les premiers modèles de ton père ! Et son chapeau melon... et la cape saphir... et avec le croquis ! C'est la reproduction d'un original ? Mais ça vaut de l'or !

Le reste se perdit dans des gargouillis ravis, pendant que l'attention de la classe était attirée par la scène.

— T'as tapé dans le mille, mec, remarqua Nino.

— On dirait un môme devant son premier sapin de Noël, commenta Alix d'une voix amusée.

— Certaines ne savent pas quoi faire pour se faire remarquer ! estima Lila, méprisante.

— Sujet que tu connais bien, lui concéda Chloé.

Après avoir fait le tour de ses trésors, Marinette, les joues roses d'émotion, leva un regard brillant vers Adrien qui la contemplait, visiblement ravi de lui apporter autant de joie. Il y avait tellement de dévotion dans l'expression de la jeune fille, qu'Alya crut que son amie était revenue à son état amoureux antérieur.

— Adrien, c'est tellement gentil de ta part ! s'exclama Marinette en posant la main sur le bras de son ami. Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir !

— Ce n'est rien, Marinette, assura-t-il. J'avais tout sous la main.

— On va avoir un super exposé, fit Rose.

— En cinq minutes, je ne pourrais pas en exploiter le quart, prévint Marinette d'une voix contrite.

— T'en fais pas pour ça, la rassura Adrien. Si j'ai mis autant de documents, c'est parce que je savais que cela t'intéresserait. Ce n'était pas forcément pour vendredi. Pour les photos les plus anciennes, tu as reconnu le mannequin ?

Elle prit un cliché, l'examina et dit :

— Ce ne peut pas être toi, mais il y a quelque chose dans l'allure qui m'est familier.

— C'est mon père. Il n'avait pas encore assez d'argent pour se payer des professionnels, alors il le faisait lui-même.

— Fais voir ton paternel jeune ! s'exclama Nino. (Marinette lui tendit l'image.) Eh bien, il n'était pas mal.

— Il est d'accord pour que tu me donnes ça ? s'inquiéta Marinette.

— Tout a été validé par Nathalie, ne t'en fais pas. Tout a déjà été publié ici ou là. Il n'y a rien de secret là-dedans.

— Merci encore, Adrien, souffla Marinette alors que le professeur d'anglais arrivait.

À la fin du cours, alors que Marinette et Alya se dirigeaient vers les toilettes, la blogueuse dit :

— Y'a un truc que je ne comprends pas. Comment ça se fait qu'Adrien et toi sembliez plus proches maintenant, alors que tu ne veux plus de lui ?

— Je n'ai jamais dit que je ne voulais plus de lui, corrigea Marinette. J'ai dit que je n'étais plus amoureuse de lui. Mais je souhaite toujours être son amie. Finalement, c'est la relation qu'il nous faut.

— Tu étais déjà son amie, objecta Alya.

— Sauf qu'en espérant autre chose, je me suis interdit de recevoir son amitié. Maintenant que je l'accepte, le courant passe réellement entre nous. J'ai vraiment été stupide, ces derniers mois ! Je suis contente d'y voir plus clair, maintenant.

— Si cela te rend heureuse, c'est le principal, conclut Alya.

oOo

À la pause, le sujet de discussion de la classe porta sur les dossiers qu'ils avaient remplis quelques semaines auparavant.

— J'ai hâte qu'on sache dans quel lycée on sera affecté, dit Nino.

— Je ne sais pas trop si je veux savoir, soupira Adrien. Ça dépend si c'est bon ou pas.

— Alya, Marinette et moi avons demandé les mêmes établissements que toi dans le même ordre, tenta de le rassurer Nino.

— Je peux demander à mon père d'intervenir auprès des proviseurs, proposa Lila. Il connaît beaucoup de monde.

— Comme c'est gentil à toi, fit Rose.

Marinette vit la panique dans les yeux d'Adrien. S'il s'en remettait à Lila, il était certain d'être séparé de ses plus proches amis et de se retrouver avec elle. À cette pensée, le cœur de Marinette se serra. Il fallait absolument éviter ça. La jeune fille y réfléchit durant les deux heures suivantes. Après avoir repoussé un certain nombre d'idées, elle dut se rendre à l'évidence. Il n'y en avait qu'une seule qui avait des chances de marcher. Et cette solution impliquait qu'elle mette son mouchoir sur ses sentiments et ses rancœurs. Elle devait penser avant tout au bien-être d'Adrien.

Quand sonna la cloche de la cantine, Marinette rangea rapidement ses affaires. Elle était tellement concentrée sur la mission qu'elle s'était donnée qu'elle ne commit aucune maladresse et sortit avant tout le monde, sans attendre Alya. Comme souvent, ce furent Chloé et Sabrina qui sortirent les premières. Elles prirent le couloir, suivies par Marinette, qui attendit d'être à plusieurs mètres de la classe pour les aborder.

— Chloé, je peux te parler ?

La fille du maire lui jeta un regard où le dédain n'était pas dénué de méfiance.

— Qu'est-ce qu'il y a Dupain-Cheng ? demanda-t-elle en levant le menton avec morgue.

— Ton père pourrait faire quelque chose pour Adrien ? s'enquit Marinette. Pour qu'il ne se retrouve pas qu'avec des inconnus l'année prochaine. Et surtout pas avec Lila.

Le visage de Chloé marqua de la surprise, mais elle se reprit vite.

— Tu crois que je n'y avais pas pensé ? questionna-t-elle en haussant les sourcils.

Marinette n'en était pas certaine, mais peu importait. Maintenant que le sujet avait été évoqué, elle savait que Chloé ferait son possible pour qu'Adrien ne soit pas isolé. Elle répondit conciliante :

— Je suis rassurée, alors.

— Et, bien entendu, tu penses qu'il est indispensable que tu sois dans sa classe, continua la fille du maire d'un ton moqueur.

Marinette n'en était pas aussi certaine. Voulait-elle fréquenter un Adrien qui sortirait avec Kagami ? Ne serait-il pas préférable de s'éloigner de lui ? Mais elle n'allait pas en débattre avec Chloé.

— C'est à lui qu'il faut le demander, répondit-elle.

L'objet de leur discussion arrivait justement près d'elles, accompagné de Nino et Alya. Sans attendre qu'il les rejoigne, Chloé lui fit un signe de tête et partit avec Sabrina. Adrien les quitta rapidement pour retrouver son chauffeur. Les trois autres se dirigèrent vers la cantine.

— De quoi parliez-vous ? s'enquit Alya, toujours curieuse.

— Je lui demandais si son père pouvait intervenir pour qu'Adrien ne se retrouve pas tout seul l'année prochaine, expliqua Marinette.

— Oh, ce serait cool, s'écria Nino. Qu'est-ce qu'elle a répondu ?

— Qu'elle y avait déjà pensé.

— Ah, génial !

— Tu lui as demandé si tu pouvais être dans le même lycée qu'Adrien ? s'intéressa Alya.

— Je lui ai suggéré de demander à Adrien avec qui il voulait rester, raconta Marinette. Chloé se fiche bien de ce que je souhaite.

— Il demandera à rester avec toi, assura Nino.

— On verra. Ce dont je suis certaine, c'est que tu seras le premier de la liste. Et c'est très bien comme ça.

— Vraiment ? douta Alya.

— Vraiment. Il est temps que je passe à autre chose, expliqua-t-elle. Nino, je préférerais que tu ne parles pas de tout ceci à Adrien. Laisse Chloé choisir si elle veut lui en parler ou non. Je ne veux pas non plus qu'il ait de faux espoirs.

— D'accord, je ne dirais rien, promit Nino.

oOo

Le mercredi après-midi, ils eurent une heure de français et la moitié de la classe passa au tableau pour faire son exposé. Leur professeure mit un ordinateur et un projecteur à leur disposition pour accompagner leur présentation. Rose parla du Prince Ali, de ses nombreuses actions caritatives. Elle indiqua qu'il était un modèle pour elle et l'aidait à devenir une meilleure personne. Elle termina son allocution en remerciant Lila, qui avait eu la gentillesse de partager avec elle des anecdotes privées sur le prince. Marinette ne put retenir un reniflement méprisant, heureusement assez bas pour que seuls ses voisins les plus proches ne puissent l'entendre. Alya lui jeta un regard réprobateur. Mais la jeune fille crut voir les épaules d'Adrien tressaillir. Elle était certaine qu'il approuvait sa réaction.

Ce fut ensuite le tour de Max qui leur parla de la manière dont il avait conçu son robot Markov. Il fut suivi par Kim, qui exposa le parcours scolaire et universitaire qu'il souhaitait suivre pour devenir professeur d'EPS. Juleka passa une vidéo qu'elle avait précédemment enregistrée, où elle parlait de son amour pour la lecture et de l'épanouissement que cela lui apportait. Derrière la voix grave de leur camarade, on entendait une légère mélodie à la guitare. Marinette reconnut le doigté de Luka. Sans doute avait-il souhaité aider la silencieuse Juleka à s'exprimer. Elle se dit qu'elle aurait aimé avoir un grand frère aussi gentil. Elle était cependant consciente que Luka n'avait pas besoin d'une sœur supplémentaire. Ce n'était pas ce qu'il espérait d'elle.

Alix prit la suite. Elle présenta ses patins à roulettes comme ses meilleurs amis, exposant que, grâce à eux, elle pouvait parcourir Paris. Quand elle patinait, elle oubliait tous ses soucis et trouvait le courage de faire ses devoirs. Nino prit ensuite sa place et expliqua comment il mixait une musique. Il fit une démonstration et sa manière de décrire sa démarche était pédagogique et drôle. Enfin, Alya clôtura la séance. Après avoir indiqué combien elle admirait les deux héros de Paris, elle exposa combien son blog lui avait été bénéfique. Non seulement elle avait eu la possibilité d'avoir un entretien exclusif avec Ladybug, mais elle avait été contactée par beaucoup de monde. Elle avait fait des erreurs dans ses reportages qui lui avaient beaucoup appris. Quand elle eut terminé, Marinette leva la main.

— Pourquoi n'as-tu jamais fait d'interview de Chat Noir ? Il est aussi important que Ladybug et il a beaucoup d'humour. Cela ferait un très bon article.

Marinette vit Adrien se retourner vers elle d'un air ravi. Elle prit soin de conserver son attention sur son amie.

— Pourquoi pas ? répondit Alya. Je peux tenter de le joindre en mettant un message sur mon blog. Je suppose qu'il en a entendu parler.

— Évidemment qu'il le connaît ! s'exclama Alix. J'imagine qu'il est du genre à venir lire en boucle les messages de ses fans.

Marinette faillit éclater de rire en voyant l'expression outrée d'Adrien.

— La dernière fois que Chat Noir m'a sauvée, nous avons pris le temps de parler un peu tous les deux, intervint Lila. Je pourrais te raconter tout ce qu'il m'a confié, Alya. Je te jure qu'ensuite, tu auras une opinion très différente de Ladybug. Et pas en bien !

Le ton mi-mielleux, mi-venimeux de Lila hérissa Marinette. Elle se détourna pour que l'immonde menteuse ne puisse déchiffrer la colère sur son visage. Son regard tomba sur Adrien. Il émanait de lui une telle rage qu'elle eut peur qu'il ne se dévoile. Du coude, elle fit tomber un de ses stylos sur le banc de son camarade. Elle se pencha pour le ramasser et en profita pour glisser :

— Elle ne peut vraiment pas s'empêcher de raconter n'importe quoi !

— Mais les autres ne se méfient pas d'elle, laissa échapper Adrien entre ses dents.

— Elle finira bien par faire le mensonge de trop. Qui va la croire si elle dit du mal de Ladybug ? Elle nous a tous sauvés !

— C'est vrai, admit Adrien en se détendant.

La sonnerie mit fin au cours.

— Merci à vous tous pour vos exposés, dit la professeure. Chacun d'eux était passionnant et nous a permis de mieux vous connaître. Bravo à vous.

Alors qu'ils rangeaient leurs affaires, Adrien se tourna vers Marinette :

— Tu apprécies Chat Noir ? demanda-t-il en souriant.

— Bien sûr, répondit-elle avec conviction. C'est injuste que Ladybug rafle la majorité des suffrages alors qu'il passe son temps à assurer ses arrières pour qu'elle puisse mettre ses plans à exécution. Il est aussi décisif qu'elle dans leurs combats.

— C'est pas faux, approuva Nino. Et puis, il est drôle.

— Et il n'est sûrement pas du genre à dire du mal de Ladybug, surtout à Lila ! compléta Adrien avec force.

— Elle n'a pas prétendu qu'il en avait dit du mal, corrigea Alya.

— Tu n'as pas remarqué qu'elle fait des sous-entendus négatifs sur Ladybug régulièrement ? s'agaça Adrien. C'est minable !

— Même si elle est géniale, Ladybug a sans doute des petits défauts, comme tout le monde, estima Nino.

— Elle est brillante, courageuse, généreuse et elle gère une pression énorme ! la défendit Adrien avec passion. La moindre des choses est de reconnaître ses immenses qualités.

— Dis donc, mon vieux, je ne savais pas que tu en pinçais pour Ladybug à ce point, s'étonna Nino. À la place de Kagami, je me méfierais.

— Ça n'a rien à voir, se défendit Adrien, les pommettes un peu rouges.

Marinette décida que la conversation avait assez duré.

— J'y vais, je suis trop impatiente de regarder tout ce qu'Adrien m'a amené ce matin, fit-elle.

— Amuse-toi bien, dit Adrien. Je ne traîne pas non plus, j'ai escrime.

Nino eut un toussotement, où l'on put distinguer le nom de Kagami, et les quatre amis quittèrent la classe.

— Dis, Marinette, demanda Alya quand elles furent seules sur le chemin du retour, tu as fait comment pour m'organiser une interview avec Ladybug ?

— Euh... elle m'a sauvée ce jour-là et j'en ai profité pour lui demander.

— Je vois.

Marinette réalisa qu'elle venait de dire une bêtise.

— Alya, promets-moi que tu ne vas pas prendre des risques inconsidérés pour avoir l'occasion de joindre Chat Noir, s'inquiéta-t-elle. Un message sur ton blog sera très bien.

— Avoue que ça manque de classe de le joindre comme ça, opposa Alya. Ce serait mieux de lui demander en face à face.

Marinette se maudit d'avoir donné une mauvaise idée à son amie.

— Je préfère que tu sois prudente plutôt que classe, assura-t-elle.

Une rue plus loin, leurs chemins se séparaient.

— J'imagine que tu vas passer une bonne soirée, grâce au bel Adrien, la taquina Alya.

Marinette sourit, très satisfaite de ne pas rougir. Qu'il était reposant de ne plus être amoureuse !

— Comme tu dis. À demain !

oOo

Les heures suivantes furent pour Marinette un pur ravissement. Dans la chemise que lui avait remise Adrien, il y avait des reproductions de croquis, de photos de mode, des articles de presse, des interviews. Marinette put suivre la conception des premiers modèles de Gabriel et sa fulgurante reconnaissance par la profession. Un article élogieux, écrit par une certaine Audrey Bourgeois, avait attiré l'attention sur ce styliste débutant. Les louanges, ensuite, n'avaient plus cessé. Avec les documents qui étaient désormais en sa possession, Marinette aurait pu faire une conférence de deux heures sur les débuts de Gabriel Agreste. Mais ce qui lui fit le plus plaisir fut une photo où l'on voyait au premier plan un Gabriel, qui paraissait avoir à peine vingt-cinq ans, recevoir une décoration des mains d'André Bourgeois, alors premier adjoint au maire de Paris. Au second plan, une belle femme blonde portait un garçonnet contre sa hanche. Marinette couina en la découvrant et alla chercher une loupe pour voir de plus près la mère et l'enfant. Elle prit ensuite son téléphone et envoya un message :

#Adrien, je suis sur un petit nuage ce soir. C'est passionnant de voir comment ton père a été découvert par le monde de la mode. Les croquis soulignent à quel point sa notoriété est méritée. Tu es dispensé de me faire un cadeau d'anniversaire pour les dix prochaines années.

#Quand tu seras célèbre à ton tour, n'oublies pas de m'envoyer des invitations pour tes défilés !

#À ce propos, je vois que tu étais présent quand ton père a reçu sa Légion d'honneur

#Je me demandais si tu me repérerais

#C'est fou ce que tu ressembles à ta mère ! Vous êtes très beaux tous les deux.

#Merci Marinette. Ça me fait plaisir que tu dises ça.

Marinette sourit et reposa son téléphone. Elle prit une feuille et commença à rédiger son exposé pour le surlendemain. Quelques minutes plus tard, Alya la contacta :

#Tu es toujours en train d'ouvrir tes cadeaux ?

#J'en ai fait le tour. Tu ne peux pas savoir comme c'est fantastique !

#N'oublie pas de remercier ton bienfaiteur

#C'est fait. Je lui ai dit combien j'étais heureuse grâce à lui et qu'il était à croquer sur la photo qu'il m'a donnée avec le reste.

#Tu lui as vraiment dit ça ? o_O

#Je te charrie, Alya. Il a 2 ans sur la photo et il est dans les bras de sa mère.

#Tu t'es décidée pour Luka ?

Marinette regarda le message, mal à l'aise. Pourquoi toujours ramener Luka sur le tapis quand on parlait d'Adrien ? Ce qu'Alya pouvait être énervante, des fois ! Puis elle se reprit. Elle n'était pas agacée par Alya. Elle angoissait à propos de la conversation qu'elle devait avoir avec le frère de Juleka. Parce qu'elle n'hésitait plus. Elle savait où elle en était. C'est fou ce que l'aveu de Chat Noir l'avait aidé à voir clair en elle. Elle répondit à son amie :

#Oui. Je me suis décidée.

oOo

Le jeudi soir, quand Marinette sortit du collège, Luka était sur le parvis, avec son vélo. Elle lui avait envoyé un message le matin pour lui dire que, s'il était libre, elle aimerait qu'il la raccompagne chez elle. Marinette fit un geste d'adieu à Alya qui était restée discrètement en arrière. Son amie répondit avec un sourire entendu. Marinette s'installa derrière Luka et s'accrocha à sa taille. Ils filèrent dans les rues et, quelques minutes plus tard, ils étaient arrivés.

Marinette descendit et Luka en fit autant. Alors qu'elle rassemblait son courage, il cala son vélo contre le mur et vint se mettre face à elle. Elle se lança :

— Luka, je voulais te dire...

Malheureusement pour elle, les mots qu'elle avait préparés la fuyaient.

— J'ai compris Marinette, dit-il d'une voix tranquille. C'est non.

— Je... Oui... Enfin, oui, c'est non, s'emmêla Marinette. Ce n'est pas toi qui es en cause. Tu es quelqu'un de formidable. C'est moi.

— Tu as fait ton choix.

— Non, Luka, tint-elle à préciser. Cela ne s'est pas joué entre toi et un autre. Adrien n'a rien à voir dans ma décision. C'est à cause de moi. Je suis incapable de te donner ce que tu serais en droit d'attendre. Je t'apprécie énormément et ce serait sans doute agréable de sortir avec toi. Mais ce ne serait pas une relation équilibrée. Ce serait injuste pour toi. Il vaut mieux que je te libère.

Luka la regarda. Il ne dissimulait pas ses sentiments. Il y avait de la déception, mais surtout une immense tendresse dans ses yeux.

— Tu penses toujours aux autres, Marinette. Tu devrais penser à toi de temps en temps.

— C'est ce que je fais, assura-t-elle. Je pense sincèrement que ce n'est pas le moment pour moi d'avoir ce genre de relation. J'ai besoin d'amitié et de stabilité.

— Tu me considères toujours comme ton ami, j'espère.

— Évidemment !

La réponse de Marinette était sortie instinctivement. Luka sourit. Marinette le trouva terriblement séduisant.

— Tu veux bien m'embrasser ? demanda-t-elle sans réfléchir.

Elle ouvrit des yeux horrifiés et sentit ses joues chauffer. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de dire cela ? Mais Luka ne sembla ni surpris ni choqué. Il répondit simplement :

— Avec plaisir. Peut-être que cela te fera reconsidérer la question.

Il s'approcha et posa sa main sur sa joue. Le contact était léger. Elle sentait qu'elle pouvait encore changer d'avis. Mais elle n'en avait pas du tout l'intention. Elle avait envie que Luka l'embrasse. Ce serait son premier vrai baiser donné sans obligation ni effacement de mémoire. Le partager avec un garçon aussi adorable que Luka lui semblait un bon choix.

La main de Luka sur sa joue avait été tellement douce qu'elle fut surprise par l'intensité de ce qui suivit. Luka ne se contenta pas de poser sa bouche sur celle de Marinette. Elle sentit les lèvres du jeune homme s'emparer des siennes et les aspirer dans un baiser chaud et puissant. Si ses joues avaient un peu rougi auparavant, elles s'embrasèrent totalement à cet instant. Les lèvres de Luka continuèrent un moment leur délicieuse caresse, puis leur propriétaire allégea sa pression et abandonna lentement la bouche de Marinette, visiblement à regret.

— Alors ? demanda-t-il encore assez près pour que leurs souffles s'entremêlent. Je t'ai convaincue ?

Elle avala sa salive avant de répondre :

— Ce ne serait pas juste pour toi. Je ne pourrais plus me regarder dans la glace.

— Cela m'apprendra à tomber amoureux de filles droites et honnêtes, jugea-t-il avec dérision.

— C'est ce que tu mérites, protesta-t-elle.

— Eh bien, il faut croire que le mérite n'est pas toujours récompensé, commenta-t-il en s'éloignant. Mais j'apprécie l'intention.

Il la contempla. Elle se sentait encore troublée par le baiser et désolée de lui faire de la peine. Elle se demanda ce qu'il déchiffrait sur son visage. Il dit doucement :

— Les amis, c'est fait pour être appelé aux pires moments, juste parce qu'on a besoin d'aide. Ne l'oublie pas. Je peux compter sur toi pour ça ?

— Seulement si tu me considères comme ce genre d'amie, répondit-elle la gorge serrée.

Elle lut dans ses yeux que c'était la meilleure réponse qu'elle pouvait faire.

— On fait comme ça, alors, conclut-il.

Il remonta sur son vélo et s'éloigna. Marinette le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. Elle monta chez elle en se disant que c'était du Luka tout craché. Elle le repoussait et il trouvait encore le moyen de lui offrir un cadeau.

oOo

Marinette passa la soirée dans un étrange état d'apesanteur. Elle avait passé un cap. Elle avait fini de se poser des questions à propos de Luka. Elle avait enfin trouvé un mode de fonctionnement satisfaisant avec Adrien. Elle savait désormais à quel point il était agréable d'embrasser une personne séduisante.

Le lendemain matin, c'était le dernier jour de classe. Une étrange fébrilité s'était emparée des élèves. Madame Mendeleïev tenta bien de faire cours, mais elle ne put mettre fin au bourdonnement qui régnait dans la classe. Ensuite, mademoiselle Bustier revint pour leur dernière heure de français.

Adrien passa en premier. Il leur parla du chimiste Antoine Lavoisier qui, avec des moyens très basiques, avait réussi à prouver que l'air était composé de plusieurs gaz et non d'un seul, contrairement à la croyance de l'époque. Il expliqua, à l'aide d'illustrations, le principe de l'expérience. Ensuite, il précisa que le chimiste avait pesé toutes les composantes des produits formés et avait pu en tirer la célèbre « loi de Lavoisier » qu'ils avaient déjà vue en cours : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Toute la classe estima que si Madame Mendeleïev faisait ses cours comme Adrien venait de le faire, ce serait beaucoup plus intéressant.

Chloé leur parla du malletier qui avait donné son nom à sa marque de sacs préférée, Sabrina expliqua pourquoi elle voulait se diriger vers un métier où elle aiderait les autres, Mylène évoqua le travail qu'elle faisait sur elle-même pour vaincre ses peurs, Ivan tenta de les initier au heavy métal et Nathaniel présenta la bande dessinée sur laquelle il travaillait.

Ensuite, ce fut le tour de Marinette. Elle résuma la carrière de Gabriel Agreste, images à l'appui et soutint qu'il méritait amplement sa réputation et le succès qu'il avait rencontré. Mais elle démontra aussi que la chance avait également beaucoup joué. Le soutien d'Audrey Bourgeois avait été déterminant et elle évoqua d'autres stylistes très talentueux qui n'avaient pas connu le même destin, alors que leur apport à la mode avait été reconnu plus tard. Enfin, elle souligna qu'il était très rare dans ce milieu d'acquérir autant de notoriété sans faire de mode féminine. Or on ne connaissait qu'un seul modèle féminin dans toute la carrière de Gabriel : la robe de mariée qu'il avait conçue pour sa fiancée. Elle conclut en disant que, même si elle n'imaginait pas avoir un destin aussi prestigieux, elle savait qu'elle serait heureuse de passer sa vie à créer des vêtements capables de mettre en valeur la beauté particulière de chacun et chacune.

Quand elle eut terminé, Adrien leva le pouce en l'air, avec un grand sourire. Il avait beaucoup aimé. Même Chloé avait l'air intéressé. Caline Bustier la félicita pour la qualité de sa prestation, comme elle l'avait fait pour tous ceux qui étaient passés avant.

— Je vois que Lila n'est pas là ce matin et que nous ne pourrons pas écouter son exposé, dit-elle ensuite.

— C'est trop dommage, commenta Mylène. Elle devait nous parler du traité pour la paix auquel elle a participé.

Marinette retourna à sa place pour prendre un paquet qu'elle avait dans son sac, puis revint vers la professeure. Au même moment, Rose se levait de sa place au fond de la classe pour la rejoindre.

— Mademoiselle, en remerciement pour l'année écoulée et en prévision de votre heureux événement, nous avons voulu vous faire un petit cadeau, commença Marinette en tendant à Caline Bustier un paquet soigneusement emballé.

Rose, une gerbe de fleurs à la main, compléta :

— Merci pour tout ce que vous nous avez apporté. Votre gentillesse sera un modèle pour chacun d'entre nous.

La professeure, visiblement émue, les remercia tous et leur assura qu'elle avait adoré leur faire cours durant toute l'année. Elle fit ensuite admirer la layette, conçue et confectionnée par Marinette. Elle leur souhaita le meilleur pour la suite puis, la cloche ayant sonné, la classe se leva pour se rendre à la cantine.

— Plus que trois heures et nous serons en vacances, fit Nino avec délice.

— Oui, convint Adrien d'une voix un peu morne.

— Eh mec, ne me dit pas que le collège va te manquer ! s'exclama son ami.

— Un peu quand même. C'est surtout là qu'on se voit.

— Tu crois que ton père va t'empêcher de sortir avec nous ? s'inquiéta Nino. Ce serait abuser ! Il est encore fâché pour New York ?

— Mon père n'a pas besoin d'être fâché pour m'interdire de sortir, répondit Adrien avec mélancolie.

— Dans ce cas, on enverra Marinette, promit Alya. Après tout, cela a bien marché la dernière fois.

oOo

Après leur repas, Marinette, Alya et Nino s'installèrent dans la cour pour profiter du soleil. Ils parlèrent de ce qu'ils comptaient faire pendant les vacances. Dix minutes avant la reprise des cours, Lila fit son entrée dans le collège, s'appuyant lourdement sur une béquille.

— Mais que lui est-il arrivé ? s'exclama Alya qui fut la première à l'apercevoir.

— Quelque chose d'affreux, sans doute, fit Marinette d'une voix sarcastique. Et cela n'a rien à voir avec le fait qu'elle n'a jamais eu l'intention de nous faire un exposé sur un accord de paix qu'elle a inventé de toute pièce.

— Mais pourquoi mets-tu toujours en doute ce que dit Lila ? s'agaça Alya.

— Parce qu'à chaque fois que j'ai vérifié ses affirmations, j'ai constaté qu'elle mentait, justifia Marinette, lassée de l'aveuglement de son amie.

— Tu ne l'as jamais aimée !

— Parce qu'elle m'aime, moi ? répliqua Marinette. Tu la crois bien, pourtant !

— Tu es jalouse d'elle, décréta Alya.

— Jalouse de quoi ? De merveilleuses aventures auxquelles je ne crois pas ? Du fait qu'Adrien se méfie d'elle comme de la peste ? C'est vrai que je suis furieuse contre elle, mais c'est parce qu'elle se moque de vous tous. Parce que tu as des étoiles dans les yeux quand elle parle de Greta Thunberg, alors qu'elle ne l'a jamais approchée !

— Que tu dis !

— On en revient à sa parole contre la mienne. Une fois de plus, pourquoi mentirais-je ?

— Tu peux être sincère et te tromper, concéda Alya.

— Les filles, vous vous montez la tête pour rien, intervint Nino. On se fiche un peu de ce que raconte Lila.

Alya lui jeta un regard noir.

— Et puis c'est vrai qu'Adrien ne l'aime pas, soutint courageusement son petit ami.

Marinette vit que l'argument avait porté. Elle décida de profiter de l'ouverture.

— Pourquoi tu n'enquêtes pas sur elle ? demanda-t-elle à la blogueuse. Si je me suis trompée, je te promets que j'irais lui demander pardon devant tous les témoins que tu choisiras.

— Et si c'est toi qui as raison ? se méfia Alya.

— Je t'aurais ouvert les yeux. Cela me suffira comme récompense.

Nino sourit, approuvant la démarche.

— Super, plus de raison de se disputer désormais, conclut-il avec satisfaction.

oOo

Bien que la dernière heure soit un cours de géographie, Mademoiselle Bustier revint dans la classe.

— Nous avons reçu vos affectations pour l'année prochaine, annonça-t-elle en montrant une liasse de papiers qu'elle tenait à la main. Je vous les distribue tout de suite.

Dans une ambiance électrique, elle passa rapidement dans les rangs pour tendre une feuille à chacun.

— Lycée Adèle Blanc-Sec, murmura Adrien d'une voix aussi blanche que son visage.

— Moi aussi, dit joyeusement Nino. Eh, mec, on reste ensemble ! se réjouit-il en attirant son meilleur ami dans une étreinte virile. Tu vois, fallait pas baliser comme ça !

Marinette et Alya se montrèrent mutuellement leur affectation et échangèrent un sourire satisfait.

— Dis donc, dit Alya à son petit ami. Tu te fiches d'où je vais aller ?

— Pas du tout ! protesta Nino en lâchant Adrien, qui semblait ne pas croire à son bonheur. Tu seras où, ma puce ?

— Comme vous deux, révéla-t-elle avec un grand sourire.

Elle se retrouva à son tour dans les bras de Nino.

— Et toi ? demanda Adrien à Marinette, d'une voix qui montrait qu'il estimait avoir épuisé tout son quota de chance et qu'il n'osait espérer qu'elle serait avec eux.

— Pareil, le rassura Marinette.

Le sourire qu'il lui dédia lui alla droit au cœur. Elle se réjouit de ne plus être amoureuse de lui. Elle serait tombée raide morte d'un excès d'émotion. Chloé s'approcha d'eux. Marinette lui jeta un regard reconnaissant et inclina la tête pour la remercier. La fille du maire paraissait très contente d'elle-même.

— Où seras-tu ? demanda avidement Adrien.

— Où veux-tu que j'aille ? Adèle Blanc-Sec, bien entendu !

Se montrant d'une exubérance étonnante, Adrien serra son amie d'enfance contre son cœur.

— Sabrina ? demanda poliment Marinette.

— Moi aussi, répondit l'ombre fidèle de Chloé.

— Je suis contente pour toi, lui dit sincèrement Marinette.

Ils firent ensuite le tour de tous leurs camarades. Ivan avait été affecté au lycée technique qu'il avait demandé et Kim était ravi de la filière STAPS qu'il allait intégrer. Juleka et Alix iraient également à Adèle Blanc-Sec. Nathaniel, Mylène, Max et Rose se retrouvaient tous les quatre dans un autre établissement, le lycée Nestor Burma.

— Et toi, Lila ? demanda Alix.

— Je vais aller dans un lycée privé, répondit l'interpellée d'une voix hautaine. Mes parents ont été très déçus par le niveau de ce collège public.

Elle avait pris soin de parler assez fort pour que Mademoiselle Bustier et le professeur de géographie l'entendent. Les deux adultes échangèrent un regard agacé avant de reprendre leur conversation.

— C'est tellement triste d'être sur plusieurs établissements, fit Rose, serrant la main de Juleka dont elle allait être séparée.

La demi-heure qui suivit fut assez larmoyante, les adolescents prenant conscience de leur séparation prochaine. La nouvelle vie qui les attendait les effrayait aussi un peu. Quand la cloche sonna, ils se quittèrent avec la promesse de rester en contact grâce au groupe « 3e collège » qu'ils avaient créé sur une messagerie. Ceux qui restaient sur Paris bloquèrent des dates pour se rencontrer et sortir ensemble.

Ensuite, ils se firent la bise. Marinette évita soigneusement de se trouver face à Lila et resta à plusieurs centimètres de la joue de Chloé. Enfin, ils se séparèrent.

oOo

----------------------------

Bon, je sais pas pour vous, mais moi je suis soulagée d'avoir pu simplifier la vie de Marinette et lui avoir retiré des sujets de stress (et je suis bien consciente que la saison 4 est partie totalement dans le sens contraire, mais tant pis pour elle, elle n'avait qu'à pas se faire autant attendre !).

On se retrouve dans quelques jours pour le prochain chapitre "Monter en puissance".


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro