Prologue
Point de vue d'Uma
Chaque nouveau matin c'est sous le soleil de La Cabonn que je me réveille. D'aussi loin que je me rappelle rare sont les fois où il a plu et la dernière fois qu'il a neigé je n'étais même pas encore née. Aujourd'hui nous sommes le premier Septembre, et je sors de mon lit la boule au ventre. Cette date est marquée au fer rouge par la mort des deux hommes de ma vie, mon père et mon frère. Il y a onze ans nous prenions le bateau pour revenir à La Cabonn, d'où mon père était originaire. Nous vivions heureux en Angleterre, à l'époque j'avais cinq ans et mon frère deux. Je me souviens qu'en montant sur ce bateau j'étais pleine d'appréhensions : Serais-je heureuse là-bas ? Me ferais-je des amies ?
Mon père m'avait parlé de cet endroit, il avait grandi ici après tout et il m'avait assuré que j'adorerais La Cabonn, elle et sa longue plage de sables dorée.
Désolé papa.
Le bateau avait fait naufrage et seul ma mère et moi avions atteint le port. Depuis ce jour je n'ai plus jamais mis un pied dans l'eau, à chaque tentative d'y tremper ne serait-ce qu'un orteil je fermais les yeux et revoyait ce de mon frère, perdu, ses poumons se remplissant petit à petit d'eau.
Nous étions arrivez à La Cabonn saines et sauve bien qu'endoloris pas la nage. Une fois sur le port nous nous étions assises, ma mère et moi et chacune pleurais en silence. Le 1 Septembre 2008, mon frère Azul, et mon père Miro avait perdu la vie.
Ma mère connaissait mal les lieux à l'époque et nous vivions dans la rue. La Cabonn, ce village isolé aux allures de Favelas Brésiliennes où la drogue et la prostitution règne.
Peu de temps après ma mère rencontra un homme, Gabriel et sa fille Alex. Ils emménagèrent ensemble précipitamment et du jour au lendemain me voilà avec une prétendue demi-sœur, et un beau-père.
Cela faisait onze années qu'ils étaient morts, onze années que ma mère avait épousée cet homme qui sous son masque de mari charmant avait révélé sa vrai nature ; celle d'un homme alcoolique et violent.
Ma mère elle, avait perdue espoir. Elle ne travaillait plus et passait sa journée au côté de l'homme qui avait brisé le seul lien qui nous unissait, elle et moi. Seules Alex et moi « remplissons le frigo » comme on dit. Je travaille au seul café du coin avec mon ami, Bloom.
J'avais apaisée les craintes de la fille que j'étais autrefois, je m'étais bien faite des amis et j'étais " heureuse ".
En sortant de la chambre plutôt étroite que nous partagions Alex et moi je fis bien attention à ne pas faire de bruit, cette fille est un cauchemar ambulant et pourrais m'assassiner si je daignais perturber son sommeil. Elle était Javotte et j'étais sa Cendrillon des temps modernes.
Une fleur à la main et ma veste sur le dos je franchis la porte de la maison en jetant encore une fois un coup d'œil au salon où Gabriel et ma mère dorment.
Je verse une larme.
Au début c'était une tradition, chaque année moi et ma mère jetions chacune une fleur, moi sur la tombe de Azul et elle sur celle de Miro, mon père. Mais petit à petit elle ne venait plus à ce rendez-vous pourtant si important, je savais bien que Gabriel n'aimais pas que ma mère m'y accompagne et elle avait cédée « pour lui faire plaisir ».
Le soleil se levait dehors, un soleil dont je ne pourrais plus apprécier le rayonnement comme avant.
Lorsque le soleil eu enfin finit sa course à travers le ciel je suis déjà arrivée sur leurs tombes, elles sont vides. La mer avait emporté leurs corps nous privant de pouvoir revoir un jour autre chose que leurs regards paniqués.
En jetant ma fleur je fais une prière pour eux et rentre à la maison. Sur le chemin je croise Victoria, une magnifique fille et surtout ma meilleure amie.
- T'es debout tôt toi ! Elle déclare avant de me sauter dessus pour me faire un câlin.
Je lui rends son câlin avant de lui lancée un regard qui explique parfaitement la raison de ma présence dehors à cette heure-ci.
- Ah. C'est aujourd'hui ? Elle murmure cette fois, plus discrètement.
Je hoche la tête.
- Bon, qu'est-ce-que je peux faire pour que ça aille mieux ?
Je fais semblant de réfléchir, tous les ans on fait la même chose.
- Pourquoi ne pas m'offrir une bonne assiette de Buñadas ? Je souris, même si le seul café qui prépare cette spécialité Cabonnaise est celui où je travaille ça me manque de m'assoir avec mes amis et de manger tous ensemble.
- Ok, j'appelle les garçons ? Elle me demande en sortant déjà son portable.
- Oui. Je rentre me changer, je vous rejoins là-bas.
Elle lève son pouce en l'air et je reprends le chemin de la maison.
J'entends déjà la musique de l'extérieur de la maison, ils doivent être réveillés.
Alors que j'accroche ma veste sur le porte-manteau j'entends déjà Gabriel crier.
- Mais putain Elena tu fais chier ! Je t'ai dit des milliers de fois que je n'aime pas les pancakes à la myrtille ! Tu sers à rien ou quoi ? J'vais prendre l'air et quand je reviens je veux que t'ai régler ça !
Il fonce fou de rage vers la porte d'entrée avant de l'ouvrir et de la claquée bruyamment, j'ai omis de vous dire que dans le merveilleux monde de Gabriel, le Bonjour est payant.
Je me dirige vers la cuisine et vois ma mère les yeux rougis embuées de larmes.
- Maman, ça va ?
Elle ne me répond pas alors je lui ouvre mes bras et elle s'y réfugie.
- Tu crois qu'ils les auraient aimées mes pancakes ?
Ca me fend le cœur, sa voix est tremblante et elle pleure toujours.
- Oui maman, j'en suis certaine.
Ce salaud veux ses pancakes et connaissant l'influence qu'il a sur ma mère je sais qu'elle les fera, mais pour l'instant nous restons assises dans la cuisine en dégustant un pancake à la myrtille recouvert de miel ;
Comme les aimais mon père.
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Quelle fin !
J'espère que cet avant goût vous fait kiffez et que les éventuelles fautes d'orthographe n'auront pas été trop problématique . N'oubliez pas de votez et de commentez votre avis ,
Kiss .
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