Aujourd'hui, je vis quelques chose que j'aurai jamais imaginé avant.
Je suis actuellement dans une des fusées de secours de Elon Musk. Je suis entourée principalement d'Européens, mais il y a aussi deux Indiens. Je ne réalise pas combien je suis chanceuse d'avoir été sélectionnée, avec ma sœur, mon père, ma mère et mon chat pour s'enfuir de cette Terre, bientôt inhospitalière. Nous avons eu de la chance de pouvoir emmener un animal de compagnie. À partir de maintenant, tout va aller très vite.
Quasiment un quart d'heure après que ma famille et moi sommes montées dans cette fusée, le signal de décollage s'active. Nous nous attachons tous à nos sièges, tous collés les uns aux autres, et une terrible secousse, suivie d'un grondement infernal, nous indique que nous décollons. À partir de maintenant, nous ne pouvons plus faire marche arrière. Dix minutes plus tard, nous voilà dans l'espace. J'ai pensé à prendre mon appareil photo sur moi, ainsi que mon téléphone, qui ne servira plus beaucoup bientôt. Je mitraille le dehors, et j'aperçois la Terre. Elle est splendide, avec ses océans, ses continents, ses forêts et ses déserts. Je ne m'arrête pas, je prends tout ce que vois en photo.

Nous sommes la troisième fusée à partir vers l'inconnu. Nous savons simplement que notre destination a été programmée pour que la fusée (sans conducteur) puisse faire le trajet directement. Apparemment nous ne feront qu'une escale, à l'ISS, pour récupérer du matériel.
Dans la fusée, nous avons un certain confort : nous partageons notre compartiment avec une famille suisse de 2 parents et une fille de mon âge. Nous nous entendons très bien, et nous parlons énormément de nos vies sur Terre. Elle s'appelle Mia, elle est blonde avec le bout de cheveux marrons clair. Elle est un peu plus petite que moi. Elle vivait près de la frontière allemande, dans une maison avec un étage et elle est née en Belgique, mais elle à déménager très jeune. Quand elle était petite, elle a souvent changé d'école.
Je connais beaucoup de chose que elle et vice-versa, car le voyage est très long. Il nous faudra un peu moins de 6 mois pour atteindre notre destination, et je boue d'impatience.

Sur la fusée, que nous avons nommé Sperenza, en référence à Robinson Crusoé, nous faisons tout pour que nous nous y sentons comme chez nous. Chaque compartiment à un potager, une cuisine et une salle de sport. Le sport est très important quand on vit en apesanteur, car d'après ce que j'ai compris, on perd notre masse osseuse. Du coup il faut que l'on fasse au moins 2h de sport par jour (ça dépend des personnes) pour éviter de perdre trop et pour que le retour à la gravité de soir pas trop violent.
Mia et moi partageons les photos prises dans notre compartiment grâce aux appareils mis à notre disposition. Elle est très douée pour le cadrage, et ses photos sont vraiment superbes. Nous avons eu une idée incroyable, qui nous fera passer le temps: comme je suis douée en écriture et elle est vidéo et photo, nous allons faire pleins de petits court-métrage sur la vie dans la fusée.

Nos parents s'entendent super bien eux aussi, et ils discutent à longueur de journée. Ils se chargent du potager, tandis que Mia et moi suivons les cours vidéo pour que nous sachions nous occuper des réglages de la navette. Ce qui est bien, c'est que nous valons autant que les adultes dans ces domaines. On ne nous traite pas comme des gamines incapables de comprendre de fonctionnement d'un simple piston, mais comme des personnes qui aident dans les tâches quotidiennes, même les plus compliquées.