6. Mille faces
Giotto quitta ses gardiens une fois qu'il se fut assuré que chacun était bien installé. Pas qu'il ne faisait pas confiance au decimo, mais il se méfiait. Il n'arrivait pas à le cerner. Un instant un boss froid et dur, l'autre faible et pathétique. Il suivit son descendant dans la chambre de ce dernier. Le jeune homme soupira en s'allongeant dans l'un des deux lits. Avec ahurissement, Giotto vit deux lits massifs, qui semblaient être présent depuis toujours. Il se demanda un instant comment ils avaient pu arriver ici en si peu de temps. Il s'assit au bord du lit et remarqua un petit placard ou des affaires qui semblaient être à sa taille étaient posés dessus. Il tourna la tête quand il sentit un regard sur lui. C'était son descendant. Il s'était déjà changé et portait désormais un pantalon de sport et un T-shirt trop grand. Il indiqua d'un signe de la main la direction de la salle de bain à son ancêtre. Ce dernier s'y dirigea et se changea.
Quand il revient, le jeune homme était allongé sur son lit. La tête dans ses mains et une affreuse grimace de douleur sur le visage. Giotto se précipita à son chevet et posa sa main sur la tête de Tsuna. Il ressentit alors quelque chose d'étrange, quelque chose qu'il n'avait pas ressenti depuis sa propre adolescence. La douleur du jeune homme provenait de sa flamme. Avec sa brusque croissance tardive et pas encore terminée, sa flamme avait pris de l'ampleur. Seulement, elle était devenue plus forte que ce que le corps de son descendant ne pouvait le supporter. Alors elle essayait de sortir à tout prix de son corps, provoquant ainsi douleur et absence.
Giotto se souvient, quand ça lui est arrivée, de n'avoir rien pu faire de constructif pendant presque un an. Malheureusement pour le jeune homme, il ne pouvait pas se permettre de se relâcher. Alors, primo absorba une partie de la magie de son descendant. Tout à coup, le jeune homme se détendit vraiment. Giotto, quant à lui avait l'impression d'avoir été chargé au nucléaire. Il veilla donc toute la nuit, pendant que Tsuna dormait paisiblement, un sourire bienheureux sur les lèvres.
Alors que la lune était haute dans le ciel, Giotto ressenti l'inquiétude d'une personne derrière la porte. Il fut surprit quand un jeune garçon entra. L'adolescent ne devait pas avoir plus de 15 ans et Giotto était sûr de ne jamais n'avoir vu. Le nouveau venu resta planté devant la porte quand il vit le Primo allongé dans son lit et un livre à la main. Les deux s'observèrent sans dire un mot. Finalement, ils fixèrent leur attention sur le decimo, qui se redressa en murmurant :
-Futa, que se passe-t-il ?
-Tsuna-ni, j'ai peur, il y a trop de monde dans le manoir... Ils me regardent tous bizarrement et...
-Viens là
La voix douce du decimo surprit Giotto. Depuis le début, il avait surtout vu la facette dure du jeune homme, mais aussi la plus nulle. Et il ne comprenait pas pourquoi tout le monde semblait le vénérer. Mais ce nouveau visage n'était que douceur et bonté. Au vu de la réaction du pré-adolescent, cela devait être son état naturel car il s'approcha de Tsuna et monta sur le lit. Il se coucha pendant que Tsuna lui caressait doucement la tête. Le decimo murmura :
-Futa, il ne peut rien t'arriver, je te le promets
-Je sais, mais j'ai peur. Tu as peut-être peu d'ennemis, mais cela veulent ta mort plus que tout. Je ne veux pas vous perdre...
-Je ne t'abandonnerai jamais. Je ne laisserai jamais plus quiconque te faire du mal. Giotto, cela vous dérange-t-il si Futa reste cette nuit ?
Giotto haussa le sourcil. Il ne pensait pas que le decimo avait remarqué sa présence. Il acquiesça doucement de la tête pour donner son approbation. Il comprenait maintenant mieux les paroles échangées lors de la soirée précédente. En le voyant s'occuper ainsi de sa famille, il voyait son véritable visage. Cependant, il ne comprenait pas pourquoi le jeune homme devait se montrer dure en public. Un véritable boss devait toujours régner par la paix et non pas par la force. Il sortit de ses pensées quand une magnifique voix commença à chanter une berceuse pour enfant :
-Brille brille petite étoile,
Dans la nuit qui se dévoile
Tout là-haut au firmament
Tu scintilles comme un diamant
Brille brille petite étoile
Vieille sur ceux qui dorment en bas...
Avec émerveillement, Giotto regardait Tsuna chanter doucement. Les paroles étaient étranges, mais néanmoins belle et la chanson calma l'adolescent, qui s'endormi doucement. Quand le decimo arrêta de chanter, un silence paisible retomba sur la pièce. Le Primo retourna à sa lecture. Pourtant, il senti le regard de son descendant sur lui, il releva les yeux quand le decimo murmura :
-Je suis désolé. Je me doute de votre réaction quand vous m'avez vu pour la première fois... Je ne dois vraiment pas correspondre à vos critères...
-Pourquoi être aussi détestable en public ?
-Je... C'est difficile à expliquer... Même si je déteste ça... Je...
-Corrige-moi si je me trompe, mais la mafia a beaucoup évolué depuis mon époque, Tsuna hocha la tête, et les nouveaux bosses doivent paraître forts et sûr d'eux. Comme tu es jeune, beaucoup te sous-estime et tu veux leur prouver que tu mérites ta place. Pourtant, tu as dit à son grand-père que tu voulais changer la mafia. Ta volonté va dans ce sens, mais pas tes actes.
-Je sais, mais je ne sais pas comment faire. Depuis que l'on m'a nommé prétendant, mon entraînement a toujours été pour leur ressembler. Si je ne veux pas me soumettre, je suis obligé de montrer que je suis sûr de moi.
-Tu peux être sûr de toi, mais ne sois pas condescendent ! Tu entres dans leur jeu. Tu soumets ta volonté à la leur, alors que tu as promis de faire ce qui te semblait juste. Prend rapidement une décision. Soit assume tes actes et devient cela que tu as promit. Soit sous met toi et meurt. Car ta flamme te détruira. Elle a déjà commencé.
Tsuna, qui avait baissé les yeux pendant la réprimande, releva le regard. Il vit un nouveau visage du Primo. Il avait déjà rencontré le sérieux, le furieux, le boss, l'ami, le confiant, le confident, le parrain, le grand-frère, le chercheur et là il voyait le sage. Celui qui savait. Qui guidait. Le decimo secoua la tête et murmura d'une voix chevrotante :
-Comment faire ? J'ai toujours baissé la tête, devant tous...
-Pourtant, ce sont tes amis qui te suivent et non l'inverse...
-Ils disent que je les ai sauvés, mais ce sont eux qui m'ont sauvé. Sans eux, je serais encore seul à espérer...
-Tu les as acceptés comme ils sont, sans les changer. Comme pour Futa, tu les comprends et tu leur apportes le réconfort. Tu leur offres un pilier...
-Mais ce sont eux mes piliers, sans eux, je ne suis rien
-C'est vrai, car tu es le ciel. Le ciel se compose d'une multitude de choses. Chacun des artéfacts qui le composent lui sont indispensables pour exister. Et pourtant, le ciel englobe le tout, car sans lui, le reste n'aurait pas de sens. Le ciel envahi tout, surplombe tout. Et même les montagnes les plus hautes, celles qui lui rentre dans les côtes ne peuvent le briser, l'amener sur Terre. Ne vas pas à l'encontre de ta nature. Accepte-toi, ou quand sera l'heure du choix, tu perdras.
Tsuna croisa le regard de son ascendant. Il y vit une lueur de tristesse, de douleur y perler. Il n'osa pas poser de question, craignant la réponse. L'instant perdura encore un peu, jusqu'à ce qu'un rayon de soleil traverse doucement la fenêtre. Contre toute attente, les deux boss frémirent et se tendirent. Il semblait attendre un évènement qui allait arriver dans fort peu de temps... Une explosion résonna dans le manoir.
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