Baekhyun était allongé dans le canapé, par-dessus sa couette, et fixait le plafond. Il se demandait combien de nuit allait-il devoir passer ici ? Connaissant Luhan, ça risquait de prendre au minimum une semaine. Il était tellement rancunier. En même temps, le noiraud ne pouvait pas lui en vouloir, il devait même s'estimer chanceux d'avoir seulement été dégagé de la chambre. Avec tous les dérapages qu'il avait à son compteur, il aurait normalement dû être largué.

L'eyeliner-boy soupira.

Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui, en fait ? Pourquoi ne pouvait-il pas se contenter du blondinet ? Ce dernier était pourtant super beau, mignon à croquer, il avait un corps de rêve... il ne comprenait pas. Il savait qu'il était fou amoureux du chinois, qu'il serait l'homme le plus malheureux de la galaxie s'il venait à se faire jeter, mais ça ne l'empêchait pas pour autant de baver sur les autres.

Enfin, si ce n'était que baver, à la limite, ça passerait, sauf que quelques fois, il laissait ses pattes traîner là où il n'avait pas le droit.

Un autre soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Il fallait qu'il change, qu'il arrête de dévier son regard sur les autres hommes. Luhan n'allait pas tenir indéfiniment. Ils s'étaient disputés super fort ce soir, il avait même cru que son amant allait le frapper tant il était en colère après lui. Baek avait dépassé les bornes et il le savait, à la prochaine connerie, le chinois mettrait fin à leur relation. Et rien que d'imaginer cela, il senti son coeur se serrer et une boule se former dans sa gorge. Hors de question que Luhan le quitte... il ne s'en remettrait pas.

Il allait se reprendre en main, arrêter toutes ses sottises, son copain ne méritait pas de supporter tout ça. Byun Baekhyun allait devenir un autre homme !

De son petit poing, il se fit un fighting et se glissa sous sa couverture, motivé à bloc. Dès demain, il allait changer. Il allait s'occuper de son homme et n'avoir d'yeux que pour lui. Il allait oublier tous les autres beaux gosses qui pullulaient dans l'appartement, à commencer par Chanyeol, et tout rentrerait dans l'ordre ! Il vivrait la plus belle histoire d'amour avec son chinois, voilà !

« Tu vas voir, hyung, tu n'auras plus aucune raison de me crier dessus à partir de demain... » Murmura-t-il en fermant les yeux.

×××

Quelle soirée de fou. Chanyeol n'en revenait pas de ce qu'il s'était passé tout à l'heure dans la cuisine.

Jamais il n'avait entendu Luhan hurler si fort. Ce type pouvait être effrayant quand il le voulait, l'air de rien. Il ne fallait vraiment pas se fier à sa bouille d'ange. Le chinois avait débarqué dans la pièce, se demandant ce que son amant pouvait bien fabriquer pour être si long à revenir et les avait surpris, bouche contre bouche. Forcément, le spectacle n'avait pas du tout plu à leur aîné. Le blond avait attrapé le bras de Baekhyun et l'avait tiré à sa suite, le lui arrachant presque. En passant, il avait jeté un regard des plus meurtriers au rouquin. Chanyeol avait senti ses poils se redresser sur son épiderme. Après, ça ne l'avait pas perturbé plus que ça. Il n'était coupable de rien, lui. Si le décoloré était arrivé quelques secondes plus tard, il aurait vu son petit ami étalé au sol parce que le géant l'aurait dégagé. Mais manque de bol pour Baek, il s'était pointé un peu avant et l'avait vu déraper, encore.

Les deux amants s'étaient ensuite disputés dans leur chambre et ça avait duré un long moment, d'ailleurs. Suho avait dû, à plusieurs reprises, leur ordonner de crier moins fort. Mais Luhan était caractériel. Quand il était en rogne rien ni personne ne pouvait parvenir à le calmer. C'est lui qui décidait à quel moment il s'arrêtait de s'époumoner. Et au grand malheur de Baekhyun, ça avait duré quatre heures, au bout desquelles, il s'était fait jeté de la pièce, son oreiller et une couette dans les bras.

Il avait l'air tout penaud devant la porte, la fixant de ses yeux larmoyants. Mais c'était une punition plutôt légère comparé a ce qu'il avait fait. Il n'avait pas de quoi se plaindre.

Chanyeol, quant à lui, avait un mot à dire à KyungSoo.

« Pourquoi m'as-tu regardé comme ça ? » Lui demanda-t-il alors que le fantôme se tenait debout devant la fenêtre, dos à lui.

Un soupir lui répondit, puis le petit brun disparu de son emplacement et réapparu à quelques centimètres du rouquin, le faisant sursauter.

« Pourquoi l'as-tu laissé faire ? » Répondit le revenant.

Le géant arqua un sourcil.

« Je n'ai rien laissé faire... tu dérailles. Il m'a surpris. Je ne pensais pas qu'il allait m'embrasser. »

L'autre secoua la tête, poussant un « tssk ». KyungSoo n'était pas convaincu. Il n'avait peut-être pas participer au baiser, mais il l'avait laisser faire. Chanyeol n'avait pas bouger la tête quand le noiraud s'était rapproché de ses lèvres. Pourquoi lui mentait-il ? Le fantôme grogna. Il n'aimait pas ça. Il ne supportait pas les mensonges. On lui avait trop menti avant, quand il faisait encore partie des vivants.

Ça l'avait poussé à commettre des actes irréparables, des actes l'empêchant de rejoindre le paradis...

« Tu as aimé ? »

« Quoi ? Bien sûr que non ! Baekhyun est mon ami, rien de plus ! Et pourquoi je m'explique ?! Je n'ai aucun compte à te rendre, à ce que je sache ! »

Le regard de KyungSoo s'assombrit tout à coup. La température de la chambre dégringola subitement, faisant écarquiller les yeux de Chanyeol qui ne comprenait pas pourquoi le fantôme agissait comme ça. Très vite, de la buée s'échappa de sa bouche. Le rouquin voulu se jeter sur son armoire pour enfiler sa combinaison de combat mais une force invisible l'empêcha de faire le moindre mouvement.

« A quoi tu joues ? » Gronda-t-il, frissonnant violemment à cause du froid.

« La prochaine fois qu'il te touche, il lui arrivera des bricoles... à partir de ce jour, plus personne n'a le droit de s'intéresser à toi ni de te toucher. Tu m'appartiens. »

« Je ne t'appartiens pas... » Articula difficilement le plus grand, sentant ses lèvres gercer.

Tout doucement, son corps s'engourdissait, il ne sentait presque plus ses pieds tant il était gelé. Le roux paniquait. Il se demandait si l'autre voulait le faire mourir d'hypothermie. La pièce ressemblait plus à un igloo désormais. Chanyeol tenta de parler et de bouger le bras mais il n'y arrivait plus...

« Promets-moi d'être à moi... fais-le si tu ne veux pas mourir de froid... »

Les sourcils de jeune homme aux oreilles décollées se froncèrent légèrement. Il lui faisait du chantage ! Il avait envie de lui cracher à la figure mais il ne pouvait plus ouvrir la bouche... il fallait qu'il accepte ou il allait se retrouver complètement congelé et si quelqu'un ouvrait la porte maintenant, il tomberait sur le sol et exploserait en petits morceaux.

N'ayant d'autre moyen que de hocher la tête, sa nuque n'étant pas encore touchée par la neige qui recouvrait tout son corps, il acquiesça.

Un sourire fleurit alors sur les lèvres pleines du fantôme mais l'état de Chanyeol ne s'améliora pas contrairement à la chambre. La température grimpait, le givre disparu des murs et de la fenêtre. Seul lui en était encore couvert.

« Je vais te réchauffer... » Susurra KyungSoo en posant sa bouche sur la sienne.

Le petit brun insinua rapidement sa langue dans la cavité buccale du grand jeune homme tandis que celui-ci ne pouvait protester. Il n'avait plus le choix que de se soumettre s'il ne voulait pas que Baekhyun se retrouve en danger. Le noiraud avait fait le con, certes, mais il ne méritait sûrement pas de mourir parc que pour Chanyeol, il ne faisait aucun doute que le fantôme ne se contenterait pas de lui faire peur au détour d'un couloir. Il sentait la haine qu'éprouvait le revenant pour son ami... hors de question qu'il le laisse faire.

« Haa... »

Toujours incapable de bouger, le rouquin sentait le muscle rose du plus petit glisser le long de sa mâchoire jusqu'à ses clavicules. Il avait beau détester au plus au point KyungSoo, à cet instant, ce qu'il lui faisait subir était on ne peut plus agréable. Il ferma les yeux et bascula la tête contre la porte. 

C'était bon. Ce petit enfoiré de maître chanteur revenu de l'au-delà savait s'y prendre pour le rendre fou de désir. Chanyeol poussa quelques soupirs alors que l'autre s'approchait de l'élastique de son boxer.

Toc Toc Toc

Il rouvrit les paupières brusquement. Qui venait le déranger à un tel moment, merde?! Il voulu bouger pour répondre à celui qui se trouvait de l'autre côté de la porte mais encore une fois, KyungSoo usa de sa force de fantôme pour l'en empêcher. Le géant se trouva collé au bois.

« Chanyeol ? Laisse-moi entrer, je voudrais te parler. »

C'était Luhan. Que lui voulait-il à une heure si tardive ?! Le rouquin grogna, fusillant du regard le petit brun qui avait repris ses caresses buccales.

Hmpf ! La bouche de KyungSoo venait de se refermer sur son début d'érection. Bordel !« Je sais que tu ne dors pas... La lumière est toujours allumée ! Laisse-moi entrer, c'est important. » Insista le chinois, appuyant sur la poignée.

« Pas... Pas maintenant... De... Demain, hyung... »

« Mais je ne peux pas attendre ! »

Quel emmerdeur ! Chanyeol tenta encore une fois de se défaire des lèvres ô combien douées du spectre mais se refit collé à la porte. Chiotte ! Il ne pouvait absolument rien faire pour l'instant.

« HNNN... »

KyungSoo avait glissé sa langue plus bas que son membre tendu, s'attaquant à une partie encore plus sensible que son anatomie. Le jeune homme se mordit la lèvre pour ne pas gémir. Luhan était encore derrière et il n'avait aucune envie qu'il l'entende.

« Bon... laisse tomber. J'voulais m'excuser pour tout à l'heure, mais t'as l'air bien trop occupé... »Le plus jeune grimaça.

« Kyun... KyungSoo, laisse-moi lui parler... »

Les doigts du fantôme encerclèrent le membre gorgé de plaisir tandis que sa langue continuait de flatter cette zone qui rendait Chanyeol encore plus dur.

« Hmmnnhaa... »

Saleté de revenant, il allait rendre dingue...

Le roux agrippa la tignasse brune du plus petit.

« J'te déteste, KyungSoo... mais putain, qu'est-ce que c'est bon... » Souffla-t-il, baissant la tête pour admirer le spectacle. Et lorsque son regard croisa celui de son visiteur nocturne, une vague de chaleur le parcouru.

Est-ce que c'était de l'amour qu'il voyait dans ses prunelles... ?