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Chp 25 - Isolda : la pierre verte (3)

Rika lui avait expliqué en long et en large, à son arrivée dans leur compagnie, à quel point son époux était droit, moral, bon et juste. Elle avait, notamment, beaucoup insisté sur son absence total de goût pour la chair humaine.

Ren représentait une sorte d'exception parmi les ældiens. Il traitait Rika comme une égale, et même, à certains égards, comme une supérieure, puisque c'était elle qui était responsable de beaucoup de décisions essentielles, sur le vaisseau. Il ne la maltraitait pas et ne cherchait pas à la dévorer. D'ailleurs, la viande, il en consommait peu, si ce n'est quelques blancs de cette chair bizarre qu'ils appelaient faux-singe. Il avait bien mangé le placenta de Rika après son accouchement, mais il l'avait fait uniquement parce que c'était une coutume ældienne, comme lui avait expliqué la patronne.

Non, Ren était bien attentionné et parfait. Un peu froid, parfois, comme tout patron. Le seul problème, c'est que c'était une machine à tuer. Un assassin de métier et de carrière, qu'il était impossible de faire changer d'avis une fois qu'il avait une cible en vue.

Et qu'il n'avait pas d'âme, d'après Innafay. Jamais il ne pourrait se réincarner. Tout comme Śimrod. Si l'un des deux mourait... ce serait pour de bon.

— Papa, non ! hurla Ardamirë en ældarin à son père, lorsqu'elle vit cette arme redoutable en forme de faucille qu'ils appelaient « lame triple » apparaître dans ses mains. Quant à Roggbrudakh, il se ramassa sur lui-même, avant de sortir un espèce de coupe-coupe rouillé de sa ceinture de cuir tanné.

— Je vais faire vite, expliqua froidement Ren à sa fille. Il ne souffrira pas.

— Je te l'interdis ! menaça la jeune ældienne. Si tu fais ça... tu n'es plus mon père ! Je ne te parlerai plus jamais !

— Je suis désolé Arda, mais je préfère ne plus être ton père plutôt que de prendre le risque que toutes les femelles de ce bord – toi y compris – soient violentées par ton ami.

Isolda baissa légèrement la tête. Elle pensait surtout que Ren ne se souvenait plus du tout qu'il était le père d'Ardamirë, et que perdre son estime ne lui faisait ni chaud ni froid.

— Roggbrudakh n'est pas un violeur ! Il m'a sauvé, au contraire !

L'orc se décida enfin à plaider sa cause.

— Roggbrudakh pas dun-dun Arda et Eren. Roggbrudakh pas dun-dun ylfes, ni humaines. Roggbrudakh ami Arda et Eren.

Isolda vit que Ren fronçait les sourcils. La façon de s'exprimer de Roggbrudakh ne lui faisait pas honneur : Isolda, pleine de compassion, regretta qu'il ne possède pas de perle d'ithyllid, comme lui avait donné Śimrod.

— Roggbrudakh est un orc civilisé, plaida Ardamirë, profitant d'avoir l'attention de son père. Il a grandi dans une Cour ædhel, chez les Sombres, à Dorśa !

De nouveau, Ren fronça les sourcils.

— C'est bien ça qui m'inquiète !

Il fit un pas en avant.

— Qu'importe. Je dois l'exécuter. Nous avons encore beaucoup à faire, et nous ne pouvons pas courir ce risque. Désolé, Arda.

Isolda ne prit pas la peine de réfléchir. Sans perdre un instant, elle courut chercher Śimrod, encore occupé à papouiller Caëlurín.

— Śimrod, fit-elle précipitamment. Il faut que tu empêches ton fils de tuer Roggbrudakh. Cet orc n'est pas un ennemi : c'est un allié, et l'ami d'Ardamirë !

— Nous avons pris notre décision, répliqua Śimrod d'un ton autoritaire. Roggbrudakh doit être éliminé, car il représente une réelle menace pour Arda et toi. Comme je l'ai dit, ces orcanides...

Isolda l'interrompit. Elle en avait assez entendu.

— Peux-tu jurer sur la tête de tous tes dieux, sur celle de ta mère et tous ceux que tu as aimé que tu as toujours été d'un parfait discernement, Śimrod Surinthiel ? osa-t-elle. Si ce n'est pas le cas, et que tu as le moindre doute, alors sauve la vie de cette créature innocente. Sinon, non seulement Ardamirë ne parlera plus à son père, mais moi, je ne t'adresserai plus jamais la parole non plus !

Comme tous les pas décisifs qu'elle avait fait dans sa vie –suivre Rika, se réfugier dans l'Autremer avec Caëlurín, se montrer à Śimrod, et maintenant, le menacer – la jeune humaine avait agi sans vraiment savoir pourquoi elle le faisait, et surtout, quelle était la légitimité qui lui permettait de le faire. Après tout, Śimrod n'était rien pour elle, et elle n'était rien pour lui : c'était juste une créature puissante et capricieuse qu'elle avait appelé au secours, même pas pour elle – les humains l'auraient accueilli, de toute façon – mais pour Rika et sa famille, à qui elle était redevable. Rien n'était moins sûr que l'ylfe noir au tempérament si ombrageux obtempère encore cette fois.

Et pourtant. Si elle en croyait ce que lui avait dit Innafay...

Avec un grognement, Śimrod lui mit l'enfant dans les bras. Puis il se dirigea vers le couloir d'un pas rapide.

Isolda suivit, sachant par expérience que la présence du petit allait calmer les esprits. Lorsqu'elle arriva, ce fut pour voir Śimrod se jeter sur son fils au moment même où ce dernier s'apprêtait à décapiter Roggbrudakh. Par réflexe – ou réelle envie ? – Ren répliqua, crocs sortis, et de nouveau, les deux ylfes noirs se battirent.

Vivement que Rika revienne, songea Isolda en regardant le pugilat, Caëlurín serré contre elle.

Mais l'intervention divine ne vint pas, cette fois, de Rika. Elle vint d'Ardamirë, qui, après avoir vu quelque chose sur la baie, prit Roggbrudakh par la main et s'enfuit à nouveau dans le couloir. Les deux ylfes cessèrent alors de s'empoigner férocement.

— Coursive min ! gronda Ren en se relevant d'un bond.

— Neldë pour moi, ajouta Śimrod.

Et ils s'élancèrent, chacun prenant un escalier différent comme deux chiens de chasse qui prennent un renard à revers.

Cette fois, Isolda ne chercha pas à les suivre. Qu'ils se débrouillent. Fascinée, elle s'avança vers la baie, Caëlurín dans les bras. Arda et Roggbrudakh avaient pris la barge de secours. Ils volaient vers le Ráith Mebd, dont les tours et les coupoles, les arches vertigineuses et les statues glorieuse, occultaient le vide déprimant de l'espace par ses lumières féériques. Finalement, Caëlurín toujours dans les bras, elle rejoignit tranquillement la salle de commandement. Ren et Śimrod avaient dû se calmer.

Les deux ylfes noirs s'y trouvaient, l'air peu amène l'un vis à vis de l'autre. Ren était branché au vaisseau, essayant de le manœuvrer, pendant que Śimrod le morigénait.

— C'est de ta faute ! Si tu m'avais écouté...

— J'ai rien eu à écouter. Tu t'es jeté sur moi sans crier gare.

— Parce que tu t'apprêtais à exécuter l'orc !

— Ainsi qu'on l'avait décidé.

Śimrod ne trouva rien à dire à cela. Les deux coudes appuyés sur la console, il releva le visage pour regarder Isolda.

— Arda et Roggbrudakh viennent de s'enfuir sur le Mebd. Ils lui ont ouvert le pont, lui apprit-il.

Isolda se hissa sur l'un des fauteuils – trop grand et trop haut pour elle, comme tout ce qui appartenait aux ylfes – et déposa le petit hënnel par terre.

Machinalement, elle serra sa crapaudine dans sa main. La pierre était chaude, rassurante. Silencieuse, continuant à serrer le cristal dans son poing, elle les regarda revêtir leurs armures et se préparer à sortir. Ren attrapa un bout de brocard vert forêt qui était plié sur la console et l'attacha sur le bas-ventre de son armure, sur deux crochets destinés à cet effet. Lourdement festonné de fils d'or représentant un symbole qu'Isolda ne reconnut pas, ce tablier faisait visiblement office d'armoiries pour le porteur : Śimrod en possédait un aussi, passablement déchiré, de couleur violette, qui portait le même glyphe. Puis les deux ylfes attrapèrent le casque de leur armure. Portant chacun leur heaume sur le bras, ils se dirigèrent de concert vers le sas, sans lui donner la moindre instruction, la moindre indication sur leur destination ou leurs intentions. Śimrod lui jeta bien un léger regard, mais Ren, lui, l'ignorait : enroulant sa queue noire et blanche autour de son armure de façon à ce qu'elle tombe sur ses épaules comme une étole de fourrure, il rabattit la capuche de son shynawil sur son visage et actionna la commande de la porte d'un air décidé.

— Attendez, objecta soudain Isolda. Caëlurín et moi, on vient avec vous.

Le père comme le fils s'immobilisèrent de concert.

— On n'y va pas pour prendre le thé, lui précisa Śimrod sans se retourner. Si ces ædhil refusent de nous rendre Arda...

Isolda ne le laissa pas finir sa phrase.

— C'est ça, où je pars seule avec Caëlurín sur le Ráith Mebd par mes propres moyens. De toute façon, ce n'est pas bon pour un enfant d'être seul, coincé avec deux mâles agressifs qui se battent tout le temps, que ce soit entre eux ou avec d'autres.

Isolda les vit s'échanger un regard silencieux. Puis, d'un geste, Śimrod lui fit signe de venir les rejoindre. Elle avait gagné. Peut-être même, qu'elle arriverait un jour à lui parler.

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