Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chp 24 - Rika : échos du chaos (2)

Lathelennil ayant quitté le bain depuis longtemps, c'était à mon tour de me tremper, avec mes enfants, dont la présence me permettait de me détendre. Je savais que le dorśari n'allait pas chercher à me rejoindre tant que je serais avec mes petits. Les gosses, je l'avais remarqué, le bloquait. Je pus donc me laver en paix.

J'aurais pu ensuite m'enfermer à double-tour dans ma cabine – ce que je comptais faire cette nuit – mais ce n'était pas mon style de laisser quelqu'un d'autre piloter tout seul pendant que je me faisais convoyer comme une passagère. Aussi, après avoir couché mes deux enfants épuisés par le stress des derniers évènements, j'allais rejoindre Lathelennil et Rhaenya dans la salle des commandes.

Pour la première fois, je vis le premier sans son armure de sombre seigneur de la guerre. Visiblement à court de vêtements – ou n'en possédant pas beaucoup – il portait seulement la combinaison noire moulante que mettent les ældiens sous leur armure. Je fus étonnée de le découvrir aussi mince : Uriel l'était déjà (surtout après avoir succombé à Mana), mais son jeune frère, encore plus. À côté, avec sa musculature développée de tueur galactique, Ren avait l'air d'un orcanide. Les pieds à six doigts griffus, posés nus sur la console de navigation comme l'aurait fait un adolescent humain, Lathelennil suçotait une nouvelle portion de purée de mangue, ses cheveux bicolores ramassés en queue de cheval à l'arrière du crâne. Pendant un moment, j'hésitai à m'approcher. Les ældiens n'aiment pas qu'on les découvre négligés, dépourvus des regalia qui font d'eux les seigneurs de l'espace.

Je m'assis sur un bout de banquette, sans faire de bruit. Lathelennil se gratta le bout de l'oreille – deux fois, trois fois – puis lança un petit coup d'œil derrière lui. Son regard de basalte poli tomba sur ma silhouette et accrocha le mien, avant de se détourner à nouveau.

— Ton Silivren, là..., commença-t-il de sa voix rauque. Tu dis qu'il s'est réveillé après avoir été syntonisé par les adannath, en ayant perdu et son cair et la mémoire ?

Je secouai la tête.

— Oui. Il ne se souvenait de rien de ce qui s'était passé depuis son réveil sur LVX, la planète où il est mort il y a dix mille ans.

Lathelennil se leva.

— Dix mille ans... il est presque aussi vieux que mes frères et moi ! ricana-t-il.

Je regardai Lathelennil. Il avait l'air jeune, pourtant.

— Comment faites-vous, pour vivre aussi longtemps ?

Lathelennil me fit un sourire condescendant.

— Je ne suis pas vraiment spécialiste de ce genre de choses, il aurait fallu demander à mon frère Uriel, c'est lui qui verse le plus là-dedans... C'est grâce à nos pratiques... Ça nous maintient en forme. (Il ricana, puis fit une longue pause.) Surtout, ça tient éloignée de nous le muil. Le regret. Et Arawn.

Je haussai un sourcil.

— Arawn ? Le roi de Tará ?

Un rire bref – ressemblant à un aboiement – sortit de la bouche de Lathelennil.

— Non, pas lui... C'est lui qui s'était donné ce nom. Je te parle du sældar de la destruction.

— Je croyais que... Arawn ne devait apparaître qu'à la fin du monde. Et pourquoi parles-tu de muil, de regrets ? Qu'est-ce que vous regrettez ? Le fait d'avoir tourné le dos à la lumière, et de vous nourrir de dépravations ?

— C'est cela, acquiesça Lathelennil avec un sombre sourire. De la nourriture. Et ce soir, j'ai bien envie de me nourrir avec les sensations extrêmes que je vais te procurer... et que tu vas me procurer. Est-ce que mon luith commence à faire effet ?

— Pas le moins du monde, lui appris-je à son grand désarroi. Si tu es déjà en chaleur, ton luith ne me fait aucun effet. Je ne dois être sensible qu'à celui de Ren !

— Ren, cracha Lathelennil. Ce sidhe accro au psytroprene ! Personnellement, moi, je n'en prends pas. Pas besoin de stimulation extérieure pour me déchaîner sur le champ de bataille !

— Ren ne prend aucune drogue, précisai-je. C'est à peine s'il boit du gwidth.

Furieux que je le contredise, Lathelennil pointa l'un de ses doigts griffus sur moi.

— Et comment crois-tu qu'il a perdu la mémoire, hein ? Par intervention miraculeuse ? Je te dis que c'est le psytroprene. Je sais en reconnaître les effets : j'en achète souvent à Tark pour mes chasseurs. De toute façon ça ne peut être que ça, ou la perte de son cristal. Tanit a dû le détruire.

À cette évocation, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Tanit. Je ne lui avais pas demandé ce qu'elle avait fait du cristal de Ren. J'avais tout bonnement oublié.

— Fais tout de suite demi-tour, murmurai-je d'une voix blanche.

Comment avais-je pu oublier une chose aussi importante ?

Mais Lathelennil fronça les sourcils.

— Faire demi-tour ? Il n'en est pas question. Si c'est ça qui t'inquiète, j'ai fouillé Tanit, et en profondeur : elle avait quelques artefacts de ce type, mais aucune pierre-cœur. Même pas la sienne... Bizarre, pour une Lumineuse ! Cette femelle s'est vouée aux ténèbres, elle aussi. Cela me paraît évident... Je crois qu'elle va prendre beaucoup de plaisir aux réjouissances que lui réservent mon frère et sa Dame. Je...

Lathelennil perdit soudain la parole. Je le vis poser sa main sur son plexus solaire, incapable de continuer. Un filet de sang sombre, minuscule, se mit à couler de son nez.

Rhaenya le regarda, alarmée. Elle aussi avait l'air d'avoir reçu un gros coup de massue.

— Mon frère..., coassa Lathelennil en agrippant frénétiquement le cristal rouge rubis qui pendait autour de son cou, sous sa combinaison. Uriel...

— Qu'est-ce qu'il y a ? m'écriai-je. Qu'est-ce qui se passe ?

Le souffle coupé, Lathelennil glissa lentement au sol, sa main maigre et pâle crispée sur le caillou.

C'était un cristal-cœur. Ainsi, même les dorśari en possédaient !

Rhaenya se précipita. Alors que je restais à côté, les bras ballants, ne sachant que faire, la wyrm arracha d'un coup d'ongle la combinaison de Lathelennil, mettant à nu son torse sec et pâle, lourdement tatoué et scarifié. Je notai au passage que ses deux tétons étaient percés. Les modifications « esthétiques » de ce type étaient si nombreuses sur son corps que je faillis ne pas voir sa poitrine béante, laissant voir le globe palpitant qui servait de cœur aux ældiens. Sur l'organe, une fissure. Exactement ce qu'avait eu Ren, sauf que celui de Lathelennil n'était pas ouvert. Pas encore.

— Qu'est-ce qui lui arrive ? soufflai-je à Rhaenya.

— Il a subi un gros choc. Son frère vient de mourir.

Je haussai un sourcil, surprise.

— Uriel ?

Lathelennil, qui respirait difficilement, acquiesça.

— Uriel, lâcha-t-il d'un filet de voix rauque. Uriel est mort. Et on a essayé de s'emparer de sa conscience. Une force monstrueuse !

— Mais comment peux-tu savoir ça ?

La main caressant doucement son épaule, Rhaenya l'aida à s'asseoir.

— Mon cristal, répondit-il en laissant sa tête reposer contre la console de navigation. Il a été oblitéré. Par mesure de sécurité, mon frère et moi avons échangé nos pierres : je porte la sienne et lui la mienne. Comme ça, si l'un de nous meurt au loin, sans qu'on puisse la récupérer... L'autre peut toujours en prendre une nouvelle.

Je me redressai, un peu horrifiée. Ainsi, c'était celle de Lathelennil, qui venait d'être perdue.

— Je suis désolée, dis-je simplement. Si tu es sûr de ce décès...

Le rire craquelant de Lathelennil me fit taire.

— C'est une victoire, au contraire ! C'est moi qui ai la pierre d'Uriel. Je peux le faire revenir, si je veux... Même sa femelle, cette Daemana, le pourrait, si elle invoquait sa terrible déesse. À condition d'avoir le cristal.

Il se leva difficilement, aidé par Rhaenya qui le soutenait. Il avait tout de même l'air mal en point.

— Et toi ? lui demandai-je.

— Moi... il me faudra un nouveau caillou. Le plus vite sera le mieux.

Je savais ces artefacts extrêmement rares. Embêtée, je me mordis la lèvre.

— C'est con, on en avait trouvé toute une tripotée sur le vaisseau d'Arawn... Je veux dire, le père de Círdan, le roi Arowed. Ren les a stockés dans son arbre-lige...

Lathelennil se mit à rire, d'une petit rire en sourdine, douloureux.

— Tu crois qu'il m'en aurait donné ? Ce serait la meilleure !

— Tu ne peux pas demander de l'aide ? Tu n'as pas quelqu'un à contacter ? Un cousin un peu chill, un frère sympa ? Un ami, peut-être ?

Il ne doit pas en avoir. En même temps...

— De l'aide ? grinça-t-il, dégoûté. Un prince de Dorśa ne demande pas d'aide. Jamais !

De l'aide, pourtant, il semblait en avoir besoin. La douleur, le risque physique, cela ne semblait pas être un problème pour lui.

Mais la soudaine vulnérabilité qu'induisait la perte de cristal-cœur, si.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro