6. Cache-cache
Je ne m'attendais clairement pas à voir une petite fille dans un lieu pareil, et son apparence est plus qu'angoissante. Le doudou qu'elle porte a subi quelques années, ainsi que la couture qui se défait au niveau des bases du bras.
- Tu es notre adversaire ?
- Je ne veux pas.... Avoir d'ennemis... Juste des compagnons... Avec qui jouer... en caressant le dos de ma main avec sa main gauche.
- Je ne suis pas dans le meilleur état pour jouer, mais je veux bien discuter. Tu vis ici ?
- C'est une réplique de chez moi. Ce n'est pas ma véritable demeure.
- Ce n'est pas chez toi ?
- Non. On m'a appelé pour venir ici.
Les doutes de Youmi quand on a échappé au tueur me reviennent en tête, sur les soucis de logique des ennemis ou même sur des choses qu'il ne ferait jamais. Quand j'y repense, j'ai toujours agi comme je voulais, sans me dire "à quel moment j'ai pu osé faire cela ?"
- On t'a appelé ? Il y a quelqu'un derrière tout cela ?
- Je ne peux pas répondre à ces questions.
Je me relève à une vitesse assez rapide, fermant les poings et passant à côté de la gamine.
- Alors dégage. Je ne jouerai pas avec toi.
Alors que je marche tout droit, l'absence de réponse de la petite m'inquiète. Je tourne la tête vers la petite, mais elle a disparu. Je fais un tour de regard pour essayer de la trouver, mais elle est nulle part.
- {Je n'aime pas cela.. Je dois prévenir les autres !}
Je me mets à courir vers le couloir où est parti Espoir, sauf que le doudou de la petite tombe du plafond pour atterrir à mes pieds, face contre terre, ne laissant apercevoir que son dos. Mon lever de regard au plafond me confirme l'absence de la fille, et cela m'angoisse.
J'ignore le doudou, marchant vers les cadres de portes, sauf qu'un bruit étrange provient de derrière moi. A force, je ne suis même plus surprise, alors je me retourne, mais la scène me choque sur place.
Le doudou se remet sur ses pieds, comme s'il était vivant. Son corps subit une croissance effroyable, des dents pointues se dévoilant à l'intérieur de sa bouche. Ses yeux deviennent beaucoup plus gros, à la limite mécaniques. Ses bras se décrochent de son corps pour laisser apparaître une composition faite de métal, comme un robot.
En le voyant, mon sang ne fait qu'un seul tour, et je n'ose même plus bouger. Mon cœur bat si fort juste en l'observant que je ne sais même plus comment réagir, alors que la créature me regarde d'un air meurtrier.
Elle pousse un hurlement à mon attention, un mélange de bruit mécanique et de cri de monstre. Ses pieds commencent à courir à mon attention, et prise par la peur, j'effectue la même chose pour m'éloigner de lui, courant vers le cadre de porte le plus éloigné du couloir. Ses violents bruits de pas augmentent mon rythme cardiaque, et je n'arrive même plus à réfléchir tant ce truc me terrifie.
J'atteins rapidement la dernière porte, entrant dans la pièce et refermant la porte derrière moi. Je remarque la clé dans la césure, que je me dépêche de tourner pour la verrouiller. Je jette un coup d'œil à la pièce où j'ai atterri, et c'était une chambre ayant subi l'accumulation de poussière d'un manque d'entretien.
Le lit possède uniquement un matelas, sans drap ni couverture. Une armoire est présente en face, plaquée contre un mur, ainsi qu'une table de travail similaire à un bureau. Le centre de la pièce est décoré d'un tapis circulaire rose maculé de sang.
Je me dépêche de courir vers l'armoire pour l'ouvrir, remarquant qu'elle est entièrement vide. La porte de la chambre se fait violemment frapper, dont je devine qu'il s'agit du monstre.
Je me dépêche de rentrer dans l'armoire, refermant d'abord la porte de gauche puis celle de droite. La seule source de lumière qui se propage à l'intérieur est la courte fente entre les deux portes.
Mon cœur n'arrête pas de battre de plus en plus vite, ma respiration se fait de plus en plus difficile. La porte de la chambre se fait détruire sans signes annonciateurs, et les pas de la bête qui se font plus forts.
"Ce n'est pas réel", voilà ce que je me répète en boucle dans ma tête pour me donner un peu de réconfort, mais les émotions que je ressens sont belles et bien réelles.
A travers la petite ouverture entre les deux portes, je peux voir la créature en train de tourner autour du lit, reculant même pour observer en dessous. Bordel, elle peut savoir ce type de cachette ?
Elle quitte mon champ de vision pour aller vers le bureau, qui se trouve à gauche de l'armoire où je suis cachée. Mon cœur n'arrive pas à se calmer, et je commence à avoir une bouffée de chaleur à force d'angoisser. Je peux sentir une goutte d'eau qui descend le long de mon visage.
Les pas mécaniques se rapprochent, et la silhouette du monstre passe devant mon armoire, à une allure beaucoup trop lente. Je me retiens de respirer le temps qu'il s'en aille, mais il s'arrête devant ma cachette, regardant sur le côté.
- {Allez, dégage... !}
Après dix bonnes secondes, il part vers la gauche, ses pas deviennent plus faibles. Je peux enfin respirer, mais je ne peux pas m'empêcher de douter de cette situation tout sauf normale. A quel moment une petite fille peut disparaître, et avoir une peluche qui se transforme comme cela ?
- {"Si cela avait été réel..."}
Les pas de la bête reprennent, mais avec un rythme beaucoup trop élevé et de plus en plus fort. Alors que mon cœur se remet à battre, les deux portes de l'armoire sont violemment décrochées, et je tombe face à face avec le regard meurtrier de l'abomination.
Alors que j'appelle mes amies à l'aide, la créature m'attrape par le cou pour me faire sortir de ma cachette, me surélevant afin que mes pieds ne soient plus en contact avec le sol. Son cri infernal se fait de nouveau entendre, couplé à mes appels à l'aide.
[Pov Cassy]
Surgissant dans la pièce où Louve est enfermée avec la peluche robotique, je sors le couteau de Jeff et fonce vers la bête.
- Hé !
Alors que le monstre tourne la tête vers moi, j'avais déjà bondi vers lui pour lui planter le couteau dans ses yeux mécaniques. Le choc et mon mouvement de plongeon le fait tomber sur le côté, lui faisant lâcher Louve par la même occasion.
Je me dépêche de me relever et d'attraper Louve par le poignet, lui adressant un regard confiant.
- Vite, la porte d'entrée a été déverrouillée !
Elle hoche la tête, puis on dégage immédiatement de la chambre, en même temps que la bête commence à se relever en émettant un rugissement infernal. On traverse tout le couloir en moins de 10 secondes, avec Aza et Espoir qui nous font signe.
Une fois dans le hall, un cri de petite fille se fait entendre, dont je devine être Sally, grâce à la présence du nounours changé en robot qui a confirmé l'identité de notre adversaire.
- Pourquoi vous partez ?! s'exclame Sally.
Un mur vole en éclat, révélant l'ours mécanique qui se rue vers nous. On se dépêche de sortir de la maison pour partir tout droit, loin de l'habitation dans l'obscurité totale.
[Pov ???]
J'arrive à l'intérieur de ma salle de contrôle, où Ani continue d'observer l'écran principal où les survivantes ont pu échapper à Sally. Mon amie me voit arriver et flotte en arrière pour me laisser m'installer sur mon siège, l'air déprimée.
- Il y a un problème ? me demande la fantôme
- Dis-moi comment cela s'est passée pour eux.
Après le résumé d'Ani, j'ai finalement pris une décision. Je m'avance vers mon clavier et rentre deux commandes. La première met fin au quatrième niveau, et la seconde met en place la sixième et dernière épreuve, à la surprise de mon amie.
- Tu t'es trompée, non ?
- J'ai compris que c'était inutile de tout faire traîner. Tout a échoué à partir du moment où j'ai laissé Slender faire ce qu'il voulait. Si je les envoie chez Jack, elles se feront toutes éliminées.
- Donc tu les envoies directement à la dernière épreuve ?
- Oui. Je lui adresse un regard absent de motivation. Va les accueillir.
- Dacodac !
Elle se met à flotter vers le plafond, les bras le long de son corps. Juste avant qu'elle s'en aille, je l'interpelle.
- D'ailleurs, Ani.
En levant la tête vers elle pour m'assurer qu'elle m'a entendu, elle arrête son avancée pour me regarder.
- Oui ?
- Nos invités à l'extérieur de mon bureau, ouvre-leur la porte.
- C'est noté !
Sur ces mots, elle s'en va sur le terrain de la sixième épreuve. Je pose mon bras contre l'accoudoir et repose ma tête contre mon poing.
- {Saleté de Slender...}
[Pov Cassy]
Chacun de nos décors où des ennemis nous attendaient, ils partageaient tous un point commun : c'était en pleine nuit, décorée d'une pleine lune. Cela dit, là on se retrouve dans une forêt gelée, avec de la neige couvrant les feuilles des arbres ainsi que l'herbe.
- {Donc ma théorie des ennemis qui n'ont aucun lien entre eux est fausse... Il n'y a qu'une seule personne avec un tel décor pour son histoire.}
J'aperçois les filles s'asseoir dans la neige, épuisées de la dernière course poursuite contre le doudou de Sally. En y repensant, elle n'est pas censée être capable d'une chose pareille.
- {Il m'a fait penser à Freddy, pendant une seconde.}
Je m'avance vers Louve et m'assois en face d'elle, elle me donne son attention, avec un regard perdu.
- Louve, j'aurai une question pour toi.
- Quoi donc ?
- As-tu discuté avec une petite fille qui portait une robe et avait un doudou avec elle ?
- Oui. J'aimerai ne plus jamais me rappeler d'elle.
Je prends une respiration, puis lui adresse un regard sérieux.
- Malheureusement, je dois te demander ce qui s'est passé quand tu étais avec elle.
Elle m'explique la rapide conversation qu'elles ont eu, et proche de la fin, une brise gelée passe sur nous à contre-sens. Je regarde dans la direction du vent, et du givre se rassemble en un seul point.
- Veuillez m'excuser, ce n'était pas prévu de vous recevoir si rapidement ! venant d'une voix étrangère.
Le point se change en une sphère de givre qui grossit avant d'exploser, révélant une fille fantôme. Un petit bonnet au-dessus de sa tête, couplée à ses courts cheveux pâles. Ses yeux sont des pupilles bleus devant un fond blanc. Ses lèvres sont d'un bleu cristallin, comme ses marques de griffures sur ses joues.
Sa tenue est une longue robe en dégradée de bleu, ses jambes se limitent aux genoux, ne laissant que des gouttes de matière tombées, comme si elle fondait. Ses mains sont plus foncées et dures, ne laissant pas transparaître la lumière.
- {Ani...}
Si je devais la comparer à nos autres adversaires, c'est de loin la dernière personne que l'on devait rencontrer après tout ce qu'on a traversé. Cependant, je suis surpris qu'elle vienne à nous et communique d'une façon si gentille.
Ani atterrit sur le sol en se créant des jambes de glace, foulant la neige. Elle passe une main dans ses cheveux, baissant la tête sur le côté.
- Vous êtes qui, encore ? Vous ne pouvez pas nous laisser tranquille ? demande subitement Aza en se relevant.
En écoutant cela, Ani lève les bras en l'air, comme un air d'abandon.
- Il y a un malentendu. Je ne suis pas venue vous affronter, comme les autres pantins que vous avez eu affaire.
- {Des pantins ?}
Ani baisse les bras pour les écarter sur les côtés, comme une présentation.
- Je me présente. Je suis Ani the Wight, la maîtresse de la sixième épreuve et assistante de la dirigeante.
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