Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Part 3 Chp 23 - Rika : tout ce qu'il me reste en ce monde (2)

— Lieutenant, ordonna Varma d'une voix froide, au nom du Président, abattez-moi cet incapable !

Un nouveau tir, encore. Et un nouveau mort. Mais je n'en avais cure. Accrochée à la barre, je cherchai des yeux le corps de Ren, avalé par le réacteur.

— Ce n'est pas grave, osa me dire Priyanca Varma, il y a le syntoniseur. Son organe solénoïde, bien qu'en partie oblitéré, ne sera pas décomposé par le réacteur. On pourra le récupérer et reconstituer votre compagnon à partir de là, comme on l'a fait sur Kybos Prime.

Les dents serrées, je fixais son visage froid et satisfait, ses petites lèvres minces recouvertes de rouge, ses pupilles bleu glacier aussi inhumaines que des billes. Jamais de ma vie je ne m'étais sentie gagnée par une haine aussi intense. Sans réfléchir à ce que je faisais, je lui donnai un coup de tête, et dans le même coup, m'emparai de son CERG.

— N'approchez pas ! hurlai-je aux troufions qui pointèrent immédiatement leurs armes sur moi. Ou je la descends. Vous avez vu, je n'ai plus rien à perdre : une fois de plus, la République m'a enlevé ma maison et ma famille ! Écartez-vous, laissez-moi passer.

— Faites ce qu'elle dit, grinça Priyanca Varma, dont je maintenais la tête en arrière, pour la mettre à ma hauteur.

Les légionnaires s'écartèrent. Mais ils nous suivirent jusqu'au bout de la plateforme, jusqu'à ce que j'entre dans l'ascenseur.

— Restez dehors, leur ordonnai-je.

Là encore, un ordre de Varma les fit obtempérer. Les portes se refermèrent, et je me retrouvai seule avec elle.

— Tout ce que vous faites est parfaitement vain et inutile, tenta l'Amirale d'une voix contrôlée. Nous tenons vos enfants. Si vous me tuez, vous ne les reverrez plus jamais.

— Taisez-vous, grognai-je en donnant un coup sec sur son chignon. On a du travail ! Menez-moi à la salle de commandes de ce maudit réacteur !

— Si c'est stopper le système que vous voulez, c'est impossible, objecta Varma avec le même calme olympien.

— Et votre dispositif de refroidissement si novateur, alors ? Vous allez arrêter la production, et tout de suite !

— Cela privera toute le skyhook de sa principale source d'énergie...

— Je m'en fous. Fallait y penser avant !

Mais les techniciens étaient déjà en train d'arrêter le réacteur : l'organe S² de Ren, avec son rayonnement, avait provoqué un emballement du système. Les scientifiques étaient dans une telle effervescence qu'ils ne prêtèrent aucune attention à ma prise d'otage. Il y avait plus urgent : le risque de réaction en chaîne et l'oblitération totale de Jupiter et de ses satellites.

— Le réacteur numéro 4 menace d'entrer en fusion : fermez les accès aux cuves et envoyez le liquide de refroidissement ! ordonnait le commissaire technicien.

— Il y a un isotope à forte résonance magnétique qui vient de tomber dans la cuve d'approvisionnement du 4, les informa Varma. Il faut absolument le récupérer avant qu'il ne se dissolve et fusionne avec le réacteur !

Les techniciens parvinrent à maîtriser l'emballement et à sortir l'organe S² de Ren, qui flottait sur un magma visqueux, menaçant à tout moment d'être englouti définitivement. L'adrénaline battant dans mes veines, je suivis du regard la course hasardeuse du myocarde, qui avait pris une forme parfaitement sphérique et reflétait les couleurs impossibles du magma en fusion. Au départ solide comme une balle, il semblait ramollir à vue d'œil sous la pression. Le cœur de Ren... je m'attendais à le voir disparaître à tout moment, horrifiée. Mais, au moment où il commença à s'enfoncer dans le corium du réacteur, l'ingénieur réussit à le saisir avec sa pince motorisée.

C'était moins une ! Tout ce qui restait de mon compagnon était un bout de silicium fondu tenu par un ingénieur en combinaison protectrice, qui le brandissait au bout d'une tenaille anti-radiation derrière une vitre blindée. Comme j'avais envie de le prendre à mains nues et de le serrer contre moi ! Voir cet homme faire la grimace en manipulant ce que j'avais de plus cher au monde avec mes enfants me révoltait. Étouffant mes larmes et ma peur d'un geste rageur, je poussai le canon de mon arme dans les côtes de l'Amirale de l'Holos.

— Allez, au syntoniseur maintenant !

J'obligeai l'ingénieur à nous suivre en portant le cœur de Ren dans un container scellé. L'homme transpirait à grosses gouttes, inquiet de rester aussi proche d'une matière aussi radioactive. Moi, je n'en avais cure. Ils pouvaient tous mourir !

Nous étions à mi-chemin lorsque l'alarme d'évacuation se déclencha. Le réacteur 4 s'était finalement emballé : la réaction n'avait pas pu être contenue.

— Il faut évacuer, m'annonça calmement Varma, face au technicien en panique.

— Pas avant d'avoir ressuscité Ren, grinçai-je en poussant le canon de mon arme sur sa nuque. Vous seuls avez la technologie pour, je le sais !

— On pourra le faire sur une autre base. Invicta, par exemple, où nous attendent vos enfants.

— Pour être accueillis par tout un contingent de vos troufions ? Hors de question ! Assez discuté. On a déjà perdu assez de temps !

Je les forçai à avancer, entamant une course sur les passerelles avec le son lancinant de l'alarme dans les oreilles.

Le syntoniseur de matière biologique se présentait sous la forme d'une grosse machine dotée de tiroirs de plusieurs tailles. Sur ordre de Priyanca Varma, l'opérateur tira celui adapté à la taille de Ren, tandis que l'ingénieur en combinaison sortait le morceau d'organe solénoïde vitrifié du container. En voyant la lueur qu'émettait le cristal, l'opérateur recula vivement.

— Déposez-le sur le tiroir, au milieu, ordonna l'Amirale.

L'ingénieur s'exécuta, et l'opérateur appuya sur un bouton de commande. Le tiroir se referma d'un coup sec, puis un voyant rouge s'alluma.

On pouvait suivre la progression de l'opération dans une salle attenante. Inquiète, je ne lâchai pas des yeux la progression du pourcentage de réalisation tout en continuant de tenir Varma en joue.

— Vous pouvez regarder ce qui se passe à l'intérieur sur cet écran, me précisa-t-elle avec un sourire narquois.

On en était à 15 % : le squelette de Ren était déjà visible.

— Ces ældiens ont des os très fins, commenta Priyanca Varma. On dirait du verre.

— Taisez-vous, aboyai-je, les larmes aux yeux. Je me passe de vos commentaires !

C'était à la fois affreux et excitant de voir le corps de mon amant se faire reconstituer ainsi. Après le squelette, ce fut le réseau nerveux et veineux, puis les tissus. Enfin, la peau. Lorsque le corps intact de Ren apparut sur l'écran, je poussai un soupir de soulagement.

— Si cela n'avait pas marché, je vous aurais tuée sur le champ, dis-je en relevant un regard meurtrier sur elle.

Varma sourit, glaciale, pas le moins du monde impressionnée par ma menace.

— Je sais que vous ne le ferez pas. Vous êtes une fille intelligente, Rika. Et vous avez besoin de moi. Vous le savez !

— C'est la seule chose qui vous sauve. Dès que vous ne me serez plus utile...

Le sourire suave de Varma se fit plus large.

— Je sais que vous n'êtes pas ce genre de personne, Rika. Au fond, vous n'êtes pas une criminelle.

Non, contrairement à ce que tu as toujours prétendu. Mais là, il s'agit de mon compagnon, du père de mes enfants, de tout ce qui me reste en ce monde. Pour lui, je tuerai toute la galaxie, s'il le fallait !

Le voyant lumineux se remit à clignoter, accompagné d'une sonnerie grave.

— Opération terminée, nous annonça la voix de l'IA qui présidait à la commande de la machine.

L'opérateur humain, lui, avait pris cher, sa peau arborant la teinte caractéristique du bronzage nucléaire. Je ne lui adressai pas un regard. La peur et la tristesse rendent cruels. De toute façon, tous les scientifiques de l'Holos étaient des clones, dont l'identité originelle était conservée dans le Crypterium.

Je me précipitai, poussant Varma devant moi. Le tiroir s'ouvrit, révélant le corps nu de mon conjoint, recouvert de son panache blanc, aussi long et fourni qu'il l'avait été au moment de sa mort. Ses cheveux étaient redevenus courts, comme au début. Ses yeux lactescents, grands ouverts, fixaient le plafond.

— Ren, sanglotai-je en me précipitant sur lui. Anwë soit loué, tu es vivant !

Ren tourna ses yeux effilés dans ma direction. Sans rien dire, il me considéra, puis il se redressa, me faisant glisser sans ménagement sur le côté. Il devait être sonné.

La voix de Varma s'éleva dans mon dos, tout près.

— On ne bouge pas. Le canon d'un émetteur gravitationnel miniaturisé est pointé sur votre nuque. Lâchez le vôtre et relevez-vous lentement, les mains bien visibles.

Varma m'avait eue. Je ne l'avais lâchée du regard que quelques secondes... Mais cela lui avait suffi pour reprendre le dessus.

— Bien. Opérateur, allez au laboratoire B et rapportez-moi un collier à impulsion nucléaire. Allez-y en courant : vous avez une minute, pas plus.

L'opérateur, dont le regard apeuré allait de l'inquiétante silhouette de Ren à moi, s'exécuta sans se faire prier.

— Je savais que ce ne serait pas si simple, avec vous deux, murmura Varma avec un sourire satisfait. Restez où vous êtes, Ren. Vous êtes très bien comme ça.

Mais Ren n'avait aucune intention d'obéir. Il se leva, posant ses pieds nus sur le sol de titane froid.

— Vous avez entendu ce que je viens de vous dire ? répéta Priyanca Varma. Je tiens votre femme en joue. Je n'hésiterai pas à faire feu si vous vous montrez menaçant !

Ren la regarda, la fixant de ses yeux sans humanité. Et soudain, je compris. Le syntoniseur avait reconstitué Ren, mais tel qu'il était lors de sa mort sur LVX, plus de quatorze mille ans auparavant. Ren n'avait plus aucun souvenir de ce qui s'était passé dans cet intervalle !

L'Amirale avait bien merdé.

— Il ne vous comprend pas, glapis-je à Priyanca Varma. Il a perdu la mémoire : le syntoniseur l'a reconstitué tel qu'il était sur LVX !

Pour la première fois depuis que je la connaissais, je vis la peur sur le visage de Priyanca Varma. Elle recula, alors que Ren dépliait sa longue silhouette devant elle.

Pour ma part, j'avais confiance en mon compagnon. Je savais qu'il n'attaquerait pas deux femelles qui ne le menaçaient pas : cela allait contre le code d'honneur et l'éthique du combat qu'il avait toujours suivi. Je m'adressai à lui en ældarin, bénissant la détermination qui m'avait faite venir à bout de cette langue.

— Ren, tu ne me reconnais sans doute pas. Je m'appelle Rika, et je suis ta femelle. Nous avons eu trois petits ensemble. Il y a à peine quelques minutes, tu as été attaqué par cette femme diabolique qui a détruit ton cair et ton corps est tombé dans la lave. J'ai récupéré ton cœur et l'ai placé dans ce syntoniseur afin que tu sois reconstitué.

Ren m'avait écouté avec attention, apparemment surpris que je m'adresse à lui dans sa langue. Mais il ne me répondit pas, et ne me posa aucune question.

— Que venez-vous de lui dire ? s'enquit Priyanca Varma.

— La vérité.

Mais visiblement, ce n'était pas suffisant. Ren nous regardait sans réagir, le regard inexpressif.

— J'étais avec une femelle, me répondit-il alors de la voix la plus glaciale qu'il avait en magasin. Une ædhel, comme moi. Où est-elle ?

— Mana. Je sais. Elle nous attend en-dehors du système de Solaris, avec tes trois filles.

Ren releva la tête. L'ingénieur venait de revenir, escorté de toute une escouade de troufions qui se positionnèrent et pointèrent leurs armes sur Ren.

— Ne tirez pas ! leur ordonna Priyanca Varma. J'ai la situation sous contrôle. Vous, donnez-moi le collier.

L'homme s'exécuta, tendant une petite mallette à Priyanca Varma. Cette dernière l'ouvrit et en sortit une bande sertie d'un appareillage électronique, doublé d'iridium.

Puis l'Amirale braqua son arme sur moi.

— Passez-ça au cou de votre compagnon. Faites-le, où je vous abats.

Son ordre fut accompagné par le cliquetis des collisionneurs de l'escouade, qui braquaient leurs canons sur moi.

— Si vous tenez à lui, insista Priyanca Varma, faites-le. On ne laissera pas un individu aussi dangereux que votre Ren en liberté. Si vous n'obtempérez pas, ces hommes l'abattront, et cette fois, son organe S² partira directement à l'ingénierie énergétique !

Sans cesser de regarder Priyanca Varma, je m'adressai à Ren dans sa langue :

— Cette femme, Priyanca Varma, veut que je te mette ce collier autour du cou, afin de pouvoir t'emprisonner, t'étudier et t'utiliser, comme un vil aslith. Si on veut retrouver nos petits et notre liberté, c'est notre dernière chance, Ren !

Ren me regarda. Puis, d'un mouvement si rapide que personne n'eut le temps de réagir, il désarma Priyanca Varma.

Ou plutôt, il lui arracha le bras.

Cela fut suffisant pour décider les soldats à ouvrir le feu. Je me jetai derrière le syntoniseur, les doigts serrés sur l'arme que j'avais volée à Priyanca Varma. Un coup d'œil au-dessus de mon refuge improvisé m'informa de la situation : Ren avait déployé son champ énergétique, et, le temps d'une respiration, il avait taillé dans les rangs de l'escouade comme un colon sur une planète sylvestre débite du petit bois.

Et il avait vidé les lieux. En me laissant là.

La menace incarnée par les légionnaires éradiquée, je sortis de mon refuge. Varma était au sol, tenant son épaule ensanglantée, son corps cybernétique atteint par de nombreux impacts. Elle avait évité les radiations, mais pas les rayons plasmas et les balles explosives de ses propres hommes.

Je vins me positionner devant elle, levai le bras et armai le CERG, ajustant le canon de manière à viser en plein milieu de son cortex cérébral.

— Je vous avais prévenue, lui dis-je tandis qu'elle relevait les yeux vers moi. Je ne vous laisserai plus mettre en danger ma vie et celle de ma famille. Jamais plus.

Et, qu'on me pardonne, je tirai. De sang-froid, je mis fin à la vie de l'Amirale de l'Holos.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro