6: Routine
Toutes les journées se ressemblent. Vivre à une cinquantaine dans une seule navette n'a rien de facile. On ne peut pas s'entendre avec tout le monde, et pourtant on n'a pas le choix. Je me suis embrouillée il y a deux jours avec un gars anglo-allemand de 12 ans, on n'était pas d'accord sur la manière de plier un tee-shirt. Maintenant que j'y repense c'est vraiment débile comme sujet de discorde, pourtant sur le moment j'étais vraiment énervée.
J'ai remarqué que l'humeur dominante dans la fusée est surtout la mélancolie mêlée d'un esprit blasé. Vous connaissez les films Happy Birthded? En gros, le héros (ou l'héroïne) se réveille un matin, vit une journée normale, se fait tuer à la fin de la journée puis se re- réveille le lendemain. Lorsque qu'il (ou elle) regarde la date, il (elle) s'aperçoit qu'il est à la même date qu'hier. En gros, il (elle) est coincé dans une boucle temporelle.
Eh bien moi c'est pareil, sauf que je ne meurs pas tous les soirs. Chaque journée est pareille que la précédente, et la suivante lui ressemble également. D'ailleurs, ça me rappelle un poème que j'ai appris dans mon enfance :
Le pélican (je ne me souviens plus de l'auteur)
Le capitaine Jonathan
Étant âgé de dix-huit ans
Capture un jour un pélican
Dans une île d'extrême Orient
Le pélican de Jonathan pond, un jour
Un œuf tout blanc
D'où sort un pélican
Lui ressemblant étonnement
Et ce deuxième pélican pond, à son tour
Un œuf tout blanc
D'où sort, inévitablement,
Un autre qui en fait autant
Et cela peu durer pendant très longtemps
Si on ne fait pas d'omelette avant
La vie dans la navette ressemble à peu près à ça. Jonathan, c'est Elon Musk. Le pélican, c'est nous et Sperenza. L'œuf, un nouveau jour. Un nouvel œuf donne une journée similaire à celle qui lui à "donné naissance", et cela grâce à nous, nous qui ne faisons rien pour y changer quelque chose. Et aussi grâce à notre sauveur, qui est également, peut-être, notre destructeur.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro