8: Au bout d'un mois
Et voilà, ça fait un mois que nous sommes partis. Nous avons fait un sixième du chemin. Et je commence à me dire que j'ai une chance sur des dizaines de dizaines de vivre ma vie normalement quand nous seront arrivé sur notre futur planète. Je ferai partie des 300 pionniers de notre avenir.
300, quand on y repense, c'est vraiment très peu. Sur Terre, on était 7 milliards. Et 7 milliards, c'est vraiment énormément de monde. Je pense que on ne s'en rends pas vraiment compte. Même moi, depuis l'espace, je n'arrive pas à visualiser correctement ce que ça représente.
Mon dernier souvenir de la Terre, c'est cette sphère d'eau et de terre qui flottait loin de moi et de Sperenza. Elle était là, immobile, et derrière, l'astéroïde. Gigantesque. Mais beaucoup plus petit que la Terre. Plus je ravive de souvenirs, plus je me rends compte de quelques chose: quand j'ai vu l'astéroïde depuis mon compartiment, j'ai eu le pressentiment qu'il ne touchera pas la Terre. En y repensant, mon sang se glace. Si ça se trouve, on à fait une énorme erreur. Si ça se trouve, on ne serait pas mort si on était resté Terre. Mon esprit semble refuser cette éventualité en me rappelant tous les indices, tout ce qui avait été dit aux infos et qui prouvait que la collision était inéluctable. Mais encore une fois, après réflexion, quasiment rien ne prouvait que nous allions tous mourir...
La perspective d'avoir peut-être abandonné ma vie si parfaite pour rien me ronge. J'aimerai tellement en savoir plus... Mais hors de question d'en parler à qui que ce soit. Même pas à ma sœur, à Mia, mes parents ou les siens. Si je leur partage mes craintes, qu'elles soient réelles ou pas aura le même résultat : un équipage de cinquante personnes littéralement minés par cette idée terrible. Et ça, c'est clairement la dernière chose dont nous avons besoin.
Ces temps-ci, j'ai vraiment commencé à occuper mes journées. Comment ? En écrivant. Principalement, j'écris dans ce journal, mais je passe aussi beaucoup de temps aux scénarios des courts-métrages avec Mia, à des histoires en tout genre et à des lettres que je n'enverrai jamais. J'écris à beaucoup de monde. À toutes les personnes dont je connais le nom. Ainsi, dans mon paquet de feuilles, on peut voir par ci pas là les noms Barack Obama, mes meilleures amies, Harry Potter, Tony Stark, PSY, Wendie Renard et plein d'autres. Je ne m'en lasse pas. J'aime trop écrire, je pense même que c'est ce qui me permet de tenir le coup, de ne pas devenir folle. Ou de tomber dans la déprime.
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