[Pov Louve]

"Cet étranger a un sens de l'honneur. Je l'ai affronté en combat singulier, et il s'est retenu de faire ses larges attaques avec le vent soufflé. Il m'a remercié pour le duel et s'en est allé sans me tuer."

C'était le rapport de Youmi, appuyé par sa capitaine lors de la dernière réunion des commandants au royaume il y a deux jours. Cependant, Pogrus a quand été reprise par les autochtones, vu que mon ami avait replié tous ses soldats à la porte du royaume.

Cela ne m'a pas vraiment rassuré, vu que l'étranger avait fait demi-tour à Ushar, là où je suis avec ma division. Contrairement à mes autres partenaires du même grade que le mien, je n'ai pas de capitaines, car ma division n'est composée que de deux mille soldats.

- {On aurait dû tous se replier au royaume, au moins on aurait tous été ensemble. En se séparant, on réduit notre force totale et il peut nous attaquer séparément...}

Vu notre situation actuelle, c'est inutile de repenser toute la stratégie. On a sous-estimé l'adversaire et nous en payons le prix. Nous reste-t-il un seul espoir de l'arrêter ? Si je prononçais ces questions devant les autres soldats, ils remettraient en question mon statut de commandant.

J'essaie de faire le tri dans les informations que nous avons sur l'ennemi, mais aucune idée ne me vient à l'esprit. Aza et Cassy avaient tenté la technique de surplomber l'ennemi, mais cela s'est retourné contre nous.

- {En agissant de façon illogique, il perturbe notre façon de réfléchir et d'anticiper ce qu'il va faire... Jusqu'où va-t-il regarder pour nous faire tomber ?}

Un messager fait irruption dans ma salle de réunion, le visage en panique.

- Commandante ! L'épéiste arrive !

- {Ce sale...}

Alors que je m'apprêtais à l'insulter, une idée me traverse l'esprit. Je récupère mon épée et fait signe au messager de me suivre à l'extérieur. Dehors, face à mes soldats, je leur ordonne de se mettre en rang.

- Soldats, l'ennemi est proche de nos portes ! Plein de camarades sont morts de ses mains, dont une commandante ! Un plan a été mis en place pour arrêter définitivement cet ennemi !

Tous les soldats lèvent leurs armes, poussant un cri de guerre.

- Premier groupe, rendez-vous derrière les maisons à notre droite et attendez mon signal ! Deuxième groupe, allez derrière les habitations de gauche ! Dernier groupe, vous restez avec moi !

Mes soldats se mettent en place, et au loin, l'épéiste arrive en courant. En première ligne, mon épée relevée vers le ciel, j'attend le bon moment pour donner l'ordre. L'ennemi arrive à pleine vitesse, son épée dégainée.

J'abaisse mon arme, envoyant le groupe derrière moi en charge complète, prêt à effectuer le plan. Ils poussent tous un cri de guerre en harmonie tout en préparant leurs armes pour l'affrontement. Du moins, ce n'est qu'en apparence.

Au moment où l'inconnu allait attaquer, mes soldats se dispersent pour être hors de portée de ses attaques, dessinant des formes géométriques hasardeuses pour maintenir l'adversaire au milieu de leur formation. Je tends mon bras sur le côté et élève la voix.

- Deuxième groupe, à l'assaut !

Le groupe derrière les maisons du côté gauche se révèlent de deux endroits : les passages entre chaque structure, et par le toit. Ils passent entre les premiers soldats déjà présents pour attaquer un par un l'épéiste.

- {La technique d'étranglement !}

Bloquer l'ennemi dans un certain espace et envoyer des soldats peu à peu pour l'affaiblir, voilà la méthode de combat de ma division ! Un violent souffle dégage tous les soldats proches, coupant un instant mes pensées et ma stratégie désormais démantelée.

Une seule seconde après, il se retrouve face à moi et effectue un coup de pied avec un élan tel qu'il me frappe en plein visage. Je peux sentir ma mâchoire subir le choc de toute sa puissance, tandis que mon corps tombe au sol.

Au moment où je sens le sol rencontrer ma chair, mes oreilles entendent le bruit de l'air suivi par les cris de douleur de mes soldats. Il ne me faut que cinq secondes pour le relever et ouvrir les yeux, pour être témoin de la scène d'horreur face à moi.

Tous mes camarades sont au sol, blessés et incapable de poursuivre l'affrontement. Au centre de ce carnage, l'épéiste est debout, sans la moindre blessure apparente, son épée entièrement teintée d'un rouge pourpre.

- {Ce type... Jusqu'où est-il invincible ?!}

L'épéiste marche d'un pas très lent dans ma direction, son épée agitée pour dégager le sang encore frais sur l'acier. Plus je le regarde, plus ma haine au plus profond de mon être s'enflamme, prête à exploser.

Serrant fortement mon épée, je me relève et charge l'ennemi en levant mon épée pour une ultime attaque verticale. En une seule seconde, mon épée est extirpée de mes mains avec un seul contre, avant que l'arme de mon adversaire me transperce le buste, en évitant le cœur.

je peux sentir mes organes en train de saigner, et la lame qui est ressortie par le dos, créant une double ouverture dans mon torse. L'inconnu pose une main sur mon épaule, son autre bras me portant pour ne pas que je finisse couchée au sol, en laissant son arme à l'intérieur de moi.

- Repose-toi...