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Epilogue.




Félix n'avait plus parlé depuis des semaines, si ce n'est depuis ces deux mois écoulés... Quand Dorotha était revenue, la veille, elle avait réussi à lui arracher un maigre sourire quand ils s'étaient aperçus et il n'avait pas fit cas de sa prise de poids et elle de sa perte. Ils avaient tous deux, à leur manière, tenté d'attraper un dernier fragment d'un être qui leur manquait tant qu'ils tentaient par tous les moyens de se l'accaparer. L'avaler, le rejeter, le rattraper, le faire rester encore un peu... Saisir l'insaisissable ...

Dorotha avait réussi à le convaincre de reprendre au moins les injections nocturnes, elles n'étaient plus de trois fois par jour comme autrefois, de toute manière il n'aurait pu les supporter..., c'était seulement une fois, c'était pas vraiment efficace et le traitement ne fonctionnait pas comme cela, mais l'équipe se disait que c'était peut être un début vers quelque chose de mieux, de plus cohérent, de « comme avant ». Comme s'il y avait quoi que ce soit de cohérent dans la perte aussi brutale d'un être désiré et aimé à ce point. Au point où l'on s'en oubliait soi-même. Au point où notre propre existence se jouait au travers de l'autre. Au point où chacune de ses expirations devenait sa propre inspiration.

Félix lui avait semblé changé. Pas forcément de la bonne manière. Il n'y avait évidemment pas de bonne manière de vivre une perte aussi tragique, mais sa manière d'accuser réception de la nouvelle avait semblé plus traumatique que ce que l'équipe médical avait laissé présager à Dorotha. Alors elle prit la décision radicale de faire quelque chose de très risqué et surtout de totalement interdit par sa direction.

De toute manière, qu'avait-elle à perdre de plus ? Quelle perte pouvait être plus grande que celle d'un enfant ? Qu'existait-il de pire ?

Alors que la pénombre menaçait d'envahir la ville à tout moment Dorotha entra dans la chambre de Félix et le trouva assis sur le lit de son amant, les yeux dans le vide tenant fermement le bonnet noir qui semblait son seul encrage à la réalité. Elle lui signifia avec légèreté sa présence avant de fermer à clé derrière elle. Félix trouvait cela curieux, mais il n'en dit rien. Félix ne disait plus rien.

Elle fit, avec difficultés, comme elle le faisait avec son fils et s'assit avec confort et habitude sur un lit qui n'était plus le leur. Elle caressa discrètement les draps de ce dernier tout en sachant qu'ils n'étaient plus porteurs de son odeur depuis des semaines, mais elle ne pouvait faire autrement, c'était plus fort qu'elle.

Elle regarda Félix avec tendresse et déposa dans ses mains un document qui semblait de toute importance.

- Il a fait changer ses derniers recours, il ne possédait pas grand-chose, mais la moitié te reviens... 
- Mais le plus important c'est pas vraiment ça Félix... 

Dorotha prit un instant pour avaler sa salive coincée dans sa gorge et avec conviction elle observa le plafond, comme pour se persuader de ne pas laisser couler de nouveau sa fureur et son désespoir. Félix le remarqua et avec douceur il posa sa main sur son genou. Ses tâches de rousseurs avaient perdu de leurs éclats et ses yeux semblaient à leurs tours vitreux, comme ceux des poissons que l'on trouvait dans les étals, allongés depuis bien trop longtemps sur le dos.

- Sa boite te reviens, et je crois que tu devrais l'ouvrir.

Félix retira sa main comme si les mots de Dorotha venait de le brûler et il finit par regarder de nouveau l'horizon s'éteindre, tel qu'il espérait s'éteindre à son tour cette nuit, paisiblement, aussi paisiblement que son amour s'était enfui loin de lui. Tout aussi brutalement, tout aussi égoïstement, lâchement.

Dorotha prit la boîte qu'elle avait déjà apposée derrière elle tout en décalant le papier qui s'était mis entre eux. D'un geste précis, elle ouvrit la boîte de bois usée par le temps. A l'époque il l'avait peinte de quelques fourmis noires qui se baladaient sur le couvercle. A cette période, Dorotha trouvait cela écœurant et elle n'osait jamais toucher la boite, à l'heure actuelle elle aurait pu donner des années de sa vitalité pour le voir peindre de nouveau avec minutie ces petits insectes qui le passionnaient tant.

Elle ouvrit le couvercle avec douleur et en sortit le plus important.

Une feuille jaunie par le temps se trouvait entre ses mains tremblantes et rien que de voir de nouveau son écriture lui brisa un cœur qu'elle était pourtant certaine d'avoir déjà perdu après l'avoir entendu se briser pour cesser de battre ce jour-là. Ce jour où elle avait compris qu'elle ne pourrait plus jamais retourner sur une plage... Elle tendit double page à Félix, mais ce dernier regardait toujours par la fenêtre, comme perdu en lui-même, alors Dorotha entreprit de lire quelques bribes de ce qu'elle contenait. Plus important, elle lu ce qui avait été ajouté durant les mois derniers,

- Je rêve de pouvoir un jour me sentir heureux quand le soleil touchera ma peau.
- Je rêve de rencontrer quelqu'un qui comptera pour moi plus que mon besoin viscéral de haïr la vie.
- Je rêve de... 

Dorotha ne pouvait pas. C'était trop et puis ça ne lui était pas destinée, en tous cas, pas ces lignes là... Alors elle cacha son visage de sa main large et puissante pour tenter vainement de contrôler ce qui ne pourrait être ignoré dans cette pièce.

C'est à ce moment-là que des larmes silencieuses et glacées maculèrent à leur tour le visage de Félix et que ce dernier attrapa le papier avec rage. Il le froissa de moitié dans son point dans un élan de rage qui ne savait pas avoir en lui. Avec douleur et tremblements, il lu le manque de cette phrase qui semblait avoir toute son importance à cet instant... « Je rêve d'embrasser Félix et qu'il sache que je l'aime ».

L'équipe médicale avait fait jurer à Dorotha de ne pas montrer le document à Félix, persuadée que cela le détruirait plus que cela ne l'aiderait, mais cette dernière n'avait pas été du même avis. Félix méritait de savoir. Il méritait de savoir que Jeongin avait supporté ses derniers mois pour lui, que les oncologues lui avaient donné quelques semaines à peine lors de son entrée alors qu'il avait tenu des mois. Il méritait de savoir qu'il lui avait laissé son lit contre la fenêtre et qu'ils ne l'avaient plus jamais entendu pleurer tard dans la nuit. Il méritait de savoir que jamais Jeongin n'avait partagé sa mousse au chocolat avec qui que se soit, pas même avec Dorotha et que surtout, jamais, jamais Jeongin n'avait envisagé un jour de se lier à qui que se soit, alors tomber amoureux... Félix méritait de savoir. Félix méritait de savoir qu'il avait été le tout de quelqu'un et qu'il lui avait permis d'être heureux, même s'il n'en avait jamais rien laissé paraître.

Félix termina de froisser le papier dans sa main et il explosa en un sanglot si viscéral que Dorotha était persuadé que quiconque l'aurait entendu aurait pu ressentir l'impact du désespoir du jeune homme se répercuter partout où il pouvait trouver sa place. Félix se replia sur lui-même et il pleura de longues goulées poisseuses qui ne lui permettaient même plus de respirer. Il ne pouvait pas, c'était trop. Beaucoup trop. Beaucoup trop longtemps sans pouvoir se fondre contre son corps, beaucoup trop d'années sans l'avoir connu et beaucoup d'autres en ne le connaissant plus.

Qu'adviendrait-il de lui quand il aura dépassé son âge ? Quand il en aura le double ? Quand il devra retomber amoureux, rencontrer, sortir, vivre. Comment l'envisager ? Comment même y penser ?

Il releva doucement son visage pour observer Dorotha qui ne contenait plus son chagrin depuis un moment et Félix se mit sur ses genoux pour la prendre de toute sa hauteur dans ses bras. Cette dernière s'ébroua contre lui en de lents soubresauts douloureux qui durèrent plusieurs minutes et avant de quitter la pièce légèrement honteuse, avant de totalement fermer la porte, elle crut entendre un « merci pour lui ». Elle n'était pas sur, mais il lui sembla également ne pas avoir totalement rêvé... Félix avait bien parlé.

Dorotha retourna dans la salle de garde vide qui permettait aux internes de se reposer lors de leurs longues gardes et elle se mit à pleurer encore quelques entrelacs douloureux pendant qu'elle repensait encore et encore les paroles de Félix dans son esprit. Pourquoi avait-il parlé ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pour dire cela ? Pourquoi n'avait-il pas parlé de la boîte, pourquoi n'avait-il pas été curieux du reste de son contenu ?

Elle resta pantoise encore de longues minutes avant de se sentir étrangement anxieuse et un mauvais pressentiment lui parcourut toute l'échine. Comme mut de l'instinct maternel dont elle était la maîtresse en ces lieux, elle se rendit presque en courant jusqu'à la chambre 28. Félix n'était plus là et la nuit avait déjà assombrit l'espace. Elle retourna dans le couloir et croisa une collègue aide-soignante qui semblait surprise de la voir si inquiète,

- T'as vu Félix ? 
- Non, il n'était pas là pour sa perfusion, on s'est dit qu'il était peut être aller faire un tour avant de subir les effets secondaires.

Dorotha hocha la tête, mais elle n'en croyait pas un mot. Félix ne sortait jamais de la chambre, il ne sortait jamais de ce lit si ce n'est pour les visites obligatoires durant lesquelles les agents de services hospitaliers changeaient discrètement les draps en essayant de les remettre comme ils avaient été trouvés pour faire croire à ceux de Jeongin. Et alors là, maintenant, alors même qu'il pouvait enfin ouvrir cette boîte, il sortait ? Dorotha lui avait-elle offert une boite de pandore sans le savoir ?

Sa tête s'ébroua dans tous les sens et l'infirmière se mit à réfléchir à vive allure quand tout d'un coup, tout prit sens dans son esprit. Félix avait toujours été observateur et il connaissait le service comme sa poche, s'y baladant sans problème toute la journée pendant les siestes de Jeongin et s'étant même fait beaucoup d'amis. Comment aurait-il pu ignorer les visites nocturnes de Jeongin sur ce ponton de métal ? Il avait juste été trop polie pour les faire remarquer, mais bien sûr qu'il savait ...

Dorotha rentra de nouveau dans la chambre avec fracas, claquant la porte contre le mur crème adjacent. Pitié non... Félix, pitié...

Le double drap du dessous, celui que l'on mettait toujours pour les patients qui devenaient incontinents ou qui vomissaient souvent, avait disparu. Il n'était plus là. De toute sa puissance et sa force elle accourut dans le couloir de son service, alertant tous ses collègues qui n'avaient pas l'habitude de la voir si vive et les prévenant de chercher Félix. Elle qui avait toujours été une force tranquille, la voilà maintenant plus agitée qu'elle n'avait jamais été... Ses yeux étaient déjà embués par les larmes quand elle arriva enfin sur le ponton qui surplombait les étages, laissant tout le loisir à un corps de s'y étendre sans même avoir le temps d'entendre le craquement de cette septième vertèbre.

Félix se tenait là, debout, le drap déjà accroché à son cou et solidement détenu par la barrière métallique qui laissait peu de place à la chance. Elle repéra également une lame de scalpel que les infirmières utilisaient pour enlever les points de sutures dans sa main gauche. Cette dernière était déjà luisante et Dorotha pouvait déjà observer le sang odorant et massif se déverser au même rythme que ses larmes.

- S'il te plait, calme-toi et pose lentement ce que tu as dans la main Félix, je t'en supplie...

Félix ne s'était laissé aucune chance... même s'il avait été rattrapé à temps, rien n'aurait pu remplacer les litres qu'il semblait déjà avoir perdu, surtout sur un corps si exténué.

- Dorotha, merci pour tout... Merci pour nous. Tu as éclairé ma vie, tu m'as rendu une vue que j'avais perdu et que je cachais derrière des sourires et des rires qui n'avaient plus aucune saveur depuis des années. Grâce à toi je me rappellerais toujours du goût de la mousse au chocolat et du sable contre ma peau... Tu sais ce qui me rend heureux Dorotha ? Tu sais pourquoi je souris alors même que ma situation semble désespérée ? C'est parce que même si l'on ne se revoit pas dans un ailleurs dont je ne suis pas certain, alors j'aurais au moins la chance de ne plus ressentir le poids de son absence dans ce quotidien. Alors merci... Vraiment, merci. Merci de nous avoir mis dans cette chambre Dorotha, merci pour cette chambre 28... Je sais que tu ne comprends pas pour le moment... que tu es perdue, que tu te demandes pourquoi je fais ça, pourquoi je ne me bats pas, mais un jour tu comprendras. Un jour tu comprendras que tu a réalisé notre rêve à tous les deux, celui d'un jour tomber amoureux et c'est que la seule chose qui compte. 

Félix ne laissa pas le temps à Dorotha de réagir qu'il passa son corps par-dessus la balustrade. Il élança sans crainte ni hésitation son corps dans le vide, le visage souriant et tourné vers le ciel. La scène avait été aussi rapide que lente et à cet instant Dorotha savait que plus jamais elle ne pourrait oublier le bruit que fit son corps quand le drap arriva à son point de tension. Plus jamais elle ne pourrait oublier le bruit caractéristique des os qui s'étaient brisés lorsqu'il avait atteint son but. Cette odeur morbide de la vie qui s'échappait de son corps et de la souffrance qui, enfin, s'était enfuie au loin.

- Certains combats sont trop difficiles à mener et personne ne peut le juger pour cela, on aurait jamais pu anticiper ce qui allait arriver. On leur répète toujours que 40 à 60% de la rémission vient du psychologique alors pourquoi on accule une collègue qui a donné 25 ans de sa vie pour tenter de sauver des centaines d'autres, y compris la leur ? Vous êtes en train de la réduire à un cas quand Dorotha en a sauvé des centaines si ce n'est des milliers ! C'est parfaitement ridicule et contre l'éthique même d'un service comme celui-ci ! 
- Nous accusons personne Iseul, nous sommes ici pour faire le point sur la situation et voir ce qui nous a échappé pour que cela ne se reproduise pas ou que l'on puisse au moins avoir un contrôle sur ce qui se passe sous notre toit. C'est un hopital ici, pas un lieu destiné à l'euthanasie et on ne sait pas encore si la famille Lee va nous poursuivre où non.
- Un contrôle ? En service d'oncologie ? C'est ici que vous cherchez du contrôle ? 
- Cette porte aurait dû être close.
- Et il aurait trouvé un autre moyen. Car c'est ce qui arrive quand on veut vraiment mourir Monsieur Kim. On trouve toujours un moyen et même si ça fait mal, bien que vous sembliez ici oublier l'aspect humain Monsieur le directeur, on se doit de respecter les choix de chacun, même si on ne peut les comprendre. On se doit au moins de respecter la volonté de chacun, nous ne sommes personne pour le juger.
- Bon, passons, quelqu'un peut me dire comment Félix a pu se procurer cette lame de...

Iseul n'entendait déjà plus rien. Elle bouillonnait. Bien sûr qu'elle entendait et comprenait l'aspect juridique et extrêmement délicat de la situation sur le plan de la responsabilité de l'hôpital dans cette affaire. Elle était ni stupide ni inconsciente de ce que ce type d'institution protégeait en premier lieu sous couvert de santé publique. Pour autant les murmures et les voix de cette table ronde, qui ne se constituaient d'aucune personne de l'équipe par ailleurs, si ce n'est elle, qui s'était faite insistante et menaçante pour venir défendre sa collègue et ses compères, lui semblaient inentendables.

De sa posture toujours sure d'elle et élancée, Iseul s'était levée de sa chaise, furieuse. Ses longs cheveux bruns battirent l'espace avec force, comme pour défendre l'absence de sa collègue et amie. Et alors que tous la regardaient avec stupéfaction, sans plus de cérémonie, elle quitta la pièce. Un espace qui n'avait de lieu pour la santé psychique ne méritait d'aucune manière que ce soit sa présence. L'hôpital resterait ce qu'il était et elle ferait en sorte que jamais ce dernier ne vienne la changer à son tour.

Elle parcourra quelques quartiers en marchant la tête haute, perchée sur ses talons noirs qui la caractérisait toujours avec son tailleur pantalon noir qui lui tombait avec justesse et allégresse sur les hanches. Ses yeux étaient brumeux, mais fiers et ils semblaient parcourir le parc dans lequel elle était arrivée à la recherche de la personne qui avait toujours su être plus qu'une collègue pour elle.

Elle repéra Dorotha plus loin assise sur un banc, le regard dans le vide. Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le décès prématuré de Félix et Dorotha n'était plus revenue travailler, elle ne s'en sentait plus capable et elle ne possédait de toute manière plus l'énergie nécessaire. Cela n'avait même plus à voir avec la situation actuelle. Dorotha avait besoin de se réorienter, autre service, différente manière de pratiquer, autre métier, peu importe du moment qu'elle puisse survivre et peut-être un jour, s'en remettre. En attendant, durant le temps qu'il lui fallait, elle irait vivre chez Iseul. Celle qui vivait toujours seule. Celle qui ne parlait jamais d'elle, l'irrémédiable silencieuse qui offrait ses oreilles à qui voulait les recevoir. Celle qui jamais ne forçait, mais dont les bras étaient toujours grands ouverts et le dos d'une largesse qui la surprenait parfois encore. Celle qui la laisserait vivre les années qui lui faudrait pour avoir le temps d'aller mal pour enfin, pouvoir aller bien.

Elle s'assit à côté d'elle en silence et colla sa cuisse contre la sienne, comme pour lui signifier sa présence sans avoir besoin de s'imposer. Elle déposa son sac à main sur le banc et Dorotha vint poser sa main sur son genou. Iseul lui attrapa avec douceur son revers et comme dans une habitude, elle entrelaça ses doigts aux siens.

- Tu as toujours eu les doigts aussi froid que lui.

Iseul ne répondit rien, il n'y avait rien à dire. Elle savait pertinemment de qui elle parlait et de plus, c'était vrai. Iseul avait toujours les mains froides. C'est à ce moment-là qu'elle retira avec douceur sa main du dessus de celle de son amie qui l'a regarda avec questionnement. Iseul n'était pas friande des contacts physiques, mais jamais elle ne lui en avait refusé. Cette dernière se retourna vers son sac et avec appréhension, tout en ayant paradoxalement confiance, elle sortit deux mousse au chocolat de son sac avec deux petites cuillères noires. Elle en tendit une à sa meilleure amie sans même la regarder et cette dernière laissa ses yeux s'embuer.

Cette fois-ci, ce n'était pas par peine, c'était par reconnaissance... Car ensemble, comme écrit d'une main tremblante dans cette liste plongée au plus profond de cette boîte sombre pleine de fourmis, les deux amies dégustèrent une mousse au chocolat devant un lac magnifique surplombé par des arbres qui avaient déjà perdu leurs feuilles, mais rien de leur splendeur.

Iseul termina sa mousse et la posa sur le côté de son corps sur le banc de bois foncé un peu écaillé quand Dorotha en fit de même. Cette dernière regarda Iseul avec toute la gratitude et la dévotion du monde. Elle sourit pour elle même face au profil de cette femme qui constituait tout pour elle et finit par déposer son visage contre l'épaule et l'écharpe de son amie qui ouvrit son bras pour l'accueillir au plus près de son corps. Elle se décala légèrement vers elle pour lui laisser tout l'espace dont elle avait besoin afin de se loger contre elle et ensemble, elles observèrent l'horizon.

- Merci.
- Pas besoin.
- Je sais, mais j'avais envie de te le dire.
- Je sais ce que tu penses, mais tu as fait ce qui était juste et en accord avec tes principes et c'est tout ce qui compte.

Dorotha pleura quelques minutes en silence avant d'appuyer sa tête encore plus profondément contre le cou de son pilier. Elle inspira à plein poumons son odeur de vétiver et celle-ci l'apaisa immédiatement. Elle ne savait pas comment elle pouvait avoir de telles idées en de tels instants ni même comment, mais à ce moment précis, elle le savait. Avec Iseul prés d'elle, elle savait que tout irait bien. C'était une certitude. 

Un jour, probablement pas demain, ni même dans un an, mais un jour, tout irait mieux.

- Je t'aime Iseul.
- Je t'aime aussi Dorotha. Je t'aime plus que tous au monde.

Les deux amies s'étreignirent un moment en pleurant devant le spectacle que leur offrait cette nature luxuriante. Dorotha pour sa perte, Iseul par peur de la perte et ensemble, dans le froid de cet hiver et dans la tragédie qui les traversait, elles ne firent plus qu'une.

Elles étaient leur propre chambre 28.


Fin.


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Ca hurle fort dans les chaumières et vous me détestez c'est ça ?
Ca va passer, promis <3.

ps : moi aussi j'ai ugly cry h24.

J'ajouterais le mot de la fin dés que j'aurais soufflé un peu mes fées... c'était éprouvant à écrire.

Avec émotions,
M.

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