4. Asterin
Asterin
Skefield, Royaume de l'air.
– N'oublie pas les œufs surtout ! me cria mon père.
La porte claqua.
Je pris une grande inspiration.
3 jours.
Ca faisait maintenant 3 jours que j'avais reçu cette lettre.
Je n'en avais pas parlé à mes parents.
Mon père venait enfin de se lancer dans la carrière de ses rêves, je ne voulais pas le perturber.
Et je n'avais pas vu ma mère depuis maintenant deux semaines.
Notre relation n'avait fait qu'empirer ses dernières années.
Elle restait enfermée dans la bibliothèque qui lui servait de bureau. Elle y dormait, passant ses journées à travailler sur des projets incompréhensibles pour la Capitale.
Mon père se chargeait de lui apporter à manger.
Je ne me dirigeai pas à l'épicerie, comme celui-ci me l'avait demandé, mais chez Amory Sen.
***
La porte s'ouvrit.
– Putain, râla le brun à moitié endormi, mais qu'est-ce que tu fous là Park ?!
– Moi aussi je suis content de te voir, raillai-je.
Il commença à refermer la porte, je l'arrêtais d'une main.
– Amory, s'il te plaît.
– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.
– J'ai besoin de ton aide.
Il écarquilla les yeux, surpris.
Il resta comme ça une dizaine de secondes, puis il se reprit.
–Entre, annonça-t-il finalement en se décalant.
Il était simplement vêtu d'un bas de jogging.
J'entrai dans la demeure des Sen. C'était une vieille maison.
Les murs du hall d'entrée étaient recouverts d'une tapisserie vert pomme avec des motifs blancs. A gauche, se trouvait un grand escalier en bois brut. En dessous, il y avait un guéridon, sur lequel étaient disposées de jolies bougies blanches.
De l'autre côté de la pièce, on trouvait un sofa, blanc lui aussi.
Malgré le fait d'avoir déjà mis les pieds plusieurs fois dans cette maison, je la trouvais toujours aussi belle.
— Tu comptes admirer le hall encore longtemps ? Si tu veux je te laisse à ta contemplation et je retourne préparer mon petit déjeuner.
Je baissai les yeux et suivit le brun.
Il entra dans la cuisine. Je m'assis sur un des tabourets du bar.
– Tu veux quelque chose à manger ? A boire ?
– Un café si c'est possible.
Il grimaça.
– T'as toujours autant mauvais goût.
– Dit celui qui boit de l'eau chaude, répliquai-je en levant les yeux au ciel.
– C'est pas de l'eau chaude ! protesta le concerné, c'est une boisson aromatique préparée par infusion des feuilles séchées du théier...
– Je n'ai pas besoin d'un exposé sur le thé, ne t'inquiète pas.
Il me prépara ma boisson.
– T'as du...
Il ne me laissa pas finir ma phrase et me tendit un pot de sucre et une cuillère.
Je ne réagis pas tout de suite.
– Quoi ? demanda-t-il, je n'ai pas oublié.
Je le remerciai et pris ce qu'il me tendait.
– Je vais m'habiller.
Il sortit de la pièce, me laissant seul.
Les murs de la maison étaient ornés de vieilles œuvres d'art, je distinguais un ou deux tableaux comme Nuit étoilée.
– Tu vas me dire la raison de ta visite ? Ou t'attends que je te supplie à genoux ? demanda-t-il légèrement amer.
– T'as toujours pas dirigé ce qu'il s'est passé il y a deux ans, hein ?
Seul le silence me répondit.
– Enfin bref, est ce que tu pourrais m'aider à rejoindre Halivaara ?
– Le royaume maudit ? demanda-t-il, incrédule.
– Exactement.
Il réfléchit quelques secondes, puis m'annonça :
– Je veux bien t'aider, mais il faut d'abord que tu m'expliques toute la situation.
***
– Donc si j'ai bien compris, t'as été sélectionné pour passer un entretien, mais tu sais pas pourquoi ?
J'acquiesçai.
– Donc tu veux te rendre à Halivaara qui a la réputation d'être maudite, sans savoir ce que tu vas y faire ?
– En résumé, oui.
– Mais t'es malade ! s'exclama le brun.
Je bus une longue gorgée de café.
– J'ai besoin de toi pour y aller, dis-je posément, mes parents ne sont pas au courants.
– T'es complètement dingue, souffla-t-il.
– Je sais que c'est beaucoup mais...
– Tu dois absolument t'éloigner ?
– C'est un peu ça, j'aime mon père, mais il ne me laissera jamais partir.
– Et comment veux-tu y aller ?
– En bateau ?
– Ce sera beaucoup trop long, surtout si tu veux arriver aujourd'hui, contra-t-il, comment tu pensais y aller de base ?
– Je voulais y aller en tube téléportant, mais c'est beaucoup trop cher.
Un silence s'installa. Amory finit sa tasse de thé, et brisa finalement le silence.
– Voilà c'est réglé, je payerai pour toi, déclara-il.
– Tu ferais ça ? demandais-je surpris.
– Pourquoi pas ? répondit-il en levant un sourcil, moqueur.
Parce que tu me détestes, pensai-je.
– Dépêchons nous si tu veux avoir une chance d'arriver à l'heure, continua-t-il en attrapant sa veste en cuir.
***
Nous marchions en silence. Ça devait bien faire une vingtaine de minutes que c'était comme ça.
Il avançait quelques mètres devant moi, évitant de devoir faire la conversation.
Je suis si ennuyant ?
Il avait mis un pantalon large, accompagné de ses boots noires. Il portait un t-shirt blanc et un chemise verte pomme, celle-ci était ouverte. Ses cheveux bruns en bataille. Il marchait avec une nonchalance innée, ses mains enfoncées dans ses poches.
J'avais enfilé un pantalon noir, et des chaussures à lacets. Un pull beige et ma veste en jean. Mes cheveux blonds étaient à peu près coiffés.
Mes pensées affluaient dans ma tête.
Et si il faisait ça par pitié ?
Comment mon père va réagir ?
Est-ce que quelqu'un sera fier que j'ai décroché un entretien ?
Est-ce que...
– Park tu réfléchis beaucoup trop, grommela Amory.
Je me rendis compte qu'il avait calé son allure sur la mienne.
– Désolé, dis-je, me sentant coupable.
La mère du brun, Astrea, venait de Kalpana, une petite tribu, sachant lire dans les pensées.
Amory ne savait pas les lire, mais il percevait des bourdonnements.
– A quoi tu pensais ? demanda-t-il.
– Je...rien, déclarai-je finalement.
– Mon père a honte de moi, lâcha-t-il soudain.0000000000000000000000
Je le regardai interloqué.
– Bah quoi ? Je t'ai dit une de mes pensées, à ton tour.
– Une seule... murmurai-je.
– Promis, une seule, me dit-il d'un ton rassurant.
– J'aimerais qu'on soit fier de moi, répondis-je un peu honteux.
– Pourquoi ?
– Hein ?
– Pourquoi tu veux qu'on soit fier de toi ?
– J'en ai besoin, c'est tout.
– J'aimerais qu'on m'aime, chuchota-t-il si bas que je crus halluciner.
Puis il changea de sujet, comme si notre discussion n'avait jamais eu lieu. J'aimais beaucoup parler avec ce grand brun.
Malgré sa nonchalance, on pouvait lui parler de tout sans risquer d'être jugé, il ne montrera jamais de pitié et fera comme si tu ne t'étais jamais confié à lui.
Amory cachait absolument tout ce qu'il ressent. Il ne parlait jamais de lui, mais était attentif à chaque personne, à chaque moment.
C'était un ange.
Un ange élevé par un démon.
Baby, angels like you can't fly down here with me.
~~~
Coucouuuu !
Comment ça va ?
Alors alors, Asterin vous plaît ?
J'éspère que vous aimez !
Bisouuuuuuuuuuuuus
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