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Chp 1 - Rika : les enchantements de Lathé (3)

Confortablement installée sur un type de siège tout à fait inédit pour moi, qui me permettait de garder une position allongée sans perdre ma position d'observateur, je regardais avec un intérêt croissant les vacanciers exos et sapiens qui défilaient sur les îles opposées en tenue de bain : nekomats poilus, wê imberbes, humains cyborgisés, qui représentaient de loin la plus grande faction. À côté de moi, Ren lisait un bouquin, son panache frôlant ma jambe nue avec régularité et fausse négligence.

Lathelennil avait refusé de nous accompagner sur cette île artificielle : c'était trop lumineux pour son éminente noirceur. Je savais que Ren souffrait aussi du soleil, mais il l'appréciait : du reste, il portait une tenue de bain couvrante et moulante qui ne laissait dépasser que sa queue de fourrure, l'extrémité de ses pieds, ses mains et son visage.

En dépit de sa grande taille, de ses cheveux d'un blanc électrique, de ses yeux sans pupilles apparentes, de sa queue et de sa peau grise, Ren attirait peu l'attention parmi l'assemblée hétéroclite et fortement cybermodifiée du vaisseau de croisière. Lathelennil jurait beaucoup plus. On ne pouvait pas dire que c'était un roi de l'infiltration.

— Marrants, ces oreilles pointues et ces yeux tout noirs ! Z'êtes de quelle race ? Un genre de lutin géant de l'espace ? s'était enquis un humain un peu trop curieux dès le premier soir, lors du repas pris en commun dans le complexe hôtelier de notre île, où nous étions retrouvés à dîner avec de parfaits inconnus.

— Je suis un prince ædhel, avait sifflé Lathelennil en réponse. Lathelennil Niśven, deuxième dans la ligne de succession au trône d'obsidienne de Dorśa !

L'homme l'avait regardé, peu impressionné.

— Ædhel ? Qu'es'que c'est ? Jamais entendu parler. C'est d'quel système ?

Lathelennil s'était redressé de toute sa hauteur, outré.

— Comment ? Cherche dans ta mémoire atavique, et tu te souviendras de la terreur et de la magnificence devant laquelle tes ancêtres courbaient le front, esclave !

Dieu merci, la maîtrise du Commun de Lathelennil n'était pas optimale : il le parlait avec un guttural accent dorśari qui rendait ses propos difficilement compréhensibles, lorsqu'il s'énervait. Mais c'était déjà bien qu'il accepte de le parler : la plupart des dorśari s'y refusaient tout bonnement.

— Et z'êtes prince ? continua innocemment l'autre. Z'êtes de la haute alors ! Pourquoi qu'on vous a pas mis à la table du commandant ?

Lathelennil n'avait pas su quoi répondre. Il trouvait déjà cette négligence offensante.

— Comment cela se fait-il qu'on ne soit pas à la table des chefs de ce navire, plutôt qu'avec une poignée de faux-singes de basse caste ? avait-il abruptement demandé en se tournant vers moi, comme si j'étais responsable de ce crime de lèse-majesté.

Ren lui avait jeté un regard blasé, tout en continuant à croquer son légume mariné.

— Parce que nous sommes là incognito, lui avais-je répondu. Personne ne doit savoir que tu es un noble prince ældien, Lathelennil.

Cette mention de sa « noblesse » l'avait calmé : cette technique marchait avec la plupart des organismes issus du système d'Ultar, particulièrement imbus de leur petite personne. Mais depuis la veille, on ne l'avait pas vu. Il avait dû se trouver une nouvelle distraction... ce qui, en soit, était inquiétant.

Songeant à cette disparition potentiellement problématique, je me tournai vers Ren. Je voulais savoir ce qu'il pensait du comportement de Lathelennil, et comment il comptait le gérer. Après tout, c'était lui qui avait accepté qu'il vienne. Si ça n'avait tenu qu'à moi...

Mais Ren somnolait, sa liseuse holographique ouverte sur son ventre. Cette fois, il avait fermé les yeux : la lumière devait le déranger pour sa rêverie.

Ren avait une sorte de sixième sens lui indiquant quand je le regardais dormir, et que je souhaitais lui demander quelque chose. Il se réveilla donc sans que je le touche.

— Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda-t-il en s'étirant légèrement.

Sa main vint saisir mon fauteuil, et il le rapprocha du mien, avant de poser son bras sur ma taille. Ses longs doigts caressèrent le creux de mon dos nu, comme une sorte de petit massage.

— Rien, je te regardais dormir... Je comprends pourquoi tu mets cette combi, mais tu n'as pas peur de te retrouver bicolore, comme Lathelennil ?

— C'est un risque, sourit Ren. Mais après, il suffira de deux jours dans l'espace pour que je reprenne ma teinte habituelle.

— Même bicolore, je t'aimerais quand même, tu sais, dis-je en touchant le bout de son nez.

Ren poussa ses lunettes sur le côté, et il me serra contre lui pour m'embrasser. Je le trouvais très démonstratif depuis notre séparation : il regrettait probablement de m'avoir abandonnée pendant si longtemps. Le baiser s'éternisa, et nos mains respectives devinrent baladeuses.

— Tu veux qu'on aille dans notre cabine ? me murmura Ren dans le creux de l'oreille.

— Et les enfants ?

— Ils sont partis à l'autre bout de l'île avec Isolda et Śimrod, m'apprit-il en me caressant le ventre.

La proposition me semblait tentante. Surtout, j'étais vraiment ravie de constater à quel point Ren avait envie de moi. Son comportement lors de nos retrouvailles m'avait fait craindre qu'il soit devenu glacial, mais en fait, il se montrait beaucoup plus passionné et sensuel qu'avant notre séparation.

Je me lovai contre lui.

— D'accord, concédai-je en lui prenant la main. Allons dans notre cabine.

J'espérais juste que Lathelennil, qui occupait celle juste à côté, ne soupçonnerait rien.

Ren ne se leva pas immédiatement. Il resta allongé à m'embrasser pendant quelques minutes, savourant visiblement l'attente et l'anticipation.

— Attention, le taquinai-je en passant ma main sur son corps. Avec cette tenue de bain, la situation peut devenir facilement embarrassante !

— Je mettrai ma serviette autour de ma taille. Et puis, notre cabine n'est pas loin. Ce n'est pas comme si nous devions traverser tout le navire.

— On y va, alors ?

— Encore cinq secondes.

Il ne voulait plus arrêter de m'embrasser. J'avais fini par basculer sur son fauteuil, tirée par ses soins, à moitié avachie sur lui. Le vaisseau était tellement grand que chacun des clients avait accès à sa petite plage privative : mais juste derrière nous se trouvait la rangée d'arbres tropicaux qui séparait la plage des premiers complexes hôteliers – dont notre cabine.

Un poids soudain sur le bas du fauteuil faillit faire basculer celui-ci.

— Maman ! Papa ! Qu'est-ce que vous faites ? fit la petite voix de Nínim qui rampait à quatre pattes vers nous.

Ren me lâcha à regret. Cerin suivait derrière, ainsi que Caëlurín, qui ne quittait plus les « grands » d'une semelle.

— Où est Isolda ? demandai-je alors que Nínim se calait contre moi.

— Elle est partie avec Śimrod, répondit Cerin.

— Où ça ?

— À la cascade !

La cascade. Un lieu désert, difficile d'accès à moins d'être ældien (ou portée par un ældien), où on s'était dit qu'on irait tous les deux, Ren et moi.

— Et ils vous ont laissé rentrer tout seuls ? s'enquit-il, les sourcils légèrement froncés.

— Ils nous ont raccompagnés jusqu'à la maison et emmenés aux arbres, et nous ont dit de vous rejoindre. Après, ils sont partis, répondit Cerin.

— En se tenant la main, gloussa Nínim.

— C'est des zamoureux, ajouta Caëlurín, qui avait fait d'énormes progrès ces derniers temps, au contact de ses aînés.

Je me tournai vers mon compagnon. Il était temps que je lui parle du cas Śimrod.

— Śimrod et Isolda vous ont laissés tous seuls dans le complexe ? répéta à nouveau Ren, visiblement très contrarié.

— Non, ils nous ont confiés à Oncle Lathé, répondirent-ils.

— Et où est Oncle Lathé présentement ? demandai-je.

— Il est parti au bar. Comme on s'ennuyait, on s'est dit qu'on allait vous chercher. Et nous voilà, sourit Cerin innocemment, ses grands yeux rêveurs posés sur son père et moi.

Lathelennil qui buvait, Śimrod qui partait s'isoler à la cascade avec Isolda dans je ne sais quel but douteux... Un coup d'œil échangé avec Ren, et nous étions tous les deux debout, un ou deux gosses dans chaque bras. Et c'est avec regret, mais détermination que nous abandonnâmes nos projets de l'après-midi, avant de regagner le complexe privatif avec personnel IA intégré où se trouvait notre cabine, celle des enfants, celle de Śimrod, celle d'Isolda et celle de Lathelennil.

— Je vais chercher Lathelennil, proposa Ren après avoir quitté sa combinaison de bain pour une tenue plus appropriée.

— Non, reste avec les enfants. Il vaut mieux que ce soit moi qui y aille. Moins tu te montreras, mieux ça vaudra. Et puis, Lathé pourrait mal interpréter ta venue. Tu sais comment il est !

Ren acquiesça. Il savait son oncle aussi difficile à manier qu'un éclat de corium pur, et savait que Lathelennil se montrait un tout petit plus docile avec moi.

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