6. Invasion [Espoir]
[Pov Espoir]
Quatre jours se sont écoulés depuis la mort de Neo et Cassy, confirmé par un de nos espions envoyés là-bas et surtout car un soldat a pu quitter le lieu de conflit. Il nous a renseigné sur la façon étrange de combat de l'ennemi, ce qui a chamboulé ma façon de pensée.
Avec Eka dans une salle de réunion, en compagnie de Youmi et de ses capitaines, nous mettons au point les défenses finales. En vérité, pour le dernier commandant, il n'est pas confiant.
- Altesses, j'aimerai suggérer un changement dans le plan.
Avec Eka, je donne mon attention au commandant, qui révèle un regard glaçant qui est rare de voir chez lui.
- L'ennemi ne compte pas s'arrêter à la porte principale. Il va s'en prendre à tous nos soldats à l'intérieur du royaume et détruira vos trônes. J'ai pu lui tenir tête pour laisser le temps à mes soldats de se replier au royaume. Laissez-moi la défense de la porte, prenez mes soldats et mes capitaines et dispersez-vous le long du chemin principal menant au château.
- Hors de question. s'exclame ma femme. Tous nos autres commandants sont morts. On ne va pas risquer que tu partes à l'aveugle contre l'ennemi ! Il faut mettre toutes les chances de notre côté.
- Arrêtez de vous voiler la face. réplique le commandant, conservant son regard froid. Et si pour une fois, vous mettez votre arrogance de côté ? Vous vous prenez pour des dieux capables d'arrêter un type pareil ? Les commandants, les capitaines et les soldats grandissent sur le champ de bataille, alors que vous restez assise sur votre trône à donner des ordres.
- Stop. en répliquant à la suite pour calmer les tensions.
Tout le monde me donne son attention, bien que You conserve son regard froid. Mon regard se pose sur lui.
- Youmi, je comprends ce que tu ressens. Perdre les autres commandants est un sacré poids au mental, mais tu dois garder le contrôle de tes émotions.
Il ne me répond pas, baissant la tête sur le côté et croisant les bras. Eka plaque ses deux mains contre la table, faisant face au commandant.
- Commandant Youmi, ce n'est pas car les commandants ont tous échoués que nous allons perdre nous aussi. Il faut seulement que nous prenions le plus de possibilités en compte.
- Vous ne connaissez l'ennemi qu'au travers des rapports de guerre, alors que j'ai déjà croisé le fer avec lui. Je ne doute pas de vos compétences, ni de la stratégie, mais... Cet épéiste est invincible.
Sans même attendre de réponses, Youmi se retourne et va vers la porte d'entrée
- Vous m'excuserez, mais vous vous passerez de moi. Je garde mon cheval.
Sa phrase était sèche et ne laissait pas de place au doute. Face à la porte de la salle, il y plaque sa main droite, mais nous lance un dernier regard.
- Cependant, j'ai un dernier message. Mes capitaines, je vous laisse le choix de m'accompagner si vous partagez mon point de vue. Si toutefois, vous voulez rester pour combattre l'ennemi ici-même, alors vous serez sous le commandement des reines. Je vous attends à la porte principale.
C'est sur ses mots qu'il quitte la salle en refermant la porte derrière lui. J'observe les deux autres capitaines, Gawter plaquant son poing contre son front.
- Je resterai avec vous jusqu'à la fin, souveraines !
Je donne mon attention à Mona, qui est en pleine hésitation, une main au niveau de son cœur.
- Souveraines... Est-ce que je peux faire mes adieux au commandant ? Je reviens juste après, promis.
- Je t'y autorise. répond Eka.
- Moi aussi. en enchaînant à sa suite.
[Pov Youmi]
J'arrive à l'écurie où j'ai déposé mon cheval. Je le libère de sa chambre et le guide à l'extérieur, le regard de marbre et mon esprit ailleurs.
- {Je me demande si mes capitaines ont compris ce que je fais...}
- Youmi !
Je reconnais cette voix féminine. Je tourne la tête et aperçois Mona qui court vers moi, le visage inquiet. Visiblement, elle n'a pas compris mon intention.
- Tu comptes m'accompagner ?
- Malheureusement, mon cœur veut que je reste au royaume pour aider pour l'ultime confrontation. Gawter compte également rester auprès des souveraines. Désolé que vous partiez tout seul.
J'accroche la sangle de mon cheval à un poto et pose ma main sur l'épaule de ma capitaine.
- Mona, je t'ai toujours considérée comme une amie plutôt qu'une partenaire du champ de bataille. Nos cœurs prennent des directions différentes, et ce moment est arrivé.
Sans répondre de vive voix, elle m'entoure de ses bras et laisse échapper ses larmes contre mon haut.
- Youmi...
Je l'enroule à mon tour de mes bras, passant une main derrière sa tête.
- Mona, je peux te demander une dernière faveur ? En tant qu'ami.
- Bien sûr...
Elle décolle son visage mouillé par ses larmes pour me regarder, je m'approche d'elle et lui susurre ma demande à son oreille. Ce n'est qu'une seule phrase, qui fait prendre une expression confuse à Mona.
- Vous...
- Tutoie-moi. On est seuls.
- Tu voulais que l'on le comprenne nous-mêmes ?
- J'ignore si Gawter l'a compris. Demande-lui si vous êtes seuls à un moment. Si vous ne l'aviez pas compris, alors je l'aurai fait quand même. Tu penses le faire ?
- Je ferai de mon mieux...
Sans prévenir, elle rapproche mon visage du sien et m'embrasse sur les lèvres. Mon cœur bat si fort qu'il manque d'exploser, le monde autour de nous s'efface un bref instant, et je serre davantage Mona entre mes bras.
Après plusieurs secondes, on se décolle en s'échangeant un sourire triste. Sans un mot, je récupère mon cheval et grimpe sur sa selle sans aucune hésitation.
- Bonne chance, Mona.
- Merci...
Sur ces derniers mots, je pars au galop avec mon cheval.
[Pov Espoir]
L'ultime confrontation a lieu. Après deux jours de préparation, les soldats savent quoi faire. Le premier groupe est dirigé par le capitaine Gawter, le plus proche de la porte principale. Juste après, c'est la division de Mona au milieu de la ville protégée. Pour finir, moi et Eka sommes aux commandes des derniers soldats. Pour ma part, j'utilise un arc assez imposant avec des flèches plus robustes que la normale. Eka utilise un long katana en guise d'arme.
Ma femme et moi sommes sur nos chevaux, à un emplacement surélevé par rapport aux soldats pour amplifier notre autorité et notre présence. La porte principale vole en éclat, dégageant un nuage de fumée qui rend impossible de voir le trou produit.
Après quatre secondes, l'épéiste quitte la brume, dans sa démarche silencieuse, lente et meurtrière. Malgré la distance, je peux le différencier de nos soldats, pour la simple raison que c'est le seul qui nous fait complètement face. Il lève son épée à notre attention, avant d'entamer une charge complète vers l'escouade du premier capitaine.
Serrant fortement mon arc, une seule mission me traverse l'esprit : quitte à mourir, je veux virer la capuche de ce type pour retenir son visage. Pendant cette unique question, L'épéiste a eu le temps de mettre hors d'état toute la division de Gawter, dont ce dernier qui se retrouve couché au sol, incapable de se relever.
Sans attendre, l'épéiste prend d'assaut le deuxième groupe sous la supervision de Mona. Je prépare deux flèches sur mon arme, alors que Eka déploie son katana, le tenant de ses deux mains en descendant de son cheval.
- Il arrive.
En pleine attaque qui souffle tous les soldats autour de lui d'un seul coup de lame, je décoche les deux flèches en direction de l'adversaire. Il les évite sans même y prêter une seule attention, continuant ses actions contre les soldats et Mona.
C'est en quelques secondes qu'il met au sol tous les soldats, en plus d'envoyer Mona contre le mur d'une habitation à droite, sans aucune retenue.
[Pov Eka]
Poussant un cri de guerre, je mène l'assaut de la dernière escouade contre cet ennemi. J'ouvre le bal en bondissant dans les airs, mon katana prêt à fendre l'air. L'inconnu me donne son attention et bloque mon coup dans une posture parfaite qui souffle la zone et arrête quelques instants les soldats qui arrivaient.
Il me repousse en augmentant la force dans ses bras, me repoussant en l'air par-dessus les soldats du royaume qui font une charge totale. Évidemment, il se passe une chose attendue mais qui fait mal au moral : il tient complètement tête à l'escouade, avec ses larges attaques qui soufflent le vent et les déstabilisent. Cependant, un détail me perturbe, au moment où la longue cape à capuche laisse paraître le corps de l'étranger grâce à la brève fente centrale verticale.
- {Sa corpulence...}
Le temps de réfléchir et d'atterrir, tous les soldats étaient au sol, dans une mare formée par leur propre liquide rouge s'échappant de leurs plaies. Ma femme arrive à cheval en décochant des flèches une par une en direction de l'étranger, mais il les évite sans grandes difficultés à cause de la distance.
Je profite de la distraction pour courir vers elle, préparant une nouvelle attaque avec mon épée sur le côté. Derrière l'ennemi, j'aperçois Mona de nouveau debout ,sans grandes blessures, qui prépare elle aussi un assaut. L'épéiste surgit face à moi, m'occupant dans mon élan et me dégageant d'un vulgaire coup de pied.
- Chérie ! s'exclame Espoir.
[Pov Mona]
La souveraine Eka est au sol, son arme ayant quitté ses mains. L'épéiste se dirige vers la deuxième souveraine qui n'a aucune arme de mêlée, lui envoyant une lame d'air créée d'un seul mouvement de lame qui la fait tomber au sol. Serrant mon épée, je cours vers l'ennemi qui me fait dos, et l'ordre de mon commandant me revient en tête.
- Épéiste !
L'interpellé tourne la tête dans ma direction, sa cape flottant légèrement sur le côté, révélant une tenue d'aventure laissant certaines parcelles de son corps à l'air libre. Un jean marron aux bords enroulés, et un t-shirt déchiré par les coups de lames. Les bras sont complètement à l'air libre, avec juste des gants sur les mains.
- Je vous défie en duel d'honneur !
"Quand je l'ai défié en duel, il a suivi un code d'honneur qui l'a empêché de faire ses attaques de souffle. Tu peux tirer profit de cette situation." C'était les mots de mon commandant avant qu'il s'en aille avec sa monture, la mission qui m'a été confiée.
L'étranger me fait complètement face, ignorant les deux souveraines , lui faisant dos. Il se met en position de combat, tenant fermement son épée. Mes bras tremblent, comme l'intégralité de mon corps, comme si je faisais face à un mur ayant enduré plusieurs mois de fabrications pour rester solide.
- Votre royaume nous a tout dérobé...
Sa voix me perturbe, car elle n'était pas du tout naturelle, comme si elle était altérée par un appareil qui modifie sa voix. Je n'ai pas le temps de réfléchir, l'épéiste court dans ma direction, et je fais de même en lui faisant face.
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