"Je vais te faire danser"
Dans la petite maison en bordure de campagne, le mari venait de rentrer subitement. Il était dans un drôle d'état, marchant rapidement. Il alla jusqu'à la cuisine où se trouvait sa femme, celle qu'il allait garder avec lui et qui n'était qu'à lui.
Une fois derrière elle, il la prit dans ses bras et commença une danse. Elle tournoyait la petite, traversant la pièce, perdant quelques fois l'équilibre mais heureusement, son mari était là pour la rattraper. Elle voltigeait comme transporter par les airs. C'était lui qui menait la chorégraphie. Ce n'était pas souvent qu'il la faisait danser en rentrant directement du travail. Habituellement c'était après manger ou quand il trouvait une situation propice. L'homme semblait animé par cet art corporel. Cela lui permettait d'évacuer le stress accumulé durant sa journée de travail.
Mariés depuis trois ans et aillant six ans d'écart, les deux jeunes gens vivaient un amour imparfait. Mais cela convenait à l'époux.
Il se souvenait du moment où sa petite femme lui avait dit «oui» à l'église, devant sa famille. Au prêtre, qui leur avait permis de s'unir jusqu'à ce que la mort les sépare. De ces acclamations à leur sortie.
Sa tendre femme, sa petite Christa.
Elle était belle et discrète. Des cheveux d'or entouraient ses frêles épaules, ses yeux d'un bleu semblable à l'Aigue Marine cette pierre précieuse couleur cristalline. Son visage montrant sa douceur, son sourire éclatant qu'il aimait tant.
Sa petite taille, qui la rendait plus facile à prendre entre ses bras, la serrer contre lui.
La porter pour la faire danser.
Lui était grand, costaud et aimait affirmer sa virilité. Ses cheveux courts d'un or fade, ses yeux semblant contenir un trésor oublié, sa taille démesurément grande face à la demoiselle. Un visage dur et frappé par le stress, ne souriant seulement quand elle se trouvait loin de lui.
Ces deux êtres étranges, mais rassemblés par un amour.
Leur danse était terminée. Fatiguée par cette longue chorégraphie, la femme retourna lentement finir sa cuisine. Il avait faim après une représentation et il ne fallait pas le faire attendre. Quand elle eut finit sa tâche, elle vint le chercher, lui, qui était assis devant la télévision.
«- C'est prêt. »
Sa faible et petite voix couvrait à peine le son émanant de la boite grise. L'homme détourna sa tête de l'écran, se leva et suivit la jeune femme jusqu'à la table apprêtée.
Leur repas se déroula dans le calme le plus total, seuls les bruits des mastications étaient audibles.
Elle buvait de l'eau, lui, de la bière.
Il retourna devant la télévision une fois rassasié, tandis qu'elle débarrassait et faisait la vaisselle. Une fois sa corvée finit, elle partit embrasser son mari en lui indiquant qu'elle allait se coucher. Il ne lui avait dit. Rien. Il s'était juste contenter de la suivre du regard avant de replonger dans ces enchaînements d'images.
Seule, dans la grande pièce nuptiale, la petite aux cheveux d'or ôta sa longue jupe plissée d'un rose âcre. Ses jambes étaient fines et parsemées de tâches. Le regard baissé elle retira son haut aux longues manches blanches presque translucides. Là, d'autres tâches étaient éparpillées sur ses bras, poitrine, ventre.
Des tâches de la couleur du ciel.
En soutien-gorge, debout devant le miroir de la chambre, elle se contemplait.
Puis pleura.
Son corps était laid, repoussant, ignoble. Ses petites mains vinrent s'écraser sur ses yeux, d'où perler ses billes d'eaux. Elle hoquetait, tremblante.
Pourquoi avait-elle dit «oui» ce fameux jour ?
Pourquoi n'était-elle pas partie ?
Qu'est-ce qui la retenait ?
Pourquoi ne pas avoir appelé à l'aide ?
Un jour, elle avait fait sa valise. Mais pourquoi n'avait-elle pas osé franchir le seuil de la porte ? Était-ce par amour ? Par peur ? Un manque de courage ? Même elle ne pouvait y répondre.
Elle était donc là, à pleurer une nouvelle fois. Recroquevillée sur elle-même, la tête sur ses genoux, ses larmes ne s'arrêtaient pas. Fatiguée, elle finit par monter sur le matelas et à s'endormir, triste.
Le lendemain, après que son époux soit partit au travail, elle commença à s'activer dans toute la maison pour la rendre la plus propre possible, espérant que cela plairait à son amour.
Elle s'y mit corps et âme, astiquant jusque dans les petits recoins, recherchant le dernier petit grain de poussière.
«J'étais sûre que cela lui aurait fait plaisir. Sûre et certaine.
Alors, pourquoi est-ce que cela a fini comme ça ?»
Quand il pénétra dans la maison, l'homme avait radicalement changé. Ses traits étaient encore plus durs qu'à leur habitude, ses dents grinçaient sans interruption.
La petite blonde se vit attraper par le bras, se faisant entraîner dans une danse au rythme effréné et plus violente que toutes les autres.
«Pourquoi étais-tu rentré dans un tel état ? Tu avais passé une si mauvaise journée ?»
Elle traversait les pièces de l'habitacle, ses cheveux volants à chaque changement de pas. Lui, ne freinait en aucun cas l'allure qu'il avait donnée à cette ultime chorégraphie.
«Tu étais dans un tel état. J'aurais aimé t'apaiser, oh mon Reiner.
Mais tu m'as tué.»
•••
Ici Raichu⚡ !
Deuxième One-Shot de la journée.
J'espère qu'il vous a plu malgré sa petite longueur.
J'ai voulu pour cette fois traiter d'un sujet réel, pas sur une belle histoire d'amour. J'en avais envie et je me suis donc lancé. Certains auront remarqué mais je me suis inspiré du dernier couplet de ‹Dommage› de Bigflo et Oli.
Dites moi en commentaires ce que vous en avez pensé, j'aimerais bien avoir votre avis.
Voilà, voilà. Je n'ai pas grand chose à dire de plus à part que je vais me coucher et vous souhaite donc une bonne nuit et un bon lundi.
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