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Chp 22 - Faith : comme une ældienne

Territoire du clan du Feu Noir, Pangu


La première lueur de l'aube me réveille. La lumière est revenue. Il est temps de se remettre en route. Même si je n'y crois pas, il me reste un tout petit espoir auquel me raccrocher. Makalos. Dans une semaine, j'y serai. Le dernier endroit où a été mon fils avant de disparaitre.

Seigneur, si tu existes, je compte sur toi pour m'envoyer un signe, alors. N'importe quoi.

Je dois me raccrocher à cela. Il le faut.

En remontant le colline, j'aperçois une silhouette dans le champ, qui marche vers moi. Je plisse les yeux. Elle tient quelque chose dans la main...

— Agrandissement à 8h, demandé-je à l'IA.

L'image qui s'affiche manque de me faire vomir. Deux yeux verts et déterminés sont soudain projetés en haute définition sur l'écran holographique, leur pupille reptilienne focalisée sur moi comme s'il pouvait me voir à travers le blindage.

Gerald.

Il marche tranquillement dans ma direction, les rayons du soleil naissant éclairant sa chevelure comme un feu blanc et aveuglant, vêtu d'une combinaison tactique sans manches, sans son manteau d'Inquisiteur. Son bras musclé tient un fusil d'assaut, l'un de ceux qu'on utilise pour dérouiller des cibles mouvantes du sol. Il met un genou à terre, pose le bazooka sur son épaule, vise... et tire.

Le choc me projette dans le fond de l'habitacle. Vite. Il faut que je me sorte de là. Le Rover est un véhicule blindé, mais il peut brûler, et moi à l'intérieur. Il faut que je sorte, que je...

Je me fige.

Non. Autant brûler là-dedans. Ce que tu me feras est pire.

Mais je n'ai pas le loisir de prendre une décision. Un deuxième impact enfonce la porte et retourne le véhicule. Je me retrouve assommée, la tête en bas. Je perds connaissance, et soudain, au bout d'un temps qui me paraît n'être qu'une seconde, je sens une main brutale me tirer en-dehors de l'habitacle.

Gerald me charge sur son épaule. J'essaie de lui échapper, mais mon corps ne répond plus. Je sombre.


*


La première chose que je vois en ouvrant les yeux, c'est la silhouette familière de notre arbre-lige, carbonisé. Gerald m'a attachée à un poteau juste devant, dans les ruines de ma maison. Il farfouille dans mallette, manipule une seringue. Derrière, de l'autre côté du petit lac, j'aperçois les lignes fuselées d'un petit astronef de liaison sol-air.

Son œil félin tombe sur moi.

— Tu es revenue à toi. Parfait. On va pouvoir commencer.

— Commencer quoi ?

Ma voix est éraillée, au bout du rouleau.

— L'interrogatoire. Avec du sérum de vérité, cette fois.

— Pourquoi faire ? Je t'ai déjà tout dit.

Gerald s'accroupit devant moi, sa seringue entre les doigts.

— Arrête de te foutre de ma gueule, Faith. Tu sais très bien ce que je veux.

Je ne réponds pas.

— Je savais que t'allais chercher à revenir prendre ton fils, s'il était vivant... J'ai donc organisé ce petit piège. Où est-il ? Quelqu'un doit te le ramener ici ?

Dieu merci, tu es arrivé trop tard. Tu ne m'as pas vu entrer chez ces gens.

J'essaie de ne pas montrer mon soulagement.

— Je te dirais rien. Parce qu'il n'y a rien à dire. Je ne sais pas où est Cyann. La femme à qui je l'avais confié ne l'a plus.

— Quelle femme ?

Je garde le silence.

— C'est pas grave, soupire Gerald d'un ton faussement patient. On a tout le temps devant nous, Faith. Et je vais te faire parler, tu vas voir. Je sais déjà que les Massazief n'ont rien à voir là-dedans... ils ont parlé, eux aussi.

Je baisse les yeux. Je sais que je devrais me sentir désolée pour Haroun. Mais je ne le suis pas. C'est de sa faute, tout ça. S'il avait tenu parole, et ne m'avait pas dénoncé au SVGARD, rien de tout ça ne serait arrivé.

Gerald attrape mon bras et, brutalement, m'enfonce son aiguille.

— Dans cinq minutes, tu me diras tout ce que je veux savoir, susurre-t-il à mon oreille.

Et il a raison. Je tente de résister, mais les mots sortent tout seuls. Je ne ressens soudain plus aucune raison de lui mentir.

— Où ? Où est l'enfant ? répète-t-il, impitoyable.

— Makalos, avoué-je enfin. Cette femme l'a emmené à Makalos, et là... elle l'a confié à quelqu'un d'autre.

— Très bien. On va vérifier ça, répond Gerald en se relevant.

Il remonte dans son astronef. Sûrement pour contacter le SVGARD, faire une recherche sur le Crypterium. Il s'absente pendant un certain temps. Je laisse tomber ma tête en arrière, fixe le ciel. Les nuages passent. Le soleil monte, puis redescend. La fraîcheur du lac... la journée qui s'assombrit... les jours sont courts, sur Pangu.

Je vais mourir ici. Je n'irai pas à Astantor. Jamais.

La haute silhouette de Gerald obscurcit soudain le soleil qui lance ses derniers feux, comme un écho à son arrivée ce matin. À contre-jour, je ne vois pas son visage, mais je peux sentir la colère qui émane de lui. Physiquement.

— Je viens de contacter l'antenne du SVGARD à Makalos. Ils ont scanné toute la station... et n'ont pas retrouvé ton putain de gamin. Il a disparu dans la nature, sûrement embarqué sur l'un des milliers de vaisseaux qui transitent là chaque jour, avec l'un des milliers de passagers. J'ai demandé une liste complète... mais le supercalculateur ne m'a signalé aucun gosse. On a dû l'embarquer clandestinement... un gang de revente d'organes, si tu veux mon avis.

Le signe que j'attendais. Je l'ai reçu, finalement. Comme ces paris qu'on fait enfant, et qu'on arrange selon les circonstances. Si je marche sur la bande blanche, il se passera ça. Si je marche sur la noire, cela n'arrivera pas...

Je n'ai pas réussi à atteindre Makalos. Mais tant mieux. Parce que Cyann n'y est plus. Il s'est évanoui dans l'univers, vers un avenir forcément radieux.

Gerald se penche, puis m'attrape les cheveux.

— Qu'est-ce que t'as foutu, Faith ? grince-t-il en me montrant ses canines.

Je souris, soulagée.

Cyann est libre. Il est libre. Tu ne le retrouveras pas plus que moi.

Il me frappe. Une fois, deux fois. Je sens rien. Presque rien.

— C'est du gaspillage. Tout ce qu'on aurait pu faire avec ce gamin... tout ça pour qu'il finisse en pièces détachées sur le marché noir ! Quelle connerie. T'es une dingue, Faith. Vraiment... du niveau de Luvine.

— C'est ce que tu voulais faire aussi, coassé-je. Le découper.

— Non, grogne-t-il. Je voulais le garder comme otage, et l'échanger contre Tamyan Niśven. Ça, ça aurait été une prise de valeur, qui m'aurait sans doute valu toute l'attention de Singh et du Sénat. Le « boucher de New Eden »... Tu sais ce qu'il a fait, encore, ta saloperie de démon ? Il a détruit toute une flotte d'Aigles de la République. Les monstres sous ses ordres ont poursuivi les survivants pour s'acharner dessus... Ils prennent de plus en plus d'assurance.

Cyann. Il voulait l'échanger contre Tamyan... est-ce que Tamyan se serait rendu pour sauver son fils ?

— Tu mens. Tu avais d'autres projets, pour lui.

— Au début, oui, reconnait Gerald. Mais on en est plus là, aujourd'hui. Ce dont j'ai besoin, présentement, c'est d'avancer dans ma guerre contre les ældiens. Toi, je pourrais sans doute t'échanger... mais je préfère te garder pour autre chose.

— Je n'irai jamais à Astantor.

— Tu crois que j'allais les laisser te découper comme Luvine ? Je n'étais pas d'accord avec cette sentence, figure-toi. Je voulais qu'on te condamne à une pénitence au monastère, dans le strict isolement, sous ma direction spirituelle.

C'est presque drôle.

— Une pénitence... de quel genre ?

— J'avais des projets pour toi, Faith. Beaucoup de projets.

— Comme quoi ? Me remplir de ton luith jusqu'à ce que je produise une nouvelle portée, avec tes embryons, cette fois ? Et pourquoi faire, Gerald ? Pourquoi tiens-tu tant à obtenir des embryons ældiens ?

Il me fixe en silence, le visage fermé.

— Très bien. Je constate que tu es vraiment irrécupérable.

— Je te l'ai dit. J'appartiens à Tamyan. C'est trop tard, quel que soit les projets que tu avais envers moi.

— Je te ramène à Astantor, alors ! aboie-t-il, le demi-sourire menaçant et les yeux luisant d'un feu impie.

— Non. Tue-moi ici. Dans ma forêt, sous cet arbre.

Je veux mourir là. Dans cet endroit où, finalement, j'ai été la plus heureuse de ma vie. Dans cet endroit où Tamyan retournera un jour.

— Pourquoi je te ferais cette faveur ?

— Parce que je veux que tu le fasses comme un véritable ældien. En m'égorgeant avec tes crocs.

Que je meure face au ciel, en m'imaginant que c'est Tamyan qui me tue, comme il avait prévu de le faire ce jour-là, sur son cair, une fois mon travail pour lui terminé. Et qu'il sente ton odeur sur mon cadavre, et te traque dans toute la galaxie pour avoir osé poser tes dents sur moi.

Gerald éclate d'un rire bref.

— Tu es encore plus atteinte que je ne le pensais... « Comme une véritable ældien ! » Tu veux me faire sombrer dans le péché, c'est ça ?

— Non. Juste sentir les crocs d'un mâle ældien sur ma jugulaire. Que ce soit toi, ou lui : qu'importe.

Tamyan ne m'a jamais « marquée », comme il dit. Je n'ai jamais eu le glyphe de son clan sur la nuque, ni la trace permanente de ses crocs sur ma gorge. Mais je sais qu'il ne supportera pas qu'un autre mâle ai enfoncé suffisamment ses canines dans ma peau pour me tuer.

Gerald me regarde à travers ses paupières plissées. Il cherche à deviner mes intentions. Mais il semble comprendre les arguments que je lui avance, les trouver normaux, d'une certaine manière. La volonté de mourir dans une apothéose de souffrance et de plaisir, comme une hérétique. Ça, c'est un langage qu'il comprend.

— Je n'ai jamais mordu personne, tu sais...

Je le sais. Tout comme tu n'as jamais couché avec une femme.

— ... ce sera une première, ajoute-t-il.

Tu vas le faire. Je le sais.

— Tu auras sûrement très mal. Ce ne sera pas une mort propre.

Et ça te plaira.

— C'est pas grave. Fais-le.

C'est toujours mieux qu'Astantor. Mourir ici, en sachant que Tamyan te tuera, même si ça prend des millénaire. Le désir de vengeance et le sentiment de possession sont les deux sentiments les plus forts, chez lui. Cyann, lui, sera sauvé. J'ai confiance. Il sera adopté dans une famille de colons honnêtes et travailleurs, qui le trouveront mignon et l'aimeront. Je le sais. Mais toi, Gerald... Tamyan te traquera. Jusqu'au bout de l'univers.

Il soupire.

— Comme tu veux, Faith. Tends ton joli cou.

Je regarde le ciel, les étoiles qui s'allument comme des chandelles. Et la nuit qui tombe.

La nuit qui tombe.

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