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Chp 14 - Rika : un visiteur inattendu (2)

C'était peut-être un mirage, un coup des Desséchés, de Shemehaz ou de Kurga. Peut-être qu'en acceptant son baiser, j'allais me couvrir de bubons purulents ou me voir pousser des cornes et une langue fourchue. Mais je n'en avais cure. Depuis le moment où j'avais décidé de le suivre, j'avais consenti à la damnation. Non... Dès le premier mot que je lui avais adressé, en fait. Je n'avais vu que son sourire sensuel, à l'époque. Ses belles canines blanches, cette peau comme du bronze poli, cette aura qui me fascinait. Je ne savais même pas ce qu'était un ældien.

Ravi de faire ta connaissance, Rika, avait-il répondu à mes présentations. Tu peux m'appeler Ren.

Je crois que je suis devenu accro juste à ce moment-là. Sans même avoir vu ses yeux, cachés par sa capuche. Sans rien savoir de lui.

Comme maintenant, en fait.

Mais j'ouvris la bouche lorsque sa langue se pressa sur mes lèvres, d'une manière plus impérieuse que celle à laquelle j'étais habituée. Si le dieu de la Mort embrassait aussi bien, s'il embrassait comme Ren, je voulais bien souffrir mille tourments dans la dimension infernale de l'univers.

— C'est ce que j'aurais dû faire tout à l'heure, murmura-t-il en relevant ses yeux verts sur moi. Ne pas laisser un autre mâle s'octroyer ma femelle.

— J'attendais que tu me dises ça, Ren, gémis-je en attrapant sa nuque. Vraiment... tu méritais que je barre avec Lathelennil !

— Je sais.

De nouveau, il écrasa sa bouche sur la mienne.

— Ne me refais jamais ça, Ren, le mis-je en garde. M'abandonner comme un vieux paquet ! C'était vraiment la fois de trop.

Je me détachai de son étreinte et m'assis sur une banquette, sur laquelle il vint me rejoindre.

— J'étais obligé de le faire, dit-il en me regardant, debout dans son uniforme noir, avec ce masque sinistre à bout de bras.

Ce masque qui avait exactement les traits de son visage.

— Obligé de quoi ? De me laisser sur Jupiter avant de l'atomiser, de me laisser me faire torturer chez les plus grands spécialistes de cet art dans la galaxie, ou de me répudier en place publique, sous les yeux de nos enfants et même de ton père, que je venais à peine de rencontrer ?

Ren baissa les paupières.

— Oui... Je te présente mes excuses pour tout ça. Pour Jupiter... C'était une erreur. Je n'ai pas bien su appréhender la situation.

— Ah ça, c'est le moins qu'on puisse dire ! m'écriai-je. C'est même un grave euphémisme. Tu étais complètement dans les choux, Ren. Alors même que je t'expliquais ce qu'il en était. Si seulement tu m'avais écouté, ce jour-là... À deux, on aurait évité bien des déboires ! La mort d'Uriel, pour commencer.

Il releva ses yeux émeraude sur moi.

— Uriel ? Uriel Niśven ?

— Lui-même. C'était le nouvel amant de Mana. Il s'est fait avoir par Shemehaz.

Ren garda le silence.

— On en parlera plus tard, assénai-je. D'abord, je veux entendre tes justifications pour m'avoir répudiée, là-haut, sur le Ráith Mebd. Et ne me sors pas tes excuses habituelles, comme quoi tu dois arpenter ce chemin seul, que tu me mets en danger, que je suis victime du luith et ferais mieux de me trouver un amant humain, et toutes ces fadaises. Tout ça, il fallait y penser avant, au moment où tu as décidé de me faire une portée, avant de m'appeler « reflet de ton cœur » et de me dire que tu ne me quitterais jamais ! Quant au danger, c'est en étant séparée de toi que je le cours. Si tu savais tout ce qui m'est arrivé, encore, parce que tu as décidé de partir en me laissant me démerder sur le champ de bataille !

Ren baissa à nouveau les yeux.

— Je suis désolé, répéta-t-il encore. Mais je n'avais pas le choix. C'est dur à dire, mais, en quelque sorte, et d'après ce que j'ai compris de toi... Je sais que je peux te faire confiance (Il releva son regard déterminé sur moi.) Tu es forte, Rika.

J'eus du mal à ne pas craquer face à ce regard, ce visage absolument parfait. Mais je retins tout geste affectueux. J'avais besoin d'entendre ses explications, de savoir qu'il m'aimait encore, et ne m'avait pas abandonnée comme un vieux sac de fret qu'on ne veut plus. Depuis le début, et sachant ce qu'on disait des ældiens, c'était ma pire peur. Des êtres inconstants et imprévisibles, qui s'entichent de vous, vous font danser le temps d'une valse, puis disparaissent en vous laissant le cœur brisé, dans le vide et le froid, oubliant totalement votre existence qui, au regard de leurs millénaires de vie, n'a duré que la durée d'un battement de cil. Bien entendu, les histoires disant exactement le contraire existaient. Des amours impossibles qui duraient des siècles, des amants désespérés qui mouraient foudroyés sur place à la seule idée de perdre l'objet de leur convoitise. Les ældiens étaient également capables de très grands sentiments, à la portée si immense qu'on pouvait à peine le concevoir. Mais pour une humaine ? J'en avais toujours douté.

— C'était à cause de l'avatar de Shemehaz, commença alors Ren en cherchant à grappiller ma main de ses longs doigts. Je l'ai senti venir. Si je n'avais pas renoncé à toi devant lui, non seulement j'aurais perdu un peu de ce pouvoir, de la puissance qu'Arawn me donne. Surtout, il aurait renoncé momentanément à m'affronter pour s'attaquer à toi. Alors que là, il a compris – cru comprendre – que j'étais déterminé au point d'abandonner froidement femelle et petits, que je n'avais vraiment plus de cœur. C'est là-dessus que repose le pouvoir de l'avatar de l'Étranger, Rika : sur le fait qu'il soit seul, damné, et qu'il ait abandonné tout espoir de bonheur et de rédemption. Les autres le craignent, car face à un tel être, ils n'ont aucune prise.

— Sauf que c'est du bluff, n'est-ce pas ?

— Bien sûr. Tout ce que font les suiveurs de l'Amadán est du bluff... Sauf les sentiments qu'ils ont pour ceux qu'ils aiment.

De nouveau, Ren se pencha pour m'embrasser.

— J'ignore ce qu'on s'est dit lorsqu'on s'est rencontré, murmura-t-il. Comment on en est venu à s'aimer, et les promesses qu'on s'est fait l'un à l'autre. Malheureusement, je n'ai aucun souvenir de cette période. Mais quand tu as dit, là-haut, que tu te fichais que je sois l'Aonaran, l'As sidhe d'Æriban ou le descendant de Malenyr, que tu n'avais pas peur de la damnation... quelque chose dans le fond de mon cœur s'est rappelé de toi, et j'ai compris pourquoi j'avais pris le risque d'être séduit par toi. Pourquoi je t'avais fait prendre ce risque aussi... (Il me caressa la joue). Au-delà du fait que tu es extrêmement séduisante, évidemment.

— Je suis couverte de saletés, dis-je, rougissante.

— Ce que j'ai vu, moi, c'est cette petite adannath d'apparence si fragile, avec son regard de feu, qui a tutoyé un prince d'Ombre, regardé dans les yeux un ard-æl et adressé la parole à un Aonaran... Ta beauté m'a frappé en plein cœur.

Sa main passa dans ma chevelure, devenue passablement longue et épaisse grâce à la potion magique d'Uriel. Je le laissai me caresser le visage, me renifler les cheveux et me murmurer quelques compliments en ældarin à l'oreille. Ren ne s'était jamais montré très bavard, ni très romantique : ce n'était pas son caractère. Il fallait que je savoure ce moment, sans laisser prise à ma colère d'avoir été abandonnée.

Ren était passé en mode séduction, ce qui n'était pas pour me déplaire. J'espérais juste qu'il ne s'y sentait pas poussé par quelqu'un, par Śimrod, notamment. Ce dernier était tout à fait capable de lui avoir passé un savon mémorable : j'imaginais très bien la scène.

Non, ce n'est pas le genre de Ren de feindre la séduction, me rappelai-je. Même s'il soutenait être capable de bluff, une telle chose était tout à fait contraire à son éthique.

— Jure-moi que tu ne m'abandonneras plus jamais, Ren, soufflai-je en me pressant contre lui. Jure-le-moi. Et engage-toi à répéter ce serment sous un arbre-lige, dès qu'on en verra un.

— Je te le jure, dit-il en venant embrasser mon cou. Sur ma vie même.

J'ignorais quelle était la réelle valeur du serment d'un avatar du dieu de la mort, mais je l'acceptai tout de même.

— Je t'aime, lui murmurai-je en m'accrochant à son cou. Si tu savais comme tu m'as manqué !

Il me répondit par une métaphore un peu incompréhensible, me comparant à Nineath qui dansait nue sous la lune. C'était une déesse que je ne connaissais pas, mais je savais que c'était ainsi que les ældiens exprimaient leurs sentiments, vu qu'il n'y avait pas de terme pour dire « je t'aime » en ældarin.

J'étais en train de me ramollir dans ses bras, prête à passer à la phase suivante, lorsque le sas intérieur s'ouvrit. C'était Lathelennil, armé de son énorme épée. Ses yeux noirs tombèrent sur nous, et il recula comme s'il avait vu le diable.

— Je vois que je vous dérange, grinça-t-il de sa voix rauque. J'étais venu voir si tout allait bien, Rika.

Je jetai un coup d'œil à Ren. Ce dernier portait encore le shynawil de l'Aonaran, ce qui n'arrangeait rien. Il le retira, le plia, et le posa sous le mien, toujours accroché à son parterre. En dessous, il ne portait pas son armure de sidhe, mais une espèce de combinaison noire et moulante du type de celles que portent les filidhean. Plastronnée sur le torse à la manière des gilets blindés du SVGARD, elle épousait les formes de son corps tonique d'une manière très suggestive. Je laissai discrètement trainer mon regard sur les muscles de ses bras puissants, son ventre plat et ferme et son entrejambe, insolemment mise en valeur par une pièce d'armure en iridium battu.

— Le Ráith Mebd est sécurisé, murmura Ren à mon attention, envoyant ainsi un message indirect à Lathelennil. C'est grâce à l'intervention de la flotte de Dorśa. Ils nous ont aidé, et leur présence a été décisive pour faire tourner la bataille entre notre faveur, et sauver le Mebd.

À l'écoute de cette nouvelle, Lathelennil entra complètement dans le sas.

— Mon frère ? Avec la Première Légion ?

Ren lui jeta un regard prudent.

— Le prince Tamyan Niśven.

Encore un Niśven. Combien y en avait-il, au juste ?

Les yeux de Lathelennil s'ouvrirent tout grand.

— Quoi ? Tamyan ? C'est lui qui commande la flotte ?

— Il a positionné ses troupes autour du Mebd pour former un mur défensif... cette fois, c'est la flotte adannath qui nous attaque. Signalée à quelques milliers de parsecs d'ici. Le prince Tamyan a déjà envoyé trois phalanges pour les engager avant qu'ils n'entrent dans notre espace.

Je fermai les yeux de découragement.

Ça recommence.

— Tu vas encore devoir te battre ? murmurai-je à Ren.

— Tout le monde va devoir se battre. Tous les ældiens. Même les humains, à terme.

— Pas d'inquiétude à avoir, fit Lathelennil en brandissant un poing guerrier devant nous. L'ost de Dorśa est la plus grande force armée de notre race. Et Tamyan est un redoutable tacticien : il n'a jamais perdu une bataille. L'ennemi n'a aucune chance face à la puissance de la Cité Noire !

L'armada dorśari au grand complet qui nous encerclait, avec la flotte républicaine juste derrière... la situation me semblait gravissime. Pendant un moment, je me pris à réfléchir à un endroit où je pourrais mettre mes enfants à l'abri, avant d'y renoncer. Cela voulait dire me séparer de Ren, encore.

Je me levai. Ren m'imita, et il posa son regard miroitant sur moi.

— On ne peut pas rester ici : cette aile du vaisseau va être fermée pour l'instant, le temps de la réparer. Les círdani vont bientôt arriver pour faire le travail. En attendant, on va loger sur l'Elbereth.

Ren releva les yeux sur Lathelennil.

— Toi aussi, si tu le souhaites.

Ce dernier secoua la tête.

— Merci pour l'invitation, mais je préfère rester sur mon cair, vu la, euh... situation.

De nouveau, un léger sourire apparut sur les lèvres de Ren devant la tentative de rimes de Lathelennil.

— Cette aile sera fermée, répéta patiemment Ren. Elle ne sera plus accessible.

Ennuyé, Lathelennil le regarda de côté.

— Mais tu peux aussi loger chez Edegil, avec ton cousin, lorsqu'il aura débarqué, reprit Ren.

— C'est ce que je ferai, répondit Lathelennil.

Je retournai à l'intérieur chercher mes affaires. En passant, mes yeux tombèrent sur Naradryan, toujours lové sur les genoux de son père.

— Il a bougé ! m'apprit le petit. Il a posé sa main sur mon dos !

C'était vrai : la main du sidhe était posée sur le dos du petit. Ren s'approcha, et il se pencha pour écouter son cœur.

— Il faut lui retirer son armure, dit-il. Vite.

Lathelennil vint aider, alors que je tirais Naradryan en arrière. Effectivement, son père respirait. Faiblement, mais il respirait.

— Comment s'appelle-t-il ? demanda Ren à Naradryan.

— Sirdhar Ythainn, répondit le petit ældien en essayant de voir ce qui se passait.

Ren se mit alors à parler au sidhe, en l'appelant par son prénom.

— Sirdhar Ythainn, demanda-t-il d'une voix douce, murmurante. Je m'appelle Silivren. Je suis avec votre fils Naradryan, actuellement : il va bien. Mais votre vaisseau, le Ráith Mebd, a été attaqué, et votre maison détruite. Votre fils a besoin de vous. Nous allons vous conduire à Edegil, afin qu'il vous soigne.

Le sidhe releva enfin la tête, plongeant son regard abyssal dans celui de son fils. Ses pupilles étaient aussi dilatées que celles de Lathelennil. Naradryan, tout excité, vint de nouveau se lover contre son père, qui répondit à ses effusions par une petite caresse sur son dos.

Ouf. Au moins, ce petit n'a pas perdu ses deux parents.

— Il faut le conduire à Edegil, statua Ren. Le plus vite possible.

Je me précipitai vers la coursive.

— Je vais demander de l'aide à Roggbrudakh !

À mi-chemin, je me figeai :

— Toi, pendant ce temps-là, va te changer, murmurai-je à Ren.

— Je vais lui prêter une combinaison, proposa Lathelennil, beau joueur.

En voyant leur père, les enfants lui firent une véritable fête.

Enfin.

Mais au fond de moi, une inquiétude subsistait. Je savais que ce ne serait pas fini. Que ce ne serait jamais fini, tant que nous n'aurions pas trouvé un endroit en paix, loin de la guerre et des ennuis.

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