5. Carnaval des scénarios [Azalea]
— Courez ! s'exclame l'homme.
Avec Juliette, on part dans les pièces voisines tandis que l'homme distrait le Veilleur beaucoup plus armé que ceux que nous avons croisés à l'extérieur. Alors que je m'enfonce dans l'obscurité repoussée par les lumières rouges tournantes accrochées sur chaque mur, cela me permet de me repérer dans les pièces, mais je ne trouve aucune trace de mon ombre.
Mes oreilles entendent le bruit de l'affrontement entre le Veilleur et l'homme, du métal qui glisse le long des surfaces en brassant de l'air. Ces bruits infernaux m'empêchent de me concentrer sur la recherche de ce que j'ai perdu.
Des montres d'une valeur inestimable, des objets anciens qui ont appartenu à des personnes importantes dans le passé de cette réalité. Après avoir fouillé toute la pièce, non sans être inquiète pour chaque bruit de conflit, mon ombre ne s'y trouve pas, mais surtout, comment la reconnaître ? Quelle forme aura-t-elle ?
Je suis rapidement rejointe par Juliette revenant d'une autre pièce, dont son regard trahit le fait qu'elle n'a pas trouvé ce que l'on cherche. Elle m'emmène vers une pièce un peu plus éloignée avec un escalier donnant sur un étage. Par contre, un détail me perturbe : pourquoi il n'y a plus de bruits d'affrontements ?
Un des murs à côté de nous vole en éclat, révélant le Veilleur avec ses deux faux. Non, ce n'était plus deux faux séparées, car elles ont été assemblées pour former une double-faux. Mais où est passé l'homme ? Le Veilleur commence un mouvement avec sa faux, ce qui fait immédiatement réagir Juliette qui me prend par le poignet.
— Cours ! Va à l'étage !
Un seul mouvement de la faux de l'adversaire souffle toute la zone, me faisant perdre l'équilibre mais Juliette me rattrape en plus de me pousser vers l'escalier. Je comprends ce qu'elle veut et me dépêche d'emprunter les marches, sous les lumières rouges des alarmes.
Sous les bruits de l'affrontement sous mes pieds, je me retrouve dans une salle unique prenant tout l'espace intérieur de la maison, avec encore plus d'objets en exposition. Etonnamment, cet étage accueille une fenêtre sur l'extérieur, révélant l'aube qui est en train d'arriver.
— {Merde... !}
J'essaie de me calmer en me disant que ce n'est qu'une simulation, mais tout paraît si réel que penser comme cela ne fait que renforcer mes craintes. J'ai de plus en plus de mal à respirer à cause du stress des derniers mots de mes partenaires, et mon cœur n'arrête pas de battre.
En toute hâte, je vérifie chacune des expositions, en espérant trouver quelque chose qui ressemble de près ou de loin à mon ombre que j'ai perdu. Mais je n'ai aucune d'idée de l'apparence qu'elle peut avoir, vu que normalement, ce n'est qu'une projection d'une surface contre le sol avec la lumière du soleil.
Première rangée, deuxième rangée, troisième rangée. Ce ne sont que des babioles, et pas du tout ce dont j'ai besoin pour retourner dans la réalité. La lumière de l'extérieur envahit peu à peu la pièce, ne me rassurant clairement pas.
Un bruit étrange émane des escaliers. Le Veilleur surgit, montant lentement les marches, sans un mot, son arme en main. Le sol se met à trembler, ainsi que tous les piédestaux où sont affichés les reliques.
Je trébuche sur la base d'une des structures, me mangeant le sol de plein fouet. J'ai à peine eu le temps de me relever que le faucheur se trouvait face à moi, me chopant par la gorge pour me maintenir au sol. Ses yeux luisants me glacent le sang, sa main me gèle la gorge, et mes jambes refusent de bouger. L'être lève sa fauche pour préparer mon exécution immédiate, alors que la lumière du soleil se reflétant au sol allait me toucher. Dans un dernier désespoir, j'arrive à prendre une ultime respiration.
— Dégage !
— [Arrêt forcé de la simulation.]
En un seul clignement des yeux, tout vole en éclat autour de moi. Que ce soit la faux qui allait s'abattre, le corps terrifiant du Veilleur, ou même la salle d'exposition, tout disparaît pour me ramener dans la Virtuwave, avec ses meubles blancs qui manquent de me flinguer les yeux après que j'ai été exposé à tant d'obscurité.
— Aza !
Je tourne la tête vers la source de la voix, apercevant Louve qui me rejoint à l'intérieur de la salle au pas de course. Elle s'abaisse à mes côtés et m'aide à me relever.
— Tout va bien ?!
J'ai encore un violent mal de tête et le stress d'il y a quelques instants. Tout cela n'était vraiment qu'une simple illusion ? Je n'arrive pas à me le dire au plus profond de ma conscience.
Avec l'aide de Louve, je sors de la Virtuwave, encore perturbé et sous le choc. Fluvis s'approche, m'examinant du regard.
— Si vous voulez prendre l'air, vous pouvez. Votre état mental avait atteint un stade critique, j'ai dû tout arrêter moi-même.
[Pov Lune]
— {Est-ce que tous ces artefacts jouent sur quelque chose de particulier en nous ?}
En pensant cela, je récupère l'objet en forme de chapiteau. Pendant que j'effectue le changement, Aza et Louve reviennent, elles qui étaient parties depuis cinq bonnes minutes.
— [Scénario choisi : Le Cirque des illusions . Veuillez entrer dans la Virtuwave.]
— {Pitié, pas une corde d'équilibriste...}
Une fois dans la salle de réalité alternative, la porte en verre se referme, et tout l'espace autour de moi se teint d'un noir profond. Une fatigue lourde me prend soudainement, m'empêchant de rester debout en plus de me provoquer le tournis. Mon corps commence à basculer vers l'avant, en même temps que mes yeux se ferment.
— [Lancement de la simulation.]
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