Asterin

Je rentrais dans le dortoir le nez en sang. L'entraînement était devenu beaucoup plus intense depuis la semaine dernière.

On nous a fait parvenir des emplois du temps spécialisés.

6h petit déjeuner, 7h développement de don, 8h30 cours sur les créatures et la mythologie, 10h entraînement.

14h30 duel, 16h observations à l'infirmerie, 16h30 course à pied, 17h30 entraînement jusqu'à 19h.

J'aperçus Aideen en train de discuter avec Raven et Elisabeth sur le lit de cette dernière. Je les rejoignais. Raven me lança une boîte de mouchoirs en apercevant le sang qui me recouvrait le bas du visage. Je la réceptionnais sans la laisser tomber, cette fois-ci.

- Bien joué, Park. Tu t'améliores, railla-t-elle.

Je me laissais tomber à côté de la rousse, en lâchant un soupir.

- Alors, verdict ? Demandai-je.

- Trois bleus au bras droit et une entaille au niveau du tibia, commença Aideen.

- Seulement une brûlure dans le dos à cause du tapis, enchaîna Raven.

- Des rougeurs au niveau du cou et des côtes.

- Et moi on m'a pété le nez pour la troisième fois cette semaine, completai-je.

Elisabeth soupira.

- Encore Adam ?

- Calixte cette fois-ci.

- Mais ils en ont de ces prénoms, s'exclama le brun.

- Tu peux parler tu t'appelles Aideen !

Elisabeth manqua de s'étouffer avec son gâteau.

- Eh comment t'as eu ça ? Demandais-je.

- J'ai négocié avec Arlo, j'ai presque rien à manger le soir !

J'hochais la tête, compatissant. A part une soupe et un bout de pain, on n'avait rien le droit de manger.

Raven me tendit une fiole.

- Tiens j'ai emprunté ça à l'infirmerie, ça devrait arrêter le sang et refermer la plaie.

- Emprunté ou volé ?

- Oh ça va princesse, c'est médical.

L'animosité entre elles ne s'était pas calmée.

- Médical ou pas ça reste du...

- Tes gâteaux ils ont le droit d'être dans le dortoir ? Cingla la brune.

Elisabeth ne répondit pas, elle qui veut toujours avoir le dernier mot.

- Bon vous parliez de quoi avant que j'arrive ?

- De la mission, et aussi de Raven.

- De Raven ? Demandai-je surpris.

- Elle nous expliquait comment s'y prendre pour percer des ailes avec des flèches.

- C'est purement théorique, précisa celle-ci.

***

Douche froide, même glacée. 6h53. L'eau chaude était presque inexistante le matin. J'ai pu me doucher cinq minutes avant de me retrouver sous l'eau gelée. J'avais raté mon réveil et le petit déjeuner. Et j'étais presque en retard au cours de développement de don.

Plusieurs coups se firent entendre sur la porte de la salle de bain.

- Asterin, dépêches toi on va être en retard ! Me cria la voix étouffée d'Élisabeth.

- Grouille ton cul Park, ou je viens te chercher moi même, menaça Raven.

Sachant qu'elle était capable de mettre sa menace à exécution, j'éteignis l'eau dans un soupir et cherchai ma serviette.

J'enfilai rapidement mes vêtements sous les chamailleries étouffées des deux filles et d'Aideen qui faisait l'arbitre.

- Point pour Raven ! Elisabeth autre chose?

Je ne pus retenir le sourire qui naquit sur mes lèvres. Je bossais rapidement mes cheveux et les attachais dans un petit chignon à l'arrière de ma tête.

Je sortais de la salle de bain. 6h57.

- Enfin ! Allons y avant que Lorelei ne se fâche.

Je vis Raven glisser son éternel poignard dans la poche de son pantalon et se diriger lentement vers la porte de la chambre.

- Raven !

- Princesse ?

Elisabeth leva les yeux au ciel et rejoignit Aideen quelques mètres devant nous.

Je sortais de la chambre en même temps que Raven.

Nous marchâmes en silence. Je remarquais qu'elle avait encore du mal à prendre totalement appui sur sa jambe. En même temps, même avec les soins miraculeux des médecins, un poignard planté en pleine cuisse laisse des traces.

Elle avait été bourré de médocs pendant presque une semaine.

- Alors Park ?

- Quoi ? Je feignais l'incompréhension.

Elle me lança un regard blasé.

- Tu sais très bien de quoi je parle.

- Oui, et je ne veux pas en parler, pas maintenant en tout cas.

Elle leva les mains en signe d'innocence.

- Je respecte.

Nous arrivâmes enfin devant notre salle de classe. Nous nous installons à la table d'Aideen et d'Elisabeth. Ces derniers étaient déjà en train de rassembler le matériel nécessaire.

Lorelei apparut silencieusement derrière nous.

C'était une nymphe des cieux, son apparence l'indiquait.

Sa silhouette, ainsi que sa longue chevelure couleur neige et ses formes généreuses.

Elle était aussi lunatique que jolie.

La nymphe glissa un pot de terre devant moi et une plume devant Raven.

Celle-ci souffla.

- Lorelei, j'y arrive pas. Change d'exercice ou...

- Assez, chuchota Lorelei de sa voix chantante, tu changeras d'exercice quand tu réussiras à faire voler cette plume.

- Bien.

Elle attrapa la plume et souffla dessus.

- Voilà, elle vole, lâcha-t-elle avec insolence.

Lorelei lui mis une gifle. Laissant une trace rouge vive sur la joue de mon amie.

Raven quitta la pièce à pas rapide.

Je me concentrais sur le pot de terre.

- N'oubliez pas, si vous ressentez des...

- Picotements c'est absolument normal, c'est le processus naturel du don qui se répand dans vos veines, récit Elisabeth en même temps que notre professeur, un brin agacée d'entendre ce discours tous les jours.

Les picotements se firent ressentir dans toutes mes mains et je fis pousser une magnifique rose rouge. Je la jetai à Elisabeth.

- Tu crois pouvoir me séduire avec des fleurs Asterin, railla-t-elle.

- Oh non ne t'inquiète pas, la personne que j'aime est... Particulièrement idiote.

- Merci de vanter mon intelligence.

- Je n'irai pas jusque là.

J'esquivai son coup en rigolant.

Flashback

- Mais putain Amory !

Il se retourna enfin.

Mes habits étaient lourds et me collait à la peau, je frissonnait, frigorifié par le froid.

L'averse plaquait ses cheveux contre sa figure.

- Qu'est-ce qu'il y a encore Asterin ?

- Mais pourquoi ?! Pourquoi tu m'embrasses et tu me laisses tout seul ?! POURQUOI ?! Je t'aime Amory putain. JE T'AIME, hurlai-je, est ce que tu peux le comprendre ça ?!

Il se rapprocha de moi et me cracha ces horribles mots.

- T'as couru après Anella la dernière fois ?! Tu lui as dit la même chose ?!

- Mais de quoi tu parles ?!

- De toute tes meufs Asterin, de toutes celles qui te courent après au lycée !

Je lâchais un rire, incrédule.

- T'es tellement con Amory, t'es un imbécile, crachai-je.

- Pourquoi tu dis ça ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils.

- Parce que t'as aucune putain de concurrence, tu te mets hors jeu tout seul.

Il ne répondit pas.

- Tu regrettes Amory ?! Est ce que tu regrettes de t'être rapproché de moi ?

- Oui.. Non.. J'en sais rien putain !

- Je t'ai attendu Amory, j'ai été patient, j'ai même sauté de la fenêtre de ta chambre pour pas que ton père nous découvre ! J'ai tout fait pour toi !

- Je...

- Tu ?

Il passa une main dans ses cheveux et souffla.

- Je veux passer chaque minute de ma vie avec toi, je veux être dans tes bras tout le temps, écouter le grésillement de tes pensées, regarder tes yeux verts toute la journée, mais... Je...Je suis jaloux. Jaloux de toutes celles qui te courent après.

- Mais putain t'écoute quand je parle ? Y'a. Que. Toi. Qui. Compte.

Il attrapa ma nuque et plaqua ses lèvres sur les miennes. La chaleur se répandit dans mon corps malgré l'eau qui engourdissait mes vêtements et le vent froid qui claquait contre mon dos.

Je lui rendit son baiser jusqu'à ce qu'il s'écarte et halète contre mes lèvres, d'un souffle étatique :

- Je crois que je t'aime.

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Helloooooo

Sorry j'ai pas posté la semaine dernière, je commence (encore) un nouveau projet.

Prenez soin de vous,

Bisouuuus

MAE