Partie 1
Il faisait beau sur la ville portuaire en ce samedi matin. Le ciel était d'un bleu immaculé, il faisait bon, le printemps était déjà bien installé. Assis sur le ponton devant sa canne à pêche, Liam bailla.
‑ Tu es si fatigué que ça ? fit Alban. C'est au moins la vingtième fois que tu bailles.
‑ Plus jamais le matin, mec.
‑ C'est bientôt les vacances.
Alban remonta sa ligne pour changer l'appât. Un bateau de pêche passa non loin d'eux, un garçon de leur classe, Matt, leur fit de grands signes de main en criant.
‑ Hé oh !
Les deux adolescents le saluèrent.
‑ Ça mord ? lança le père de Matt qui était aux commandes du bateau.
Alban regarda son seau qui restait désespéramment vide.
‑ Sûrement moins que vous !
‑ Combien ?
Liam fit un zéro avec ses doigts.
‑ Comment ça se fait ? C'est de pire en pire, plus ça va, moins y'a de poissons ! On rentre, à plus tard, les jeunes !
‑ Merde ! C'est déjà onze heures ? s'exclama Alban. Faut que j'y aille, ma sœur rentre aujourd'hui.
L'adolescent récupéra sa canne à pêche, son sac et son seau et sauta sur son vélo.
‑ C'est ça ! Laisse-moi seul après m'avoir forcé à te suivre.
Alban fit un signe de main à Liam en guise d'excuse et pédala pour remonter le ponton en béton. Le vent se levait déjà. Arrivé chez lui, il tomba directement sur la voiture de sa sœur, il rangea ses affaires et s'approcha de Laura et ses parents.
‑ Tu tombes bien !
Sa sœur lui mit un sac de sport dans les bras et ajouta une glacière par-dessus.
‑ C'est lourd !
‑ Ah oui, j'avais oublié, j'ai mes poids dedans.
‑ Tu as vraiment besoin de ça ?
Son père vint le soulager de la glacière. Une fois le dîner passé, l'adolescent demanda à sa mère de lui préparer des sandwichs pour le lendemain.
‑ Tu vas encore pêcher toute la journée ? Tu pourrais rester, Laura est rentrée. En attendant, je n'ai rien pour en faire, alors prends dans le pot et va t'acheter ce que tu veux. Et fais-les toi-même !
Alban reprit son vélo et alla au seul supermarché de la ville. En y entrant, le gérant lui dit :
‑ Ta sœur est arrivée ?
‑ Je vois que tout le monde est déjà au courant !
La ville portuaire était tellement petite et coupée du monde que tout le monde se connaissait et que tout se savait. Il n'y avait pas de crèche, seulement des personnes attentives désireuses d'aider, les études n'allaient pas au-delà du lycée, il y avait très peu d'élèves avec une seule classe par spécialité et les professeurs étaient généralement les voisins. Les seuls qui partaient de la ville étaient ceux qui voulaient faire des études supérieures et ceux qui s'y installaient étaient, généralement, les couples mariés dont l'une des deux personnes venait d'ailleurs.
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